I
N° 1116
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ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
ONZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 8 octobre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
AU NOM DE LA COMMISSION DE LA PRODUCTION ET DES ÉCHANGES (1) SUR LE PROJET DE loi de finances pour 1999 (n° 1078),
TOME XV
ÉQUIPEMENT, TRANSPORTS et LOGEMENT
TRANSPORTS MARITIMES et FLUVIAUX
PAR M. ANDRÉ CAPET,
Député.
(1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page.
Voir le numéro : 1111 (annexe 27)
La commission de la production et des échanges est composée de : M. André Lajoinie, président ; MM. Jean-Paul Charié, Jean-Pierre Defontaine, Pierre Ducout, Jean Proriol, vice-présidents ; MM. Léonce Deprez, Christian Jacob, Daniel Paul, Patrick Rimbert, secrétaires ; MM. Jean-Pierre Abelin, Jean-Claude Abrioux, Stéphane Alaize, Damien Alary, André Angot, François Asensi, Jean-Marie Aubron, Pierre Aubry, Jean Auclair, Jean-Pierre Balduyck, Jacques Bascou, Mme Sylvia Bassot, MM. Christian Bataille, Jean Besson, Gilbert Biessy, Claude Billard, Claude Birraux, Jean-Pierre Blazy, Serge Blisko, Jean-Claude Bois, Daniel Boisserie, Franck Borotra, Christian Bourquin, Mme Danièle Bousquet, MM. François Brottes, Marcel Cabiddu, Alain Cacheux, Dominique Caillaud, André Capet, Laurent Cathala, Jean-Paul Chanteguet, Jean Charroppin, Philippe Chaulet, Jean-Claude Chazal, Daniel Chevallier, Pierre Cohen, Alain Cousin, Yves Coussain, Jean-Michel Couve, Jean-Claude Daniel, Marc-Philippe Daubresse, Philippe Decaudin, Jacques Desallangre, Eric Doligé, François Dosé, Jean-Pierre Dufau, Marc Dumoulin, Dominique Dupilet, Philippe Duron, Jean-Claude Etienne, Laurent Fabius, Alain Fabre-Pujol, Albert Facon, Alain Ferry, Jean-Jacques Filleul, Jacques Fleury, Nicolas Forissier, Roland Francisci, Claude Gaillard, Robert Galley, Claude Gatignol, André Godin, Alain Gouriou, Joël Goyheneix, Michel Grégoire, Gérard Grignon, Hubert Grimault, Lucien Guichon, Gérard Hamel, Patrick Herr, Claude Hoarau, Robert Honde, Claude Jacquot, Mme Janine Jambu, MM. Aimé Kergueris, Jean Launay, Thierry Lazaro, Patrick Lemasle, Jean-Claude Lemoine, Jacques Le Nay, Jean-Claude Lenoir, Arnaud Lepercq, René Leroux, Roger Lestas, Alain Le Vern, Félix Leyzour, Michel Liebgott, Lionnel Luca, Jean-Michel Marchand, Daniel Marcovitch, Alfred Marie-Jeanne, Alain Marleix, Daniel Marsin, Philippe Martin, Jacques Masdeu-Arus, Roger Meï, Roland Metzinger, Pierre Micaux, Yvon Montané, Gabriel Montcharmont, Jean-Marie Morisset, Bernard Nayral, Jean-Paul Nunzi, Patrick Ollier, Joseph Parrenin, Paul Patriarche, François Patriat, Germinal Peiro, Jacques Pélissard, Mmes Marie-Françoise Pérol-Dumont, Annette Peulvast-Bergeal, MM. Serge Poignant, Bernard Pons, Jacques Rebillard, Jean-Luc Reitzer, Gérard Revol, Mme Marie-Line Reynaud, M. Jean Rigaud, Mme Michèle Rivasi, MM. Jean Roatta, André Santini, Joël Sarlot, Mme Odile Saugues, MM. François Sauvadet, Bernard Schreiner, Jean-Claude Thomas, Léon Vachet, Daniel Vachez, François Vannson, Michel Vaxès, Michel Vergnier, Alain Veyret, Gérard Voisin, Roland Vuillaume.
NTRODUCTION 5
I. LE TRANSPORT MARITIME : UNE ACTIVITÉ SOUTENUE QUI DEVRAIT PERMETTRE DE DÉPASSER DES ÉCHÉANCES DÉLICATES 6
A. UNE ÉVOLUTION FAVORABLE DE LACTIVITÉ PORTUAIRE 7
1. Des trafics en croissance globale 8
a) Une situation contrastée suivant les ports 8
b) Une évolution du trafic qui profite de la croissance du transport conteneurisé 15
2. Vers une meilleure maîtrise des coûts de passage 16
3. Les ports français dans la chaîne de transports 19
a) Les enjeux de la desserte terrestre des ports maritimes 19
b) Les mesures mises en uvre en faveur du désenclavement des ports 21
B. RENFORCER LA FILIÈRE MARITIME FRANÇAISE ET SOUTENIR SON INTÉGRATION DANS LE MARCHÉ COMMUNAUTAIRE 23
1. Soutenir la flotte de commerce et lemploi maritime 25
a) Les aides fiscales à lactivité maritime 25
b) Améliorer et renforcer léducation maritime 26
c) Garantir la pérennité de SeaFrance 28
2. Dépasser avec succès les évolutions de lenvironnement juridique et fiscal 30
a) Les perspectives économiques et sociales de la suppression des ventes hors taxes sur les ferries 30
b) La publication du livre vert européen sur les ports et les infrastructures maritimes 35
II. LA MODERNISATION DU RÉSEAU FLUVIAL 36
1. Laménagement des liaisons à grand gabarit 37
a) Liaison Rhin-Rhône 37
b) Liaison Seine-Nord 38
c) Liaison Seine-Est 38
d) Autres opérations 38
2. La poursuite de ladaptation de la batellerie 39
3. Le tourisme fluvial, moyen essentiel de diversification de lutilisation de la voie deau 41
EXAMEN EN COMMISSION 45
MESDAMES, MESSIEURS,
Même si la France, pour des motifs tant historiques que culturels, nassume pas pleinement la vocation maritime qui découlerait naturellement de sa géographie, la croissance, constante depuis quelques années, de lactivité de nos ports permet de regarder désormais avec confiance la reprise dune activité économique essentielle, qui peut contribuer efficacement au rééquilibrage entre les régions.
Le développement de nos places portuaires, maillons essentiels de la chaîne de transports multimodale et éléments importants de réorientation de la politique des transports, sinscrit dans une politique daménagement du territoire national et représente un facteur déterminant du développement de lemploi, bien au-delà des seules façades maritimes.
Le transport maritime et lactivité de nos ports devront faire face, en 1999, à deux échéances importantes, qui portent lune sur la poursuite de la réflexion engagée par la Commission européenne sur les ports et les infrastructures maritimes, lautre sur la disparition programmée du régime des ventes hors-taxes à bord des navires de passagers.
Face à ces enjeux, la politique du Gouvernement se doit de conforter léquilibre encore fragile dune activité qui est, plus que dautres, soumise aux aléas des reculs des économies extracommunautaires. Le transport maritime sous pavillon français, qui a heureusement échappé à loption zéro qui la menacé, évolue dans un univers de concurrence mondiale totalement ouverte, caractérisé par certaines surcapacités de loffre, qui entraînent des répercussions brutales sur les tarifs de fret.
Cest pourquoi le soutien au pavillon français passe par la poursuite de laide à la modernisation de la flotte et à linvestissement maritime, ainsi quà la compétitivité des armements et au renforcement de la formation dofficiers de la marine marchande, aujourdhui très recherchés par les armateurs pour encadrer les équipages.
I. LE TRANSPORT MARITIME : UNE ACTIVITÉ SOUTENUE
QUI DEVRAIT PERMETTRE DE DÉPASSER
DES ÉCHÉANCES DÉLICATES
Les moyens dengagement (dépenses ordinaires + autorisations de programme) quil est proposé dallouer en 1999 au transport maritime, aux ports et au littoral se répartissent ainsi :
. 624,4 millions de francs sont destinés aux ports maritimes,
. 200 millions de francs à la flotte de commerce,
. 19,5 millions de francs à la protection et à la mise en valeur du littoral.
Les moyens de paiement (dépenses ordinaires + crédits de paiement) consacrés aux ports maritimes et au littoral atteindront 619,58 millions de francs, soit une progression de 2,09 % par rapport à lannée en cours.
Les crédits destinés à lentretien des chenaux daccès, des avant-ports et des infrastructures de base, indispensables aux fonctions de sécurité de laccueil et de la réception des navires, seront reconduits, tant pour les ports autonomes que pour les ports dintérêt national, à leur niveau de 1998, soit respectivement 392,5 millions de francs et 39,4 millions pour la seule métropole. La dotation pour 1998 devrait toutefois être complétée, en loi de finances rectificative, par une dotation de 38,5 millions de francs, allégeant ainsi les crédits dinvestissement.
En outre, le maintien en 1999 de la dotation globale de 190,25 millions de francs prévue pour 1998 permettra de poursuivre la réalisation des équipements portuaires inscrits dans les contrats de plan Etat-régions et de rattraper certains retards dans la remise en état dinfrastructures, par trop différée. Cette action est essentielle pour créer les conditions dune mise en application efficace des nouveaux contrats de plan, qui doivent donner un nouvel élan aux activités portuaires.
En même temps, le projet de budget pour 1999 traduit un effort de lEtat pour améliorer la desserte terrestre des ports maritimes, composante déterminante de leur compétitivité qui a été au centre des conclusions du comité interministériel de la mer du 1er avril dernier.
La situation actuelle des ports maritime français est globalement bonne. Les comptes sont, dans lensemble, équilibrés, en dépit dun tassement de lexcédent brut dexploitation, et les ports se désendettent tout en accroissant leurs capacités dautofinancement.
Le contexte mondial du transport maritime apparaît cependant extrêmement concurrentiel, ce qui entraîne une baisse des marges et une compression permanente des coûts, ainsi quune concentration des armements. Dans ce cadre, la compétitivité de nos ports repose sur la qualité globale de leurs prestations plus que sur leurs tarifs : fiabilité, rapidité, importance économique de leurs hinterlands.
Après une longue période de déficit, le résultat net global des ports avait renoué avec un solde positif de 1988 à 1992, puis était redevenu négatif en 1993 et 1994, tant en raison de la conjoncture économique et des conflits sociaux dans les grands ports de Marseille et du Havre, que de la baisse des trafics de vracs solides rémunérateurs à Rouen.
En 1995, les ports se sont engagés dans une diminution significative de certains de leurs postes de dépenses, afin de réduire le déficit dexploitation, qui ne représentait plus alors que 4,3 millions de francs.
En 1996, le résultat net global des ports autonomes sest redressé pour atteindre un solde positif à hauteur de 85,5 millions de francs, grâce à la progression du chiffre daffaires des ports du Havre et de Nantes Saint-Nazaire. Poursuivant se progression, il a atteint 159,7 millions de francs en 1997, sous leffet cumulatif de la bonne tenue des trafics pétroliers et de la progression régulière des trafics conteneurisés, en particulier au Havre.
En 1997, les soldes intermédiaires de gestion des ports autonomes maritimes ont évolué favorablement. Alors que le chiffre daffaires (3,08 milliards de francs) progressait de 1,5 % par rapport à 1996, lexcédent brut dexploitation (838 millions de francs) augmentait de 2,5 %, la marge brute dautofinancement (734,6 millions de francs) de 17,3 % et la marge nette (525 millions de francs) de 26,7 %. Cette évolution positive résulte de la progression de certains trafics, mais traduit aussi les efforts de gestion et les effets des politiques de désendettement.

