TOME III (volume 2)
Hewlett Packard france

Etude des comptes

Présentation du groupe

L'organisation de Hewlett Packard Corp (HPCO)

Après avoir annoncé la filialisation de l'activité appareils de mesure, le Comité de direction de Hewlett Packard a approuvé le 2 mars 1999 la scission du groupe en deux entités indépendantes :

· l'une centrée sur le matériel, le logiciel et les services informatiques ;

· l'autre spécialisée dans les équipements de test et de mesure.

Chaque actionnaire de HP recevra une action de chaque nouvelle société, qui seront cotées séparément. Une quote-part de 15 % des actions de l'entreprise mesure devrait être mise sur le marché vers la fin de l'année 1999, une introduction en bourse qui pourrait être « la plus importante de l'histoire de la Silicon Valley ».

L'entité mesure, c_ur historique de l'activité du groupe, cherche un nouveau nom puisque c'est l'informatique qui héritera de la dénomination sociale Hewlett Packard.

Les deux nouvelles sociétés

    HP Informatique

    HP Mesures

    Serveurs
    Logiciels
    Services
    Micros
    Imprimantes
    Scanners
    Appareils photo

    Equipements de test
    Mesures
    Equipements médicaux
    Analyses chimiques

    Chiffre d'affaires 1998 :
    39,5 milliards de dollars

    Chiffre d'affaires 1998 :
    7,6 milliards de dollars

    Source : 01 Informatique, 5 mars 1999

L'organisation de Hewlett Packard France

La filiale Hewlett Packard France est organisée autour de deux pôles distincts de
compétences :

    · une entité commerciale qui gère l'administration et la vente des produits relevant de la micro-informatique, des systèmes d'information, des services clients, des tests et mesure, des composants, du secteur santé et de l'analyse chimique ;

    · une entité industrielle qui recouvre les grands sites français de Grenoble et de l'Isle-d'Abeau.

On peut penser que la scission au niveau de la maison mère des activités relevant de la mesure ne sera pas neutre pour l'organisation de HP France, mais il apparaît prématuré de se prononcer sur les réorganisations qui en vont découler au cours de l'année 1999.

En 1998, deux modifications statutaires et légales sont intervenues.

    · Le passage d'une SA à directoire et conseil de surveillance à une SAS (société par actions simplifiée)

L'idée semble être d'alléger les coûts de la structure, le fonctionnement du conseil de surveillance qui se réunissait quatre fois par an étant évalué à 500 kF (jetons de présence, travail administratif, frais de réunion). Le formalisme de l'ancienne structure juridique apparaissait en décalage avec le contenu réel des délibérations, puisque « les stratégies sont définies ailleurs qu'en France et ce directoire ne dirige pas au sens où la loi le prévoyait » (1).

SA à directoire et conseil de surveillance

SAS (société par actions simplifiée)

Directoire : 2 à 5 membres

Conseil de surveillance : 3 à 12 membres,
se réunit quatre fois par an
en présence de représentants du personnel

Assemblée des actionnaires :
au moins 7 membres

Un président

Assemblée des associés : 2 au minimum,
une convocation par an ;
la représentation du personnel
disparaît statutairement

    · De HP France à New HP France : une réorganisation fiscale

L'objectif est de faire remonter un crédit d'impôts à la maison mère aux États-Unis.

Le taux d'imposition moyen en France a été de 32 % en moyenne de 1996 à 1997. Or, le crédit d'impôt est octroyé si ce taux est supérieur à 35 %. Comme le taux de 32 % est une moyenne, une nouvelle société HP France a été créée. Elle « démarre » avec un taux d'imposition de 41,6 % en 1997 permettant au groupe d'avoir le crédit d'impôt (au titre d'une convention fiscale). Le gain pourrait être de 10 MUSD sur trois ans (Source : procès-verbal CCE du 28/04/98).

S'agissant d'une simple réorganisation fiscale, tous les actifs et passifs vont être transférés dans la nouvelle société « New HP France », sans aucun changement pour les employés (les accords d'entreprise, les statuts sont maintenus ; la convention collective de la métallurgie continue de s'appliquer à HP France, etc.).

Structure d'organisation de HP France

    Source : annexe au procès-verbal du CCE du 28 avril 1998

Portefeuille d'activités du groupe Hewlett Packard

Portefeuille d'activités de HPCO

A fin octobre 1998, le groupe Hewlett Packard a réalisé un chiffre d'affaires de 47 milliards de dollars dont 84 % dans l'informatique. En se séparant de son pôle mesure et composants, Hewlett Packard n'est désormais plus qu'un constructeur informatique, réputé pour ses PC et imprimantes, ses serveurs (PC et Unix) et ses systèmes d'imagerie.

Evolution de l'activité de HPCO

    En millions USD

    Octobre 1997

    En %

    Octobre 1998

    En %

    Informatique

    35 407

    82,5

    39 466

    83,9

    Test & Mesure

    4 339

    10,1

    4 169

    8,8

    Génie médical

    1 265

    3,0

    1 408

    3,0

    Analyse chimique

    909

    2,1

    966

    2,1

    Composants

    975

    2,3

    1 052

    2,2

    Total

    42 895

    100

    47 061

    100

Le portefeuille d'activités de « HP Informatique » (1)

La répartition du chiffre d'affaires du nouvel HP informatique (après scission du pôle mesure) est la suivante, au 31 octobre 1998.

 

Portefeuille d'activités de HP Informatique

    Imprimantes et imagerie médicale
    42 % du chiffre d'affaires total, 50 % du chiffre d'affaires HP Informatique

    · HP Laser Jet 5N, la première imprimante réseau de faible coût optimisée
    pour les groupes de travail en réseau

    · HP Laser 5 si

    · HP Jet Direct

    · HP Laser Jet 4000

    · HP Desk Jet 722 C

    · HP Open Pix : autorise la transmission et le stockage d'images en haute résolution sur Internet

    · HPOffice Jet Pro 1150 Cse : photocopieur, imprimante, scanner

    · HP Photosmart : composé d'un appareil photo numérique, un scanner et une imprimante photo,
    les photos étant stockées dans la mémoire informatique (PC)

    · Des imprimantes couleurs à jet d'encre destinées au marché familial pour moins de 100 USD
    vont être commercialisées sous la marque Apollo en 1999 aux États-Unis et en Europe

    Micro-informatique :
    19 % du chiffre d'affaires total, 22,6 % du chiffre d'affaires HP Informatique

    · PC Internet Vectra 500 pour petites entreprises

    · PC Internet Vectra XW (stations NT pour grandes entreprises)

    · Gamme HP Brio pour petites entreprises, tournant sous Windows 95 et Windows 97
    (« easy networking »)

    · HP 620 LX Color Palmtop PC (accès Internet)

    · Gamme de portables Omnibook : HP Omnibook 3000, Omnibook XE et des ultra-portables
    (exemple : le PC de poche HP 620 LX avec modem)

    · Organisers

    · Gamme familiale Pavilion

    · La marque d'entrée de gamme Apollo sera étendue aux PC en 1999

    Serveurs :
    11 % du chiffre d'affaires total, 13,1 % du chiffre d'affaires HP Informatique

    · HP 9000, serveurs d'entreprises incluant le « Desktop management interface »
    pour applications réseaux

