
N° 1116
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ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
ONZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 8 octobre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
AU NOM DE LA COMMISSION DE LA PRODUCTION ET DES ÉCHANGES (1) SUR LE PROJET DE loi de finances pour 1999 (n° 1078),
TOME XVI
OUTREMER
PAR M. CLAUDE HOARAU,
Député.
(1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page.
Voir le numéro : 1111 (annexes 36 et 37)
La commission de la production et des échanges est composée de : M. André Lajoinie, président ; MM. Jean-Paul Charié, Jean-Pierre Defontaine, Pierre Ducout, Jean Proriol, vice-présidents ; MM. Léonce Deprez, Christian Jacob, Daniel Paul, Patrick Rimbert, secrétaires ; MM. Jean-Pierre Abelin, Jean-Claude Abrioux, Stéphane Alaize, Damien Alary, André Angot, François Asensi, Jean-Marie Aubron, Pierre Aubry, Jean Auclair, Jean-Pierre Balduyck, Jacques Bascou, Mme Sylvia Bassot, MM. Christian Bataille, Jean Besson, Gilbert Biessy, Claude Billard, Claude Birraux, Jean-Pierre Blazy, Serge Blisko, Jean-Claude Bois, Daniel Boisserie, Franck Borotra, Christian Bourquin, Mme Danièle Bousquet, MM. François Brottes, Marcel Cabiddu, Alain Cacheux, Dominique Caillaud, André Capet, Laurent Cathala, Jean-Paul Chanteguet, Jean Charroppin, Philippe Chaulet, Jean-Claude Chazal, Daniel Chevallier, Pierre Cohen, Alain Cousin, Yves Coussain, Jean-Michel Couve, Jean-Claude Daniel, Marc-Philippe Daubresse, Philippe Decaudin, Jacques Desallangre, Eric Doligé, François Dosé, Jean-Pierre Dufau, Marc Dumoulin, Dominique Dupilet, Philippe Duron, Jean-Claude Etienne, Laurent Fabius, Alain Fabre-Pujol, Albert Facon, Alain Ferry, Jean-Jacques Filleul, Jacques Fleury, Nicolas Forissier, Roland Francisci, Claude Gaillard, Robert Galley, Claude Gatignol, André Godin, Alain Gouriou, Joël Goyheneix, Michel Grégoire, Gérard Grignon, Hubert Grimault, Lucien Guichon, Gérard Hamel, Patrick Herr, Claude Hoarau, Robert Honde, Claude Jacquot, Mme Janine Jambu, MM. Aimé Kergueris, Jean Launay, Thierry Lazaro, Patrick Lemasle, Jean-Claude Lemoine, Jacques Le Nay, Jean-Claude Lenoir, Arnaud Lepercq, René Leroux, Roger Lestas, Alain Le Vern, Félix Leyzour, Michel Liebgott, Lionnel Luca, Jean-Michel Marchand, Daniel Marcovitch, Alfred Marie-Jeanne, Alain Marleix, Daniel Marsin, Philippe Martin, Jacques Masdeu-Arus, Roger Meï, Roland Metzinger, Pierre Micaux, Yvon Montané, Gabriel Montcharmont, Jean-Marie Morisset, Bernard Nayral, Jean-Paul Nunzi, Patrick Ollier, Joseph Parrenin, Paul Patriarche, François Patriat, Germinal Peiro, Jacques Pélissard, Mmes Marie-Françoise Pérol-Dumont, Annette Peulvast-Bergeal, MM. Serge Poignant, Bernard Pons, Jacques Rebillard, Jean-Luc Reitzer, Gérard Revol, Mme Marie-Line Reynaud, M. Jean Rigaud, Mme Michèle Rivasi, MM. Jean Roatta, André Santini, Joël Sarlot, Mme Odile Saugues, MM. François Sauvadet, Bernard Schreiner, Jean-Claude Thomas, Léon Vachet, Daniel Vachez, François Vannson, Michel Vaxès, Michel Vergnier, Alain Veyret, Gérard Voisin, Roland Vuillaume.
INTRODUCTION 7
I. LES DÉPARTEMENTS DOUTRE-MER 9
A. LA GUADELOUPE 10
1. Lagriculture 10
a) La banane 10
b) Le sucre 13
c) Le rhum 13
d) Les autres productions végétales 14
e) Lélevage 14
2. La pêche 14
4. Le B.T.P. 15
B. LA GUYANE 17
1. Lactivité spatiale 17
2. Le B.T.P. 18
3. La pêche 18
4. Les activités forestières 19
5. Lor 20
C. LA MARTINIQUE 21
1. Lagriculture 21
a) La banane 22
b) Le sucre 23
c) Le rhum 24
d) Les autres productions végétales 25
2. La pêche 25
3. Le tourisme 26
4. Le B.T.P. 26
D. LA RÉUNION 27
1. Lagriculture 28
a) La canne à sucre 29
b) Les fruits et légumes 30
c) Lélevage 30
2. La pêche 31
3. Le B.T.P. 33
4. Le tourisme 33
5. Le commerce extérieur 34
II. LES TERRITOIRES DOUTRE-MER 36
A. LA NOUVELLE-CALÉDONIE 36
1. Le nickel 36
2. Le tourisme 37
3. Le B.T.P. 38
4. Lindustrie et lartisanat 39
5. Lagriculture 39
B. LA POLYNÉSIE FRANÇAISE 41
1. Le tourisme 41
2. La pêche, laquaculture et la perliculture 43
3. Le B.T.P. 44
4. Lagriculture 44
C. WALLIS ET FUTUNA 45
1. Lagriculture 45
2. La pêche 45
3. Le B.T.P. 46
4. Le tourisme 46
III. LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES 48
A. MAYOTTE 48
1. Lagriculture 48
a) Lylang-ylang 49
b) La vanille 49
2. La pêche 50
3. Le B.T.P. 50
4. Le tourisme 51
B. SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON 52
1. La pêche 52
2. Le tourisme 53
3. Le B.T.P. 54
EXAMEN EN COMMISSION 55
MESDAMES, MESSIEURS,
Le projet de loi de finances pour 1999 fixe le budget du secrétariat dÉtat à lOutre-mer à 5,593 milliards de francs en moyens de paiement (soit une progression de 7 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1998) et à 1,87 milliard de francs en autorisations de programme.
Les dépenses ordinaires, soit 3,935 milliards de francs, demeurent orientées vers les politiques dinsertion, quil sagisse de lemploi ou du logement. Les dépenses en capital, soit 1,657 milliard de francs, permettent essentiellement à lÉtat de tenir ses engagements contractuels.
Ce budget, en forte augmentation, donne des moyens supplémentaires au secrétariat dÉtat à lOutre-mer dans les domaines prioritaires fixés par le Gouvernement : le soutien à la croissance, lemploi et la solidarité. Il permettra daccompagner lOutre-mer dans son développement en tenant compte des évolutions institutionnelles.
Votre rapporteur, après avoir souligné, lan dernier, la nécessité daffecter des crédits plus importants pour la ligne budgétaire unique (LBU) pour répondre aux besoins et préparer la diminution de la créance de proratisation, ne peut que se féliciter de la forte augmentation prévue dans ce projet de loi de finances. En effet, les moyens de paiement de la LBU daide au logement dans les DOM, à Saint-Pierre et Miquelon et à Mayotte augmentent de 58 % et représentent une dotation de 897,4 millions de francs contre 568,5 en loi de finances pour 1998. En crédits de paiement, la part de la LBU passe de 10 % à plus de 16 % du budget du Secrétariat dÉtat. Cet accroissement correspond à laccélération des réalisations de programmes aidés et permettra de financer 19 100 logements.
En ce qui concerne lemploi, on note une nouvelle augmentation (+ 6,4 %) des crédits du Fonds pour lemploi dans les départements doutre-mer (FEDOM). Ces crédits sont portés à 1,808 milliard de francs et représentent 32,34 % du budget du secrétariat dÉtat. Le FEDOM permettra de financer 56 500 solutions nouvelles dinsertion, dont 34 000 contrats emploi-solidarité (pour un coût de 662,2 millions de francs), 15 000 contrats dinsertion par lactivité (179 millions de francs) et 7 000 contrats daccès à lemploi (495 millions de francs). Il permettra également de financer la poursuite de la mise en uvre des emplois-jeunes. Cette dotation pourra être complétée en cours dannée pour tenir compte des réalisations effectives, le cas échéant au-delà de lobjectif fixé.
Le projet de loi de finances maintient en létat le dispositif daides fiscales en faveur de linvestissement productif. La création ou le maintien demplois est devenu un critère déterminant pour obtenir lagrément des opérations dinvestissements défiscalisées.
Dautre part, le secrétariat dÉtat à lOutre-mer soutient le développement économique et social de la Nouvelle-Calédonie, qui bénéficiera dune dotation spécifique de 390 millions de francs afin, notamment, de prolonger dune année les contrats de développement en cours.
Dans le cadre de la professionnalisation des armées, le service militaire adapté (SMA) met en place le régime du volontariat. A ce titre, 500 emplois de volontaires sont prévus. Globalement, les crédits destinés au SMA augmentent de 2,5 % et sélèvent à 451 millions de francs, soit plus de 8 % du budget du secrétariat dÉtat.
Enfin, ce budget, tout en maintenant les effectifs, permet la mise en uvre de laccord salarial conclu dans la fonction publique en 1998 ainsi que la modernisation des structures et des outils.
I. LES DÉPARTEMENTS DOUTRE-MER
Léconomie des départements doutre-mer a été essentiellement tirée par la consommation et linvestissement des ménages, favorisés par les hausses successives du SMIC et la quasi réalisation de légalité sociale.
Le comportement des entreprises, à lexception du secteur de la distribution, est resté marqué par un attentisme prudent.
Le secteur du BTP, toujours très dépendant de la commande publique, a connu un exercice assez moyen, les capacités financières des collectivités publiques étant demeurées limitées.
Lactivité touristique a continué sa progression et constitue toujours, en dépit du coup darrêt qui devrait résulter de la limitation des possibilités de défiscalisation, le principal moteur dun développement économique endogène.
Dans ce contexte, le Gouvernement souhaite, à laide dun budget de loutre-mer qui progresse de 7 %, renforcer le soutien de lemploi et poursuivre une politique ambitieuse de logement social.
La dotation du fonds pour lemploi dans les départements doutre-mer (FEDOM), en augmentation de 6,4 % par rapport à 1998, sétablit à 1 808 millions de francs. Elle permet de consolider les emplois jeunes mis en place en 1998 et prend en compte la montée en puissance de ce dispositif avec un objectif de 3 500 emplois jeunes supplémentaires au titre de 1999. Elle permet en outre de passer de 48 500 à 56 500 solutions dinsertion classiques (contrats emplois-solidarité, primes à la création demplois, contrats daccès à lemploi et contrats dinsertion par lactivité).
Par ailleurs, le service militaire adapté, qui est une forme du service national effectué selon des modalités particulières au contexte outre-mer, est reconduit pour un coût total de 450 millions de francs. Dans le cadre de la réforme du service national, un système de volontariat sera mis en place à destination de techniciens ou de stagiaires, dans lequel les jeunes doutre-mer trouveront un dispositif de formation approprié.
Les crédits de paiement relatifs à la politique du logement social sont en très forte augmentation (+ 58 %) et permettront de mener une politique ambitieuse de soutien à la construction et à la rénovation du parc immobilier outre-mer. Ainsi, 898 millions de francs de crédits de paiement pourront être utilisés en 1999, contre 568 millions de francs en 1998, notamment pour poursuivre leffort de résorption de lhabitat insalubre, qui constitue un volet important de la politique de lhabitat en outre-mer.
Par ailleurs, le financement des contrats de plan représente une part essentielle de lengagement de lÉtat en faveur de linvestissement outre-mer.