EBE : excédent brut dexploitation
MBA : marge brute dautofinancement
MNA : marge nette dautofinancement
En 1997, grâce à la progression du trafic, le chiffre daffaires du port de Dunkerque a atteint 441 millions de francs, enregistrant ainsi une progression de 3 % par rapport à lannée précédente. Le port poursuit son désendettement et sa situation financière se redresse bien. Mais sa position géographique, qui lexpose à une vive concurrence, le contraint à une politique de réduction tarifaire pour rester compétitif.

EBE : excédent brut dexploitation
MBA : marge brute dautofinancement
MNA : marge nette dautofinancement
En 1997, le chiffre daffaires du port du Havre a atteint 850 millions de francs, en progression de 2 % par rapport à lannée précédente, grâce à laugmentation du trafic en particulier de conteneurs dont la hausse a été de 17,8 % en 1997. Lamélioration significative de sa situation financière et la politique de désendettement quil mène depuis plusieurs années lui permettent dassumer de nouveaux investissements notamment le projet de Port 2000 et le développement du trafic conteneurisé.

EBE : excédent brut dexploitation
MBA : marge brute dautofinancement
MNA : marge nette dautofinancement
En 1997, le chiffre daffaires du port de Rouen, qui a subi depuis plusieurs années la chute des exportations de céréales sest redressé pour atteindre 327 millions de francs progressant ainsi de 7 % par rapport à lannée précédente.
La progression du chiffre daffaires, les mesures de maîtrise des charges mises en oeuvre par létablissement et la poursuite du désendettement permettent une amélioration de lensemble des indicateurs financiers.

EBE : excédent brut dexploitation
MBA : marge brute dautofinancement
MNA : marge nette dautofinancement
En 1997, bien que le trafic ait progressé, le chiffre daffaires du port de Nantes Saint-Nazaire a diminué de près de 2 %, atteignant ainsi 360 millions de francs, en raison de la baisse qui a été nécessaire sur les tarifs appliqués aux trafics pétroliers.
Toutefois, la situation financière du port reste très saine, grâce à la maîtrise des charges et à la poursuite du désendettement.

EBE : excédent brut dexploitation
MBA : marge brute dautofinancement
MNA : marge nette dautofinancement
En 1997, malgré la baisse du trafic, le chiffre daffaires du port de Bordeaux a atteint 182 millions de francs, enregistrant une hausse de 3,3 % grâce à un produit exceptionnel de 37 millions de francs provenant dun transfert à la communauté urbaine de terrains appartenant au port.
Cette recette exceptionnelle ne peut toutefois pas masquer la dégradation persistante de la situation financière du port liée, largement, à la faiblesse de son hinterland industriel.

EBE : excédent brut dexploitation
MBA : marge brute dautofinancement
MNA : marge nette dautofinancement
En 1997, le chiffre daffaires du port de Marseille a atteint 919 millions de francs, restant stable par rapport à lannée précédente, mais la capacité dautofinancement brute sest sensiblement redressée de plus de 10 %, passant de 143 millions de francs à 157 millions de francs. Pour 1998, le port prévoit une diminution de ses produits liée à une baisse programmée de ses importations de pétrole brut.
 
CAHT :chiffre daffaires hors taxes
MBA : marge brute dautofinancement
MNA : marge nette dautofinancement
En 1997, pour lensemble des concessions portuaires, on a constaté globalement une augmentation de 9,9 % du chiffre daffaires hors taxes (1 548 millions de francs, contre 1 408 millions de francs en 1996), et une augmentation de 7,33 % de la marge brute dautofinancement (480 millions de francs, contre 447 millions de francs en 1996), tandis que le niveau de la dette a continué à décroître (1 025 millions de francs, contre 1 177 millions de francs, en 1996).
Toutefois, ces données globales ne rendent pas compte de la diversité des résultats financiers des concessions. Il faut noter en effet la part très importante du port de Calais dans lensemble de ces résultats : malgré la concurrence du tunnel sous la Manche, il a conservé sa position de premier port français transmanche et son chiffre daffaires représente à lui seul plus du tiers du chiffre daffaires global des ports dintérêt national.
Au cours de lannée 1997, le trafic des ports autonomes a globalement progressé de 5 %, atteignant un volume de 245 millions de francs, contre 233,2 millions en 1996. Cette augmentation, en entrée (185,4 millions de francs, soit + 4,8 %) comme en sortie (59,6 millions, soit + 6,4 %) a plusieurs causes. Elle tient au maintien du bon niveau des trafics pétroliers de 1996, à la progression régulière des trafics conteneurisés depuis quelques années et à laugmentation des entrées de minerais et des sorties de céréales, qui compensent notamment la baisse des trafics rouliers.
Les ports français ont ainsi évolué à limage des places portuaires dEurope du Nord, dont les hausses importantes de trafic se sont traduites à la fois par une progression des vracs, mais aussi des marchandises diverses : Rotterdam, avec un volume de 310,1 millions de tonnes, affichait en 1997 une progression de 6,2 % sur un an.
Dautres grands ports ont affiché des indices de croissance supérieurs, comme Hambourg (71,1 millions de tonnes) + 7,8 %, Londres (55,7 millions de tonnes) + 5,8 % et Brème (34 millions de tonnes) + 7,7%.
La reprise des trafics pétroliers, engagée en 1996, sest poursuivie en 1997. Avec 141,9 millions de tonnes (+ 5,3 %), la bonne tenue de cette activité a profité à la plupart des ports autonomes : Marseille progresse de 4 % sur ces trafics, le Havre de 7,5 %, Nantes Saint-Nazaire de 10,7 % et Rouen de 18,6 %.
Les autres vracs, avec 66,9 millions de tonnes, progressent globalement de 7 %, notamment en raison dune forte croissance des exportations (19,6 millions de tonnes à la sortie, + 16,3 %).
Les marchandises diverses ne connaissent quun simple maintien, avec 36,2 millions de tonnes (+ 0,8 %), tandis que le trafic conteneurisé poursuit une croissance soutenue et atteint 20,4 millions de tonnes, en progression de 12,9 % au total en un an. Le Havre profite le plus de ce progrès, où le trafic croît de 17,8 % à 1,2 million dEVP (équivalent 20 pieds), tandis quà Marseille les 600 000 conteneurs EVPont été dépassés (+ 9,3 %). Ces deux ports représentent à eux seuls plus de 80 % de ce segment. Cette croissance sinscrit dans la lignée des ports des autres Etats de lUnion européenne : Rotterdam affiche, avec 58,3 millions de tonnes, une progression de 10,1 %, Hambourg, avec 31 millions, 10,4 %.
Le trafic roulier continue à chuter fortement. Il a reculé de 20,5 % en 1997, en raison principalement de la disparition du trafic transmanche à Dunkerque et de la régression de ce trafic au Havre, fortement concurrencé par le renforcement de laxe Calais-Douvres.
Au cours du premier trimestre de cette année, le trafic global des ports autonomes progresse de 4 % par rapport à la même période de lannée dernière. Les faits marquants sont la poursuite de laugmentation des trafics de marchandises conteneurisés (+ 9 %, soit 10,69 milliards de tonnes) et des vracs liquides (+ 5 %, soit 78,5 millions de tonnes).
Sagissant des ports dintérêt national, lévolution de leur trafic a enregistré une hausse de 23,4 % en 1997 par rapport à 1996, pour atteindre 74,9 millions de tonnes. Ce résultat reflète des situations très contrastées, puisque le trafic du port de Dieppe a reculé de 21 %, tandis que Calais et Bayonne progressent dans le même temps de plus de 40 %.
La complémentarité des activités respectives des ports français sest bien illustrée en 1997. Les marchandises diverses non conteneurisées, en recul dans les ports autonomes, ont progressé de 32 % en 1997 dans les ports dintérêt national, dont elles représentent les deux tiers du trafic. Ce résultat a profité surtout à Calais, qui a bénéficié dun report de trafic du tunnel sous la Manche, partiellement indisponible après son incendie, et à Bayonne avec limplantation dune aciérie fin 1995.
La baisse des marges, liée au contexte extrêmement concurrentiel dans lequel se situent les ports, oblige à laccroissement de la productivité. En même temps, il ne faut pas masquer la pression des chargeurs et des armateurs en faveur dune hiérarchisation des ports. Face à cette réalité, les politiques publiques doivent sefforcer de faire coïncider les choix des utilisateurs avec les objectifs de développement équilibré et daménagement du territoire.
La réforme de 1992 du régime de travail des dockers a permis une évolution des effectifs et la modernisation de la profession, condition essentielle des gains de productivité.
ÉVOLUTION DES EFFECTIFS DES DOCKERS EN ACTIVITÉ
(mensualisés et intermittents actifs)
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Ports autonomes
|
6 594
|
5 106
|
3 369
|
3 122
|
3 271
|
3 270
|
Ports dintérêt national
|
1 699
|
951
|
733
|
691
|
695
|
693
|
TOTAL
|
8 293
|
6 057
|
4 122
|
3 813
|
3 966
|
3 963
|
Source : Ministère de léquipement, des transports et du logement.
Cette adaptation a été conduite en même temps que lon autorisait, par la loi n° 94-631 du 25 juillet 1994, les entreprises de manutention à se constituer des droits réels sur le domaine public maritime, ouvrant ainsi la possibilité dinvestissements privés sur les ports, notamment les constructions et les installations de caractère immobilier.
Afin de favoriser un rajeunissement des effectifs de dockers, le dernier comité interministériel de la mer, du 1er avril 1998, a décidé de mettre en uvre différentes mesures dâge et dembauche corrélative. Les dispositifs visent à permettre aux dockers les plus âgés de prendre une préretraite progressive (PRP) et aux dockers présentant une inaptitude aux tâches pénibles de bénéficier du régime de linvalidité. Ainsi, lembauche des jeunes sera favorisée.
La possibilité de partir en préretraite progressive est ouverte à tous les ouvriers dockers volontaires nés avant le 1er février 1948. Ils pourront bénéficier, dans leur cinquante-cinquième année, dune dispense dactivité jusquà lâge de départ en retraite : ils travaillent à mi-temps durant un an, ce mi-temps pouvant être concentré sur les six premiers mois. A lissue de cette première année, une dispense dactivité leur sera accordée à titre exceptionnel.
Leurs salaires seront calculés sur la base de lannée immédiate antérieure de travail effectué à temps plein. Au cours de la première année, ils toucheront 80 % du salaire de base, à raison de 50 % payés par leur entreprise de manutention et 30 % par le FNE (Fonds national de lemploi). Les années suivantes, le FNE assurera toujours les 30 % et les entreprises un complément de 35 %.
Pour les dockers mensualisés, lapplication de la préretraite progressive se fait au niveau de chaque entreprise, qui conclut une convention annuelle avec lEtat (direction départementale du travail, de lemploi et de la formation professionnelle). Pour les dockers intermittents un dispositif identique doit être mis en uvre ; en labsence dun employeur unique, les entreprises de manutention se regroupent auprès de la Caisse de compensation de congés payés des ouvriers dockers du port.
Cette mesure, qui concerne un potentiel denviron 400 dockers, doit permettre en contrepartie des embauches à hauteur environ de 140, se combinant avec les dispositions résultant du code des ports maritimes, quant à lobligation doffre demplois mensualisés aux dockers intermittents et aux dockers occasionnels ayant effectué plus de 100 vacations au cours des douze mois précédant lembauche.
Au-delà, il convient de rechercher une organisation plus efficace dun travail qui a profondément évolué. A cet égard, lexemple des négociations engagées dans le port de Dunkerque permet peut-être dengager une nouvelle étape de la modernisation de lemploi portuaire.
Dans les grands ports français, lorganisation du travail de chargement et de déchargement des navires se fait traditionnellement par des personnels portuaires responsables du fonctionnement des outillages et par les personnels des entreprises de manutention (dockers).
