III. à la recherche des
causes : linconstance des gouvernements, les défaillances des pouvoirs locaux,
la puissance des réseaux dintérêt
Une fois posé le diagnostic global sur la situation de la
Corse et présenté quelques cas " pathologiques " parmi les plus
significatifs, il reste à rechercher les causes de la " spirale
infernale " dans laquelle se trouve entraînée lîle.
Dire que les responsabilités sont partagées entre lÉtat et les
pouvoirs locaux pourrait, à première vue, apparaître comme un souci cosmétique de
renvoyer tous les acteurs dos à dos. Le risque existe dêtre accusé, en partageant
les responsabilités, de vouloir disculper les uns et les autres.
Pourtant, la commission denquête assume ce risque, car il ne
sagit de rien dautre que de reconnaître la réelle complexité de la
situation et limbrication des responsabilités.
Par ailleurs, sil ne sagit pas de nier lattachement
de la grande majorité des habitants de la Corse à la France et à la République, force
est de reconnaître que la population, qui a su manifester son indignation dans la rue
pour dénoncer les dérives, hésite entre la peur et la résignation. Il serait, en
outre, absurde de nier que certaines caractéristiques sociologiques ou les soubresauts de
lhistoire récente constituent, sinon des obstacles à proprement parler, du moins
des freins à lévolution de lîle.
La responsabilité de lÉtat est lourde et la commission
denquête nentend absolument pas len dédouaner. Cette responsabilité
est, en effet, double, à la fois politique et administrative. Comment nier, en effet, que
les tactiques successives et les moyens parfois employés par tous les gouvernements
autant de compromis qui nétaient pas tous des
compromissions aient profondément dérouté lopinion, nationale et
insulaire, découragé tous ceux qui étaient prêts à agir et paralysé lexercice
des fonctions régaliennes ? Mais, cette responsabilité est aussi administrative.
Traitant largement la Corse comme nimporte quel autre département rural de taille
comparable, les administrations centrales de lÉtat nont pas tiré toutes les
conséquences, en termes de moyens ou de procédures, des particularités de lîle,
semblant au contraire faire preuve dune résignation qui, dans ce cas-là,
savère proche du renoncement.
Peu enclins à prendre le destin de lîle en mains, les
responsables locaux tiennent, quant à eux, un double discours, tant à légard de
lÉtat
saffirmant républicain dun côté, revendiquant lexception de
lautre que des nationalistes. La dénonciation de la violence de ces
derniers, quand elle nest pas tempérée par le jeu des solidarités familiales ou
villageoises, est alors utilisée pour mieux plaider les dossiers locaux à Paris, quand
elle nest pas aussi destinée à détourner lattention de telles ou telles
turpitudes.
Dans ce dramatique jeu de rôles, les mouvements nationalistes
justifient, à leur tour, leur violence par les errements de la classe politique locale.
Sous couvert de discours rappelant lidéal initial, ils nont eu pourtant de
cesse dadopter des méthodes, qui peu à peu, se sont souvent rapprochées
dune délinquance de droit commun. Le fameux " impôt
révolutionnaire ", qui nest rien dautre quun racket pur et
simple, a alors servi de base financière pour prendre le contrôle de secteurs entiers de
léconomie insulaire.
Enfin dans ce contexte, lémergence de réseaux dinfluence
multiformes, dont maints signes diffus révèlent la force grandissante, a contribué
aussi à décourager les énergies.
A. LES Corses et la république
Rechercher les causes de la crise corse dans les structures
de la société insulaire ou dans le comportement de ses habitants est un exercice
difficile, car il importe déviter à la fois les explications sociologiques
sommaires et donc caricaturales ou les généralités stigmatisantes.