Après une année 1996 relativement difficile, lannée 1997 a été marquée par lamorce dun retournement conjoncturel de léconomie de lîle. Toutefois, cette reprise essentiellement stimulée par la bonne tenue de la consommation des ménages na pas touché de la même façon lensemble des secteurs. Le secteur commercial est en expansion alors que linvestissement des autres entreprises na pas encore redémarré.
Bien que disposant de conditions naturelles propices à lagriculture (sols volcaniques sur la Basse-Terre, climat tropical humide), la Guadeloupe, à cause dun équilibre écologique fragile, daléas climatiques fréquents et dun relief accidenté entraînant des coûts de production élevés, voit le développement de ses cultures fortement entravé.
Il convient de déplorer une diminution continue des superficies occupées par les cultures traditionnelles, une population agricole qui atteint 35 000 personnes contre plus de 86 000 en 1981, un âge moyen des chefs dexploitation en constante augmentation et une diminution importante du nombre dexploitations.
La banane, premier produit dexportation en volume depuis de nombreuses années, demeure un des piliers de léconomie agricole locale, malgré de grandes difficultés depuis 1992. Après les années 1995 et 1996 où le département a été fortement touché par louragan Luis et le cyclone Marylin , lexercice 1997 sest déroulé dans des conditions relativement satisfaisantes. Malgré des mouvements sociaux à la fin de lannée 1997, la production et les expéditions de bananes ont pu retrouver leur niveau de 1993.
EXPORTATIONS
(tonnes nettes)
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
118 962
|
98 571
|
83 163
|
63 572
|
60 249
|
97 601
|
Source : SICA.
Jusquen 1993, chaque État pouvait imposer des mesures discriminatoires à lentrée des bananes sur son territoire afin daccorder un accès préférentiel à certaines zones productrices. Il était urgent de mettre un terme à la coexistence de divers systèmes juridiques relatifs au marché de la banane. Cest pourquoi la communauté sest dotée, depuis le 1er juillet 1993, dune organisation commune des marchés (OCM) spécifique aux bananes. Elle offre aux planteurs guadeloupéens une garantie de commercialisation et de revenus qui reste toutefois critiquée au sein même de lUnion européenne. LOCM banane (1) a engendré une forte contestation qui a suscité une des plus importantes batailles juridique, économique et politique de lhistoire des Communautés dans ses relations avec les États tiers.
LOCM ainsi mise en place sarticulait autour des principales dispositions suivantes :
un contingentement assorti dun droit de douane pour les bananes en provenance dAmérique latine (bananes dollar ) et des pays ACP non-fournisseurs traditionnels. Ce contingent tarifaire a pour but de limiter le volume des bananes des pays tiers autorisés à entrer dans lUnion européenne. Établi à 2 millions de tonnes en 1993, ce contingent a été porté à 2,1 millions en 1994 et 2,2 millions en 1995. Un contingent annuel complémentaire de 353 000 tonnes a été ouvert par la Commission européenne depuis 1996, dans le cadre de ses pouvoirs de gestion et dans lattente dun accord du Conseil, afin de prendre en compte la consommation des nouveaux États membres de lUnion européenne (Autriche, Finlande et Suède). La fixation de ce contingent a une influence déterminante sur les cours par la pression quexerce la banane dollar sur le marché ;
des licences dimportation délivrées au titre du contingent tarifaire sur la base des quantités de bananes commercialisées durant trois années de référence. Elles se répartissaient à hauteur de 30 % pour les opérateurs traditionnels communautaires et ACP (2), 66,5 % pour les opérateurs ayant déjà commercialisé des bananes dollar ou ACP non traditionnels et 3,5 % destinés aux nouveaux opérateurs afin de maintenir un minimum de souplesse au système ;
un régime daide compensatoire selon lequel la Communauté sengage à compenser la perte de revenu subie par les producteurs communautaires.
Un nouveau régime communautaire pour le secteur de la banane a été approuvé formellement par le Conseil le 20 juillet 1998 :
un contingent tarifaire de 2,2 millions de tonnes est ouvert chaque année pour les importations venant des États tiers (droit de douane de 75 écus par tonne) et des États traditionnels ACP (droit de douane nul) ;
un contingent tarifaire additionnel de 353 000 tonnes est ouvert chaque année pour les importations de bananes venant des États tiers (droit de douane de 75 écus par tonne) et des États traditionnels ACP (droit de douane nul). Ce contingent tarifaire additionnel peut-être augmenté lorsque la demande de la Communauté saccroît, sur la base dun bilan de la production, de la consommation, des importations et des exportations ;
les importations des bananes traditionnelles ACP (quantité globale de 857 700 tonnes) sont soumises à droit nul.
Dautre part, lallocation de licences dimportation aux opérateurs de la catégorie B a été supprimée de façon à être en conformité avec certaines règles du commerce international.
Ce nouveau régime sera applicable à partir du 1er janvier 1999. Il est contesté par les États-Unis et par certains pays latino-américains qui ont demandé la réactivation immédiate du panel de lOMC qui avait déjà examiné et partiellement condamné le régime précédent. LUnion européenne estime en revanche que le nouveau régime est conforme aux règles de lOMC et aux conclusions du panel, et que, de toute manière, pour le contester, il faut attendre son entrée en application.
Il convient de souligner que les revenus tirés de lexportation des bananes forment souvent une part considérable des recettes globales à lexportation des États producteurs (60 % pour la Guadeloupe). Cette dépendance économique est dautant plus accentuée quelle concerne une main-doeuvre importante dont lemploi est constamment menacé tant par les aléas du marché que par les caprices climatiques.
LUnion européenne sest engagée financièrement en faveur de la production bananière guadeloupéenne dans le cadre dun nouveau programme opérationnel intégré étalé sur cinq années (1994-1999). Ce programme sélève à 135 millions de francs pour la Guadeloupe.
La filière canne-sucre, deuxième activité agricole du département, est en déclin depuis 1970, pour de multiples raisons : forte diminution des surfaces cultivées, urbanisation des terres agricoles, atomisation des exploitations, mauvaises conditions climatiques, irrigation insuffisante et mal maîtrisée, vieillissement des planteurs, manque dencadrement et daméliorations techniques, et enfin, conflits sociaux.
Les résultats de la campagne 1996-1997, bien quen progression, demeurent trop médiocres pour marquer un véritable redressement de la filière, dautant que la récolte 1997-1998 sannonce comme une des plus mauvaises de la décennie.
Malgré ces multiples difficultés, le secteur reste la deuxième source de recettes après la banane, cest pourquoi il est largement soutenu par les pouvoirs publics et lUnion européenne.
La filière canne-sucre-rhum constitue un pôle dactivités traditionnelles dans les DOM. Elle repose sur un produit de base clé, la canne à sucre, indispensable pour la production, dune part du sucre de canne, et dautre part du rhum qui se répartit en rhums agricoles et en rhums industriels. Le rhum fournit lélément de valorisation à lensemble de lactivité cannière et lui permet datteindre la rentabilité, mais dans un contexte de soutiens publics, soit dordre financier (subventions et exonérations), soit dordre législatif ou réglementaire.
Après deux années consécutives de forte hausse (21,2 % en 1995 et 33,5 % en 1996), la production globale de rhum (rhum agricole, rhum industriel et rhum léger) a affiché une baisse de 13 % en 1997. Le nombre dhectolitres dalcool pur est passé de 66 483 en 1996 à 57 827 en 1997, retombant à un niveau sensiblement égal à celui atteint en 1992. Cette diminution est due au déstockage effectué en 1997 par les producteurs de rhum agricole et de sucrerie, lié à la réforme du contingent qui prévoit quà partir du 1er janvier 1996, les rhums fabriqués soient commercialisés sur deux ans au lieu de cinq.
Le principal débouché de la production locale reste la métropole, avec 41 % du volume total. Les exportations vers létranger représentent 31 % et le marché local 28 %.
Afin dêtre compétitif face au rhum importé des pays tiers, le rhum traditionnel vendu dans lhexagone sous contingent (31 000 hectolitres dalcool pur pour la Guadeloupe) bénéficie dune protection fiscale. Le système de contingentement permet la régulation du marché grâce à des déblocages par tranches successives sur lannée, en fonction des besoins du marché.
Dominée par la banane et la canne à sucre, lagriculture guadeloupéenne connaît cependant, depuis quelques années, des tentatives de diversification (cultures maraîchères, fruitières et florales). Toutefois, cette évolution se heurte à de nombreuses difficultés et la pérennité des nouvelles productions est loin dêtre assurée. Les principaux handicaps résident dans le faible degré dorganisation des filières, létroitesse des exploitations, labsence de système de conservation des semences et des rythmes de production irréguliers et peu maîtrisés. De plus, les performances demeurent trop soumises à des aléas extérieurs (sécheresse, infestations parasitaires).
Deux formes délevage sont pratiquées dans lîle : un élevage traditionnel de type familial (bovins, cabris, porcs planches , volailles) et une production semi-industrielle (porcs, volailles et poules pondeuses).
Lencadrement technique insuffisant, le coût élevé des structures dabattage déficientes expliquent la faiblesse de la production locale et les performances médiocres du cheptel.
Malgré les différentes aides à ce secteur (3), les premiers résultats tangibles ne sont attendus quà long terme.
La profession de marin-pêcheur reste, malgré des efforts de structuration, encore peu formalisée et dispose souvent de moyens archaïques. La flottille est majoritairement composée dembarcations légères et les techniques de pêche ont peu évolué depuis leur introduction en Guadeloupe. Situation qui peut paraître paradoxale pour une île ou la consommation moyenne par habitant (environ 33 kg) se situe parmi les plus fortes du monde, juste après le Japon, mais les différentes tentatives de structuration de la filière se heurtent aux habitudes des pêcheurs et à une commercialisation inadaptée aux circuits modernes de distribution.
La production locale reste relativement stable, aux alentours de 10 500 tonnes par an (environ 550 millions de francs), dont plus de 90 % de poissons, et ne couvre que les deux tiers de la consommation locale. La Guadeloupe importe une grande quantité de poissons dEurope, du Venezuela, de Guyane ainsi que des îles voisines de la Caraïbe.
3. Le tourisme
Le tourisme est un secteur dactivité jeune dont le développement a commencé il y a une vingtaine dannées. Depuis 1986, il a connu un net regain dactivité lié à la baisse des tarifs aériens mais aussi à lexpansion du parc dhébergement, grâce à la défiscalisation.
Appréciés sur les dix dernières années, les indicateurs de résultats de lactivité touristique en Guadeloupe, en termes daccroissement du nombre de touristes et de croisiéristes accueillis, daugmentation et de diversification des capacités dhébergement et de produits, de créations dactivités et demplois supplémentaires, sont à la fois incontestables et positifs. En 1997, le nombre de visiteurs sest élevé à 660 000 personnes, contre 625 000 en 1996 (progression de 5,6 %). La fréquentation a plus que doublé depuis 1986.
Loffre hôtelière reste prédominante (avec 8 530 chambres, lhôtellerie a accueilli près de 90 % des visiteurs) et peut désormais recevoir 1,2 million de personnes en année pleine, mais les gîtes et chambres dhôtes connaissent un développement rapide et continu (+ 285 % en dix ans).
A ces touristes de séjour, il convient dajouter les croisiéristes qui ont choisi la Guadeloupe pour la qualité de ses infrastructures portuaires et aéroportuaires, pour la diversité de ses escales, pour ses équipements sanitaires et hospitaliers ou pour son réseau routier. Conscients de ce potentiel, les différents intervenants financiers ont multiplié les projets dinvestissement ces dernières années.
Le secteur du bâtiment et des travaux publics, troisième secteur dactivité en termes deffectifs (après les services marchands et le commerce) affronte depuis six ans une conjoncture difficile imputable à la baisse des commandes publiques et à des retards de paiement des collectivités locales.