    · HP Net Server, codéveloppé avec Intel

    · HP Net Server LX Pro

    · Des serveurs de la série V, basés sur la nouvelle génération de microprocesseurs PA-RISC 8500
    sont annoncés pour la mi-avril (livraisons début mai)

    · Des serveurs à 7 500 USD, conçus pour héberger la nouvelle base de données Oracle 8i
    sans systèmes d'exploitation, sont annoncés pour le milieu de l'année 1999

    Services :
    12 % du chiffre d'affaires total, 14,3 % du chiffre d'affaires HP Informatique

    · Services de conseil liés à l'infrastructure technique des systèmes d'information :
    offre HP Openview IT Service Management

    · Services d'infogérance d'exploitation, télé-administration de systèmes

    · Services de support produits/services de réseaux

    · HP Business Solution Expert Program pour PME

    · HP Domain Internet Solutions : solutions disponibles sous plates-formes Unix et Windows NT

    · Création en 1997 du Software and Services Group (SSG) afin de regrouper l'ensemble
    des prestations de maintenance, de support, d'infogérance, d'ingénierie

    · Création en 1998 d'une entité dédiée aux solutions Internet

    · Packages : HP Critical Systems Support (hardware, applications et services)

Positionnement concurrentiel

Positionnement mondial

Leader sur le marché des imprimantes, HP est le quatrième constructeur mondial de PC et le deuxième fabricant de serveurs et de stations de travail UNIX.

Positionnement concurrentiel (monde)

    Imprimantes

    · Numéro un mondial des imprimantes pour PC, tant sur le segment du jet d'encre
    (devant Canon, Apple, Epson et Lexmark) que sur le laser (devant Oki, Brother et NEC)

    Micro-ordinateurs

    · Numéro quatre mondial avec 5,6 % de parts de marché
    derrière Compaq (14,2 %), IBM (9,0 %) et Dell (5,9 %) en 1998
    (source IDC)

    · Numéro quatre européen avec 6,5 % de parts de marché
    derrière Compaq (16,8 %), IBM (8,5 %) et Dell (7,5 %) en 1998
    (source IDC)

    · Numéro deux mondial des PC de poche livrés en 1997
    avec 15 % de parts de marché derrière 3 Com (63 %)
    (source : Dataquest)

    · Numéro un des PC de poche sous Windows CE

    Stations de travail

    · Numéro deux mondial des stations de travail Unix, derrière Sun (presse spécialisée)

    · Numéro un mondial des stations de travail NT (presse spécialisée)

    Serveurs

    · Serveurs réseau local (< 150 kF) : numéro deux mondial en 1997 derrière Compaq
    (source : IDC)

    · Serveurs entrée de gamme (< 600 kF) : numéro deux mondial en 1997 derrière IBM
    (source : IDC)

    · Serveurs moyen de gamme (entre 0,6 et 6 MF) : numéro deux mondial en 1997 derrière IBM
    (source : IDC)

Positionnement sur le marché français

    · Positionnement global

HP est, en volume d'affaires, quatrième fournisseur de matériels informatiques, loin du leader IBM qui réalise un chiffre d'affaires près de trois fois supérieur.

HP parmi les constructeurs informatiques en France

    Rang

      Société

    CA 1997 en MF

    Croissance CA
    1997/1996 en %

    1

      IBM

    19 392

    + 2,0

    2

      Bull

    8 615

    - 6,4

    3

      Compaq

    7 500

    + 10,3

    4

      Hewlett Packard

    7 300

    + 4,2

    5

      Intel

    5 400

    + 20,0

    6

      Sun Microsystems

    2 410

    + 30,8

    7

      Dell

    2 021

    + 70,8

    8

      Siemens-Nixdorf

    1 921

    + 39,0

    9

      Epson

    1 843

    + 33,1

    10

      Toshiba Systèmes

    1 650

    + 21,3

    11

      Apple

    1 640

    - 21,9

    12

      Packard Bell Nec

    1 514

    + 64,6

    Source : 01 Informatique

Il est distancé de manière plus nette sur le segment des services, où il se place, en France, au sixième rang.

HP parmi les principaux acteurs sur le marché français des services

    Rang

    Société

    CA 1996 France en MFRF

    CA 1997 France
    en MFRF

    Variation en %

    1

    IBM Global Services France (1)

    6 962

    7 466

    + 7,2

    2

    Cap Gemini

    3 605

    4 695

    + 30,2

    3

    Atos (2)

    3 813

    4 524

    + 18,6

    4

    Bull (1)

    3 809

    4 441

    + 16,6

    5

    Sema Group

    1 966

    2 834

    + 44,2

    6

    HP France (1)

    1 400

    1 700

    + 21,4

    7

    Altran (3)

    1 240

    1 650

    + 33,1

    8

    EDS France

    1 380

    1 550

    + 12,3

    9

    Andersen Consulting France

    1 120

    1 460

    + 30,4

    10

    Digital France (1) (4)

    1 250

    1 300

    + 4,0

(1) Y compris maintenance matériel, hors progiciels.

(2) Changement de périmètre : exercice 1996, clôturé au 31 décembre 1996, exercice 1997 clôturé au 30 septembre 1997.

(3) Estimations Pierre Audoin Conseil.

    (4) Exercice fiscal clôturé au 30 juin.

    Source : Pierre Audoin Conseil

    · Positionnement par grands segments d'activité

Les classements fournis par IDC relativement aux différents segments de la micro-informatique sont éloquents : on constate que le groupe réalise de bons scores auprès des professionnels et avec de gros matériels, alors que sa présence sur les marchés grands public et du portable demeure modeste.

Positionnement concurrentiel (France)

    Imprimantes

    · Leader du marché des imprimantes à jet d'encre : part de marché : 35,6 % en volume,
    40 % en valeur en 1997 (source : GfK)

    Micro-informatique

    · Numéro quatre français sur le marché de la micro-informatique
    avec 9,5 % de parts de marché en unités derrière Compaq (16,8 %), Packard-Bell/ZDS (13,7 %)
    et IBM (9,6 %) en 1998 (source : IDC)

Serveurs

20,4 %

Numéro deux

Desktops professionnels

13,3 %

Numéro deux

Desktops grand public

3,0 %

Numéro quatre

Portables

3,0 %

Numéro quatre

Données 1998, en unités, IDC

    Stations de travail

    · Numéro quatre français derrière IBM, Sun Microsystems, Syseca
    sur la base du chiffre d'affaires 1997

    · Numéro sept français derrière Dell, Symbol Technologies, Sun, Network Computing Devices,
    IBM et Compaq sur la base du nombre de stations vendues en 1997

Actionnariat

HP France est contrôlée à 99,8 % par Technologies et Participations, les 0,2 % restant étant détenus par Convex Computer Corporation. Technologies et Participations, filiale elle-même contrôlée par HP Europe a été créée pour isoler de HP France les activités qui relèvent de l'immobilier.

Orientations stratégiques du groupe

Evolution et caractéristiques du marché français de l'informatique

    · Evolution 1997-98

L'année 1997 a été caractérisée par une reprise de la croissance de la dépense informatique (2), résultant avant tout de la progression des dépenses d'investissement consenties par les grands comptes (+ 11,1 %) après une période de restrictions budgétaires. La progression de ces mêmes dépenses d'investissement reste plus modérée du côté des PME françaises : + 6,6 %. En outre, la croissance globale du marché (3) a été, en 1998, supérieure à 7 %.