Difficile, mais pourtant nécessaire. Car, comme lexpliquait un
ancien ministre à la commission denquête : " finalement, ce sont
les peuples qui font leur histoire.(
) Il faut introduire le vrai système
démocratique, le vrai système représentatif qui fait que le pouvoir ne vienne pas de la
tradition, de la reconnaissance implicite ou du respect, mais de lélection. Il faut
affirmer que ce qui est légitime, ce sont les décisions prises par ceux qui sont élus
et que les décisions prises contrairement au droit par ceux qui ne sont pas élus, par
ceux qui accordent des passe-droits, par ceux qui ont obtenu que le dossier soit placé
au-dessus de la pile ou que lon inscrive trois zéros là où il faudrait nen
inscrire quun, ne sont pas légitimes ".
Refonder la République en Corse suppose que les habitants de
lîle sinterrogent sur la pertinence de certains caractères historiques de
leur société, qui en constituent en quelque sorte la face cachée.
Des relations ambivalentes avec le droit et la violence constituent
autant déléments dexplication. Ils ne sauraient pourtant, non seulement
remettre en cause mais aussi faire douter de lattachement sincère des Corses à la
République.
1. Une relation complexe
au droit
" Il ne faut pas dire que lon va
" restaurer " lÉtat
Il na jamais existé en Corse.
La Corse a toujours été dans un statut spécial, un statut de faible application du
droit " déclarait un ancien ministre devant la commission denquête.
Au-delà de la boutade, de tels propos illustrent lattitude
ambiguë que les Corses observent à légard du droit et, plus généralement, à
légard des règles dorganisation dune société démocratique moderne.
Pourtant, on constate chez les habitants de lîle une attirance
pour le droit. Les signes en abondent. La Corse a donné à la France dillustres
lignées de juristes ou davocats. La chose judiciaire passionne lopinion
insulaire comme en témoigne le public nombreux des cours dassises.
Et pourtant, les signes dévitement du droit sont tout aussi
nombreux et témoignent dune approche utilitaire de celui-ci.
Dans le meilleur des cas, la règle est perçue comme une complication
inutile qui obligerait à modifier des pratiques séculaires. Labsence fréquente de
titres de propriété, la persistance de lindivision, labsence de baux en
bonne et due forme constatée dans les dossiers dimmatriculation de la MSA en sont
des exemples significatifs. Comme lécrit un journaliste corse, " en
Corse, le texte écrit nest pas premier, cest un simple outil, un moyen
annexe, un accessoire de complément, un témoin de plus. Alors que la parole, elle,
engage ; elle est actrice, elle a une densité ".
Bien évidemment, le contournement de la règle de droit résulte aussi
parfois, comme ailleurs, dune volonté délibérée de fraude ou de comportements
clairement délictueux ou criminels.
Plus généralement, cette relation particulière au droit
sobserve dans lexistence dautres modes de régulation que ceux
constatés ailleurs, dune violence endémique qui ne fait pas lobjet
dune " condamnation morale " et de certains comportements
spécifiques très répandus.
a) Des modes dorganisation sociale particuliers
Ceux-ci sont bien connus et quelques mots-clés -
" clans ", " honneur ",
" omerta ", " vendetta " - suffisent souvent à
les décrire.
· Un clientélisme installé
La contestation du clan a longtemps nourrit
largumentaire des mouvements nationalistes, avant que ceux-ci ne se transforment
eux-mêmes, comme la indiqué un ancien ministre devant la commission
denquête, en " clan supplémentaire, divisé en sous-clans ".
Le clan apparaît comme une structure informelle au sein de laquelle
les intérêts politiques, économiques ou familiaux de ses membres sont étroitement
imbriqués. Ce mode dorganisation politique corse a été décrit dès la fin du XIXème
siècle et pouvait se retrouver, peu ou prou, dans dautres régions rurales du pays.
Ce qui distingue la Corse, cest la persistance du phénomène.
" Laccès aux ressources (emplois, subventions, services, contrôle des
canaux de lémigration) étant monopolisé par les acteurs politiques, élus
et fonctionnaires, le rapport électoral est un moyen pour accéder à ces ressources. Les
réseaux politiques sont organisés à cette fin : ils se présentent comme des
structures pyramidales associant petits élus (maires, conseillers généraux) à de
grands élus (parlementaires, chefs de partis) qui permettent la distribution des
ressources " explique un chercheur au CNRS. Cette réalité, certes moins
prégnante quavant guerre, nest pas niée par les élus de lîle mais
souvent parée de vertus plus légitimes que le simple service rendu.