Dans les grands ports du Nord de lEurope, une conception intégrée prévaut : une même entité fait fonctionner les outillages (portiques, grues, bandes transporteuses) et les engins de pure manutention (chariots élévateurs, etc.). Cette conception, qui évite des distorsions dhoraires et de conditions de travail entre les personnels, a paru intéressante aux gestionnaires des ports autonomes et à quelques entreprises de manutention.
Aussi, la mise en uvre dune opération de ce type est-elle en cours au Port autonome de Dunkerque, sur le Quai à Pondéreux Ouest. Cette opération a nécessité de longues tractations entre le Port autonome et la SOMABAMI, société de manutention et une étude approfondie des différents aspects juridiques, sociaux, financiers et fiscaux avant que les personnels concernés ne soient consultés et acceptent les nouvelles conditions dexercice de leur activité. Le principe est celui de la constitution dune société ayant pour actionnaires le Port autonome et la SOMABAMI, employant des personnels de manutention et des personnels doutillage du Port autonome qui seraient donc transférés, avec un droit à retour au Port autonome en cas de difficulté et dans le cadre des conventions collectives.
La participation du Port autonome à la création dune société est, bien entendu, subordonnée à une autorisation formelle consentie par les autorités de tutelle en application du décret n° 53-707 du 9 août 1953.
Afin daider à la réussite de cette opération, il est envisagé que les outillages transférés à la société puissent continuer à être exonérés de la taxe professionnelle et que cette société puisse investir dans de nouveaux équipements de superstructure, en lieu et place du port, ce qui nécessite également que ces futurs équipements ne soient pas assujettis à la taxe professionnelle.
De telles évolutions qui visent à offrir un service portuaire plus rapide, plus cohérent, moins coûteux, de meilleure qualité et, par conséquent, plus compétitif, sont sources de développement et de fidélisation des trafics dans les ports français. Elles doivent donc être vivement encouragées, mais dans le cadre dapproches pragmatiques, au cas par cas, pour des raisons spécifiques, à forte intensité et particulièrement exposés à la concurrence internationale et au terme de concertations approfondies avec lensemble des acteurs concernés, notamment avec les personnels.
De telles initiatives, pour contribuer à la reconquête de trafics, doivent être associées à une meilleure intégration de nos ports dans le maillage des réseaux de transports terrestres.
Le Comité interministériel de la mer (CIM), réuni le 1er avril 1998, sous la présidence du Premier ministre, a arrêté un ensemble de mesures destinées à créer les conditions dun environnement économique favorable au renforcement de la compétitivité de nos ports. Lune des mesures du CIM concerne lamélioration de la chaîne de transport terrestre de fret à destination ou en provenance des ports maritimes français. Les ports maritimes français sont, par ailleurs, largement pris en compte dans les réflexions au titre du projet de loi dorientation pour laménagement et le développement durable du territoire, adopté au Conseil des ministres le 29 juillet 1998, ainsi que dans la nouvelle approche multimodale reposant sur la mise en place de schémas de services.
Dans le cadre dun transport le plus souvent de bout en bout, les ports maritimes réalisent le transfert des marchandises entre le transport maritime et les différents moyens de transport terrestre, cette dernière expression devant être prise dans son sens le plus large et désignant aussi bien les voies navigables, que le rail et la route.
Les ports constituent le maillon essentiel dune chaîne de transport multimodale vers lequel doivent converger les divers mode de transport terrestre. Parmi les facteurs de la compétitivité des ports, la qualité de la desserte terrestre est déterminante. Cest, en effet, sur le transport terrestre que peuvent être réalisés aujourdhui dimportants gains de productivité, en termes de temps et de respect des délais, mais aussi de coûts.
Dans le cas par exemple de lacheminement de conteneurs, le coût de lacheminement terrestre dun conteneur peut, sur des distances de cinq cents kilomètres, représenter cinq à six fois celui de son passage portuaire.
Pour certains types de trafic, en particulier pour les trafics intercontinentaux de conteneurs, les grandes lignes maritimes sont désormais contraintes de faire escale dans un nombre limité de ports. La réduction du nombre descales et leur massification impliquent une extension des régions européennes desservies à partir du port, extension favorisée par lintégration progressive de léconomie européenne. Elles impliquent également le recours accentué aux modes de transport privilégiés pour les grandes quantités et les grandes distances que sont notamment le cabotage maritime, les transports fluviaux et ferroviaires. Or, lessentiel, environ 85 %, des pré et post-acheminements des ports français se fait par la route.
En effet, la desserte ferroviaire des ports français reste insuffisamment développée par rapport aux pays voisins, notamment la Belgique et les Pays-Bas, où il existe une réelle synergie entre modes. Dans la concurrence exacerbée quils se livrent entre-eux, tous les ports européens consacrent un effort considérable à lextension de leur hinterland ferroviaire. Leur stratégie repose sur trois axes :
lamélioration de linterface portuaire, afin de transformer les terminaux portuaires en véritables terminaux multimodaux dotés de connexions ferroviaires performantes,
le développement des infrastructures ferroviaires et la qualité du service offert au passage du fret sur le réseau ferroviaire,
la multiplication de services directs et réguliers reliant les ports aux principales destinations européennes.
La question de la stratégie et des actions concrètes de la SNCF et de Réseau ferré de France (RFF) à court et moyen termes est vitale pour lavenir des ports français. En effet, si les pré et post-acheminements ferroviaires des ports français représentent un bon tiers du fret ferroviaire international sur notre territoire, ils offrent un potentiel de croissance de plusieurs milliards de tonnes kilomètres. Cest pourquoi, il importe que la SNCF et RFF soient des acteurs à part entière du développement du transit des marchandises dans les ports français.
De même, les efforts pour promouvoir les plates-formes portuaires en tant que plates-formes de transport combiné doivent être intensifiés. Il convient que ces dernières puissent bénéficier des mêmes conditions favorables que le transport combiné rail-route. Les ports maritimes français subissent un important retard par rapport aux ports de Rotterdam et dAnvers dans lutilisation de la voie fluviale pour le pré et post-acheminement de marchandises (en moyenne, moins de 5 % des pré et post-acheminements des ports français contre, par exemple, 35 % à Rotterdam). Cet écart sexplique essentiellement par le potentiel moindre offert par le réseau français par rapport aux réseaux du Nord de lEurope, ainsi que par la tradition en matière de pratique du transport fluvial des ports du Benelux.
· Les infrastructures routières
Le développement du réseau autoroutier français depuis les années 60 et jusquà une période relativement récente a eu pour but de faciliter les grands courants déchanges européens, essentiellement orientés Nord-Sud (axe Paris-Lyon-Marseille) ou radiaux autour de Paris. Cet enjeu, le plus important au plan de la politique nationale des transports, na pas toujours coïncidé avec les besoins spécifiques des ports français : ainsi, ceux de la façade atlantique ont parfois tardé à bénéficier dune desserte terrestre de qualité, par insuffisance de flux générés par les régions alentour et lhinterland de ces ports.
Pour autant, plusieurs importantes dessertes terrestres autoroutières ont été réalisées : les ports de Rouen, et dans une moindre mesure du Havre, ont été reliés à lagglomération parisienne, celui de Marseille à la vallée du Rhône et au-delà avec lA7.
Le schéma directeur routier national du 1er avril 1992, qui constitue le cadre de développement à long terme du réseau autoroutier français, a marqué un infléchissement sensible prenant en compte la desserte terrestre des ports français. On peut citer à cet égard :
la réalisation dun certain nombre de dessertes transversales Ouest-Est, permettant de relier des ports situés sur la façade atlantique à leur arrière-pays et élargir ainsi leur hinterland ;
un grand axe assurant une continuité autoroutière de Dunkerque à Bayonne, à proximité du littoral ;
les grands contournements autoroutiers de Paris, au nord (A29) et au sud (A28), au bénéfice notamment des ports du Havre et de Rouen, pour contourner lobstacle de la région parisienne.
· Lamélioration de la desserte ferroviaire et la mise en place de corridors de fret
La création de létablissement public Réseau ferré de France, distinguant ainsi les rôles relatifs à linfrastructure de ceux relatifs à lexploitation, induit un cadre nouveau qui modifie les comportements des acteurs du transport ferroviaire.
Une politique volontariste de RFF et de la SNCF dans sa nouvelle forme est attendue en faveur du développement du fret ferroviaire et, en particulier, de la desserte des ports français. Ces derniers constituent un marché privilégié, générateur de trafics fret importants sur lesquels la demande de transport ferroviaire est importante, en particulier sur les longues distances. Les actions communes passeront par un nécessaire partage des risques et des responsabilités entre tous les intervenants, ferroviaires, portuaires et logistiques, publics et privés, transporteurs et clients, chacun devant en prendre sa part.
Les réflexions de lUnion européenne sur lamélioration du transport ferroviaire de fret ont abouti à lémergence du concept de corridor de fret ferroviaire (freeway). Dans ces corridors, certains sillons bénéficient de priorités de circulation pour les trains de fret et la ligne est aménagée pour permettre des vitesses commerciales élevées. La France, pour sa part, a développé la notion de freightways qui constituent des corridors, en application de la directive 91/440.
Les corridors de fret ferroviaires sont un enjeu vital pour les grands ports français. Lensemble des opérateurs de transport, et en particulier les armements maritimes, sont engagés dans une massification des flux de marchandises, leur objectif étant de réduire le coût du transport par conteneur transporté grâce aux économies déchelle. Les ports qui narriveront pas à se doter de services liés à la création du réseau européen sont condamnés à devenir des ports secondaires dans lacheminement des conteneurs. La création des corridors de fret ferroviaire peut être rapprochée de la réalisation des oléoducs pour les trafics pétroliers.
Les premiers corridors concernent laxe Nord-Sud et la desserte des ports du Benelux : corridor reliant Rotterdam à Giai Tauro, corridor reliant Hambourg/Bremaerhaven à Brindisi, corridor reliant Rotterdam à Vienne et enfin le corridor reliant Muizen ( hub des ports dAnvers, Zeebrugge et Rotterdam) à Lyon/Sibelin/Vénissieux, mis en service le 12 janvier 1998, puis étendu sur lItalie et Barcelone. Ces prolongements ont été annoncés en février dernier et sont effectifs depuis le 24 mai 1998.
Il est important, en accompagnement du projet Port 2000, de développer un corridor Ouest-Est reliant Le Havre à lAllemagne et aux pays de lEst.
Suite à laccord signé en février 1998 avec le gouvernement britannique sur la prolongation de la concession du tunnel sous la Manche, la mise en place dun corridor ferroviaire international passant par le tunnel a été décidée. Les premiers sillons nécessaires ont été prévus entre le tunnel et Strasbourg via Metz. Il est indispensable que les ports de Dunkerque et du Havre soient effectivement raccordés à ce corridor, et que la partie française de ce corridor soit prolongée par les parties britannique, allemande, autrichienne et hongroise de manière à permettre le fonctionnement dans les meilleurs délais de ce corridor international reliant lEurope de lOuest à lEurope centrale.
· Les voies navigables
Comparé aux pays voisins, le transport fluvial noccupe pas en France une place aussi importante dans les transports dacheminement portuaire.
Néanmoins, des évolutions encourageantes sont à noter et les efforts de développement du trafic de conteneurs entrepris dans le cadre de la politique intermodale ont donné des résultats notables : citons, par exemple, les liaisons Le Havre-Paris en partenariat avec la plate-forme de Paris-Gennevilliers, Lille-Dunkerque et Marseille-Lyon, en partenariat avec le port fluvial Edouard Herriot. Il existe là un potentiel à développer pour la recherche dune meilleure synergie entre le transport fluvial et le transport maritime.
La flotte française de commerce, qui avait connu une forte décroissance à partir des années 1970 au point que lon pourrait craindre sa disparition ( loption zéro ), sest stabilisée au cours des années récentes autour de 210 navires. Lors du Comité interministériel de la mer du 1er avril dernier, le Gouvernement a arrêté une série de mesures, témoignant de sa détermination à poursuivre le redressement de la situation de la marine marchande.