Le secteur des logiciels et services : + 7,1 % à 17 811 millions d'écus
en 1998

    Segment

    CA 1998

    Evolution 1998/1997 (%)

    Des segments porteurs

    Services professionnels

    7 046

    + 8,4

    Systèmes d'exploitation

    3 095

    + 10,9

    Logiciels d'application

    2 384

    + 8,7

    Services réseaux

    401

    + 11,1

    Un segment en perte de vitesse

    Services de traitement

    1 764

    + 2,5

    Un segment en stagnation

    Services de maintenance

    3 120

    + 1,8

    Source : EITO

Le secteur des matériels informatiques : + 7,6 % à 9 071 millions d'écus en 1998

    Segment

    CA 1998

    Evolution 1998/1997 (%)

    Des progressions à deux chiffres

    Moyens serveurs

    1 316

    + 15,1

    Petits serveurs

    1 259

    + 13,6

    Des progressions à un chiffre

    PC de bureau

    3 467

    + 5,9

    PC portables

    1 096

    + 9,7

    Imprimantes

    778

    + 2,5

    Stations de travail

    499

    + 9,2

    Un segment en recul

    Grands systèmes

    655

    - 5,6

    Source : EITO

Ces données montrent que, à l'instar des évolutions observées au plan mondial, la France vit, elle aussi, à l'heure des réseaux. Les segments les plus porteurs du marché français sont en effet, en 1998, les services réseaux (+ 11,1 %) et les petits et moyens serveurs (+ 13,6 et + 15,1 %) qui ont vocation à distribuer des données aux postes clients auxquels ils sont connectés.

    · Caractéristiques

Les tendances du marché français de l'informatique

    Opportunités

    Contraintes

    Segments concernés

    · Chantiers Euro et an 2000, qui nécessitent une révision des systèmes d'information des entreprises

    · Gestion de « l'après » an 2000 : après des difficultés à réunir la main d'_uvre indispensable pour ces projets, que vont devenir les ingénieurs
    recrutés ?

    · Nécessité impérieuse de trouver rapidement de nouveaux débouchés (relais de croissance)

    · Les services et les logiciels

    · Vive expansion des marchés Internet et Intranet

    · Difficulté de recrutement dans les services : pénurie de compétences pointues et nouvelles

    · Concurrence vive

    · Tous les segments de l'informatique : matériels (petits et moyens serveurs), logiciels et services

    · Emergence du commerce électronique

    · Démarrage lent en France

    · Tous les segments de l'informatique : matériels (serveurs), logiciels et services

    · Montée en puissance de l'externalisation

    · L'infogérance partielle (avec coproduction de la prestation) a davantage le vent en poupe que l'infogérance globale

    · Les services (outsourcing)

    · Un parc micro vieillissant, qui nécessite une mise à niveau

    · Dépenses souvent différées à « l'après an 2000 »

    · Les matériels

    · Un parc informatique (notamment mais non exclusivement micro) hétérogène à unifier

     

    · Les services : intégration de systèmes et les matériels

    · Vague de l'upsizing, les entreprises essayant de centraliser plus de puissance dans moins de centres informatiques

     

    · Les matériels (les grands systèmes et surtout les moyens)

Réponses du groupe Hewlett Packard

Le modèle de développement du groupe HP dans l'informatique repose historiquement sur de la croissance interne, avec une focalisation sur les matériels et pour cible commerciale privilégiée, les entreprises. Il se targue, de s'être, avant IBM, démarqué d'une logique propriétaire pour proposer des systèmes ouverts sur la base notamment d'une alliance stratégique forte avec Microsoft, puis Intel (par exemple sur les composants Merced). Il est également l'un des pionniers de la vente indirecte, à une époque où IBM croyait encore pouvoir commercialiser la plupart de ses produits avec sa force de vente propre.

Il est cependant confronté aujourd'hui à un certain nombre de mutations dans l'industrie des technologies de l'information :

    · arrivée à maturité du segment des imprimantes et ralentissement de la croissance de celui des micro-ordinateurs ;

    · mutation vers les services, d'ores et déjà prise en compte par son concurrent IBM ;

    · montée en puissance de l'informatique en réseau et convergence informatique/
    télécommunications.

Face à ces évolutions, les réponses du groupe sont en grande partie défensives, mais également offensives.

Réponses défensives

Les réponses défensives peuvent se résumer par ces trois mots : externalisation, marketing et partenariats.

    · L'externalisation

L'externalisation est l'une des réponses traditionnelles du groupe HP, dans une logique de réduction des coûts, notamment dans le domaine de la micro-informatique où ses performances vis-à-vis du segment grand public ont été décevantes au cours des deux derniers exercices clos.

    _ Externalisation de la production

La fabrication de la gamme de PC Pavilion, lancée en avril 1996, a été transférée en 1997 du site de l'Isle-d'Abeau dans l'Isère aux Pays-Bas pour produire à moindre coût cette gamme grand public.

    _ Externalisation de la phase finale customisation

L'assemblage des PC Vectra a été confiée, en 1997, à certains distributeurs européens. L'objectif est de « pouvoir délivrer le bon produit au bon moment » sur un modèle industriel proche de celui développé avec succès par Dell et Gateway. En laissant le circuit de distribution se charger de la configuration finale des micro-ordinateurs, HP pourra diminuer le niveau de ses stocks tout en répondant plus rapidement aux commandes.

    _ Scission du pôle mesure

Selon la décision annoncée en mars 1999, le pôle « mesure » qui regroupe les activités « test et mesure », « composants », « analyse chimique » et « médical » va être l'objet d'une scission. Ce choix stratégique repose sur la volonté de « refocaliser » le groupe sur l'informatique, devenue au fil des ans son core business, alors que son métier d'origine était la fabrication d'équipements de test et mesure.

Les deux grands pôles actuels du groupe sont, de fait, caractérisés par des modes de production et de distribution très différents.

    Mesure

    Informatique

    Processus de décision long

    Mode de production et distribution très intégrés
    (37 % des salariés du groupe pour 16 % du chiffre d'affaires)

    Vente directe

    Réactivité indispensable

    Tendance à l'externalisation

    Vente indirecte

La scission du pôle mesure devrait ainsi permettre au groupe d'être plus souple et plus réactif, alors que les retards de produits semblent expliquer de moins bonnes performances que ses concurrents. Ainsi, ses serveurs UNIX n'auraient progressé que de 5,6 % en 1997-1998, alors que les taux de croissance enregistrés sur ce segment par IBM et Sun seraient respectivement de 18 et 48 % selon IDC.

Son offensive dans la micro n'a pas non encore porté ses fruits, malgré les réorganisations industrielles mises en place et le groupe a ainsi enregistré un recul de son résultat net de 6,5 % à fin octobre 1998 après une progression de 20 % au cours de l'exercice précédent. De surcroît, le rythme de croissance du pôle mesure est plus modéré. Enfin, notons que la logique de scission pourrait également s'appliquer au secteur des imprimantes qu'il a été envisagé de filialiser dans la période récente.