Le logement reste avec lemploi une priorité pour la Guadeloupe où les problèmes de lhabitat se posent encore en termes de pénurie, de précarité et dinsalubrité. En effet, la croissance démographique est trois fois supérieure à celle de lhexagone, le taux de chômage avoisine 30 %, le parc de logement locatif social reste insuffisant, les coûts de construction sont majorés du fait de conditions techniques extrêmement exigeantes (humidité, cyclones, séismes, sols instables), et certaines collectivités locales ont une situation budgétaire difficile qui limite considérablement leur capacité dinvestissement.
Depuis le recensement de 1990, le nombre de logements existants a progressé de 11,3 % (passant de 134 816 à 150 087). Dans lhypothèse dune production constante au niveau actuel, la DDE estime que pour résorber le déficit (évalué à 20 000 logements) une dizaine dannées sera nécessaire.
Les efforts déployés en faveur de la construction de logements sociaux ne doivent pas occulter les besoins considérables en réparation, réhabilitation et résorption de lhabitat insalubre. Chaque année ce sont 1 800 logements qui doivent être construits pour remplacer dici dix ans les logements précaires, 2 800 logements pour faire face à la croissance démographique, 1 700 logements pour répondre aux désirs des jeunes et enfin 2 000 logements existants qui doivent être réhabilités.
Laide de lÉtat est globalisée dans une ligne budgétaire unique (LBU) destinée à financer les primes aux particuliers, les logements HLM, les logements évolutifs sociaux et les logements locatifs sociaux.
DOTATIONS DE LA LBU
(millions de francs)
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
329,9
|
413,9
|
440,6
|
456,6
|
434,0
|
391,0
|
Source : DDE.
*
* *
Si on avait pu noter une amélioration de la conjoncture économique guadeloupéenne durant lannée 1997 et au début de lannée 1998, les conflits sociaux du second trimestre ont touché un grand nombre dactivités. Contrairement à ce qui est observé dans lhexagone où lactivité industrielle est lune des clés de la croissance, le principal moteur de léconomie guadeloupéenne est la consommation des ménages. Or, le niveau de celle-ci est très sensible aux facteurs psychologiques et lagitation sociale des mois de mai et juin na pas manqué de déstabiliser la demande. La situation du chômage continue à se dégrader.
Les éléments positifs de la conjoncture économique apparus au troisième trimestre 1997 ont permis aux chefs dentreprises de retrouver un certain optimisme. La relative détente du climat social y a fortement contribué. Il en est de même du succès du vol 502 dAriane V qui a rassuré les investisseurs.
Toutefois, ce début de reprise constaté à la fin de lannée reste très fragile au vu des indicateurs macro-économiques qui restent mal orientés. Le taux de chômage (supérieur à 20 %) a continué sa progression, les prix ont été contenus et témoignent plus de la faiblesse de la demande des ménages que dune maîtrise des coûts, linvestissement est resté orienté à la baisse. Enfin, il convient de rappeler que plus du quart du PIB de la Guyane provient des transferts publics en provenance de la métropole.
Avec un carnet de commandes représentant plus de deux ans dactivité, le secteur spatial demeure le moteur de léconomie du département.
Le Centre spatial guyanais, implanté à Kourou sur décision du gouvernement français en 1964, bénéficie dune situation géographique idéale (position proche de léquateur optimale pour les lancements, zone à labri des cyclones et des tremblements de terre, faible densité de la population permettant dattribuer au Centre les facilités foncières nécessaires à son développement).
Arianespace, société anonyme de droit français, assure le financement et la direction de la production dAriane, elle commercialise le lanceur et effectue les lancements. La France est maître doeuvre du programme Ariane, elle est à lorigine du projet, finance 53 % du budget dAriane 4 et 47 % du budget dAriane 5.
Lannée 1997 a été marquée par la régularité des campagnes de lancement dAriane 4. Onze lancements ont été effectués, mettant sur orbites 17 satellites. De plus, le programme de qualification dAriane 5 sest poursuivi par le succès du second tir réalisé le 30 octobre 1997.
Arianespace a confirmé sa place de leader sur le marché commercial des lancements, plaçant sur orbite 17 des 30 satellites commerciaux lancés dans le monde en 1997, soit 56,67 % de part de marché. Sa réussite sexplique par la précision de ses mises en orbite géostationnaire, par des délais commande-lancement réduits, mais surtout par un taux de réussite élevé (en 102 lancements, Ariane na échoué quà 7 reprises, soit un taux global de réussite de 93,14 %). Sagissant dAriane 4, le taux de réussite atteint 95,83 % (3 échecs sur 72 tirs effectués au 31 décembre 1997). La fiabilité attendue dAriane 5 est de 98,5 %.
Toutefois, il est à craindre une diminution des retombées économiques du secteur à lhorizon 2000-2002, avec la baisse des besoins de lancements de satellites venant sajouter à la concurrence internationale qui se fait de plus en plus rude.
Après une année 1996 où lactivité avait diminué de 18,6 % en raison de la chute de la commande publique, et les trois premiers trimestres de 1997 aux résultats médiocres, un début de reprise des chantiers a été enregistré à la fin de lannée 1997. Cette reprise sest confirmée en 1998 en raison du niveau élevé de la commande publique et de laugmentation des autorisations de logements collectifs.
Pour 1997, le montant de la dotation globale sur la LBU (ligne budgétaire unique) sélève à 162,9 millions de francs contre 120,6 millions en 1996, soit une progression de 35,07 %. A cette dotation, il convient dajouter 19,3 millions de francs dautorisations de programme correspondant à des reliquats sur des opérations antérieures. Sur 182,2 millions de francs ainsi disponibles en 1997, la quasi-totalité a fait lobjet dengagements pendant lannée. La LBU a concerné 1 408 logements en 1997, contre 902 en 1996.
A moyen terme, le B.T.P. devrait être marqué par une accélération des mises en chantier. Le montant des marchés signés durant lannée 1998 devrait dépasser le milliard de francs.
La pêche constitue lune des principales activités de la Guyane. Le secteur constitue, après les activités spatiales et aurifères, la troisième activité exportatrice de la Guyane. Deux types de ressources exploitables sont présentes dans ses eaux : les crevettes, qui concentrent lessentiel de leffort de pêche du département, et les poissons.
Avec 209 millions de francs de valeur exportée en 1997, la pêche assure, essentiellement grâce à la crevette, 22,8 % des recettes totales de marchandises du département.
CREVETTES
(tonnes)
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Prises totales
|
3 431
|
4 241
|
4 455
|
4 377
|
4 102
|
Source : Direction départementale des affaires maritimes.
Le marché mondial de la crevette se caractérise par une croissance de la demande mais aussi par un développement rapide de la production de crevettes daquaculture. Essentiellement situées en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud, les fermes aquacoles profitent de coûts de production relativement faibles. Dans ces conditions, les prix de vente sur le marché mondial ont tendance à diminuer, obligeant les armements de Guyane à réduire leurs marges pour continuer à écouler leur production.
Afin de réduire les charges des entreprises et daider la production, le gouvernement français a obtenu de lUnion européenne le bénéfice des dispositions prévues dans le Programme doptions spécifiques à léloignement et à linsularité des DOM (POSEIDOM). Ce programme permet une réduction des coûts dapproche du territoire européen pour les producteurs locaux, mais surtout une aide à la production jusquen 1997. Le montant de laide à la production est importante puisquelle sélève à 27 millions de francs par an en moyenne.
La pêche de poissons fait, elle, lobjet de deux types de régime : une pêche sous licence de lUnion européenne (dont lessentiel est exporté vers les Antilles car les différentes espèces guyanaises sont peu connues en Europe et le coût du transport élevé) et une exploitation artisanale sous licence professionnelle dans les eaux territoriales, qui alimente le marché local.
La forêt couvre 96,7 % du territoire guyanais mais ses caractéristiques (diversité de la ressource, dispersion des espèces, bois lourds difficilement transportables...) ne facilitent pas son exploitation. De ce fait, la qualité des bois locaux permet une production qui, à 60 % est destinée au marché local. Le développement de ce marché local apparaît comme la condition sine qua non du développement des exportations.
Lexploitation forestière a produit 53 627 m3 de grumes en 1997, soit une baisse denviron 18,4 % par rapport à 1996, essentiellement due à de mauvaises conditions météorologiques en début dannée qui ont dégradé les 500 km de routes daccès aux parcelles.
PRODUCTION
(mètres cubes)
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Grumes sorties
|
50 000
|
55 399
|
68 419
|
65 717
|
53 627
|
Source : Office national des forêts.
Durant vingt ans, de 1975 à 1995, un inventaire des richesses du sous-sol guyanais a été réalisé. Il a confirmé que, parmi les minerais recensés, lor était le seul à avoir une dimension industrielle.
Lexploration aurifère et la création dune exploitation industrielle exigent une technicité et des capitaux que ne possèdent pas les entreprises locales, ni les entreprises nationales. Cest pourquoi lexploration menée actuellement en Guyane est principalement le fait de filiales françaises créées à cet effet par des compagnies internationales spécialisées. Une dizaine de sociétés internationales parmi les 23 premières mondiales sont maintenant en opération en Guyane.
Durant lannée 1997, 160 millions de francs ont été investis dans la recherche de gisements par les opérateurs privés. Les retombées locales de ces dépenses correspondent pour partie à des salaires versés aux salariés employés en Guyane, à lutilisation dentreprises locales pour transporter du matériel ou effectuer des travaux de déboisement, de terrassement...
Lor est le deuxième produit dexportation du département, après la crevette. La demande mondiale, en 1997, sélevait à 2 935 tonnes et la Guyane, avec environ 3 tonnes produites (4), se situait aux environs du 50ème rang mondial. Cependant, les incertitudes sur lévolution du cours de lor en dollars, qui freinent lactivité de prospection des grandes compagnies étrangères, et les modalités dapplication du nouveau code minier, sont les principaux paramètres qui vont influencer le secteur.
PRODUCTION
(kilos bruts)
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Exploitations principales
|
1 540
|
1 710
|
1 700
|
1 925
|
2 245
|
2 370
|
Petits mineurs (artisans)
|
600
|
1 090
|
600
|
545
|
335
|
657
|
Total
|
2 140
|
2 800
|
2 300
|
2 470
|
2 580
|
3 027
|
Source : Direction régionale de lindustrie, de la recherche et de lenvironnement (DRIRE).
*
* *
Lannée 1997 a été caractérisée par une fragile reprise économique et si différents signes positifs ont été enregistrés durant le premier semestre 1998, ils demandent à être confirmés. Il apparaît en effet prématuré daffirmer que la relance de lactivité économique dans le département soit engagée de manière durable, le manque de perspectives restant dominant parmi les chefs dentreprises.
Compte tenu de la stabilité des principaux indicateurs macro-économiques, la conjoncture du département est apparue plus soutenue en 1997. La hausse des prix sest élevée à 0,9 % (contre 1,1 % en métropole), les salaires ont été revalorisés de manière plus importante, ce qui sest traduit par une amélioration du pouvoir dachat des ménages et donc un surcroît de consommation.
Cependant, ce contexte économique plutôt favorable na pas eu dincidence apparente sur le déséquilibre du marché de lemploi. Le nombre de demandeurs demploi demeure très important (44 919 à la fin décembre 1997) en regard de la population active (27,2 %) et les progrès du tissu économique se traduisent au mieux par le maintien ou une faible dégradation des principaux chiffres du chômage.
Bien quen diminution quasi-constante depuis vingt ans, le secteur primaire demeure la principale source de recettes à lexportation de lîle.
Les surfaces plantées en banane occupent désormais 58 % des terres arables. Ce secteur représentait environ la moitié de la valeur agricole du département en 1996.