En même temps, il convient de préparer lensemble de la filière, marine marchande et ports, utilisateurs et transporteurs, à traverser avec succès deux échéances aux conséquences lourdes : la mise en place éventuelle dun cadre communautaire en matière de tarification et de financement des services portuaires, et la disparition, annoncée pour le 1er juillet prochain, des ventes hors taxes à bord des navires.
FLOTTE DE COMMERCE SOUS PAVILLON FRANÇAIS
(nombre de navires)
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1988
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1989
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1990
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1991
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1992
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1993
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1994
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1995
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1996
|
1997
|
1998
|
Passagers
|
27
|
25
|
30
|
29
|
30
|
33
|
31
|
38
|
37
|
39
|
38
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Cargos
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172
|
158
|
138
|
133
|
130
|
128
|
124
|
113
|
113
|
116
|
113
|
Pétroliers
|
62
|
58
|
55
|
56
|
56
|
60
|
60
|
56
|
59
|
55
|
59
|
TOTAL
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261
|
241
|
223
|
218
|
216
|
221
|
215
|
207
|
209
|
210
|
210
|
Le projet de budget pour 1999 comporte pour ce secteur des évolutions notables dictées, en particulier par la réglementation européenne qui nous oblige à modifier les modalités daide à la flotte. Le soutien au secteur de la flotte de commerce prendra dorénavant exclusivement la forme de la diminution ou de la remise des charges fiscales et sociales applicables aux équipages. Il faut toutefois relever que, si lEurope applique laccord OCDE qui interdit toute subvention à la construction à partir de 2001, les Etats-Unis nont pas encore ratifié cet engagement.
Dans le respect de ces orientations communautaires, le projet de budget pour 1999 intègre un dispositif de remboursement des contributions sociales patronales afférentes aux risques vieillesse, maladie et accidents du travail versées par les entreprises qui emploient des personnels navigant sous pavillon français. Cette mesure sera ouverte aux entreprises directement confrontées à la concurrence internationale.
Compte tenu de la suppression du monopole national dans le secteur du cabotage, dautres armements deviendront éligibles à cette aide au cours des années ultérieures, comme par exemple la SNCM. Les crédits consacrés pour la première année en loi de finances pour 1999 sélèvent à 81 millions de francs. Le Gouvernement sest engagé à les abonder à hauteur dun total de 123 millions de francs en loi de finances rectificative. Par ailleurs, il a été décidé de reconduire en 1999 et pour les deux années suivantes le remboursement de la part maritime de la taxe professionnelle.
Votre rapporteur considère que si ces aides doivent être effectivement réservées au soutien du pavillon national, ce qui implique un contrôle a priori des dossiers, il convient également que les remboursements soient effectués dans les meilleurs délais afin de préserver leur efficacité.
Outre des remboursements, la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions dordre économique et financier a permis la création dun nouveau dispositif fiscal favorisant notamment linvestissement maritime, sagissant aussi bien des navires de charge que des navires à passagers. Ces nouvelles dispositions remplacent le dispositif dincitation à linvestissement quirataire, instauré par la loi du 5 juillet 1996. Elles comportent notamment un amortissement exceptionnel des navires qui seront détenus par des groupements dintérêt économique, ainsi que la rétrocession à lutilisateur du navire des deux tiers de lavantage fiscal. Enfin, la revente du navire par le GIE à lutilisateur lorsque les deux tiers de la durée normale dutilisation du bien sont écoulés, fait lobjet dune exonération de la taxation sur les plus-values de cession.
Ce nouveau dispositif doit aussi permettre au secteur maritime de bénéficier dune fiscalité attractive fondée sur lamortissement rapide des capitaux investis dans les biens déquipement et doit contribuer à ce que lépargne se mobilise pour le renouvellement de la flotte sous pavillon français.
En effet, les avantages quil procure, tant à linvestisseur quà larmateur, devraient permettre dencourager le secteur maritime à maintenir et à développer le nombre de navires qui battent pavillon français ainsi que les emplois correspondants. Les textes dapplication étant en cours délaboration, il convient dattendre la pleine mise en uvre du nouveau dispositif pour en mesurer limpact auprès des investisseurs et des armateurs.
Il serait cependant souhaitable, afin quil ny ait pas de vide entre les deux dispositifs, que les investisseurs éventuels puissent disposer, dès maintenant, dindications précises sur les conditions qui leur seront requises pour pouvoir bénéficier dagréments dans le cadre du nouveau régime dincitation.
La bonne tenue de lactivité de la flotte de commerce entraîne une exigence accrue de personnels, notamment dofficiers. Même si ce phénomène est souvent cyclique, le marché de lemploi des officiers de la flotte de commerce est aujourdhui tendu. Il est donc indispensable de renforcer, non seulement le nombre délèves formés, mais aussi la qualité de lenseignement, compte tenu de la modernisation des techniques mises en uvre à bord des navires.
Les crédits prévus en 1999 pour les écoles nationales de la marine marchande (ENMM) traduisent ces objectifs, avec une augmentation de près de 13 % pour le fonctionnement et pour linvestissement, de 14,29 % en autorisations de programme et de 8,2 % en crédits de paiement.
Les ENMM sont au nombre de quatre : Le Havre, Saint-Malo, Nantes et Marseille. Ce sont des établissements publics nationaux administratifs dotés de lautonomie financière et de la personnalité morale. Elles ont accueilli à la rentrée 1997, 796 élèves en formation initiale et en formation continue quelles forment au métier dofficier des navires de commerce ou de pêche. Elles devaient accueillir à la rentrée 1998, 871 élèves.
233 agents sont en poste dans les ENMM, représentant une masse salariale de plus de 45 millions de francs. Il sagit de personnels enseignants (professeurs de lenseignement maritime, professeurs techniques de lenseignement maritime et enseignants détachés de léducation nationale) et de personnel de structure appartenant à des statuts divers.
La participation de lEtat aux dépenses de fonctionnement des écoles nationales de la marine marchande a été de 5,6 millions de francs en 1996 et en 1997, et de 7 millions de francs en 1998. Elle sera de 8 millions de francs au titre du projet de loi de finances pour 1999. Cette dotation a dû être augmentée car elle ne couvrait que le tiers du budget de fonctionnement de ces écoles. Leffort important de maîtrise des dépenses de ces écoles ne sera pas abandonné, pas plus que le développement de leurs ressources propres par les actions de formation organisées au profit des secteurs maritime, paramaritime et industriel de leur environnement géographique.
La dotation en crédits dinvestissement affectée aux ENMM sélève à :
(en millions de francs)
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
|
1,5
|
3,05
|
2,75
|
4,5
|
|
2,3
|
3,45
|
2,80
|
4
|
Source : ministère de léquipement, des transports et du logement.
Elle permettra de poursuivre, dune part, les travaux de rénovation et de mise aux normes de sécurité des bâtiments et, dautre part, de compléter les équipements pédagogiques mis en place au cours des années précédentes, lamélioration des équipements étant rendue nécessaire par lévolution des formations et par lentrée en vigueur du système mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM) qui impose la délivrance de nouveaux certificats.
Par ailleurs, la subvention de lEtat à lAGEMA, qui assure la rémunération des personnels des écoles maritimes et aquacoles, lesquelles accueillent des élèves qui se préparent aux CAP, BEP ou Baccalauréat professionnel dans les domaines de la pêche, du commerce et des cultures marines, sélèvera en 1999 à 79 millions de francs, en progression constante depuis 1998, afin de faire face à laugmentation des effectifs. Rappelons que ces écoles, au nombre de 12 en France, relèvent des régions pour lattribution de leurs subventions de fonctionnement.
LEtat finance également dans le cadre des contrats de plan Etat-régions, le premier équipement pédagogique de ces établissements. La dotation en crédits dinvestissement affectée à la réalisation de ces contrats de plan a évolué comme suit :
(en millions de francs)
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
|
3
|
3,7
|
4,25
|
3,5
|
|
3,5
|
4,2
|
3,3
|
2,6
|
La France est très attachée au maintien de larmement sous pavillon français sur le secteur transmanche dans lequel SeaFrance joue une part prépondérante. Société anonyme au capital de 57,7 millions de francs, sous-filiale à 85,7% de la SNCF, SeaFrance est la seule compagnie maritime française sur le Pas-de-Calais. Depuis la rupture du pool Sealink fin 1995, elle est implantée en propre en Grande-Bretagne qui constitue son marché principal.
Après un exercice 1996 marqué par le démarrage de SeaFrance et rendu difficile par une guerre des prix, lexercice 1997 sest déroulé dans un contexte plus favorable. La flotte est désormais bien adaptée à la demande. La concurrence maritime est revenue à une position plus raisonnable qui a permis une stabilisation des prix. De plus, les effets de laccident du lien fixe ont eu un impact positif sur les comptes de lentreprise. Le taux de la livre a été sensiblement supérieur à celui de lan passé, sachant quune amélioration de 10 centimes de la livre a un effet positif de 5 millions de francs sur les comptes de la société en année pleine. Enfin, des gains de productivité significatifs réalisés par le personnel dans le cadre daccords signés en 1996 ont donné leur plein effet.
Lannée 1997 a connu un chiffre daffaires de 1 200 millions de francs en augmentation de plus de 80 % par rapport à 1996, avec un résultat dexploitation encore négatif ( 27 millions de francs), mais un résultat final proche de léquilibre. Ce redressement doit permettre denvisager un retour à léquilibre dexploitation en 1998.
Pour lheure, deux questions apparaissent de nature à contrarier lévolution positive de lentreprise. La première concerne la fusion de P & O avec Stena qui est désormais effective depuis le 10 mars 1998. Elle a été autorisée par les autorités communautaires pour trois ans. SeaFrance a mis à profit les délais de mise en uvre de cette fusion pour sy préparer et mettre ses quatre ferries à niveau. Le Gouvernement veille à ce quune concurrence loyale se maintienne sur ce secteur maritime, sagissant aussi bien de la concurrence entre modes que de celle entre compagnies maritimes. Il soutient les efforts de SeaFrance, entreprise filiale de la SNCF, et à travers elle du pavillon français, garantissant ainsi le maintien de lemploi de marins français sur le Transmanche.
Par ailleurs, la croissance, plus rapide que pour les autres types de transport, des passages de poids lourds, conduit à examiner avec attention la possibilité pour SeaFrance daffréter un cinquième navire, plus spécialement consacré à ce type de trafic. Il sagirait là dun moyen de développement de lactivité des armements français et notamment de SeaFrance, qui a déjà, avec ses navires actuels, su mieux répondre que les autres opérateurs à cette évolution, ainsi que le démontre le graphique suivant.
Eurotunnel
Maritime non français
Maritime français

Évolution du nombre de camions transitant par la Manche
(maritime et tunnel)
La seconde question concerne la problématique des ventes hors taxes, dont laspect global sera étudié ci-après. Daprès la réglementation européenne, le système de ventes hors taxes sur les relations intra-européennes doit être aboli le 30 juin 1999. Sachant que ces ventes représentent désormais près de 50 % du chiffre daffaires de SeaFrance (648 millions de francs en 1997), leur suppression risque de mettre immédiatement en péril lexistence de lentreprise. En effet, il apparaît que, dune part, le trafic des excursionnistes (visiteurs britanniques faisant laller-retour dans la journée), qui représentent 60 % du nombre de passagers sur Calais-Douvres, pourrait disparaître dans sa quasi-totalité, dautre part, les tarifs de transport pour le tarif non-excursionniste devraient être remontés dans des proportions telles quils deviendraient dissuasifs pour une partie de la clientèle. De ce fait, la majorité des ferries de la Manche pourrait disparaître à brève échéance.