    · Stratégie marketing

HP améliore son approche du client final avec un souci de compenser des réductions tarifaires par une stratégie de volumes. En effet par exemple, HP a, en 1998, commercialisé deux fois moins de micro-ordinateurs que Compaq, malgré la spectaculaire progression du nombre d'unités vendues (de 2,4 millions en 1996 à 4,4 millions en 1997 et 5,7 millions en 1998, selon IDC).

Ainsi, en décembre 1998, HP a annoncé des baisses allant jusqu'à 20 % du prix de ses stations de travail, ordinateurs personnels (PC) et portables. Ces réductions de prix concernent notamment les lignes de PC Vectra et Brio destinées aux entreprises, les stations de travail Kayak II et Celeron d'Intel. HP indique répercuter ainsi une baisse des prix facturés par ses fournisseurs, ainsi que les retombées positives du programme Extended Solutions Partenership qui autorise les revendeurs à proposer aux clients des ordinateurs sur mesure, tant au niveau du prix que des configurations requises.

    · Mesures prises en direction du segment grand public

Le nouvel habillage de la marque (bleu à bulles jaunes) se veut « plus grand public tout en restant sérieux » ; de même en 1998 HP a lancé une importante campagne de publicité qui visait à présenter aux foyers du monde entier les multiples usages des produits HP dans la vie quotidienne : le thème du message « expanding possibilities » est désormais associé au logo HP apposé sur les PC familiaux, les imprimantes laser et jet d'encre, les copieurs, les scanners personnels, les appareils photo PC et les consommables d'imprimantes (cartouches d'encre et papiers dédiés).

Dans le même temps, le groupe réduit le nombre de modèles de sa gamme Vectra de 32 à 9 machines, pour assurer une compétitivité sur les prix.

Une marque d'entrée de gamme, Apollo, a été étendue des imprimantes aux PC afin de toucher le grand public, sans ternir pour autant l'image de produits plutôt haut de gamme (mais perçus comme chers) signés uniquement HP. Dans la gamme Pavilion, il va désormais proposer un PC à partir de 800 USD.

Il compte accroître ses offres packagées, étant l'un des seuls (voire le seul) acteur du marché à pouvoir proposer des « bundles » monomarques, recouvrant PC, imprimantes, scanners et appareils photos.

De plus, desservi semble-t-il par la faible part de ses ventes en direct, dans un contexte d'accélération de ce mode de distribution (la VPC, le téléphone et Internet représentent moins de 5 % de ses volumes totaux), il table sur sa « hot line » pour améliorer le dialogue avec les consommateurs finaux. De même, le site « HP Expo », récemment ouvert, renseigne sur les produits et propose jeux et concours.

    _ Mesures prises en direction des grands comptes

Le groupe a créé en 1998 le pôle (appelé groupe selon la terminologie maison) « Enterprise Solutions Organization » (Esco) qui fusionne les activités matériels, logiciels et services pour les grands comptes. Cette entité dédiée représente à elle seule un chiffre d'affaires de 15 milliards de dollars. En pratique, cela revient à rassembler les deux précédents groupes de compétences :

    _ le groupe Systèmes d'entreprises (Enterprise Systems Group) ;

    _ le groupe Logiciels & Services (Software & Service Group).

Cette réorganisation devrait permettre à HP de mieux intégrer les solutions informatiques des entreprises qui opèrent à l'échelle mondiale.

« Grâce à cette synergie de ressources, nous serons en mesure de mieux servir chacun de nos grands comptes, en personnalisant au maximum le mix de services et de technologies nécessaires. » (Ann Livermore, directeur général de Esco).

On mesure ici la volonté de HP de se mettre à niveau dans le domaine du software et des services, afin de fidéliser une clientèle générant de fortes marges sur des prestations à valeur ajoutée, en consolidant au travers d'offres personnalisées des savoir-faire existant en interne ou au sein de SSII partenaires.

    · Partenariats

    _ Partenariats avec des éditeurs de logiciels et SSII

Rappelons que l'alliance avec Microsoft se traduit par une coopération étroite entre services techniques et services clients. En tant que Centre de Support agréé au niveau mondial pour Microsoft, HP propose une large gamme de services d'assistance pour aider les utilisateurs à manier les produits de Microsoft.

A cette fin, les ingénieurs de HP reçoivent une formation complète et un support technique de la part de l'éditeur de logiciels.

De plus, HP a créé, en 1997, un département baptisé « Solutions Resellers Organisation » qui vise a prendre en charge et améliorer la relation entre grands éditeurs de logiciels et intégrateurs de systèmes. Il s'agit, par exemple, non seulement de renforcer son alliance avec Microsoft pour les réseaux d'agences bancaires, mais aussi avec Cap Gemini et Unilog pour les solutions Oracle et SAP, et avec SAS et Valoris pour l'informatique décisionnelle.

Alors que les partenaires représentaient la moitié des ventes en volume des produits NT et UNIX auprès des PME, l'objectif est de parvenir à un niveau de 80 % sur ce canal de diffusion.

    _ Partenariats commerciaux

HP et Fluke ont décidé, en 1997, de croiser leurs réseaux de distribution et de marketing. Ainsi, les distributeurs sélectionnés par Fluke seront habilités à commercialiser certains instruments de HP, ce dernier, incluant, en contrepartie, plusieurs outils portables de Fluke dans son catalogue et son offre directe de ventes.

    _ Partenariats commerciaux et technologiques

En 1997, HP et Stratus, fournisseur de systèmes informatiques « à disponibilité continue », ont décidé de renforcer leur coopération commerciale et technologique, en particulier dans le domaine des systèmes d'exploitation.

L'accord concerne le portage du système d'exploitation Unix de HP sur les systèmes de Stratus. Il prévoit également un accord de revente des principaux logiciels de HP par Stratus et celle des systèmes d'exploitation de ce dernier par HP. Ce partenariat concerne les principaux marchés européens, au premier rang desquels le marché français.

Réponses offensives

Le 5 mars dernier, Lew Platt, PDG de Hewlett Packard indiquait dans une interview accordée aux Echos :

« Une grande partie de l'activité du nouvel HP sera organisée autour d'Internet. »

Cette volonté stratégique se traduit tant en termes de communication corporate, que d'acquisitions et d'alliances stratégiques. D'un point de vue plus concret, on évoquera également les retombées quant à l'offre produits.

    · Un effort de communication autour du « E-service »

Dans des pleines pages de la presse économique et financière, HP pointe les mutations engendrées par l'Internet. Cette campagne de communication fait suite et rappelle l'offensive publicitaire du numéro un mondial de l'informatique IBM sur le « e-business ». HP veut faire savoir qu'il est, sinon l'un des promoteurs au moins l'un des acteurs de la troisième ère de l'informatique (après la phase des systèmes propriétaires verticaux puis celle des systèmes ouverts horizontaux) à savoir, l'ère de l'informatique en réseau et de l'Internet.

« Le monde des affaires va bientôt utiliser Internet dans les domaines que l'on a du mal à imaginer aujourd'hui. Non pas comme une vitrine technologique. Ni comme une collection de sites Web. Mais en tant qu'accélérateur d'une économie de plus en plus tournée vers les services. Un nouveau chapitre de l'histoire d'Internet est sur le point d'être écrit. Et il ne s'agira plus de ce que vous faites sur Internet, mais de ce qu'Internet fait de vous. »

    · Des acquisitions et alliances stratégiques

En 1996, HP et le fabricant d'équipements de télécommunications Cisco se sont alliés pour développer des solutions réseaux Internet. Ils ont ainsi mis en place de nouvelles solutions dans le domaine des applications Web, des systèmes de sécurité, outils intégrés de gestion et systèmes réseaux, et solutions communes de facturation pour le marché des télécommunications.