Lorganisation commune de marché (5), en vigueur depuis le 1er juillet 1993, offre aux planteurs locaux la garantie découler leur production. En dépit des fortes pressions juridiques et économiques exercées par les États-Unis et dautres pays tiers, la réforme de lOCM banane, adoptée lors du conseil des ministres de lagriculture de lUnion européenne du 14 janvier 1998, a confirmé le maintien du contingentement des bananes dollar afin de préserver les intérêts de la banane communautaire. Pour tenir compte de laugmentation des coûts de production des planteurs antillais, cet amendement prévoit, en outre, la revalorisation de la recette forfaitaire de référence.
Depuis 1993, on a noté une augmentation continue de la surface bananière, notamment dans les zones irriguées de lîle, favorisée par des perspectives économiques et financières plus satisfaisantes.
SURFACES PLANTÉES
(bananes)
(hectares)
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
|
9 160
|
9 815
|
10 400
|
11 500
|
Source : Direction de lagriculture et de la forêt.
Face à la concurrence des pays producteurs dAmérique latine et des pays ACP, la production locale souffre de nombreux handicaps parmi lesquels notamment le relief accidenté de lîle qui limite les possibilités de mécanisation, de fortes variations pluviométriques saisonnières à lorigine du développement de champignons sur les fruits ou qui imposent le recours à lirrigation. Toutefois, le principal frein au développement de cette spéculation est le niveau très bas des coûts salariaux, 10 à 15 fois inférieurs, en cours dans les autres zones de production. Afin de compenser la concurrence déloyale qui en découle et que, malheureusement, valide par son silence lorganisation mondiale du marché, les groupements professionnels ont entrepris daméliorer la qualité de la production par des actions de formation, une assistance technique renforcée, la multiplication des traitements phytosanitaires et la mécanisation de certaines tâches.
EXPORTATIONS DE BANANES
(tonnes nettes)
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Métropole
|
176 854
|
113 739
|
109 615
|
128 048
|
150 977
|
Autres destinations
|
6 281
|
37 899
|
84 250
|
118 367
|
129 543
|
TOTAL
|
183 135
|
151 638
|
193 865
|
246 415
|
280 520
|
Source : Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
Les exportations de bananes ont progressé de 14 % en 1997. Ce résultat positif vient sajouter à ceux des deux années précédentes (+ 27,85 % en 1995 et + 27,11 % en 1996).
Au cours du premier trimestre 1998, le prix moyen de la banane a augmenté de plus de 20 % par rapport à la même période de lannée 1997 et sélève à près de 5 F/kg.
La culture de la canne à sucre reste la deuxième activité agricole du département mais les surfaces plantées sont en régression constante. La récolte de cannes, supérieure à 1 million de tonnes dans les années 60, a fortement diminué pour se stabiliser, trente ans plus tard, autour de 200 000 tonnes par an (181 507 tonnes en 1997).
La campagne 1997 sest déroulée dans des conditions médiocres, la diminution du tonnage des cannes livrées ayant toutefois été partiellement compensée par une richesse accrue en sucre et par lamélioration du rendement industriel.
La production est toujours largement soutenue par les pouvoirs publics et lUnion européenne en raison de limportance économique de la filière canne-rhum. Ces aides sont destinées aux planteurs mais aussi au financement de programmes spécifiques.
LIVRAISON DE CANNES
(tonnes)
Année
|
Cannes livrées à la sucrerie
|
Cannes livrées aux distilleries
|
total
|
1991
|
87 749
|
102 259
|
190 008
|
1992
|
98 443
|
111 781
|
210 224
|
1993
|
117 969
|
109 107
|
227 076
|
1994
|
105 803
|
92 605
|
198 408
|
1995
|
114 812
|
94 553
|
209 365
|
1996
|
114 394
|
98 395
|
212 789
|
1997
|
86 395
|
95 112
|
181 507
|
Source : CODERUM.
c) Le rhum
Depuis la fin de lannée 1996, le rhum agricole de la Martinique sest vu attribuer lappellation dorigine contrôlée (AOC), qui reconnaît sa qualité et constitue un atout important auprès des autorités compétentes et des marchés. Toutefois, après deux années successives dactivité commerciale soutenue, les ventes de rhum se sont inscrites en baisse en 1997, limpact de lappellation dorigine contrôlée nétant pas encore très perceptible. Les retombées commerciales de lAOC devraient samplifier, stimulées notamment par une campagne de communication orientée principalement vers la métropole et qui devrait sétaler sur trois ans.
Dès 1922, lapplication dune fiscalité réduite a été autorisée dans les DOM en tant que soutien économique et fiscal de la filière canne/rhum. Les directives européennes 1992/83 et 1992/84 du 19 octobre 1992, qui définissaient des taux daccises harmonisés frappant les alcools dans lUnion européenne, ont autorisé les États membres à appliquer des taux réduits aux produits régionaux ou traditionnels, ce qui a permis de maintenir le régime fiscal dérogatoire dont bénéficiaient les rhums traditionnels des DOM consommés sur le marché français à louverture du grand marché européen.
Une décision formelle des autorités communautaires sur lapplication dune fiscalité réduite a été prise par le Conseil des ministres de lUnion européenne le 30 octobre 1995. Le nouveau dispositif prévoit, outre lapplication du droit daccises minoré pour les rhums traditionnels des DOM écoulés sur le marché français dans la limite de 90 000 hectolitres dalcool pur (HAP) par an jusquen lan 2002 , la suppression du contingent tarifaire sur le marché communautaire pour le rhum léger originaire des pays ACP et des PTOM, ainsi que le maintien dun contingent tarifaire avec exemption de droit de douane jusquen lan 2000 pour les rhums dits traditionnels des ACP. Ces mesures devraient permettre de préserver la production locale sur son marché traditionnel, en limitant le risque de concurrence des pays ACP qui pourront désormais accroître leurs exportations sur le marché du rhum léger, qui concerne peu la Martinique.
PRODUCTION DE RHUM
(hectolitres dalcool pur)
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Production rhumière totale
|
74 114
|
69 228
|
65 286
|
65 890
|
70 040
|
dont rhum industriel
|
15 835
|
12 060
|
12 067
|
9 741
|
13 292
|
Source : Direction interrégionale des douanes - CODERUM.
Néanmoins, lavenir du dispositif reste incertain au-delà de léchéance fixée au 31 décembre 2002 par décision du Conseil de lUnion européenne.
Face à la concurrence étrangère, la production dananas a régulièrement régressé ces dernières années, pénalisée par un coût de production trop élevé. Cette production ne survit quavec lapport de laide FEOGA. Laide, dont le montant varie chaque année, est versée aux producteurs sous réserve que ceux-ci reversent aux planteurs un prix minimal par tonne de fruit frais.
Les autres productions vivrières, fruitières et florales ont été évaluées à 480 millions de francs en 1996, contre 568 millions en 1995 (soit une baisse de 15 %). Cette évolution sexplique essentiellement par la diminution de la production de fruits et la baisse des prix des tubercules.
La production locale de produits de la mer (entre 5 000 et 6 000 tonnes par an) reste relativement faible par rapport à la consommation (de lordre de 16 000 tonnes). Les besoins sont couverts par les importations (produits surgelés, congelés, fumés ou salés) provenant pour lessentiel du bassin guyanais et de lEurope du nord.
La faible concentration de la ressource explique la pratique dune pêche à caractère principalement artisanal jusquà présent. Toutefois, la vocation maritime du département et le poids de la population familiale concernée (11 000 personnes environ) expliquent limportance donnée aux actions de structuration de ce secteur.
La flottille de pêche est principalement composée de petites embarcations.
Lactivité touristique à la Martinique a progressé très rapidement au cours des dix dernières années, sous laction conjuguée des nouvelles conditions du transport aérien, de la croissance des capacités dhébergement, des actions de promotion et dinformation sur les différents marchés, et du développement de nouveaux produits touristiques. Cependant, même si ses effets induits sur les autres secteurs dactivité sont importants, les potentialités du secteur touristique nont pas jusquà présent été totalement exploitées.
En 1997, le bilan est en amélioration par rapport à lannée précédente. La fréquentation hôtelière a légèrement progressé, en raison notamment des taux doccupation enregistrés durant la haute saison, mais elle demeure assez moyenne sur lensemble de lannée.
La libéralisation totale du ciel européen intervenue en 1997 pourrait permettre, à moyen terme, une diversification de la clientèle grâce au développement de la plate-forme de Roissy et par la mise en place de liaisons directes avec les principales capitales européennes. Néanmoins, la concurrence dautres îles handicape lhôtellerie martiniquaise.
Lactivité de croisière pâtit, elle aussi, de la concurrence des autres îles des Caraïbes. Le nombre de croisiéristes sinscrit ainsi en diminution de 5,58 % sur lensemble de lannée (386 835 en 1997 et 408 425 en 1996), ce qui représente le plus faible total enregistré depuis 1989.
Après une année 1996 de transition, la situation du secteur du bâtiment et des travaux publics sest améliorée en 1997. Les ventes de ciment, qui constituent un indicateur significatif de lactivité du secteur, ont progressé de 13,6 % par rapport à 1996. Lencours des crédits à lhabitat sest sensiblement accru. Le regain de confiance des ménages sest conjugué à une intensification de la commande publique, ce qui a généré un volume daffaires plus important pour un grand nombre dentreprises. Celles-ci pâtissent néanmoins de délais de règlement trop longs.
Selon une enquête réalisée à partir du recensement de 1990, les besoins en logements neufs vont saccélérer au moins jusquen 2001. Ils sétablissent dans une fourchette approximative de 4 200 à 5 000 logements neufs toutes catégories par an.
En outre, le décret n° 97-431 du 29 avril 1997 a modifié le code de la construction et de lhabitation et créé une aide de lÉtat pour laccession à la propriété dune résidence principale dans les DOM. Il a été complété par un arrêté relatif au prêt à taux zéro. Ce produit devrait intéresser tous les ménages dont les revenus mensuels sont inférieurs à 3,8 fois le SMIC net (environ 20 000 francs), soit environ cinq habitants des DOM sur six.
Après la hausse considérable des crédits consacrés aux investissements routiers en 1996 (+ 97,52 %), lannée 1997 a également vu la ligne consacrée à ces crédits poursuivre sa progression (+ 10,46 %), passant ainsi de 121 millions de francs en 1995 à 239 millions en 1996 et 264 millions en 1997.
*
* *
Comme dans les autres départements doutre-mer et en métropole, lévolution du marché de lemploi reste une préoccupation majeure pour les pouvoirs publics. Lamélioration persistante des résultats des entreprises et lappui des financements publics pourraient participer à lamélioration de ce marché. Laccès à lemploi des jeunes issus du système de formation devrait bénéficier en particulier de la montée en puissance des mesures du plan emploi-jeunes.
Si La Réunion a réalisé des progrès considérables sur la voie qui devrait la mener à légalité avec la métropole, les retards restent encore importants et potentiellement sources de conflits, à tel point que pour certains observateurs les solutions envisagées ne seraient pas suffisantes pour résoudre lensemble des problèmes qui se posent avec une acuité de plus en plus sensible. Une reconversion a, bien sûr, été mise en uvre. Ainsi, une nouvelle orientation agricole sest peu à peu développée, avec le projet de substituer une production alimentaire locale à certaines importations. Cette reconversion doit être consolidée.
Lié directement à la forte croissance de la population active dont la diminution napparaît pas envisageable dici 2005, le sous-emploi endémique pose la question la plus cruciale dun futur encore incertain. De la capacité de léconomie à relever ce défi dépend très largement lavenir de La Réunion.

Nombre de demandeurs demplois (fin dannée)
Le chômage poursuit sa courbe ascendante. Doù lurgence et la nécessité de la mise en place dune véritable politique de lemploi prenant en compte les besoins de lensemble des personnes touchées par le chômage.
Cette détérioration résulte notamment dune hausse du chômage des jeunes de moins de 25 ans ainsi que des demandeurs demploi inscrits depuis plus dun an, tandis que le volume des offres demplois a baissé pour la première fois depuis 1993.