Dune manière générale, la situation des entreprises françaises opérant sur le transmanche constitue un ensemble qui doit retenir lattention des pouvoirs publics, car elle conditionne la présence du pavillon français sur une des principales dessertes mondiales de passagers. Le dossier des ventes hors taxes mais aussi celui du renouvellement du matériel naval ou de lavenir des actionnariats actuels devraient donc être traités de manière concordante.
Le contexte juridique et fiscal de la suppression des ventes hors taxes sur les liaisons intra-communautaires à partir du 1er juillet 1999
Lautorisation de vendre des produits hors taxes sur les relations intra-communautaires résulte dun régime de dérogation à la réglementation régissant la mise en place du marché unique au 1er janvier 1993. Le Conseil et la Commission européenne ont décidé, en 1991 et 1992, de prolonger cette dérogation jusquau 30 juin 1999, sur la base dune possibilité dexonération de TVA et de droits daccises prévue par larticle 28 duodecies de la directive du Conseil n° 77/388 du 17 mai 1977. A cet effet, deux directives du Conseil ont été adoptées (n° 91/680 du 16 décembre 1991 et n° 92/12 du 25 février 1992) ; la transposition de ces deux directives a été effectuée par la loi n°92/677 du 17 juillet 1992, reprenant notamment les dispositions de larticle 28 précité.
Au 1er juillet 1999, sauf acte positif de prolongation ou de consolidation juridique du système, il ne sera plus possible deffectuer de ventes hors taxes sur les relations intra-communautaires. Juridiquement, seule la Commission peut prendre linitiative de proposer au Conseil de revenir sur la décision de suppression.
Le Conseil des ministres européens des transports de mars 1998 a demandé au Conseil des ministres de léconomie et des finances, compétent en la matière, de prendre en compte le soutien apporté par une majorité dEtats membres (France, Allemagne, Suède, Belgique, Finlande, Portugal, Espagne et Royaume-Uni) à la proposition faite par lIrlande au cours du conseil transport du 17 mars 1998 de réaliser une étude sur limpact au niveau européen des conséquences économiques et sociales de la suppression des ventes hors taxes. Le conseil Ecofin a rejeté cette demande lors de sa session du 19 mai 1998.
La Commission européenne présente depuis lorigine la suppression du régime des ventes hors taxes sur les liaisons intra-communautaires comme un élément de mise en uvre du marché unique. Cet argument avait emporté la décision en 1991.
Or, il convient de noter que lharmonisation fiscale concernant les taux de TVA et daccises nest pas achevée en 1998, ceux-ci évoluant dans une fourchette allant de 1 à 10, et que lon conçoit de forts doutes quant à son achèvement au 1er juillet 1999. Le système de détaxe est donc aujourdhui, paradoxalement, un élément dunification du marché européen puisquil annule un différentiel de taxation. Cet élément semble particulièrement important dans le cas du transport maritime, qui est, par définition, une activité itinérante. A ce jour, les critères qui serviront à fixer le régime fiscal à bord des navires ne sont pas connus.
Les opérateurs maritimes présents sur le marché du transmanche sont tous dépendants des ventes hors taxes, certains dans des proportions considérables.
Les principales compagnies maritimes concernées sont Seafrance et Britanny Ferries (BAI).
Ainsi quil a été indiqué, Seafrance réalise 323 millions de francs de chiffre daffaires pour le transport de passagers et 648,5 millions de francs avec les ventes à bord hors taxes sur un chiffre daffaires total de 1 189 millions de francs. La suppression des ventes hors taxes représenterait pour Seafrance une perte de 350 millions de francs par an. BAI réalise environ 340 millions de francs de ventes hors taxes sur un chiffre daffaires denviron 1,7 million de francs.
Or lévaluation des pertes potentielles est supérieure aux gains pouvant résulter de la création dautres activités commerciales à bord. Les conséquences à craindre seraient des augmentations du tarif des billets et dans de nombreux cas, notamment pour les lignes britanniques du Havre, la disparition des liaisons. En outre, les entreprises de ferries risquent dêtre confrontées à lobligation communautaire de dresser des listes de passagers, ce qui paraît difficilement envisageable dans des conditions normales de fonctionnement. Ainsi, laccumulation des deux mesures constitue un cas assez exclusif de fragilisation dun secteur par le brutal bouleversement de la réglementation.
Par ailleurs, les ventes hors taxes contribuent au financement du matériel naval. Linvestissement en moyens navals est très lourd, spécialement dans le secteur des ferries et des navires à passagers où existent de nombreuses contraintes en matière de sécurité et ne pourrait être supporté par les recettes de la seule activité du transport, dans un contexte concurrentiel défavorable aux entreprises françaises.
Les pertes de recettes dues à la fin du régime des ventes hors taxes ne pourront être totalement compensées par la hausse des prix du transport : pour les passagers, la demande est fortement dépendante du niveau des prix des traversées et une hausse des prix entraînera une baisse des volumes de trafic et des dépenses à bord. De plus, la concurrence avec Eurotunnel limitera les mouvements sur les prix pour les passagers et le fret, sauf concertation interdite aux termes du droit communautaire.
En tout état de cause, certaines routes maritimes pourraient être abandonnées. Sur les dessertes de la Manche Est et du détroit, les liaisons les plus vulnérables sont celles de Boulogne, Dunkerque où le service des passagers nest assuré que de manière sporadique, Dieppe et le Havre. Sur la Manche Ouest, Roscoff, berceau historique de BAI, serait sans doute menacé.
Pour les activités commerciales des places portuaires, les menaces sont très sérieuses, car, dans lhypothèse où la dérogation ne serait pas reconduite, les compagnies maritimes seraient fatalement acculées à réviser la hausse des prix des traversées et, donc, le nombre de passagers et, par voie de conséquence, le nombre de clients des commerces à terre diminuerait.
Le port de Calais court le risque de perdre une partie importante de son considérable contingent de voyageurs excursionnistes (plus de 5 millions de personnes en 1997), dont le shopping est une motivation. Les recettes de cette activité sont estimées par la Chambre de commerce et dindustrie de Calais à plus de 15 % du commerce de sa zone de chalandise (80 % dans le centre ville de Calais). Les retombées sur le chiffre daffaires général à Calais et dans sa région des touristes britanniques sont estimées à 2 milliards de francs. Le port du Havre risque de perdre des recettes portuaires et des lignes.
La suppression des ventes hors taxes aura un effet négatif sur lemploi. Les opérateurs de ferries européens pourraient perdre 20 000 emplois directs (marins et sédentaires). En France et pour ces opérateurs, lhypothèse la plus pessimiste conduirait à la fragilisation denviron 3 000 emplois directs, soit plus de la moitié des emplois de la filière passagers.
Les ventes hors taxes ont financé la banalisation des traversées transmanche pour les catégories de population qui ne voyageaient pas auparavant. Les ventes hors taxes, pour le transport maritime, ne bénéficient pas quà une tranche étroite de la population mais contribuent à démocratiser les voyages et entraînent des recettes induites importantes pour le tourisme local dexcursion. Les ventes hors taxes ne sont constituées que minoritairement de tabacs et dalcools. Sur un total de chiffre daffaires global de 5,4 milliards décus en 1995, tabacs et alcools nont représenté que 2,4 milliards. Elles sont par contre très liées aux produits de luxe français (parfums, accessoires de mode ...) et constituent ainsi une vitrine internationale de nos entreprises.
Les mesures daccompagnement envisagées sur le plan français
Le Premier ministre avait chargé votre rapporteur dune mission afin détudier les conséquences économiques et sociales de la suppression des ventes hors taxes. Cette étude lui a été remise le 23 juillet 1998. En tout état de cause, pour parer aux conséquences économiques et sociales dune suppression brutale des ventes hors taxes, le rapport au Premier ministre préconise une démarche progressive et harmonisée au niveau européen conciliant principes et réalités économiques.
Pour éviter un drame économique, social, financier et politique, il suggère un lissage fiscal dans le temps. Cest ainsi que la TVA sappliquerait intégralement aux produits vendus hors taxes au sein de lUnion européenne, dès le 1er juillet 1999, comme le prévoit la directive n° 91-680 du 16 décembre 1991. En revanche, les droits daccises frappant les alcools et les tabacs ne seraient appliqués que progressivement, et sur six ans. Pendant une première période de trois ans, les droits daccises appliqués aux produits concernés croîtraient dun tiers tous les ans pour retrouver en 2002 le montant minimal actuellement appliqué dans lUnion européenne. Puis une nouvelle période de trois ans permettrait soit, datteindre un niveau européen harmonisé, soit de retrouver les montants des accises nationales actuelles. Cette transition devraient être suffisante pour permettre aux compagnies de ferries de sadapter.
A cet égard, il convient de remarquer que la Commission européenne a déjà fait connaître son hostilité à toute mesure retardant encore la constitution dun marché unique. Compte tenu de cette hostilité, une initiative politique forte sera nécessaire. Il est clair cependant quune décision, au moins de principe, devrait être prise dici la fin de lannée civile, lattente et linstabilité de la situation actuelle étant défavorables à lactivité.
La Commission européenne propose comme mesure daccompagnement le recours aux fonds structurels.
Par ailleurs, des réflexions sont menées actuellement entre les services fiscaux de la Commission européenne et les services fiscaux des États membres, laissant supposer quun accord de nature technique pourrait être trouvé.
Dautres réflexions sur un accord fiscal franco-brittanique qui réglerait la question relative aux écarts actuels de taux de taxation sont en cours mais le problème économique posé aux armateurs par le passage dune situation de non-taxation à une situation de taxation reste entier à ce stade.
Le point sur lequel un accord semble exister entre les services français et européens concerne le régime applicable dans les eaux internationales : les ventes pour consommation à bord seraient exonérées ; en revanche, les produits vendus dans les eaux internationales mais débarqués seraient taxés selon les règles en vigueur si la vente seffectue lors dune liaison intra-communautaire, le passage dans les eaux internationales étant neutralisé.
A ce jour, le Gouvernement, sur la base du rapport présenté au Premier ministre poursuit ses réflexions sur les mesures daccompagnement.
Les ports constituent un sujet détudes approfondies pour la Commission et le premier semestre de lannée 1998 a été marqué par la publication dun livre vert sur les ports et les infrastructures maritimes, rédigé par les services de la Commission après consultation dun groupe de dix experts indépendants constitué par M. Neil Kinnock, membre de la Commission européenne, et présenté par la Commission le 10 décembre 1997.
Ce livre vert a fait lobjet dun débat approfondi parmi les professionnels portuaires européens et les Etats-membres au cours du premier trimestre 1998. Le Gouvernement français a, pour sa part, et en ayant consulté les professionnels de la filière portuaire, fait connaître sa position par un Mémorandum. Largumentaire de la France, soucieuse de créer des emplois durables et de contribuer à un aménagement équilibré du territoire par le développement de ses ports, repose sur les quatre objectifs stratégiques suivants :
insérer les ports dans une desserte intermodale européenne. Notre pays a notamment insisté sur le fait quà la différence de ce quindiquent des auteurs du livre vert, les ports ne sont pas utilisés exclusivement à des fins commerciales. Ils contribuent à la politique de développement durable et daménagement du territoire et contribuent à la réorientation de la politique des transports en faveur de modes plus respectueux de lenvironnement ;
assurer le rôle directeur de lÉtat dans le domaine des infrastructures et de laménagement du territoire ;
conforter le rôle de lEurope en tant que facilitateur des normes, des pratiques et des contrôles dans les ports européens ;
renforcer lemploi des professions maritimes et portuaires.
Suite à cette vaste consultation européenne, une conférence sest tenue à Barcelone les 7 et 8 mai 1998 sur les perspectives pour les ports européens, en présence de M. Neil Kinnock, membre de la Commission européenne. Cette conférence préparait lintervention de la Commission lors du Conseil européen du 17 juin.