Franchissant une nouvelle étape, HP annonçait, en avril 1997, l'acquisition de Verifone, société californienne spécialisée dans la sécurité des paiements électroniques pour 1,18 milliard de dollars, soit 6,8 milliards de francs. Elle apporte à HP une gamme de produits comprenant un porte-monnaie électronique, un module de paiement commerçant et une passerelle bancaire.

Le commerce électronique est également à la base de l'alliance conclue avec EDS en décembre 1997 pour le développement et la promotion de la banque en ligne, aux côtés d'un certains nombre d'institutions financières, notamment nord-américaines (Citybank, Visa International, Royal Bank of Canada...).

Enfin, HP a conclu, en mars 1999, une alliance aux côtés de ses partenaires traditionnels Microsoft et Intel ainsi que l'équipementier télécoms Nortel pour développer des solutions d'entreprises intégrant toutes les technologies de communication : téléphonie classique, téléphonie Internet, réseaux de données, solutions Internet et Intranet.

C'est la convergence des réseaux vocaux et de données sur Internet qui pousse ces groupes venus des logiciels, des composants, du hardware informatique et de la fabrication d'équipements télécoms à s'allier pour financer ensemble deux centres de R&D destinés à créer des standards mondiaux.

Ces solutions seront ainsi développées à partir de l'architecture Windows NT de Microsoft, sur des serveurs HP équipés de puces Intel, Nortel fournissant le support communication.

    · Une offre dédiée à l'informatique en réseau

    _ L'offre matérielle

HP construit des hubs (concentrateurs), switches et routeurs IOS Internet, qui complètent une offre étendue d'équipements de test de réseaux et d'outils d'administration de réseau.

HP a collaboré avec Microsoft à l'optimisation de leurs produits respectifs aussi bien pour les plates-formes existantes que pour la nouvelle architecture IA-64. Ce processeur 64 bits a été développé conjointement avec Intel, de même que la nouvelle technologie de transactions parallèles.

HP propose des serveurs UNIX et des serveurs NT, y compris des solutions de serveurs Internet sous Domain.

    _ L'offre logicielle

HP fournit des solutions logicielles e-business dans trois principaux domaines : processus commerciaux internes, chaîne de fourniture étendue et interactions clients.

La stratégie de HP est d'utiliser par exemple HP Changengine pour élaborer des logiciels capables de changer dynamiquement des processus, et de proposer cette technologie à des partenaires pour qu'ils l'incluent dans des applications nouvelles ou existantes.

Enfin, l'architecture d'imagerie OpenPix, mise en place pour les cyberboutiques permet aux utilisateurs de n'afficher que certaines images. Les images dans les applications optimisées par le format FlashPix sont d'une qualité appréciée dans le domaine du commerce en ligne.

    _ Des solutions intégrées

L'offre e-service de HP s'appuie également sur l'expérience interne du groupe qui dispose de l'un des plus grands réseaux Intranet au monde avec 110 000 postes connectés.

Mais il table, avant tout, sur son important réseau de partenaires pour répondre aux besoins spécifiques des clients et proposer des solutions complètes comprenant, au delà du hardware, les logiciels, l'assistance et une organisation dédiée à la fourniture de solutions clés en main.

Grâce à sa coopération avec Microsoft, Intel, Oracle et Informix et plus de 6 000 éditeurs de logiciels, le groupe est ainsi en mesure de proposer plus de 25 000 applications pour les plates-formes UNIX et Windows NT de HP.

Performances financières

Chiffre d'affaires

Evolution du chiffre d'affaires (1)

    En MFRF

    1988

    1989

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    TMCA (1)

    Chiffre
    d'affaires

    5 432

    7 580

    8 127

    8 112

    8 844

    11 275

    13 514

    16 337

    20 251

    24 733

    30 860

    + 19,0

    Variation (%)

    nd

    39,5

    7,2

    - 0,2

    9,0

    27,5

    19,9

    20,9

    24,0

    22,1

    24,8

     

    Chiffre d'affaires export

    2 126

    3 073

    3 104

    3 324

    3 576

    5 301

    6 303

    8 272

    11 704

    15 890

    20 179

    + 25,2

    Variation (%)

    nd

    44,5

    1,0

    7,1

    7,6

    48,2

    18,9

    31,2

    41,5

    35,8

    27,0

     

    Part de
    l'export (%)

    39,1

    40,5

    38,2

    41,0

    40,4

    47,0

    46,6

    50,6

    57,8

    64,2

    65,4

     

(1) exercice clos le 31/10. Source : Hewlet Packard France

Sur les onze derniers exercices, Hewlett Packard France a suivi une croissance très vigoureuse de 19 % par an en moyenne, ce qui lui a permis de multiplier par 5,7 son chiffre d'affaires 1988. Cette croissance forte correspond à celle du groupe Hewlett Packard Corp dans son ensemble. La filiale française n'a donc ni sous performé, ni surperformé le groupe. De la même manière que Hewlett Packard Corp., les ventes de la filiale française se sont accélérées, à partir de 1993, et elles ont toujours réussi une augmentation supérieure à 20 % par an. Si la croissance du marché de l'informatique en France explique, pour une part, l'évolution des ventes, cette dernière a surtout été tirée par les exportations. En effet, leur croissance annuelle moyenne a été supérieure de plus de six points à celle du chiffre d'affaires total, les ventes en France triplent alors que les ventes à l'export décuplent. Ces dernières représentent désormais l'essentiel du chiffre d'affaires d'Hewlett Packard France.

Evolution du chiffre d'affaires par activités

    En MFRF

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    TMCA (%)

    Entité industrielle

    4 113

    6 185

    7 814

    10 237

    13 999

    18 257

    + 34,7

    dont services
    industriels

    391

    556

    746

    1 011

    1 722

    2 305

    + 42,6

    Entité commerciale

    5 503

    6 205

    7 399

    8 402

    8 974

    9 397

    + 11,3

    dont services commerciaux

    1 364

    1 500

    1 653

    1 851

    7 026

    8 461

    + 44,1

    Eliminations
    + divers

    - 772

    - 1 115

    - 1 699

    - 2 302

    - 2 721

    - 2 921

    + 31,1

    Total

    8 844

    12 275

    16 912

    16 337

    20 248

    24 663

     

Source : CCE

Répartition du chiffre d'affaires par activités

    1992

    1997

Source : CCE

La croissance de l'activité générée par l'entité industrielle a été la plus vigoureuse en raison, d'une part, de son rôle dans les exportations vers les autres pays d'Europe et vers les États-Unis et, d'autre part, de la hausse du dollar, monnaie de facturation du groupe.

Hewlett Packard France arrive, grâce à une forte hausse des volumes, à compenser les baisses de prix importantes sur certains segments. L'enrichissement technologique et l'amélioration des performances permet également de maintenir les prix, en particulier sur les PC à destination des entreprises et sur les serveurs où Hewlett Packard est considéré comme un leader technologique du secteur.