Le fonctionnement des clans et les objectifs quils poursuivent
sont au centre des critiques qui leur sont adressées. " Lobjectif
nest pas de semparer globalement dun territoire, comme pourrait le
laisser croire le titre dun livre à succès, main basse sur une île, paru dans les
années 1970. Plus modestement, il sagit de lotir, de scinder en portions de
pouvoir. Ces territorialités aux découpages complexes et instables ne recouvrent pas
forcément des frontières géographiques. On peut prendre le pouvoir à la sécurité
sociale, au syndicat délectrification, à loffice hydraulique, au parc
régional, à la Chambre dagriculture, etc
" écrit un
journaliste corse.
Plusieurs personnes entendues par la commission denquête ont
également souligné le poids de ces rapports de clientèle, de ces recours permanent à
des intermédiaires pour toutes sortes de démarches, même si ce recours est à
lévidence inutile. Ainsi, un ancien ministre de lIntérieur indiquait :
" Il y a encore des quantités de gens qui sont dans un
système que lon peut décrire ainsi : pour obtenir la reconnaissance dun
droit, on ne va pas au guichet, on ne suit pas la procédure habituelle, on demande à un
intermédiaire, qui est un élu quil soit un petit, un moyen ou un
gros , dêtre lintercesseur entre le titulaire du droit
soi-même et le dispensateur du droit un bureau, un
office, etc. Et les intermédiaires cest-à-dire le système clanique
très bien décrit depuis longtemps veillent à ce que les citoyens, les
administrés passent par eux. Ce nest pas que les gens pensent que ce droit ne sera
pas reconnu si lon ne passe pas par lintermédiaire. Mais ce ne serait pas
poli, ce ne serait pas aimable et cela pourrait présenter des inconvénients de ne pas
utiliser lintermédiaire. Car celui-ci est en relation avec le lieu où la décision
se prend et pourrait, va peut-être, non pas la bloquer mais la retarder parce quil
connaît les gens qui prennent la décision. "
· Lévitement des
institutions républicaines
" Le culte de linsularité, la
tradition de la violence, le jeu des solidarités familiales font obstacle à la promotion
dun ordre juridique. Si la majorité de la population reconnaît cet ordre juridique
comme nécessaire à lexercice des libertés ou à la construction du développement
économique de lîle, elle nadhère pas cependant au mode de régulation des
conflits par la loi républicaine. La recherche dun compromis entre les devoirs de
la citoyenneté et les contraintes issues des liens insulaires se fait toujours au
détriment du principe de légalité. Une telle situation pèse lourdement sur le
fonctionnement normal des institutions démocratiques et rend particulièrement difficile
laffirmation de lautorité de lÉtat en général, et de
lautorité judiciaire en particulier " a indiqué un magistrat qui a
été en poste sur lîle.
" Les conflits commerciaux se règlent à coup de
bombinettes. Il vaut mieux une bombe que le tribunal. On règle le compte, cest
terminé. Les juges, on nen veut pas. Linstitution, la règle de droit
républicaine, on en fait léconomie. On a les moyens den faire
léconomie " poursuivait-il.
Ce non-recours à la médiation de la justice se double aussi, trop
souvent, dun refus de collaborer avec elle ou, tout au moins, dune certaine
distance prise avec elle.
La difficulté de recueillir des témoignages en est la première
illustration. " Dans toute la France, lorsquil y a des méfaits, des
délits, des crimes, les policiers et les gendarmes ont besoin de renseignements. Il
nexiste aucune région en France dans laquelle la recherche de renseignement soit
aussi difficile, pour ne pas dire impossible dans certains cas, que la Corse. Comme si,
par une espèce dinversion des valeurs, le civisme ne consistait pas à aider la
justice, la police ou la gendarmerie, mais que lhonneur consistait à ne pas donner
dinformations à ceux qui apparaissent comme se rattachant au souvenir lointain
dun pouvoir étranger et injuste. Cest à ne pas y croire ! "
soulignait un ancien ministre de lIntérieur.