Lors de ce Conseil, le Commissaire a insisté sur le fait quil ne souhait pas mettre en place une politique portuaire centralisée et que la Commission reconnaissait la diversité des situations existantes. Il a cependant souligné la nécessité dune concurrence saine et loyale, dune transparence des comptes et des financements publics, ainsi que dune ouverture des services portuaires respectueuse des exigences de service public et de sécurité.
En ce qui concerne la réalisation éventuelle dun cadre communautaire en matière de tarification et de financement, la quasi-totalité des délégations sest montrée favorable à la réalisation, par la Commission, dun inventaire des aides et des financements, la France insistant pour que cette étude prenne en compte lensemble du sujet, au-delà du strict cadre de létablissement portuaire et incluant les dispositifs fiscaux et sociaux en vigueur. Quant au cadre de tarification lui-même, à linstar dun certain nombre de pays, la France sest montrée réservée, estimant que lintervention de la Communauté devait se limiter à remédier aux distorsions de concurrence et à lélaboration de lignes directrices souples et flexibles, suivant le principe de subsidiarité.
En ce qui concerne la démarche de la Commission sur les services portuaires, la France sest montrée plus réservée sur les services comme le pilotage et le remorquage, compte tenu des missions de service public et de sécurité qui y sont attachées. La Commission a indiqué quelle ferait des propositions de cadres réglementaires flexibles tenant compte des exigences de service public, dans un délai de 12 à 18 mois.
II. LA MODERNISATION DU RÉSEAU FLUVIAL
Les crédits budgétaires affectés au secteur des voies navigables seront maintenus en 1999 à leur niveau de lannée 1998. 1,6 million de francs seront consacrés à lentretien des voies navigables gérées par lEtat et 20 millions à lintervention en faveur de la batellerie.
Rappelons que, depuis la loi de finances pour 1995 et la loi du 4 janvier 1995 dorientation pour laménagement et le développement du territoire, les crédits qui étaient inscrits aux titres V et VI du budget de lÉtat pour les travaux dinfrastructure du réseau qui reste géré par lÉtat ou pour la subvention générale aux investissements de lÉtat à voies navigables de France (VNF) ont été remplacés par la part voies navigables du fonds dinvestissement des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN), qui a notamment pour objet de participer à la réalisation ainsi quà la restauration et à la modernisation des voies navigables figurant au schéma directeur des voies navigables.
En 1999, un budget de 450 millions de francs est prévu pour les voies navigables sur le fonds dinvestissement des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN). Ce montant, supérieur à celui de lexercice 1998, confirme la volonté du Gouvernement de développer le transport fluvial dans une logique intermodale. Depuis la création du FITTVN en 1995, les ressources allouées aux voies navigables ont ainsi doublé.
Pour sa part, lÉtat sera amené à intervenir sur les voies quil continue à gérer notamment sur les canaux de desserte des ports de Dunkerque, du Havre et de Marseille-Fos. Pour les voies gérées par VNF, ces crédits viendront abonder les ressources propres de létablissement public qui sétabliront environ à 600 millions de francs. Les dépenses porteront en priorité sur les opérations de restauration du réseau. La dotation du FITTVN sera également consacrée à lachèvement des travaux sur la Saône et le bief de Niffer-Mulhouse réalisés par la Compagnie nationale du Rhône.
Trois liaisons fluviales à grand gabarit figurent au schéma directeur des voies navigables. Pour deux dentre elles, les liaisons Seine-Nord et Seine-Est, seule la phase des études préalables a pour linstant été engagée. Pour la troisième, la liaison Rhin-Rhône, le Gouvernement a confirmé labandon du projet qui devait en constituer lachèvement.
a) Liaison Rhin-Rhône
La Saône
La Compagnie nationale du Rhône est chargée, dans le cadre de sa concession, de réaliser les ultimes travaux nécessaires à la mise à grand gabarit de la Saône. Dans ce cadre, les travaux de dragage nécessaires pour permettre la navigation à plein enfoncement des automoteurs rhodaniens au-delà de Châlon-sur-Saône jusquà Saint-Symphorien seront achevés en 1998, pour un coût denviron 30 millions de francs, financés en totalité par lÉtat.
La mise à grand gabarit de la section située entre Niffer, sur le grand canal dAlsace et le port de Mulhouse-Ile-Napoléon est aujourdhui achevée, à lexception du relèvement dun pont ferroviaire qui sera effectué en 1998. Le coût de lopération atteint 500 millions de francs apportés à raison de 80 % sur les dotations du FITTVN et de 20 % par les collectivités locales.
Sur la base des études préliminaires de tracé, une concertation sur le choix dun fuseau de tracé a été menée sous légide du préfet de la région Picardie et sest conclue en juin 1998 par un rapport de synthèse au ministre de léquipement, des transports et du logement.
Parallèlement, un certain nombre daspects font lobjet danalyses spécifiques. Il sagit en particulier de lévaluation socio-économique du projet et des aménagements connexes sur lOise à laval de Compiègne et sur le canal Dunkerque-Escaut, ainsi que de lappréciation de limpact du futur canal sur les ports normands et Dunkerque.
Ces différentes études sont financées sur les crédits du fonds dinvestissement des transports terrestres et des voies navigables. Lobjectif est de disposer dans les prochains mois de tous les éléments nécessaires dans le cadre de lélaboration des schémas de services multimodaux qui définiront les orientations nationales et régionales en matière de transports. Cest sur la base de ces orientations que seront préparées les décisions gouvernementales concernant le contenu et le calendrier des prochaines étapes du projet.
Voies navigables de France conduit les études de cadrage, dont les volets économiques et technico-environnementaux permettront déclairer la décision gouvernementale sur lopportunité du projet. Lachèvement des études est prévu à lautomne 1998. Ces études sont également financées sur les crédits du fonds dinvestissement des transports terrestres et des voies navigables. Leurs enseignements doivent être pris en compte dans lélaboration des schémas de services multimodaux.
Canal de Dunkerque à lEscaut et raccordement au réseau belge : le contrat de plan Etat-région prévoit des interventions de remise en état du canal à grand gabarit à hauteur de 175 millions de francs, dont 114 millions de francs à la charge de lEtat et de Voies navigables de France. Ce programme est en cours de réalisation, de même que laménagement de la Deule et de la Lys (162 millions de francs dont 97 millions de francs à la charge de lÉtat et de VNF).
Mise au gabarit de 1 000 tonnes du canal du Rhône à Sète : cet aménagement, réalisé depuis janvier 1995, doit être complété par une digue de protection au débouché en mer du canal, dont la réalisation est engagée dans le cadre du contrat de plan État-région Lorraine, est en cours (coût total 100 millions de francs dont 60 % à la charge de lÉtat et de VNF).
Approfondissement de la Moselle entre Richemont et Frouard et écluse de Clévant : cet approfondissement, réalisé dans le cadre du contrat de plan Etat-région Lorraine, est en cours (coût total 100 millions de francs dont 60 % à la charge de lÉtat et de VNF) et lécluse de Clévant est achevée.
La loi n° 94-576 du 12 juillet 1994 relative à lexploitation commerciale des voies navigables avait pour objectif de moderniser le secteur des transports publics de marchandises générales par voie navigable ; prévue pour six ans, ses deux caractéristiques principales sont la progressivité et lapplication consensuelle pour ce qui concerne les relations avec les professionnels concernés, transporteurs et chargeurs. Ses dispositions sont de nature à moderniser et réactiver cette activité, à rapprocher et responsabiliser davantage les acteurs du secteur fluvial, tant les transporteurs eux-mêmes que les chargeurs. Les résultats sont encourageants puisque depuis lannée 1996 plusieurs unités neuves ont été mises en service sur des trafics nouveaux, farine, ferrailles, conteneurs, produits chimiques.
Ces divers aspects de lévolution française se sont révélés demblée tout à fait en harmonie avec les dispositions de la directive européenne du 19 novembre 1996 concernant les modalités daffrètement et de formation des prix dans le domaine des transports nationaux et internationaux de marchandises par voie navigable dans la Communauté.
Néanmoins, malgré cette concordance des objectifs et lobtention de premiers résultats, par exemple la sortie complète des matériaux de construction du système du tour de rôle grâce aux dispenses accordées par le président de Voies navigables de France, lévolution des comportements est dans lensemble assez lente.
Aussi, les pouvoirs publics doivent-ils concourir à un accompa-gnement de cette évolution. Concernant les conditions dexercice de la profession dartisan batelier dans ce contexte administratif et réglementaire rénové, Voies navigables de France a par exemple mis à disposition des professionnels du transport un service Minitel 3614 FRET VNF depuis le 1er février 1997.
Il importe, en effet, de mettre en place des structures appropriées en prévision de la fin du tour de rôle et de la libéralisation totale de laffrètement qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2000.
Sur le plan juridique, une nouvelle étape sera franchie dici le 30 novembre 1998 avec la parution de contrats-types au tonnage, à temps et de sous-traitance approuvés par décret. A cette date, les chargeurs disposeront ainsi dune liberté de choix entre les contrats aux voyages simples et multiples soumis au tour de rôle et les contrats au tonnage et à temps librement conclu entre les parties. Par ailleurs, afin daccompagner la nécessaire évolution de la batellerie, une phase de concertation a été engagée avec lensemble de la profession afin de définir une démarche de sortie du tour de rôle, sachant que les Pays-Bas et la Belgique ont pris la décision de libéraliser le transport fluvial dès cette date.
Parmi les mesures nouvelles daccompagnement, il faut citer le renforcement du plan économique et social. Au titre de 1998, lÉtat et Voies navigables de France ont reconduit le plan en en augmentant le montant total. Les dispositions antérieures sont confirmées, dans une perspective délimination de la cale vétuste, de modernisation de la flotte et dadaptation des structures professionnelles à louverture au marché libre prévue pour le 1er janvier 2000. La reconduction du plan sur les deux ultimes exercices de 1997 et 1998 a reçu laccord de la Commission européenne.
Les cinq mesures existantes ont ainsi été reconduites avec des améliorations :
· versement dallocations de départ en retraite ;
· action de déchirage destinée à réduire encore la cale en activité et notamment les unités les plus vétustes, pour laquelle les dotations sont en augmentation ;
· adaptation technique des bateaux, par la revalorisation des taux de certaines aides ;
· facilités aux jeunes bateliers, à travers notamment lélaboration de plans de formation ;
· incitation à la formation de groupements pour favoriser une meilleure organisation commerciale et une meilleure prestation logistique des transporteurs (élargissement de laide).
Pour 1999, de nouvelles orientations de lintervention publique consacrée à la batellerie sont à létude en liaison avec les professionnels concernés.
Dautre part, les aides de lEtat et de Voies navigables de France en matière dembranchements fluviaux et de transports combinés permettent à des trafics traditionnels de pondéreux de revenir à la voie deau et à des trafics nouveaux, comme les conteneurs, de se développer.
En 1997, Voies navigables de France a en effet intensifié son programme daide aux embranchements fluviaux dont lobjet est dencourager des investissements dans des équipements de manutention qui améliorent la compétitivité du transport fluvial. Ce programme, dont le volume annuel moyen se situe depuis 1995 à environ 15 millions de francs dengagements annuels, tend à sorienter naturellement vers des projets industriels plus importants (Elf Atochem : 90 millions de francs dinvestissement pour 4 millions de francs daide de Voies navigables de France, et 400 000 tonnes par an de transports nouveaux) ou également en milieu maritime (plate-forme des Tellines à Fos : 40 millions de francs dinvestissements global, grue de transbordement direct du port de Rouen : 20 millions de francs pour 5 millions de francs daide de Voies navigables de France et 360 000 tonnes par an de farines sur la Seine).
Lannée 1997 a permis de dresser un bilan significatif de cette stratégie daides à linvestissement poursuivie par Voies Navigables de France depuis 1991, année de sa création. Les aides octroyées par létablissement reposent le plus souvent sur une durée contractuelle moyenne de cinq années, au terme de laquelle un bilan de lactivité des bénéficiaires peut être établi.