L'activité commerciale souffre davantage de la concurrence sur les prix. Sa croissance est surtout tirée par la progression des services générée par la montée du parc pour la maintenance ainsi que par les prestations intellectuelles (conseils). En revanche, les ventes de stations de travail (non micros) ont été plus décevantes ces dernières années. En 1997, c'est plutôt l'activité globale ventes micros qui a reculé, alors que les équipements et composants hors micros se sont mieux comportés.

Marges

Evolution de la valeur ajoutée

En MFRF

1988 (1)

1989 (1)

1990 (1)

1991 (1)

1992

1993

1994

1995

1996

1997

TMCA
(%)

Valeur ajoutée

1 606

1 858

2 354

2 220

2 042

2 430

2 731

3 028

3 206

4 097

+ 11,0

Taux de VA
(en %)

29,6

24,5

29,0

27,4

23,1

21,6

20,2

18,5

15,8

16,6

- 6,2

Frais de
personnel

1 032

1 256

1 305

1 325

1 448

1 527

1 644

1 752

1 961

2 139

+ 8,4

Excédent brut d'exploitation

574

602

1 049

895

594

903

1 087

1 276

1 245

1 958

14,6

Dotations aux amortissements

250

250

250

250

227

261

305

311

210

186

ns

Dotations nettes aux provisions

40

40

40

40

7

85

2

17

89

72

ns

Résultat opérationnel (2)

284

312

759

605

360

557

780

948

946

1 700

+ 22,0

(1) En l'absence d'informations, la VA et l'EBE sont calculées à partir d'une base estimée pour les autres produits et charges et pour les dotations nettes des reprises aux amortissements et provisions ; les autres données étant fournies par l'entreprise.

(2) Le résultat opérationnel ou résultat d'exploitation est celui fourni par l'entreprise.

    Source : Hewlett Packard et CCE

La pression sur les prix s'est faite progressivement ressentir et la croissance des volumes n'a que partiellement compensé ce phénomène. Pour contrer les effets négatifs de cette tendance sur ces performances, Hewlett Packard a eu recours de façon croissante à la sous-traitance (1). Elle passe ainsi de 169 MF en 1993 à 1 162 MF en 1997, soit en termes de chiffre d'affaires de 1,5 % en 1993 à 4,7 % en 1997. La sous-traitance industrielle a particulièrement augmenté sur cette période.

Contrepartie de ce recours à la sous-traitance, l'évolution des frais de personnel a pu être contenue avec une croissance annuelle moyenne de trois points inférieure à celle de la valeur ajoutée.

Enfin, un autre élément a pénalisé la valeur ajoutée, le poids croissant des redevances groupes (cf. 3.5.) qui ont plus que triplé entre 1993 et 1997, s'établissant en fin de période à plus de 3,2 % du chiffre d'affaires, contre moins de 2,2 % en 1993.

Baisse des prix de vente unitaires, recours à la sous-traitance et hausse des redevances groupe ont contribué au recul du taux de valeur ajoutée sur la période qui a perdu 6,5 points entre 1992 et 1997.

Evolution des marges

    En %

    1988

    1989

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Moy.

    Taux de marge brute d'exploitation (1)

    10,6

    7,9

    12,9

    11,0

    6,7

    8,0

    8,0

    7,8

    6,1

    7,9

    8,7

    Taux de marge industrielle (2)

    35,7

    32,4

    44,6

    40,3

    29,1

    37,2

    39,8

    42,1

    38,8

    47,8

    38,8

    Taux de marge opérationnelle (3)

    5,2

    4,1

    9,3

    7,5

    4,1

    4,9

    5,8

    5,8

    4,7

    6,9

    5,8

(1) EBE/CA

(2) EBE/VA

(3) Résultat d'exploitation/CA Source : Hewlett Packard France

Dans un contexte de baisse de la valeur ajoutée, les marges se sont tout de même maintenues, voire améliorées, grâce à une gestion rigoureuse des frais de personnel et à une externalisation accrue des activités hors du c_ur de métier du groupe. Ainsi, les niveaux de marge atteints en 1997 sont supérieurs à la moyenne sur les trois indicateurs précédents. Les performances économiques et la structure de coût sont donc tout à fait compétitives, en dépit de l'intensité de la concurrence internationale.

Autofinancement

Evolution de l'autofinancement

    En MFRF

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Cumul

    EBE

    594

    903

    1 087

    1 276

    1 245

    1 958

    7 063

    - variation du BFR

    - 201

    119

    129

    409

    - 437

    346

    365

    - Investissements
    d'exploitation

    295

    336

    342

    325

    212

    233

    1 743

    Investissement/VA (%)

    14,4

    13,8

    12,5

    10,7

    6,6

    5,7

    10,6

    = DAFIC

    500

    448

    616

    542

    1 470

    1 379

    4 955

Source : CCE

Le niveau de marge de Hewlett Packard France lui a toujours permis d'autofinancer ses besoins d'exploitation en termes de BFR ou d'investissement. Sur les six dernières années, la filiale française a ainsi pu dégager près de 5 milliards de francs de disponible après financement de la croissance (DAFIC), soit 70 % des ressources générées par l'exploitation (EBE) et 30 % de la valeur ajoutée cumulée sur la période analysée.

Il est vrai que l'effort d'investissement de la société n'est pas particulièrement vigoureux puisque le montant cumulé des investissements rapporté à celui des dotations aux amortissements est inférieur à 1,4 en dépit d'une croissance annuelle moyenne des ventes supérieure à 20 % pendant cette période. L'externalisation et l'utilisation au maximum des capacités de production ont donc pleinement joué leurs effets.

Evolution des investissements financiers nets des cessions

    En MFRF

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Cumul

    Investissements financiers

    1

    1

    4

    11

    2

    12

    31

    Cessions

    48

    12

    45

    30

    13

    18

    166

Source : CCE

Le DAFIC excédentaire n'a pratiquement pas servi à la politique de croissance externe qui a été insignifiante sur cette période. Les cessions ont, de même, été très faibles et, au total, la gestion du périmètre n'a pas été utilisée dans la croissance de la société.

Il est vrai que Hewlett Packard France n'est que la filiale française de Hewlett Packard Corp qui gère à son niveau les opérations de reconfiguration de périmètre.

Les excédents opérationnels de Hewlett Packard France servent donc essentiellement à l'amélioration de la situation financière du groupe (cf. 3.10).

Répartition de la valeur ajoutée

La recherche de gains de productivité par externalisation, recours à la sous-traitance et concentration sur le savoir-faire de l'entreprise a permis de renforcer l'autofinancement de l'entreprise. Ainsi, la part de la valeur ajoutée qui reste dans l'entreprise a augmenté de six points entre 1992 et 1997. Les bons résultats ont entraîné une importante hausse du prélèvement fiscal, alors que les actionnaires (Hewlett Packard Corp en l'occurrence) n'ont pas vu leur part croître de façon substantielle.

Il est enfin à noter que la part attribuée à l'entreprise n'est que très partiellement utilisée dans l'investissement. L'attribution de ressources en faveur de ce dernier est en régression continue (14,4 % de la valeur ajoutée en 1992, contre 5,7 % de la valeur ajoutée en 1997). Hewlett Packard France consacre la trésorerie, générée par l'exercice, au désendettement et au renforcement de ses liquidités (cf. 3.10).