Lindicateur de chômage publié par le ministère du travail et des affaires sociales est passé de 40,2 % en 1996 à 42,8 % en 1997 de la population active. Le taux de chômage de La Réunion reste le plus élevé de France, loin devant les autres DOM.
Si lagriculture a modelé lîle de La Réunion, ses hommes, ses paysages, son histoire et son développement, elle a perdu aujourdhui sa prépondérance économique, au profit des activités du secteur secondaire, des services et de la fonction publique. Elle nen demeure pas moins un fondement de la société insulaire.
En 1997, le courant daffaires des entreprises et structures coopératives du secteur primaire est resté favorablement orienté.
La filière canne-sucre-rhum reste le pivot de lagriculture réunionnaise contribuant à assurer le maintien de 7 000 emplois dagriculteurs exploitants, de 4 000 salariés agricoles et denviron 20 000 emplois indirects. La canne à sucre couvre 49,6 % de la surface agricole utilisée.
Une véritable course de vitesse est engagée afin de faire en sorte que les rendements compensent la diminution de la surface en canne. Toutefois, les résultats des campagnes sucrières restent insuffisants (207 000 tonnes pour la campagne 19971998). La Réunion ne parvient toujours pas à atteindre le quota sucrier de 296 000 tonnes à prix garanti qui lui a été attribué par lUnion européenne.
RÉSULTATS DES CAMPAGNES SUCRIÈRES
(milliers de tonnes)
Campagnes
|
1992/93
|
1993/94
|
1994/95
|
1995/96
|
1996/97
|
1997/98
|
Canne manipulée
|
1 973
|
1 704
|
1 656
|
1 817
|
1 807
|
1 910
|
Sucre produit
|
227
|
184
|
177
|
196
|
205
|
207
|
Source : Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre.
Il convient de relever la hausse de 5,7 % de la production de cannes lors de la dernière campagne. Avec plus de 1,9 million de tonnes broyées par les deux usines de lîle, la récolte se situe au-dessus de la moyenne décennale. Toutefois, à cause dun taux de richesse saccharimétrique moins élevé quen 1996, la production sucrière savère à peine supérieure.
Enfin, la campagne rhumière a été caractérisée en 1997 par une stabilité de la production ainsi que par une hausse des exportations (+ 3,5 %) et une reprise du niveau des ventes sur le marché local (+ 4,8 %).
La filière fruits et légumes constitue la première production agricole du département avec 41,1 % de la valeur de la production agricole finale.
La production réunionnaise de légumes (71 305 tonnes en 1995) couvre plus de 90 % des besoins de la population. En 1998, après un début dannée particulièrement médiocre en raison de conditions climatiques défavorables (sécheresse en décembre et janvier et pluies diluviennes de février), la filière légumes a retrouvé une situation normale depuis la mi-mai, les produits étant de nouveau apparus en grande quantité entraînant une diminution sensible des prix.

Production de fruits
La production fruitière couvre, elle, 75 % de la consommation locale. Les mauvaises conditions climatiques du premier trimestre 1998 ont également touché le secteur et les grossistes et demi-grossistes évaluent entre 50 % et 60 % la baisse de leur chiffre daffaires durant la période.
c) Lélevage
Après une année 1996 marquée par dimportantes difficultés pour certaines filières, la situation des éleveurs sest améliorée en 1997.
La crise de surproduction porcine sest progressivement résorbée, à la faveur notamment de plusieurs opérations de retraits danimaux transformés par les salaisonneries locales en substitution de viandes dorigine européenne.
La filière bovine a par ailleurs bénéficié des conséquences de la crise de la vache folle en Europe qui sest traduite par une hausse de la demande de viande dorigine réunionnaise supérieure à celle des importations, le troupeau local étant préservé de toute contamination. Dautre part, en 1997, a été mise en place lidentification permanente et généralisée (IGP) chez les éleveurs qui rend obligatoire lenregistrement des animaux dans les 48 heures qui suivent leur naissance (le versement des aides européennes est conditionné à sa bonne application).
Parallèlement, les abattages (+ 16,3 %) et les importations (+ 12 %) de volailles ont continué de progresser à un rythme soutenu durant lannée 1997 et contrastent avec une diminution conjoncturelle de la production dufs (- 10 %).
Le développement de la filière lait sest confirmé avec un volume total denviron 14 millions de litres (+ 10,3 % par rapport à 1996), conséquence dune nouvelle amélioration de la productivité moyenne des exploitations encouragée par diverses aides européennes. Des efforts ont été entrepris pour remédier au problème de la baisse cyclique de la production laitière en période de saison des pluies (la forte teneur en eau de lherbe entraînant une diminution des rendements) en améliorant la maîtrise de lalimentation du bétail.
Lactivité de la filière pêche a été bien orientée en 1997.
PRODUITS DE LA PÊCHE ET EXPORTATIONS
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Variations 1997/1996
|
Quantité pêchée (tonnes)
|
2 772
|
4 487
|
4 821
|
5 195
|
5 882
|
13,2 %
|
· Petite pêche et pêche côtière
|
888
|
1 106
|
1 242
|
1 586
|
1 760
|
11,0 %
|
· Pêche au large
|
505
|
691
|
489
|
685
|
942
|
37,5 %
|
· Pêche industrielle
|
1 379
|
2 690
|
3 090
|
2 924
|
3 179
|
8,7 %
|
Valeurs (millions de francs)
|
91,9
|
134,0
|
139,0
|
144,5
|
161,5
|
11,8 %
|
· Petite pêche et pêche côtière
|
25,6
|
30,1
|
32,6
|
39,5
|
43,6
|
10,3 %
|
· Pêche au large
|
13,6
|
13,5
|
8,4
|
6,8
|
17,2
|
153,1 %
|
· Pêche industrielle
|
52,7
|
90,4
|
98,0
|
98,2
|
100,7
|
2,6 %
|
Exportations (tonnes)
|
1 344
|
1 991
|
1 924
|
2 132
|
2 596
|
21,7 %
|
Exportations (millions de francs)
|
45,4
|
74,6
|
82,4
|
85,0
|
94,1
|
10,7 %
|
Source : Direction départementale des affaires maritimes - Douanes.
La pêche artisanale demeure prédominante et on a relevé une progression sensible de la flottille, des effectifs et des prises. La progression des tonnages débarqués a eu pour conséquence une diminution du prix de vente du poisson. Les produits de la pêche industrielle progressent en revanche moins significativement.
Toutefois, les résultats du début de lannée 1998 nétaient guère encourageants, en raison de conditions météorologiques et hydrauliques particulières, avec des rendements en diminution. Les investissements sinscrivent également en baisse, en raison des aménagements de la loi de défiscalisation, limpact concernant plus particulièrement les bateaux de plus de 12 mètres pratiquant la pêche semi-industrielle et industrielle.
Les prises, bien quen progression, restent limitées (5 882 tonnes en 1997) et ne parviennent à alimenter quenviron la moitié du marché réunionnais.
De graves incohérences entravent le développement de la pêche. Les financements européens qui, au titre dun fonds structurel spécifique, lInstrument financier dorientation de la pêche (IFOP), sont destinés à améliorer loutil de production nont pu être que très partiellement consommés. Près de 127 millions de francs (dont 49 financés par lUnion européenne) devraient être consacrés à la modernisation de la flotte, aux équipements des ports, au stockage, à lamélioration des circuits de distribution, etc... Au 31 décembre 1997, seulement 17,2 millions de francs étaient engagés.
Dautre part, se fondant sur la nécessité de diminuer la pression sur les ressources de lhémisphère nord, le Programme dorientation pluriannuel européen limite strictement le développement de la flotte réunionnaise alors même que La Réunion est située dans un hémisphère riche en ressources halieutiques.
Dans un tel contexte, les ressources halieutiques de la zone (Terres australes et antarctiques françaises, îles Éparses...) sont pillées par des navires étrangers (au cours de lannée 1997, cinq navires étrangers ont été arraisonnés par la Marine nationale pour cause de pêche illégale) alors que lUnion européenne favorise le développement de la pêche et de la transformation de ses produits chez les États ACP voisins. Toutefois, la loi n° 97-1 051 du 18 novembre 1997 a renforcé le dispositif de lutte contre la pêche illégale dans les Terres Australes et Antarctiques françaises.
En dépit dune bonne tenue de la commande publique et dune reprise de la construction privée, le courant daffaires des entreprises du B.T.P. est resté globalement médiocre en 1997, à la suite dun ralentissement de lactivité dans le domaine du logement social (qui génère à lui seul plus du quart du volume annuel du secteur), conséquence de la diminution de la ligne budgétaire unique et des retards de mises en chantiers. La réduction des investissements liés aux grands travaux de génie civil a été partiellement compensée par une activité soutenue en matière de travaux routiers.
LIGNE BUDGÉTAIRE UNIQUE ET LOGEMENTS NEUFS
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
LBU et créance de proratisation (millions de francs)
|
672,3
|
644,3
|
659,5
|
681,2
|
602,6
|
Nombre de logements total
|
4 769
|
5 228
|
4 533
|
4 441
|
4 212
|
Montant utilisé (millions de francs)
|
631
|
721
|
630
|
620
|
526
|
Source : Direction départementale de léquipement.
La Ligne budgétaire unique (LBU) est en baisse de 11,6 % par rapport à 1996, passant de 681,2 millions de francs à 602,6 millions de francs. Hors opérations damélioration et de réhabilitation, le nombre total dengagements de logements sociaux et primés est passé de 4 441 à 4 212.
Les difficultés à consommer lenveloppe annuelle de la LBU, malgré lampleur des besoins, illustrent les incohérences auxquelles le secteur est confronté : insuffisamment abondé le Fonds réunionnais daction foncière et urbaine (FRAFU) ne parvient pas à viabiliser les terrains nécessaires à la réalisation des opérations immobilières.
Le secteur touristique présente, une nouvelle fois, des résultats en progression sensible. Les recettes estimées générées par le tourisme sont désormais sensiblement supérieures à la valeur totale des exportations de marchandises produites dans lîle.

Entrées de touristes sur le sol réunionnais
Avec plus de 370 000 touristes, La Réunion occupe la deuxième place (il est vrai, loin derrière lîle Maurice qui a accueilli 536 000 touristes en 1997) des destinations de la zone sud de locéan indien. La France métropolitaine arrive largement en tête des pays de résidence de ces touristes avec 303 204 entrées (chiffre en progression de 6,5 % par rapport à 1996). Lobjectif affiché du Comité du tourisme de La Réunion est daccueillir 500 000 touristes en lan 2000.
Locéan indien apparaît comme une zone de villégiature en vogue pour les vacances dhiver, même si les Antilles viennent largement en tête des destinations recherchées compte tenu du différentiel sensible du coût dacheminement par avion.
On note, en 1997, une stagnation des importations en volume (- 0,7 %), reflet dune hausse des entrées de produits alimentaires et dune diminution des importations de produits minéraux.
BALANCE COMMERCIALE
(millions de francs)
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Importations
|
11 855
|
13 077
|
13 561
|
14 240
|
14 263
|
Exportations
|
996
|
955
|
1 038
|
1 071
|
1 251
|
Balance commerciale
|
10 859
|
12 122
|
12 523
|
13 169
|
13 012
|
Source : Direction nationale des statistiques du commerce extérieur.
Pour la première fois depuis 1993, le déficit de la balance commerciale, qui saggravait, année après année, sest réduit, entraînant une amélioration du taux de couverture de 1,3 point en 1997.
*
* *
La mise en oeuvre du processus dégalité sociale et la croissance démographique ont permis le développement des productions réunionnaises destinées à répondre partiellement aux besoins dun marché intérieur en élargissement constant. Pour autant, les emplois créés par le secteur productif nont pas permis de répondre significativement aux arrivées massives sur le marché du travail. Laggravation cumulative de la situation de lemploi atteint un niveau extrêmement préoccupant.