Les aides ont reposé sur un engagement contractuel dapport de tonnage supplémentaire à la voie deau de plus de 4 millions de tonnes par an entre 1991, année de création de Voies navigables de France, et aujourdhui (1,5 million de tonnes par an entre 1987 et 1990 inclus). Cet effort, qui participe à la reconquête des marchés ainsi quà une meilleure organisation professionnelle, sera poursuivi et saccompagnera dune meilleure maîtrise des priorités dans lentretien et la rénovation du réseau de voies navigables.
Le tourisme fluvial sest particulièrement développé depuis une vingtaine dannées. Il constitue sur certaines voies deau une activité dominante contribuant au développement des régions. Il est constitué de lensemble des activités nautiques sous lesquelles se classent toutes les formes de navigation sur les fleuves, rivières et canaux, en bateaux individuels privés ou de location, en bateaux à passagers, péniches-hôtels, paquebots fluviaux. Il concerne aussi les pratiques du nautisme de proximité telles que le canotage, la pêche en barque, laviron, le canoë-Kayak, la voile. On considère aussi comme faisant partie du tourisme fluvial les activités de loisirs pratiquées le long de la voie deau : le vélo, les randonnées pédestres, la pêche, visites douvrages ou de musée...
Aujourdhui, le tourisme fluvial sapparente au tourisme vert dont il représente un des éléments de diversification et dallongement de la fréquentation touristique. Il bénéficie aussi dun indéniable effet de mode, alors que les potentialités du réseau et du parc de bateaux restent encore sous-exploitées sur le marché français.
Le chiffre daffaires des 230 entreprises qui exploitent 370 bateaux à passagers représente 800 millions de francs pour 8 millions de personnes transportées. La moitié de cette activité se concentre sur le région parisienne, mais cette activité se diffuse de plus en plus sur les cours deau et les lacs où les sites traversés présentent un intérêt touristique. Ce secteur emploie 2 000 personnes dont 40 à 45 % à temps plein. Il a presque doublé en 11 ans puisque le nombre de bateaux recensés en 1986 était de 200.
Le secteur de la location de coches deau pour sa part, a réalisé environ 250 millions de francs de chiffre daffaires pour 109 entreprises et 2000 bateaux. Ce secteur est assez concentré puisque cinq entreprises dimplantation nationale et internationale exploitent plus de la moitié de la flotte (1 200 bateaux). Il représente 600 emplois directs. La clientèle est à 70 % étrangère. Le coût de location, qui séchelonne entre 1 100 et 1 800 francs la semaine et par personne, reste du même ordre que celui dautres hébergements touristiques.
Il faut noter quà la suite de diverses campagnes et efforts de promotion en 1996 et 1997, lactivité a confirmé sa reprise, parvenant même à un quasi plein emploi des coches deau au cours de lété 1997, avec une confirmation, celle du développement de la clientèle française.
La durée moyenne de location par an et par bateau représente aujourdhui plus de 18,5 semaines.
Enfin, la flotte privée comprenant notamment les plaisanciers maritimes français ou étrangers en transit représente avec le nautisme de proximité environ 30 000 bateaux, lessentiel étant constitué de bateaux de petite taille. Cette dernière fréquentation sest légèrement développée, encouragée par les vignettes découverte , mises en place par Voies navigables de France.
Lensemble de cette activité, qui représente ainsi 3 000 emplois directs et plus dun milliard de francs de chiffre daffaires génère une série deffets induits : construction, vente et entretien de bateaux, traiteur pour les bateaux à passagers, restauration, haltes et ports de plaisance.
On peut estimer en première approximation que les retombées économiques du tourisme fluvial sur les zones traversées représentent léquivalent du chiffre daffaires généré par lactivité elle-même.
Cette activité de navigation fluviale est aujourdhui répartie pour lessentiel sur trois secteurs : le canal du Midi, la Bourgogne et les canaux du Centre, et enfin lAlsace de fréquentation récente.
Lobjectif de lEtat est de poursuivre les efforts en faveur de lentretien, de la modernisation et de la valorisation du réseau des voies navigables pour permettre de soutenir durablement lessor de cette activité touristique. Les actions de lEtat porteront prioritairement sur les voies où apparaissent des enjeux forts en matière de développement touristique.
LEtat favorise les opérations de rénovation du réseau dans le cadre de létablissement des contrats de plan Etat-régions. En dehors des contrats de plan, Voies Navigables de France participe à un ensemble de programmes de rénovation des canaux du centre de la France associant létablissement public aux régions (Bourgogne, Centre, Franche Comté, Rhône Alpes) et aux départements (Loiret, Nièvre, Côte dOr...). Ces opérations de rénovation ont porté sur les canaux de Bourgogne, du Nivernais et du Centre. Le montant des dépenses annuelles correspondantes est de 40 à 60 millions de francs par an, pris en charge pour moitié par Voies Navigables de France et les collectivités locales.
De même le canal du Midi et le canal latéral à la Garonne font lobjet dun investissement dun montant de 20 millions de francs par an cofinancés par Voies Navigables de France et les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Ces crédits sont affectés à des opérations destinées à laccueil du public sur et en bordure du canal (haltes nautiques, restauration des écluses, plans de gestion des plantations bordant le canal, réalisation de pistes cyclables...).
Dans le cadre des programmes européens dits Interreg, la région Nord-Pas-de-Calais fait lobjet de travaux daménagement en liaison avec les provinces belges voisines, de Flandre occidentale et du Hainaut.
Au delà de travaux daménagement de plusieurs ports de plaisance sur la Lys, Voies Navigables de France a engagé avec les collectivités locales des programmes importants de requalification de la voie deau comprenant des actions en faveur de la qualité de leau et de lenvironnement (aménagements paysagers, plantations, traitement des berges et des chemins).
Au total ce sont près de 200 millions de francs qui seront consacrés à ces actions sur une période de 5 ans sur le réseau Nord-Pas-de-Calais.
Seront par ailleurs réalisés dans le cadre du contrat de plan (tranche 1998-1999), des travaux daménagement des sites du tourisme fluvial (haltes, relais, bases nautiques).
Dans le cadre de la réalisation du programme Interreg (tranche 1998-1999) seront engagés :
laménagement de sites de tourisme fluvial sur la Sambre ;
une deuxième tranche de travaux concernant les ports de Saint-Venant-Haverskerque et Halluin ;
des études de faisabilité pour la réalisation de nouveaux ports de plaisance (sites de Bouchain, Valenciennes, Condé sur Escaut) ;
une première tranche détudes pour le projet de port de plaisance de Wambrechies ;
des études, prévues sur Calais, St Omer, Bergues, Douai, Arras, Béthune et lagglomération lilloise.
EXAMEN EN COMMISSION
Lors de sa réunion du 13 octobre 1998, la commission a entendu M. Jean-Claude Gayssot, ministre de léquipement, des transports et du logement, sur les crédits de son département pour 1999.
Après avoir indiqué quil ne présenterait que de façon très succincte les crédits du logement et du tourisme, en raison des auditions des secrétaires dEtat compétents en ces domaines prévues par la commission, M. Jean-Claude Gayssot a indiqué que le projet de budget pour 1999 consolidait les premières inflexions amorcées dans le budget de 1998 pour traduire les priorités nouvelles du Gouvernement.
Abordant tout dabord les moyens en personnel, il a souligné que les actions à conduire ne pouvaient saccompagner dun déclin du service public. Compte tenu de lobjectif de stabilité des effectifs de la fonction publique fixé par le Premier ministre, il a fallu procéder à des redéploiements. Mais, alors que le ministère a perdu environ 16 000 emplois au cours des quinze dernières années, le nombre de suppressions demplois a pu être ramené à 490, de sorte que lhémorragie subie dans le secteur de lentretien et de lexploitation routières pourra commencer à être enrayée. Au total, les effectifs du ministère atteindront 111 683 emplois, soit une baisse nette de 268 postes, si lon tient compte des 227 emplois créés dans le secteur de la navigation aérienne et de laviation civile.
M. Jean-Claude Gayssot a ensuite rappelé que son budget sélevait pour lensemble de ses composantes y compris la dotation en capital de 13 milliards de francs à Réseau ferré de France à plus de 160 milliards de francs, ce qui représente une augmentation de 3,2 % par rapport à 1998 et environ 10 % du budget de lEtat.
Evoquant la première priorité de son budget, le logement social et laménagement urbain, il a précisé que les crédits de lurbanisme et du logement progressaient de 2,2 % en moyens de paiement et 3,6 % en moyens dengagement, pour atteindre un montant de 49 milliards de francs, ce qui permettra de maintenir les programmes de construction et de réhabilitation à un niveau élevé avec 80 000 prêts locatifs aidés neufs, 120 000 logements HLM réhabilités et 200 000 logements réhabilités dans le parc privé et ancien.
Après avoir indiqué que le volume de prêts à taux zéro permettrait de financer la construction de 110 000 logements, il a insisté sur la hausse de 6 % de la dotation destinée à la revalorisation des aides au logement qui va dans le sens dune plus grande justice sociale et précisé que ces aides seraient actualisées le 1er juillet 1999.
Le ministre a ensuite évoqué la baisse du taux de la TVA pour certains gros travaux subventionnés par lAgence nationale pour lamélioration de lhabitat (ANAH) dans le logement social privé, prévue à larticle 22 du projet de loi de finances pour 1999, dont le coût pour le budget serait denviron 200 millions de francs, et fait part de sa volonté de garantir sur le long terme les moyens du 1 % logement grâce à la convention quinquennale signée le 3 août dernier.
Il a également annoncé son intention de mettre en uvre une réforme du statut du bailleur privé qui permettra de développer une offre de logements à loyers maîtrisés, dans la construction neuve et dans le parc existant, grâce à un régime dinvestissement très incitatif, sous réserve de contreparties sociales apportées par les bailleurs. Il a enfin indiqué que les crédits consacrés aux agences durbanisme, aux grandes opérations durbanisme et à la politique foncière seront maintenus.
M. Jean-Claude Gayssot a ensuite abordé la deuxième priorité de son budget, le soutien aux transports collectifs et ferroviaires. Rappelant que le projet de budget des transports terrestres pour 1999 dépassait 60 milliards de francs, compte tenu des dotations du fonds dinvestissement des transports terrestres et des voies navigables (FITTVN), du fonds pour laménagement de la région Ile-de-France (FARIF) et des concours financiers à Réseau ferré de France, il a souligné que cet effort était sans précédent et manifestait concrètement lobjectif du Gouvernement de donner un contenu à lintermodalité, trop longtemps vécue comme une affaire dexperts.
Il a estimé que ces crédits permettraient daccélérer le rééquilibrage amorcé en 1998 en faveur des transports collectifs et ferroviaires, grâce à la réalisation du programme de lignes à grande vitesse, à la modernisation du réseau classique et aux transports combinés qui bénéficieront de 1,89 milliard de francs en 1999, ce qui représente un quasi doublement des crédits dinvestissement en deux ans. Il a précisé que le soutien à la réalisation de transports collectifs, en particulier dans les agglomérations de province, bénéficierait comme en 1998 de crédits en progression de 10 %.
Le ministre a également mis laccent sur la volonté du Gouvernement de rétablir durablement la situation des entreprises ferroviaires. A cet égard, il a précisé quaprès lallégement supplémentaire de la dette de la SNCF en 1998, Réseau ferré de France bénéficiera, dans le cadre dun engagement triennal dun concours de 37 milliards de francs destiné à lui permettre de stabiliser son endettement, une dotation de 13 milliards de francs étant prévue en 1999.