Répartition de la valeur ajoutée

    1992

    1997

(1) Versés l'année n Source : CCE

Politique de distribution

Poids de la distribution dans la valeur ajoutée
et taux de distribution des bénéfices

        En MFRF

        1992

        1993

        1994

        1995

        1996

        1997

        Total

        Dividendes versés en N

        0

        0

        189,5

        0

        39,7

        32,0

        261,2

        Distribution / VA en %

        0,0

        0,0

        6,9

        0,0

        1,2

        0,8

         

        Taux de distribution en % (1)

        0,0

        86,5

        0,0

        10,0

        7,6

        6,1

         

(1) Distribution effective dans l'année N + 1 (y compris distribution des minoritaires) en comparaison du résultat de l'année N.

L'évolution de la distribution de Hewlett Packard France est erratique. La distribution est, en outre, loin d'être systématique puisque la filiale française a décidé le versement des dividendes au groupe quatre fois sur les six derniers exercices, malgré une appréciation constante des bénéfices. A l'exception de 1993 (payés en 1994) les dividendes versés sont relativement faibles. Le taux de distribution est au mieux de 10 % (hormis en 1993).

Si les dividendes versés sont faibles, les redevances payées au groupe sont, en revanche, en forte augmentation.

Evolution des redevances

    En MFRF

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Total

    Redevances reçues

    6,3

    2,1

    3,0

    16,4

    15,5

    10,8

    54,1

    Variation (en %)

    nd

    - 66,7

    + 42,9

    + 446,7

    - 5,5

    - 30,3

     

    Redevances versées à HP Corp.

    270

    241,7

    287,5

    412,2

    632,7

    791,7

    2 635,8

    Variation (en %)

    nd

    - 10,5

    + 18,9

    + 43,4

    + 53,5

    + 25,1

     

    Redevances versées hors HP Corp.

    0

    0

    16,9

    6,2

    22,5

    25,8

    71,4

    Variation (en %)

    nc

    nc

    nc

    - 63,3

    + 262,9

    + 14,7

     

    Charges nettes de redevances

    263,7

    239,6

    301,4

    402,0

    639,7

    806,7

    2 653,1

    Variation (en %)

    nd

    - 9,1

    + 25,8

    + 33,4

    + 59,1

    + 26,1

     

      Source : Hewlett Packard France

Les redevances versées au groupe sont en augmentation soutenue sur la période considérée (à l'exception d'un repli en 1993). Elles absorbent une part de plus en plus importante de la valeur ajoutée (environ 20 % pour les deux derniers exercices).

Coûts de restructuration

Evolution des coûts de restructuration

    En MFRF

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Total

    Charges nettes de restructurations

    25,7

    4,9

    11,3

    - 1,1

    12,8

    nd

    53,6

    Charges nettes/résultat opérationnel (%)

    7,1

    0,9

    1,4

    - 0,1

    1,4

    nd

     

Source : Hewlett Packard France

Les charges nettes de restructuration sont faibles sur la période sous revue. Les besoins d'ajustement de Hewlett Packard sont réduits en raison du dynamisme affiché par le secteur informatique et par HP France, en particulier. A l'exception de 1992, les charges nettes de restructuration représentent moins de 1,5 % du résultat opérationnel. Plus que de restructurations, on peut parler d'optimisation.

Les subventions

Evolution des subventions d'exploitation

    En kFRF

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    Total

    Subventions

    0,0

    100,0

    28,5

    360,0

    390,7

    432,0

    1 017,6

    2 328,8

    Variation (en %)

    nc

    nc

    - 71,5

    x 12,6

    + 8,5

    + 10,6

    + 135,6

    -

    Source : Hewlett Packard France

Les subventions d'exploitation perçues par Hewlett Packard France sont des subventions venant de l'État pour l'incitation à l'embauche des entreprises. Elles sont principalement de trois natures :

    · subventions de l'ANPE pour les contrats insertion emploi,

    · aide financière de l'ASSEDIC aux entreprises dans le cadre de conventions de coopération,

    · aides des directions départementales du travail, de l'entreprise et de la formation professionnelle pour les contrats d'apprentis ou des contrats de qualification.

Le montant des subventions est extrêmement faible même s'il est en augmentation constante. A titre de comparaison, les subventions reçues par Hewlett Packard France en 1997 représentent moins de 0,1 % de son impôt exigible. Le groupe n'a pas perçu de subventions d'investissement.

La charge d'impôt

Evolution de la charge d'impôt

    En MFRF

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Total

    Résultat imposable

    238,1

    347,6

    383,0

    632,6

    621,8

    1 397,3

    3 620,4

    Impôts exigibles

    86,2

    128,4

    129,1

    233,7

    201,8

    605,7

    1 384,9

    Taux apparent (%)

    36,2

    36,9

    33,7

    36,9

    32,5

    43,3

    38,3

Source : Hewlett Packard France

L'impôt exigible est tendanciellement à la hausse en raison de l'augmentation très sensible du résultat imposable. Celui-ci a connu deux inflexions majeures en 1995 (+ 65 %) et en 1997 (+ 125 %). Sur la période sous revue le taux apparent est légèrement supérieur au taux légal. Le triplement de l'impôt en 1997 s'explique par la forte augmentation du résultat d'exploitation et le passage du taux d'impôt de 36,66 % à 41,66 %.

Les rentabilités

Evolution des rentabilités économique et financières

    En %

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Moyenne

    Rentabilité économique (1)

    18,8

    24,0

    29,4

    30,5

    38,3

    54,1

    32,5

    Rentabilité financières (2)

    11,3

    14,0

    15,6

    19,7

    17,4

    25,0

    17,2

(1) Résultat d'exploitation/Immobilisations + BFR

(2) Résultat net/Fonds propres

Les rentabilités de Hewlett Packard France sont très nettement orientées à la hausse sur la période. L'augmentation la plus spectaculaire s'est produite en 1997 avec une progression de 16 points de la rentabilité économique et de 8 points de la rentabilité financière.

La progression des rentabilités trouve son origine dans la maîtrise du cycle d'exploitation. La hausse du chiffre d'affaires tout au long de la période et la très bonne tenue des coûts d'exploitation ont dopé les résultats de l'entreprise. Ainsi, en 1997, l'EBE a augmenté de 57 % grâce à la hausse du chiffre d'affaires (+ 22 %) et surtout grâce à la maîtrise des consommations intermédiaires (+ 19 %) et des frais de personnel (+ 9 %). L'appréciation de l'EBE s'est répercutée sur le résultat net qui a enregistré une croissance de 89 %.

Le groupe est parvenu à concilier très forte croissance et forte rentabilité. Sa croissance a été plus que maîtrisée.

Les rentabilités dégagées par Hewlett Packard sont extrêmement satisfaisantes. Elles traduisent l'aptitude de la filiale française à saisir le dynamisme du marché informatique et à maîtriser son cycle d'exploitation.

La structure financière

Evolution de la structure financière (1)

    En %

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Endettement financier net

    699,4

    600,7

    636,1

    624,7

    - 378,2

    - 838,5

    Fonds Propres

    1 349,7

    1 568,8

    1 628,4

    2 022,3

    2 418,4

    3 172,1

    Taux d'endettement net/Fonds propres (%)

    51,8

    38,3

    39,1

    30,9

    - 15,6

    - 26,4

(1) Y compris crédit-bail.