Alors même que la croissance de la population active se poursuivra, à un rythme soutenu, jusquà lhorizon 2005 et que la pression de la mondialisation sur lappareil productif réunionnais sintensifie, la quasi-réalisation de légalité sociale se traduira par un ralentissement de laugmentation des transferts sociaux. Dans ce contexte, si rien nest entrepris, le rythme de créations demplois dans le secteur marchand diminuera inéluctablement.
Ce défi fondamental exige dadopter, de façon urgence, une nouvelle approche qui permette à la Réunion de valoriser sa position de région de lUnion européenne au coeur du bassin indiaocéanique et à proximité immédiate de lAfrique australe. Les atouts liés à cette situation doivent tous être mobilisés (rééquipements de désenclavement performants, niveau de formation élevé, environnement géoéconomique dynamique ...).
Dans cette perspective, larrivée à échéance des dispositifs dappui au secteur productif et la négociation des futurs contrats de plan (CP) et du plan de développement régional (PDR) constituent autant doccasions à ne pas rater.
Le moment est venu dengager une démarche résolue visant à améliorer la pertinence de ces différents outils et à les combiner afin den accroître les performances. Seule la mise en oeuvre dune loi-programme pour le développement durable et solidaire de la Réunion permettra cette approche globale et cohérente rendue indispensable par la gravité de la situation à laquelle est confrontée lîle.
II. LES TERRITOIRES DOUTRE-MER
Le développement économique des territoires dOutre-mer est perturbé par leur éloignement des zones de consommation voire par leur propre dispersion (Polynésie) , par des aléas climatiques propres à ces régions, mais aussi par la concurrence des pays voisins aux coûts de production moins élevés.
La situation économique en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française a été marquée, en 1997, par loptimisme quasi-général des chefs dentreprises. Optimisme lié aux évolutions institutionnelles récentes ou en cours quont connues ces deux territoires.
Le 16 avril 1996, date du dernier recensement, la Nouvelle-Calédonie comptait 196 836 habitants (résultat dun solde migratoire excédentaire et dun taux de natalité élevé) pour une superficie de 18 575 km2, soit une densité proche de 11 habitants au km2. La barre des 204 000 personnes aurait été franchie en 1998.
Le fait que plus de 60 % de la population se concentrent dans le Grand Nouméa (Province nord : 41 413 habitants, soit 21 % ; Province sud : 134 546 habitants, soit 68,4 % ; Îles Loyautés : 20 877 habitants, soit 10,6 %) explique en partie les difficultés rencontrées dans le cadre dune politique de développement équilibré du Territoire. La majeure partie du Territoire étant sous-peuplée, les infrastructures y sont coûteuses et létroitesse du marché local ne permet pas aux secteurs productifs de croître et de se diversifier.
Le secteur reste prépondérant dans léconomie néo-calédonienne. Au cours des dernières années, le nickel a représenté en moyenne plus de 90 % des exportations du Territoire. Avec désormais 17 % de la production mondiale et 20 % des réserves identifiées en 1995, il constitue un atout majeur pour le développement du Territoire. En contrepartie, léconomie locale est extrêmement dépendante de son exploitation qui est, elle-même, tributaire des fluctuations du marché mondial. Par rapport aux pays concurrents (Canada, Russie, Indonésie...), la Nouvelle-Calédonie est handicapée par des coûts de production (énergie, main-doeuvre...) relativement élevés. Tout progrès devra donc obligatoirement passer par une productivité accrue.
Lannée 1997 a été exceptionnelle pour le secteur, malgré une baisse des cours mondiaux. La production de minerai est la plus importante jamais réalisée (8 152 193 tonnes).
PRODUCTION ET EXPORTATION
(tonnes)
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Production
|
|
|
|
|
|
Minerai humide
|
5 589 000
|
5 728 000
|
7 028 000
|
7 266 000
|
8 152 193
|
Métal contenu
|
97 092
|
97 323
|
120 712
|
124 780
|
137 069
|
Exportation
|
|
|
|
|
|
Minerai humide
|
3 353 879
|
3 478 358
|
4 588 952
|
4 773 883
|
5 391 327
|
Métal contenu
|
49 813
|
49 429
|
67 953
|
70 016
|
79 577
|
Source : Service des mines et de lénergie.
42 % du minerai extrait sont traités sur place, ce qui permet de réaliser sur le territoire la valeur ajoutée correspondante, le reste est exporté en létat vers le Japon, les États-Unis et lAustralie.
La Nouvelle-Calédonie peut se prévaloir datouts naturels et culturels indéniables. Elle apparaît comme une nouvelle venue qui doit se démarquer dans un espace très concurrentiel et consolider la diversité de ses infrastructures comme celle de ses prestations de loisirs.
Le tourisme aurait pu constituer laxe principal de diversification économique dun tissu productif trop dépendant des fluctuations du marché mondial du nickel, mais les troubles politiques et sociaux des années 1985-1988 ont interrompu une période de dix années de progression continue de la fréquentation touristique.
Lannée 1984 a permis datteindre le record historique de 91 512 touristes. Il aura fallu attendre 13 ans pour que ce chiffre soit dépassé et quun nouveau record sétablisse, en 1997, à 105 137 touristes recensés dans lannée.

Flux touristique depuis 1963
Le Japon a retrouvé sa première place des marchés émetteurs avec 32,9 % des arrivées touristiques du Territoire (clientèle très jeune et dont les séjours ne dépassent pas une semaine), devant le marché métropolitain, lAustralie et la Nouvelle-Zélande.
RÉPARTITION DES TOURISTES PAR PAYS DE RÉSIDENCE
Provenance
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Japon
|
25 669
|
26 901
|
23 695
|
25 066
|
26 987
|
34 629
|
France métropolitaine
|
14 831
|
16 225
|
21 172
|
24 707
|
27 640
|
30 149
|
Australie
|
16 740
|
16 740
|
17 445
|
15 325
|
14 401
|
17 229
|
Nouvelle Zélande
|
7 867
|
7 658
|
8 761
|
7 168
|
6 768
|
7 448
|
Divers
|
13 157
|
13 229
|
14 030
|
13 990
|
15 325
|
15 682
|
TOTAL
|
78 264
|
80 753
|
85 103
|
86 256
|
91 121
|
105 137
|
Sources : ITSEE, Police de lair et des frontières, Port autonome.
Cest à partir du milieu des années 1960, avec lexpansion rapide de lactivité minière, que se sont développées de nombreuses entreprises du bâtiment en raison des demandes importantes de logements. En 1995, le secteur représentait 7,9 % de la production intérieure brute.
Le B.T.P. emploie 13,2 % de la population salariée du Territoire et compte un nombre particulièrement important dentreprises artisanales ou commerciales. Plus de 95 % des établissements emploient au plus 4 salariés.
Lévolution de lactivité du secteur est fortement tributaire des commandes publiques en matière de travaux dinfrastructures et de constructions. Après les baisses de ces dernières années, les dépenses progressent de 6,1 %.
En 1997, la création de 2113 entreprises (même si, 65 % dentre elles sont des entreprises individuelles) a été le reflet dune activité soutenue qui a prévalu tout au long de lannée. Le tissu productif néo-calédonien se compose de 15 066 entreprises (dont 6 491 personnes morales et 8 575 personnes physiques). Mais, malgré une progression constante en volume, la valeur ajoutée par les différentes industries du territoire reste faible par rapport à celle des services.
Les pouvoirs publics locaux, pour favoriser la survie ou le développement des entreprises dun secteur donné, ont élaboré des protections réglementaires afin de limiter lentrée des produits concurrents (un système de contingentement associé à une fiscalité différenciée).
Les Provinces, responsables de laction économique, ont instauré des aides financières multiples pour les investissements et lexploitation des entreprises.
Au niveau artisanal, la densité du réseau dentreprises est trois fois plus élevée que celle observée en métropole.
ÉVOLUTION DU NOMBRE DENTREPRISES ARTISANALES
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Effectifs
|
6 961
|
7 136
|
7 526
|
7 968
|
8 024
|
Variations
|
10 %
|
3 %
|
5 %
|
6 %
|
1 %
|
Source : Chambre de métiers de Nouvelle-Calédonie.
Traditionnellement lagriculture occupe une place prépondérante dans la société calédonienne, où la terre constitue non seulement un moyen de subsister mais aussi le fondement de la communauté mélanésienne. Toutefois, la superficie agricole utilisée ne représente quune faible partie de la surface totale du Territoire (à peine plus de 10 %) car elle subit la contrainte dune géographie souvent peu propice (relief montagneux de la côte Est, grandes plaines peu fertiles et sèches de la côte Ouest). Le secteur se caractérise par une faible rentabilité générale malgré une politique volontariste daides des pouvoirs publics.
Depuis 1965, on observe une baisse constante de la part du secteur agricole dans la formation du produit intérieur brut (PIB). De 11 % en 1965, et après avoir régulièrement diminué, elle est passée à 1,8 % en 1995. Parallèlement, le PIB ne cesse de progresser.
Toutefois, lagriculture a enregistré de bien meilleurs résultats que lannée précédente (+13,7 %). Cette progression est essentiellement due aux bons résultats des filières végétales, notamment les filières fruits (+ 31,3 %) et légumes (+ 16,4 %), horticole et forestière.
Le secteur bénéficie daides, tant de la part de lÉtat que du Territoire ou des Provinces avec un double objectif :
assurer la couverture de la majeure partie des besoins intérieurs ;
participer au rééquilibrage de la répartition des richesses et renforcer ainsi lharmonie sociale et géographique.
*
* *
Malgré les interrogations suscitées par la proximité du terme des Accords de Matignon, 1997 aura été une bonne année pour léconomie de la Nouvelle-Calédonie. Le 8 novembre 1998, les Calédoniens se prononceront par référendum sur lavenir institutionnel de leur territoire. Selon toute vraisemblance, ils devraient alors approuver laccord signé le 5 mai à Nouméa par Lionel Jospin, Jacques Lafleur (RPCR) et Roch Wamytan (FLNKS). Ce texte prévoit la reconnaissance dune citoyenneté calédonienne, la possibilité dédicter des lois de pays et un transfert progressif des compétences de la métropole.
Dès le premier trimestre de 1998, les ménages et les entreprises ont intensifié les achats de biens durables. Toutefois, cet optimisme doit être tempéré eu égard à la crise économique que connaissent la plupart des pays asiatiques, clients importants de la Nouvelle-Calédonie. La majorité des secteurs aura encore besoin de laide et des commandes des collectivités publiques.
Un fort mouvement de reprise a été enregistré, surtout au second semestre 1997. A linstar de la situation économique métropolitaine, 1997 est perçue comme lannée du renouveau pour léconomie locale, lensemble des secteurs dactivité ayant bénéficié de cette embellie.
Cette évolution est pour lessentiel, le résultat de la mise en uvre du Contrat de développement État-Territoire et du Programme stratégique pour la reconversion du Territoire élaboré par le gouvernement. Il repose sur la volonté de constituer un tissu économique et industriel opérant, propre à garantir le renforcement de lautonomie de la Polynésie française.
Ces évolutions ont été confortées par le dynamisme de la demande intérieure. La bonne tenue de la consommation des ménages et la reprise des investissements ont joué un rôle essentiel dans le retour à la croissance.
Ce secteur occupe une place centrale dans léconomie polynésienne, assurant plus de 75 % des recettes à lexportation du Territoire. La reprise de la fréquentation touristique a permis de recouvrer un niveau dactivité comparable à celui de lannée 1995.

Fréquentation touristique
En 1997, le Territoire a accueilli 180 440 touristes contre 163 774 en 1996. Pour 1998, larrivée du paquebot Paul Gauguin , la mise en service dun bateau de croisière dans les îles sous le vent, ainsi que louverture des complexes hôteliers à Bora-Bora et à Tahiti, apparaissent encourageants pour le secteur.