Après avoir souligné que leffort en faveur du rééquilibrage entre modes de transport, parce quil contribue au développement durable et contribue à la compétitivité de notre économie, serait concrétisé et amplifié au travers des futurs contrats de plan et des schémas de services que les préfets de région ont commencé à préparer, il a évoqué laugmentation des crédits en faveur du transport combiné et du transport fluvial. Grâce aux dotations du FITTVN, les crédits attribués aux voies navigables sélèveraient à 450 millions de francs en 1999, ce qui représente une augmentation de près de 5 % par rapport à 1998 et de plus de 28 % par rapport à 1997, et les crédits destinés au transport combiné devraient augmenter de 10 % et privilégier davantage le soutien aux opérateurs pour laménagement des plates-formes.
Mettant laccent sur la nécessaire remise en état de certaines infrastructures portuaires et lamélioration de la desserte des ports maritimes, il a indiqué que, conformément aux décisions du Comité interministériel de la mer arrêtées le 1er avril 1998, les moyens dengagement destinés aux ports maritimes sélèveront à 625 millions de francs en 1999.
Puis le ministre a développé les moyens consacrés à lamélioration des conditions de sécurité dans les déplacements qui constitue la troisième priorité du projet de budget pour 1999. Après avoir indiqué que les crédits destinés à la lutte contre linsécurité routière progresseraient de 4 %, il a mis laccent sur laccroissement de 6 % des crédits dentretien et de réhabilitation du réseau routier en précisant que les moyens dengagement atteindront 3,5 milliards de francs compte tenu des dotations du FITTVN et du FARIF, sur le renforcement des procédures denquêtes administratives en cas daccidents dans le transport aérien et sur la création en 1998 dun bureau chargé des enquêtes pour les accidents en mer.
Il a ajouté que les investissements de sécurité seront développés, en citant le programme pluriannuel de résorption des passages à niveau, au titre duquel une contribution de 50 millions de francs est inscrite sur le FITTVN, laugmentation des moyens des centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS) et la généralisation avant lan 2000 de la mise en sécurité de laccès aux zones réservées des 35 premiers aéroports commerciaux, ainsi que léquipement des aérogares en contrôle des bagages de soute à la fin de 2002, ces investissements de sûreté bénéficiant de 190 millions de francs en crédits de paiement et de 202 millions de francs en autorisations de programme en 1999.
Après avoir annoncé que le budget du tourisme progresserait de 7,2 % en 1999, il a indiqué que toutes les évolutions de crédits relevant de son ministère nétaient pas aussi favorables. Il a ainsi reconnu que les investissements routiers neufs seraient en légère diminution. Lexécution des contrats de plan ne sera réalisée quà hauteur de 81 % en moyenne à la fin de 1999. Considérant quil fallait faire des choix et privilégier les engagements pris en faveur des transports collectifs ou de la sécurité, le ministre a estimé quil conviendrait de poursuivre la réflexion sur les possibilités de dégager des moyens supplémentaires pour satisfaire les besoins dans le domaine routier, dans la perspective du projet de loi de finances pour 2000.
M. Jean-Claude Gayssot a ensuite attiré lattention de la commission sur la réforme, prévue à larticle 26 du projet de loi de finances, de la taxe sur les locaux à usage de bureaux perçue en Ile-de-France. Après avoir rappelé que cette taxe avait été créée en 1991 pour alimenter le FARIF, il a fait observer que ce compte daffectation spéciale, doté dun peu plus de 1,6 milliard de francs, permettait à lEtat dintervenir, le plus souvent aux côtés des collectivités territoriales, pour corriger des déséquilibres, combler des insuffisances en matière de logement social, de transports collectifs, dinfrastructures routières ou de politique de la ville.
Il a indiqué que la loi du 4 février 1995 dorientation pour laménagement et le développement du territoire avait prévu le transfert progressif du produit de cette taxe de lEtat à la région Ile-de-France et que le Gouvernement navait pas souhaité revenir sur cette décision, tout en conservant la capacité dintervention de lEtat. Cest pourquoi, larticle 26 prévoit que la perte de recettes occasionnée par ce transfert, évaluée à 1,2 milliard de francs, serait compensée par lélargissement de lassiette de la taxe et précise, en outre, lévolution des tarifs de 1999 à 2004.
Le ministre a également évoqué la nécessité de tirer les conséquences de lannulation par le Conseil dEtat des arrêtés fixant les taux de la redevance pour services terminaux de la circulation aérienne, lune des deux redevances qui alimentent le budget annexe de laviation civile, au motif que certaines dépenses, financées par cette recette, présentaient un caractère dintérêt général, impliquant leur financement par limpôt. Il a fait part de lexistence dautres contentieux en cours concernant les redevances versées par les compagnies aériennes aux gestionnaires daéroports et relatives aux dépenses de sûreté.
Compte tenu de limportance des enjeux (1 milliard de francs environ pour les gestionnaires daéroports, une centaine de millions de francs pour lEtat), le Gouvernement a décidé de substituer un financement par limpôt aux redevances perçues par les gestionnaires daéroports ou par lEtat au titre du budget annexe. Des mesures durgence simposent car, sans service dincendie, les plates-formes aéroportuaires seraient paralysées et le service de transport aérien interrompu.
Le dispositif proposé par le Gouvernement comprend deux volets : de nouvelles dispositions fiscales introduites par voie damendements du Gouvernement au projet de loi de finances pour 1999 et un projet de loi relatif à lorganisation de certains services au transport aérien adopté en Conseil des ministres le 7 octobre dernier, déposé au Sénat, en vue de préciser notamment les compétences dintérêt général des aéroports et dapurer le passé par la validation des dispositions faisant lobjet de contentieux. Cette solution a été retenue, eu égard aux sommes en cause, tant pour les gestionnaires daéroports, cest-à-dire le plus souvent les chambres de commerce et dindustrie (2,3 milliards de francs dans lhypothèse la moins défavorable) que pour lEtat (5 milliards de francs).
En conclusion, le ministre a souligné que le projet de budget ménageait des transitions tenant compte de trois éléments importants qui marqueront lannée prochaine : la préparation des schémas de services de transport, destinés à dessiner les déplacements et le cadre de vie de nos concitoyens à lhorizon 2020, la négociation des futurs contrats de plan, ainsi que laboutissement des réflexions sur le financement des concessions autoroutières, sur laménagement urbain ou sur les transports collectifs.
M. André Capet, rapporteur pour avis des crédits des transports maritimes et fluviaux, a rappelé que le total des dotations qui seront consacrées au transport maritime en 1999 progresserait de 66,3 millions de francs par rapport à lannée en cours, pour atteindre 6,28 milliards de francs en moyens dengagement. Il a considéré que ces crédits permettraient de renforcer la modernisation des ports maritimes et de rattraper les retards pris dans le passé pour la remise en état dinfrastructures. En même temps, il sest réjoui de lintérêt porté à lachèvement du désenclavement ferroviaire et routier de nos ports, afin quils contribuent au développement de lintermodalité dans les transports terrestres.
Il a estimé que la croissance constante de lactivité de nos ports permettait davoir désormais confiance dans la reprise dune activité économique essentielle, qui peut efficacement contribuer au rééquilibrage entre les régions.
Il a indiqué que le transport maritime et lactivité de nos ports devraient faire face lan prochain à deux échéances importantes, portant lune sur la poursuite de la réflexion engagée au niveau communautaire autour du livre vert sur la concurrence et les prix du passage dans les ports maritimes, lautre sur la disparition éventuelle du régime des ventes hors taxes à bord des navires de passagers, le 1er juillet prochain. Cest pourquoi il a souhaité que soient créées les conditions permettant à lactivité maritime de surmonter avec succès ces évolutions de son environnement juridique et fiscal, et notamment que soit garantie la pérennité de lentreprise SeaFrance de transport transmanche.
Rappelant les propositions quil avait récemment présentées au Premier ministre dans le cadre du rapport de la mission qui lui avait été confiée sur les conséquences de la suppression des ventes hors taxes, il a indiqué que la mise en oeuvre de dispositions transitoires était nécessaire pour garantir la survie du pavillon français et que la mise à disposition de SeaFrance dun cinquième navire de transbordement était actuellement à lordre du jour.
Il a ensuite interrogé le ministre sur les points suivants :
quelle est la position du ministère vis-à-vis de lexpérience dopérateur unique au port de Dunkerque, sur le quai à pondéreux ouest, faisant fonctionner dans une même entité les outillages et les entreprises de manutention ?
le Gouvernement envisage-t-il de nouvelles mesures dâge en faveur des dockers les plus âgés, notamment pour ceux nés après le 1er janvier 1948, en contrepartie de lembauche de jeunes ?
quelle sera laction du Gouvernement pour favoriser le lissage de la disparition éventuelle des ventes hors taxes le 1er juillet 1999 ?
un accord franco-britannique sur lharmonisation des droits daccises et des taux de TVA est-il envisageable ?
quel est létat de préparation de la directive européenne sur les conditions de concurrence dans le prix de passage portuaire ?
M. Daniel Paul, après avoir souligné que le budget destiné aux écoles de la marine marchande prévoyait une augmentation de 13 %, a souhaité savoir si le ministère entendait permettre ainsi laugmentation du nombre dofficiers qui sortiront de ces écoles dans les prochaines années. Il a, par ailleurs, demandé des précisions sur une circulaire relative aux emplois réservés dans la manutention qui a suscité beaucoup démoi auprès des ouvriers-dockers qui craignent de voir une partie des emplois leur échapper.
M. Alain Gouriou a interrogé le ministre sur la formation maritime et, plus particulièrement, sur son enseignement secondaire. Il a estimé que le mode de gestion des écoles maritimes et aquacoles, par le biais de lAssociation de gestion des écoles maritimes et aquacoles, apparaît aujourdhui obsolète. Par ailleurs, de nombreux acteurs souhaitent le maintien dune tutelle du ministère des transports dans ce secteur, mais espèrent dans le même temps la mise en place dun véritable service public denseignement. M. Alain Gouriou a souhaité savoir si les dotations prévues dans le prochain budget permettraient précisément de créer ce service public. Les collectivités territoriales ont accompli un effort financier considérable pour restructurer les bâtiments, répondant ainsi à une demande des familles, notamment de pêcheurs. M. Alain Gouriou a souhaité enfin attirer lattention du ministre sur la situation de précarité qui est celle des personnels de service de ces établissements, ce qui impose souvent leur prise en charge par les collectivités territoriales.
En réponse aux intervenants, M. Jean-Claude Gayssot a apporté les précisions suivantes :
la proposition détalement de limposition des ventes à bord des navires aux taxes et aux droits daccises, recueille déjà lassentiment de lIrlande. La France réfléchit à des mesures daide, nationales et communautaires, pour régler les problèmes demploi et de maintien du pavillon posés par la disparition des ventes hors taxes ;
lors du comité interministériel de la mer du 1er avril dernier, des dispositions ont été prises pour permettre le départ, dès 55 ans et demi, des dockers les plus âgés en préretraite progressive. Ce dispositif, mis en place pour 5 ans, pourrait être reconduit, à son terme, au vu des résultats obtenus ;
la France a remis un mémorandum à la Communauté européenne en réponse au livre vert, préparatoire à une directive européenne sur la concurrence et les prix de passage portuaire. Le Gouvernement insiste notamment pour que les Etats puissent conserver leur rôle directeur en matière de dépenses de dragage (qui sont des dépenses de sécurité), qui devront continuer à être prises en charge par limpôt ;
linitiative dinstaurer un opérateur unique entre loutillage et la manutention au quai pondéreux ouest du port de Dunkerque, est positive. Il est souhaitable que linvestissement privé accompagne les efforts de la collectivité dans les investissements de superstructures portuaires. Il ne faut pas, en revanche, que ladaptation à la modernisation des techniques sopère en détruisant lemploi et le statut des salariés.
Conformément aux conclusions de M. André Capet, rapporteur pour avis, la commission a donné un avis favorable à ladoption des crédits de léquipement, des transports et du logement (transports maritimes et fluviaux) pour 1999.
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