Et, plus précisément, M. Claude Guéant, à lépoque
directeur général de la police nationale, déclarait en avril 1997 devant la mission
dinformation sur la Corse : " Le fait est établi, il ny a
guère quen Corse quune épouse, qui a des éléments à communiquer sur
lassassinat de son mari, ne témoigne pas. "
Pour quitter le terrain de la justice, lépisode du départ en
catimini, en août 1984, de la mutuelle des motards qui refusait de subir le racket du
FLNC est également éloquent. Le vice-président de la mutuelle a, en effet, expliqué
lattitude de sa société en indiquant : " le responsable de notre
départ dAjaccio, ce nest pas le FLNC mais le peuple corse. Il ny a pas
de volonté, même parmi le personnel de lentreprise, pour lutter contre ce
défaitisme ".
A la décharge des habitants de lîle, il faut également
reconnaître que " la loi du silence, cest aussi la loi de la peur ".
En témoigne le fonctionnement difficile des cours dassises en Corse, quil
sagisse des difficultés rencontrées pour constituer un jury ou pour faire déposer
un témoin à la barre ou du nombre des acquittements et de la sévérité des peines
prononcées.
Un magistrat en poste à Ajaccio a transmis à la commission
denquête copies de lettres émanant du greffe de la cour dassises faisant
part de la visite de jurés désignés venant déposer un certificat médical ou
solliciter une dispense ou déclarant sur lhonneur avoir subi des pressions ou avoir
dû prendre des précautions pour protéger leur famille. Dans ses lettres, le greffier
faisait observer que pourtant la liste des jurés navait été transmise ni aux
accusés, ni à leurs défenseurs, ni aux parties civiles, mais seulement à la
préfecture afin que soient établies les citations.
Pour la seule cour dassises dAjaccio, sur les 63 accusés
jugés entre 1990 et 1997, 15 (soit près du quart) ont bénéficié dun
acquittement, alors quils étaient jugés pour homicide volontaire (7), viol (1) et
vol qualifié (7). Tous les auteurs de vols à main armée qui ont niés les faits ont
été acquittés, les autres nayant été condamnés quà des peines
autorisant leur libération à brève échéance.
On cite le cas de larrêt de la cour dassises de Bastia
condamnant, en septembre 1993, à trois ans de prison avec sursis trois hommes reconnus
coupables dun viol collectif sur une touriste néerlandaise, obligeant le parquet à
se pourvoir en cassation.
De tels faits, moralement choquants voire insupportables, révèlent
une violation flagrante du principe dégalité des citoyens devant la justice et
sont apparus à lensemble des membres de la commission denquête comme
lun des dysfonctionnements les plus graves des services publics de lîle.
Pour pallier ces difficultés, la justice a choisi soit de dessaisir
les juridictions corses au profit dautres cours du continent, soit de
correctionnaliser certaines infractions afin quelles soient jugées par les juges
professionnels des tribunaux de grande instance.
b) Une violence endémique
" Voilà létat réel de la
Corse ; tout sy fait à coups de fusil ; le droit nest rien ;
la force est tout. On ne recours à la justice que lorsquon na plus
dautres ressources ; on en est en quelque sorte honteux, comme un aveu de sa
faiblesse ". Ce témoignage de M. Mottet, procureur général à Bastia de 1833
à 1836, reste en partie dactualité.
Les chiffres de la criminalité et de la délinquance constatées dans
lîle en témoignent. Comme la indiqué à la commission denquête un
magistrat en poste à Bastia, " la Corse est une société encore rurale qui
connaît une criminalité de type urbain ".
· Une criminalité encore élevée
et atypique
Lîle connaît une criminalité plutôt atypique
à cause dun nombre dhomicides, de vols à main armée et dattentats
particulièrement élevé si on le rapporte à sa population. Quant à la petite
délinquance, elle est toujours prospère bien quen baisse régulière depuis
quelques années.