Laugmentation de la capacité hôtelière à Bora-Bora qui demeure la destination privilégiée des touristes, notamment japonais, devrait par ailleurs exercer un effet dentraînement sur lensemble de lactivité de la branche et pourrait, à la faveur du développement des circuits inter-îles, contribuer à laugmentation de la fréquentation touristique dans les îles voisines. Certains professionnels considèrent cependant que le Territoire ne tirera pleinement parti de laccroissement de sa capacité daccueil, que sil saccompagne dune augmentation de la desserte aérienne à destination de la Polynésie française. Dans cette perspective, ils accueillent favorablement la création dune compagnie aérienne locale, Air Tahiti Nui .
Pays de résidence des touristes ayant visité la Polynésie en 1997
La fréquentation japonaise a progressé de 49,2 % en 1997. Cette augmentation est dautant plus importante pour le Territoire que les Japonais constituent la clientèle dont les dépenses touristiques par tête et par jour sont les plus élevées (6).
Corrélativement à la hausse du nombre de touristes, on a relevé une légère reprise de lactivité hôtelière. Lannée 1997 est perçue comme une année de transition.
La poursuite des efforts de promotion sur les principaux marchés émetteurs saccompagne dune action de promotion pour les îles au niveau local.
Les résultats de la filière pêche sont très satisfaisants. Les pêcheurs polynésiens ont bénéficié dun très bon accès à la ressource au cours des dernières campagnes, ainsi que dune hausse des prix de vente qui a contribué à lamélioration de leur trésorerie. Laugmentation de la flotte, lallongement des campagnes, sont à lorigine de cette évolution et de lémergence dune véritable industrie locale dexportation de poissons.
ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION
(en tonnes)
|
1995
|
1996
|
1997
|
Variations
1997/1996
|
|
3 953
|
5 354
|
6 272
|
17,1 %
|
|
1 191
|
1 120
|
1 186
|
5,9 %
|
|
5 144
|
6 474
|
7 458
|
15,2 %
|
Source : Service de la mer et de laquaculture
Ce développement de la filière a été suivi dune évolution des circuits de commercialisation. Lémergence de la grande distribution, la mise en exploitation du marché dintérêt national et la forte progression des exportations de poissons en 1997 (1 117,4 tonnes contre 115,4 en 1996) ont constitué les événements marquants de ces dernières années.
Lessentiel de la production de crustacés est assuré par des fermes aquacoles privées. En 1997, les importations de crustacés sont en hausse (+ 9 %), ainsi que la production locale de chevrettes (+ 17,1 %), sans toutefois compenser la baisse de 7,2 % de la production de crevettes. Le décompte total de la production locale fait apparaître une baisse de 6 %.
Après un début dannée très positif, caractérisé par une forte progression des exportations de perles, les résultats du quatrième trimestre ont été moins favorable à la perliculture. Le secteur a été affecté par la crise asiatique, qui sest traduite par une diminution des importations japonaises (qui représentent malgré tout 57,5 % des parts de marché), ainsi que par une baisse du prix moyen au gramme. Sur lensemble de lannée 1997, les résultats du secteur demeurent cependant satisfaisants, avec une progression de 3 % des exportations en valeur et un prix moyen par gramme en augmentation de 11,5 %. La confirmation du mouvement de diversification des marchés, ainsi que la forte progression des importations nord américaines et européennes constituent également des facteurs encourageants.
La part du bâtiment et des travaux publics dans léconomie polynésienne na été que de 7 % du produit intérieur brut mais le poids de ce secteur est beaucoup plus élevé en termes demplois, puisquavec 2 139 entreprises de construction et 22 entreprises de travaux publics, il concentre un effectif denviron 3 500 personnes, soit 7,5 % des emplois déclarés.
En 1997, un rythme dactivité soutenu sest poursuivi dans le bâtiment, lié à la bonne tenue de la demande privée alors que la commande publique enregistre une baisse significative de 26,6 %.
Lagriculture a constitué dans le passé lune des principales composantes de léconomie polynésienne. Elle se concentrait principalement sur les cultures vivrières, en majeure partie autoconsommées, et sur quelques produits dexportation (coprah, vanille, café).
Aujourdhui, la valeur ajoutée de ce secteur est évaluée à environ 7,8 % du PIB. En 1995, 32 140 personnes étaient à la charge dun chef dexploitation agricole, soit à peu près 15 % de la population polynésienne.
De tout temps, le cocotier a été le végétal le plus utilisé par les Polynésiens. Actuellement, les cocoteraies sont essentiellement destinées à la production de coprah. Elles couvrent près des trois quarts des terres agricoles exploitées et lon estime à 12 000 le nombre des coprahculteurs. En 1997,à cause de conditions climatiques défavorables, la production de coprah a diminué de 10 % et sest élevée à 9 857 tonnes.
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* *
Si lexercice 1997 est perçu comme lannée du renouveau pour léconomie polynésienne, 1998 apparaît comme une année devant apporter la confirmation du mouvement de reprise de lactivité sur le Territoire.
Lintroduction de la TVA a constitué le fait marquant du début de lannée 1998. La modernisation du système fiscal est effectivement un enjeu essentiel pour le Territoire, qui en attend les moyens de mener à bien la politique du renforcement de son autonomie politique.
Le territoire des îles Wallis et Futuna comprend trois îles : Wallis, et à 240 km au sud-ouest, Futuna et Alofi.
La conjoncture économique est restée très largement dépendante de la sphère publique, et lactivité concentrée sur le secteur commercial et le BTP.
Wallis est une île vallonnée dont une partie des sols est altérée et lessivée donc impropre à la culture. Futuna, qui culmine à 524 m ne permet que des cultures côtières. Alofi, non peuplée de manière permanente, est utilisée pour lagriculture.
Les activités agricoles demeurent marginales, permettant cependant lautosuffisance alimentaire. Ce sous-développement tient essentiellement au régime foncier, qui est celui de lindivision du patrimoine familial, et au système instauré déchange de denrées.
Les cultures vivrières du Territoire procurent les éléments de base de lalimentation de la population qui repose sur la production de taro, digname, de kapé, de manioc et de fruits de larbre à pain. Les cultures maraîchères correspondent à une demande de métropolitains résidant sur le Territoire et nont, de ce fait, que peu de raisons de se développer. Il existe de nombreuses variétés fruitières locales mais qui sont peu exploitées.
Lélevage concerne presque exclusivement les porcs même si une production locale de poulets se développe de manière encore timide.
De la même manière, la pêche est peu développée car elle se cantonne essentiellement à lintérieur du lagon et reste pratiquée de façon artisanale pour une production autoconsommée. Le territoire dispose pourtant dune zone économique exclusive importante (environ 300 000 km2) qui nest exploitée que par des navires de pêche japonais et coréens.
Le service de léconomie rurale et de la pêche souhaite favoriser le développement dune pêche semi-professionnelle qui permettrait de limiter les importations et de tendre vers lautosuffisance.
Le BTP a pu maintenir son activité en 1997 grâce à la commande publique. Pour lannée 1998, plusieurs projets ont vu le jour et lévolution la plus marquante est la considérable augmentation du nombre des salariés directement liée à la reprise dactivité de ce secteur, où les emplois se caractérisent toutefois par leur précarité.
Dautre part, les travaux entrepris en 1997 pour lamélioration des infrastructures routières du Territoire se sont poursuivis en 1998.
Lactivité touristique est encore peu développée. Wallis et Futuna sont des îles isolées, peu connues et très éloignées des marchés émetteurs. Fidji, à 800 km, Nouméa à 2 100 km et Papeete à 2 800 km sont les territoires les plus proches.
Malgré la baisse du prix des billets davion des principales destinations observée depuis 1994, les tarifs pratiqués par la compagnie Air Calédonie constituent un obstacle important à lessor de ce secteur.
La capacité hôtelière, très limitée, correspond à une clientèle essentiellement constituée dhommes daffaires ou de techniciens en mission sur le Territoire.
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* *
Le Territoire des îles Wallis et Futuna se développe progressivement et séquipe en infrastructures publiques nécessaires à son essor de demain. Les conditions de vie saméliorent régulièrement.
Mais cette évolution met en exergue une certaine dualité de la société avec, dune part, une frange de léconomie monétarisée, dautre part, le maintien en parallèle dune économie traditionnelle reposant encore largement sur le troc et lautoconsommation, et dont les acteurs accèdent difficilement aux commodités de la vie moderne. De plus, le problème de lemploi se pose avec une acuité croissante, en labsence de développement dactivités novatrices qui permettraient de réaliser des embauches.
Les mouvements sociaux de plus en plus exacerbés mettent en évidence la double division sociale entre dune part les salariés et les non-salariés, et dautre part les employés du secteur public et ceux du secteur privé. Les importants moyens financiers qui sont mis à la disposition du Territoire par lÉtat ne permettront pas un développement harmonieux de Wallis-et-Futuna en labsence de lexpression claire dune volonté commune de lensemble des acteurs économiques, politiques et coutumiers.
III. LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
Lannée 1997 aura été marquée par une nouvelle croissance de léconomie mahoraise sous leffet conjugué des dépenses de lÉtat et du développement du secteur privé. Cette conjoncture, dont les effets ont été plus sensibles au cours des trois premiers trimestres de lannée, a surtout bénéficié au secteur du B.T.P., et dans une moindre mesure au secteur industriel. Pour le reste, les évolutions demeurent contrastées. Laccélération du chômage résultant de linadaptation de loffre à la demande et la persistance de problèmes dans certaines filières agricoles atténuent une appréciation densemble globalement satisfaisante.
Il est important de souligner la forte pression démographique que connaît Mayotte. Un recensement réalisé en 1997 dénombre 132 420 habitants et, sans un infléchissement du rythme moyen annuel de croissance démographique (5,8 %), la population mahoraise pourrait atteindre 270 000 habitants en 2010.
Même si la part de la population agricole au sein de la population active a fortement régressé, lactivité agricole, bien que confrontée à de graves handicaps qui tiennent en grande partie à la géomorphologie de larchipel, demeure extrêmement répandue dans lîle.
Lagriculture locale, fortement attachée à la cellule familiale, tente peu à peu dévoluer vers une agriculture marchande et productive. Bien souvent, lexploitation agricole constitue un moyen dautosubsistance alimentaire (60 % des ménages exerçant une activité agricole ne produisent que pour leurs besoins propres, avec éventuellement du troc ou des ventes épisodiques procurant un complément de revenu en nature ou en argent).
La collectivité a poursuivi sa politique daide aux agriculteurs.
Les cultures dexportation, ylang-ylang et vanille, bien que délaissées par les jeunes agriculteurs, représentent cependant un atout économique certain.
Lylang-ylang est un arbre de la famille des annonacées dont les fleurs jaunes donnent, après traitement, un distillat très apprécié de lindustrie de la parfumerie. Il sagit dune activité à forte intensité de main-doeuvre. Il est en effet nécessaire de traiter 50 kilogrammes de fleurs cueillies à la main pour obtenir un litre dessence dont la qualité varie selon la durée de la distillation.
Constituant 84 % des ressources à lexportation de lîle, la culture de lylang-ylang est menacée par divers facteurs : manque de compétitivité des essences mahoraises en raison du coût relativement élevé de la main-doeuvre, vieillissement des planteurs et des plantations, et étroitesse du marché.
EXPORTATIONS DYLANG-YLANG
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1993
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1994
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1995
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1996
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1997
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Quantités (en kg)
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20 264
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22 339
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15 235
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14 297
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14 300
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Valeur (en milliers de francs)
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9 266
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9 985
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6 962
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5 338
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5 599
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Source : Service des douanes.
Un marché morose et une concurrence accrue des produits de synthèse ont provoqué un tassement des ventes. De plus, cette baisse de la demande saccompagne dune chute des cours mondiaux depuis 1994.