Les crimes et délits contre les personnes saccroissent
Les crimes et délits contre les personnes représentent
8,5 % des infractions et se sont élevés à 1.111 en 1997. Au cours des dix
dernières années, leur évolution apparaît très erratique mais, globalement, la
tendance est ascendante, puisque la moyenne des années 1988-1997 nest que de 980
infractions. La place quoccupent les homicides et les tentatives dhomicides
dans ces atteintes aux personnes constitue une autre des caractéristiques de la
criminalité en Corse. En 1997, 32 ont été constatés entraînant la mort de 21
personnes et en blessant 12 autres. Depuis 1987, ce sont 351 homicides ou tentatives
qui ont été constatés dans les départements de lîle, ce qui représente une
moyenne de 32, soit près dun tous les 11 jours. Rapporté à la population, ce taux
est près de 3 fois supérieur à celui observé au niveau national (11,7 pour 100.000
habitants contre 4,1).
Les vols constituent plus de la moitié de lensemble des crimes et délits
La délinquance en Corse est principalement constituée par
des faits de vol. Avec 7.037 cas en 1997, ceux-ci représentent 53,6 % des faits
constatés. Limportance prise par les vols a pour effet de lier étroitement
lévolution de la criminalité globale en Corse à lévolution des vols. La
diminution observée depuis 1992 de leur nombre explique à elle seule 86 % de la
baisse des faits constatés : le nombre de vols a diminué de 8.472 (soit
54,6 %), alors que lon a comptabilisé 9.780 infractions de moins. En
matière de vols, la Corse se singularise par limportance des vols à main
armée : 122 en 1995, 138 en 1996 et 160 en 1997. Le taux, rapporté à la
population, est près de quatre fois supérieur à la moyenne nationale : 0,63 pour
1.000 habitants en Corse en 1997 au lieu de 0,16 pour la France entière en 1996.
Les infractions économiques et financières restent stables
Les infractions économiques et financières se sont
élevées à 1.517 en 1997 (soit 11,5 % du total 8,5 % au niveau
national). Elles ont fortement régressé depuis 1991 et restent à peu près stables
depuis 1995.
Le nombre de crimes et délits est, cependant, en diminution constante depuis
plusieurs années
Le nombre des crimes et délits de toute nature, constatés
par lensemble des services de police et de gendarmerie en Corse, a atteint 13.139 en
1997, en diminution de 10 % par rapport à lannée précédente. Ce nombre a
fortement décru depuis le début de la décennie et, plus particulièrement, depuis 1992
date à laquelle le nombre de faits constatés sétablissait à 22.919, ce qui
représente une diminution de 42,7 %.
Avec un taux de criminalité de 56,27 pour 1.000 habitants en 1996, la
région Corse se situait au 8ème rang des régions françaises, derrière la
Haute-Normandie et devant la région Aquitaine. Le taux de criminalité en Corse est
devenu inférieur à la moyenne nationale depuis 1995. Au cours des années précédentes,
il lui était sensiblement supérieur, notamment en 1992 où il atteignait 91,2 pour 1.000
habitants au lieu de 66,95 pour la France entière. Dailleurs, de 1987 à 1993, la
Corse a régulièrement occupé le troisième rang des régions françaises les plus
touchées par la criminalité ; elle sest même hissée à la deuxième place
en 1990.
· Une violence ciblée
Lautre caractéristique de la criminalité corse
est, bien évidemment, le nombre dattentats à lexplosif, quils aient
visé des biens publics ou des biens privés. 315 ont été constatés en 1997, ce qui
marque la deuxième année consécutive de baisse (-25,2 % depuis 1995 ; soit
106 attentats de moins).
Depuis 1973, 8.760 attentats ont été constatés, ce qui représente
une moyenne annuelle de 350, soit près dun par jour. Comme lindique le
graphique ci-dessous, le maximum a été constaté en 1982 (766) et le minimum en 1989
(156).