Les résultats enregistrés au premier trimestre 1998 nont guère été encourageants : les exportations dylang-ylang ont chuté de plus de 70 % tant en volume quen valeur par rapport au premier trimestre 1997.
La seconde culture de rente, la vanille, voit ses exportations diminuer en valeur bien que les quantités aient progressé de 79,92 %. Ce résultat vient du fait que le marché mondial de la vanille noire, très spéculatif, est dominé à 85 % par les productions de Madagascar et de lIndonésie. Ces deux pays, à très faibles coûts de main-duvre, fixent les prix.
Au premier trimestre 1998, les exportations de vanille étaient en retrait de 38 % en volume et de 52 % en valeur par rapport à la même période de lannée précédente.
EXPORTATIONS DE VANILLE
(en francs)
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1993
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1994
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1995
|
1996
|
1997
|
Quantités (en Kg)
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5 906
|
6 476
|
3 037
|
2 455
|
4 417
|
Valeur
|
1 994 817
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2 138 510
|
961 085
|
845 937
|
763 023
|
Prix au kilo
|
338
|
330
|
316
|
345
|
173
|
Source : Service des douanes.
Bien que disposant dun des plus grands lagons du monde, la population mahoraise sest très peu tournée vers la mer pour assurer son développement économique. Principalement concentrée sur lexploitation des eaux lagonaires ou limitrophes, la pêche est assurée par deux grandes catégories dintervenants : les artisans-pêcheurs, propriétaires de leur embarcation, et les armateurs , qui travaillent par ailleurs, et qui confient des bateaux à des tâcherons. Les méthodes de pêche restent encore traditionnelles.
Lexploitation intensive du lagon a entraîné une diminution sensible des rendements. Un nouvel essor de cette activité passe par le développement de la pêche en haute mer et implique une amélioration des techniques et du matériel.
Des subventions à linstallation des pêcheurs ont été créées en 1995. Cette aide de la collectivité permet dacquérir de nouveaux bateaux et dexploiter de nouvelles zones plus éloignées des côtes. Cette dotation permet de subventionner 65 % de la valeur du bateau. Toutefois, si son montant a atteint 650 000 F en 1996, aucune dotation na été attribuée en 1997, du fait de laccueil mitigé des professionnels pour le type de bateau subventionné et des résultats décevants enregistrés par les précédents bénéficiaires.
Lactivité du secteur du bâtiment et des travaux publics a été soutenue grâce à la commande publique qui, bien quen baisse par rapport à 1996, a permis la réalisation de 256 millions de FRF de travaux. La commande publique sest poursuivie au début de lannée 1998.
Après le secteur du commerce, le BTP vient au second rang des activités de larchipel. Son essor résulte de la croissance des besoins en logements, écoles et autres infrastructures, suscités par la forte pression démographique.
La structure du secteur du BTP reste très déséquilibrée et sarticule essentiellement autour de deux pôles : dune part, quelques rares entreprises fortement capitalistiques qui réalisent les grands travaux dinfrastructure et, dautre part, de nombreuses petites entreprises, le plus souvent artisanales, intervenant sur les petits marchés ou en sous-traitance des grosses entreprises.
Lune des manifestations les plus éclatantes du retard de développement de Mayotte est létat médiocre de son parc de logements. Une large partie de la population mahoraise est hébergée dans des conditions précaires, dans des logements exigus qui ne comportent aucune connexion aux réseaux électrique ou hydraulique, et qui ne disposent de ce fait daucun confort. Cest dire limportance des efforts que lÉtat et la collectivité territoriale doivent déployer pour répondre aux besoins croissants de la population.
Le tourisme reste à létat embryonnaire. Le coût élevé des liaisons aériennes, linsuffisance du parc hôtelier et la concurrence régionale en sont les principales raisons. Le nombre de touristes dagrément est très largement inférieur à celui des personnes venues rendre visite à des amis ou à de la famille.

Fréquentation touristique
Les pouvoirs publics locaux ont affiché leur volonté de développer ce secteur, en confiant à une société de conseil lélaboration dun schéma de développement touristique de Mayotte à lhorizon 2000.
*
* *
Mayotte a entrepris dimportantes réformes en 1997 dont la réforme de létat civil, la réforme foncière et la réforme du système de santé. Il est cependant permis de se demander si les mutations que connaît actuellement la collectivité territoriale ne sont pas trop rapides et si à terme elles ne vont pas aboutir à une dualité de la société avec la coexistence dune économie monétarisée qui sera le fait dune minorité et dune économie traditionnelle assistée générant peu de ressources.
Depuis le début du moratoire sur la pêche à la morue en 1992 où les quotas de pêche alloués à larchipel par le Canada ont été réduits dans des proportions considérables, léconomie de larchipel a connu de sérieuses difficultés.
De très gros efforts ont été faits pour tenter de reconvertir et diversifier léconomie tout en maintenant le niveau de lemploi, ce qui na été possible que grâce à des efforts financiers très importants de lÉtat et de la Collectivité territoriale.
Lannée 1997 a marqué la fin du moratoire sur la pêche à la morue. Il sen est suivi une augmentation du nombre des armements et des pêcheurs et un quasi-triplement des prises durant lannée.
La pêche industrielle a été touchée de plein fouet par le moratoire sur la pêche à la morue. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont mis en place un dispositif daides à Interpêche qui sest trouvée privée de matière première (pour la seule année 1997, les subventions accordées à cette entreprise et ses filiales ont atteint 9 millions de francs). Ces aides ont aidé à la reconversion de son activité vers le traitement des importations de morue ou lexploitation du pétoncle à Miquelon. La reprise de lactivité est sensible mais fragile. Par ailleurs, le conseil consultatif franco-canadien, réuni lors du premier trimestre 1998, a déterminé les nouveaux quotas de pêche pour lannée 1998. Ces quotas, pour la plupart en augmentation, devraient quelque peu relancer la pêche industrielle.

Pêche artisanale (en tonnes)
En ce qui concerne la pêche artisanale, les bons résultats enregistrés proviennent bien évidemment de la hausse des quotas de pêche mais également de leffort de diversification du secteur à Saint-Pierre et Miquelon.
Après une saison 1996 décevante, la saison touristique 1997 a retrouvé un niveau habituel.
RÉPARTITION DES TOURISTES
Provenance
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
France
|
734
|
682
|
800
|
918
|
767
|
819
|
Canada
|
12 348
|
10 548
|
11 240
|
10 999
|
7 408
|
8 376
|
U.S.A.
|
1 040
|
1 471
|
1 937
|
1 164
|
646
|
1 011
|
Divers
|
1 273
|
647
|
493
|
375
|
1 110
|
767
|
TOTAL (1)
|
15 395
|
13 348
|
14 470
|
13 456
|
9 931
|
10 973
|
Source : Agence régionale de tourisme.
Toutefois, aucune réelle progression nest enregistrée dans ce secteur qui représente pour larchipel un réel potentiel de développement.
La forte dépréciation des devises canadienne et américaine a probablement incité les ressortissants de ces pays à des séjours plus lointains, et na pas profité à la Collectivité.
Le secteur du bâtiment et des travaux publics, vital sur le plan de lemploi, a continué en 1997 à connaître, grâce aux travaux de construction du nouvel aéroport et à lextension du port de Miquelon, une forte activité, malheureusement réduite en hiver.
*
* *
Lévolution de la conjoncture sest inscrite, à limage des années précédentes, dans la recherche dune reconversion et dune diversification de léconomie locale.
Le maintien de lemploi a constitué lune des préoccupations majeures des autorités et de la population de larchipel.
EXAMEN EN COMMISSION
Lors de sa réunion du Mercredi 14 octobre 1998, la commission a examiné, pour avis, les crédits de lOutre-mer pour 1999.
M. Claude Hoarau, rapporteur pour avis, a indiqué que le budget du secrétariat dÉtat à lOutre-mer présentait des avancées importantes en faveur de lemploi :
au niveau de la ligne budgétaire unique (LBU), dont la dotation progresse de 58 % et passe de 568,5 millions de francs en 1998 à 897,4 millions de francs en 1999. Cette augmentation permettra de financer la construction et la réhabilitation de 19 000 logements et de créer des emplois dans ce secteur ;
au niveau du Fonds pour lemploi dans les département doutre-mer (FEDOM), dont les crédits affectés aux solutions dinsertion augmentent sans porter préjudice aux crédits attribués au dispositif des emplois-jeunes, dont le nombre devrait passer à 7 000 en 1999. Il faut aussi souligner que la possibilité dun abondement budgétaire en cours dexercice est confirmée afin de prendre en compte la montée en charge de ces emplois.
Le projet de loi de finances pour 1999 fixe le budget du secrétariat dÉtat à lOutre-mer à 5,59 milliards de francs en moyens de paiement, soit une progression de 7 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1998 et à 1,87 milliard de francs en autorisations de programme. Il convient de noter une augmentation de 6,4 % des sommes consacrées à lemploi et de 58 % de celles consacrées au logement.
Ce budget accroît les moyens dintervention du secrétariat dÉtat à lOutre-mer dans les domaines prioritaires qui ont été fixés par le Gouvernement : le soutien à la croissance, lemploi et la solidarité.
M. Claude Hoarau a déploré que les crédits dÉtat affectés directement à linvestissement névoluent pas de façon satisfaisante. Ainsi, le Fonds dinvestissement des départements dOutre-mer (FIDOM), dont les ressources ont sensiblement diminué ces dernières années et qui ont bénéficié dune légère augmentation en 1998 (232,5 millions de francs), doit affronter une nouvelle baisse de ses recettes, qui ne sélèvent plus quà 205 millions de francs en 1999. La même évolution est constatée en ce qui concerne le Fonds dinvestissement pour le développement économique et social (FIDES).
M. Claude Hoarau a ensuite rappelé un point déjà soulevé lannée dernière, concernant la pérennité de lutilisation de la créance de proratisation en faveur du logement social. Dans la perspective de mener à son terme le processus dégalité sociale, il a jugé indispensable de mettre en place une programmation pluriannuelle de la baisse de la créance de proratisation et, de façon corrélative, dun alignement du RMI.
M. Claude Hoarau sest, par ailleurs, interrogé sur lavenir du dispositif de défiscalisation, aménagé lan dernier moins dans un souci déconomie que par la volonté de remédier à des injustices fiscales. Il avait alors été affirmé que les sommes récupérées à ce titre seraient réaffectées dans léconomie des DOM. Après un an dapplication du nouveau système, nul ne connaît le montant des économies réalisées par les services fiscaux. M. Claude Hoarau a indiqué quil avait déposé un amendement au projet de loi de finances demandant que la production audiovisuelle qui pourrait drainer des crédits métropolitains vers des sociétés existant déjà outre-mer, puisse être éligible au dispositif de défiscalisation.
Conformément aux conclusions de M. Claude Hoarau, rapporteur pour avis, la commission a donné un avis favorable à ladoption des crédits de lOutre-mer pour 1999.
1 ) Voir également : OCM banane p 22
2 ) Belize, Cameroun, Cap Vert, Côte dIvoire, Dominique, Grenade, Jamaïque, Madagascar, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines, Somalie, Surinam.
3 ) LODEADOM a engagé un programme de 7 millions de francs sur la période 1993-1998, 30 millions sont inscrits dans le contrat de plan État-région 1994-1998 et 74,5 millions sont prévus dans le cadre des programmes opérationnels intégrés DOCUP 1994-1999 et REGIS II 1995-1999.
4 ) Les chiffres officiels font état de 3,027 tonnes dor extraites mais la profession considère que la production réelle serait actuellement plus proche des 5 tonnes.
5 ) OCM banane, voir page 11
6 ) En 1995, elles sétablissaient à 30 000 F CFP contre une moyenne de 16 400 F CFP toutes nationalités confondues.
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