Hewlett Packard France dispose d'une structure financière très saine. Depuis 1996, la société est prêteuse nette. Les investissements de Hewlett Packard France sont tendanciellement à la baisse en raison du recours de plus en plus important à la sous-traitance. Le faible niveau des investissements couplée à une progression de la rentabilité permet donc de dégager des liquidités importantes.

L'entreprise dispose de fonds propres conséquents (en augmentation régulière) qui jouent favorablement sur le taux d'endettement net. Hewlett Packard est en sur liquidités.

La politique d'investissement

L'effort d'investissement du groupe Hewlett Packard France

Les investissements d'exploitation de Hewlett Packard France

    En MFRF

    1988

    1989

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    Investissements d'exploitation

    280

    203

    326

    243

    295

    336

    342

    325

    212

    233

    306

    Investissement/VA (%)

    24,0

    22,0

    12,0

    9,0

    19,0

    13,0

    16,0

    12,0

    7,0

    4,7

    5,4

    Source : CCE et Hewlett Packard France

Le taux d'investissement d'Hewlett Packard France s'inscrit depuis 1992 dans une évolution décroissante : il s'établit à un peu moins de 8 % sur la période 1994/1998, contre plus de 14 % sur 1989/1993. Deux facteurs explique ce taux, relativement faible pour une entreprise ayant une activité de production et dont la croissance a été forte :

    · Hewlett Packard France a développé le recours à la sous-traitance. Ce mode d'organisation réduit de façon significative les besoins en capitaux fixes investis ;

    · la société a filialisé en mars 1996 son activité de financement à Hewlett Packard France Finance, entraînant une chute de près de 35 % des investissements d'exploitation sur l'exercice.

De 1988 à 1998, les investissements d'exploitation cumulés ont atteint 3,1 milliards de francs et représentent en moyenne 282 MFRF par an.

Au total, en 1997, les investissements de la société française ont représenté 2 % des efforts totaux d'investissement du groupe.

La répartition des investissements d'Hewlett-Packard France est par ailleurs fortement concentrée :

    · l'entité industrielle absorbe logiquement la majeure partie des investissements d'exploitation : sur les dernières années, sa part s'est établie à près de 80 % ;

    · deux postes représentent près de 90 % des investissements sur la période récente : les installations techniques, matériels et outillages d'une part, le matériel de bureau et l'informatique d'autre part.

Au cours des dernières années, les investissements d'exploitation ont surtout concerné les bâtiments qui abritent les sous-traitants pour PSDE (Personal Systems Distribution Europe).

Répartition des investissements d'exploitation sur la période 1993-1996 (en %)

    Installations techniques, matériels et outillages

    68,7

    Matériel de bureau, informatique

    20,9

    Constructions

    6,9

    Immobilisations incorporelles

    Terrains

    1,9

    0,8

    Matériel de transport

    0,3

    Autres immobilisations corporelles

    0,5

    Source : CCE

Hewlett Packard s'apprête d'ailleurs à investir 200 millions de FRF supplémentaires dans la construction de 33 000 mètres carrés à l'Isle d'Abeau (Isère). Le projet vise à regrouper sur un même site, d'ici au troisième trimestre 1999, l'ensemble des partenaires logistiques avec son activité PSDE. Cette rationalisation des flux physiques devrait permettre de dégager des gains de temps et de coûts (flux tendus) en accroissant la réactivité du groupe.

Investissements financiers et changements de périmètre

Hewlett Packard France a procédé en 1996 à deux opérations ayant entraîné des modifications de périmètre :

    · filialisation de l'activité finance de la société Hewlett-Packard France, avec effet au 1er mars 1996. Transfert de l'activité et des contrats dans une société ayant reçu l'agrément Banque de France en qualité de société financière ;

    · absorption en juin 1996 (avec effet rétroactif au 1er janvier 1996) de Convex SA, suite à la prise de contrôle du groupe Convex par le groupe Hewlett Packard. Avec un actif net corrigé de 6,8 MFRF à la date de la réalisation de la fusion, l'impact de l'opération du périmètre d'activité d'Hewlett Packard France a été minime.

Les investissements financiers

          En MFRF

          1992

          1993

          1994

          1995

          1996

          Investissements financiers

          1,1

          0,5

          3,6

          11,0

          2,3

    Source : CCE

Filiale française d'un groupe industriel américain, Hewlett Packard France réalise peu d'investissements financiers car le niveau de décision se situe plus haut. Sur la période 1994/1997, moins de 20 MFRF ont ainsi été investis.

Début 1997, les participations financières d'Hewlett Packard France s'élevaient à 201,8 MFRF, avec notamment :

    · 99 % de participation dans la filiale Hewlett Packard France Finance,

    · 10 % de participation dans le capital de l'Institut Polytechnique de Sécurité Industrielle et Commerciale,

    · 15 % d'Opensoft.

L'emploi

Evolution des effectifs totaux

    · Au niveau du groupe Hewlett Packard

Evolution des effectifs du groupe Hewlett Packard

    Unités

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Effectif

    92 600

    96 200

    98 400

    102 300

    112 000

    121 900

    Evolution en nombre

    -

    + 3 600

    + 2 200

    + 3 900

    + 9 700

    + 9 900

    Evolution en %

    -

    + 3,9

    + 2,3

    + 4,0

    + 9,5

    + 8,8

    dont Europe

    Evolution en %

    Part en %

    19 700

    -

    21,3

    20 200

    + 2,5

    21,0

    20 100

    - 0,5

    20,4

    21 000

    + 4,5

    20,5

    23 000

    + 9,5

    20,5

    n.d.

    -

    -

    dont reste du monde

    Evolution en %

    Part en %

    72 900

    -

    78,7

    76 000

    + 4,2

    79,0

    78 300

    + 3,0

    79,6

    81 300

    + 3,8

    79,5

    89 000

    + 9,5

    79,5

    n.d.

    -

    -

    Source : rapports annuels Hewlett Packard

L'évolution des effectifs est classiquement influencée par les effets des opérations de croissance externe et l'intégration de nouveaux personnels dans le périmètre de consolidation.

Ainsi, en dépit de restructurations, on enregistre une augmentation régulière des effectifs du groupe, avec une accélération en fin de période. La part des effectifs européens a eu tendance à décroître légèrement entre 1992 et 1996.

Cependant, des perspectives de réduction d'effectifs persistent. En septembre 1998, le groupe a annoncé son projet de supprimer plusieurs milliers d'emplois dans le monde. Les zones les plus concernées seraient l'Asie, en conséquence de la crise qui y sévit, ainsi que les États-Unis. En revanche, la France ne devrait pas être touchée. La part des effectifs européens devrait donc logiquement remonter.

Par ailleurs, la décision du groupe, annoncée en mars 1999, de scinder les activités « mesures et composants » des activités « informatique » devrait avoir des conséquences pour les effectifs au niveau mondial. De nouvelles restructurations pourraient intervenir.

    · Au niveau de Hewlett Packard France

Evolution des effectifs de Hewlett Packard France (fin de période)

    Unités

    1989

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    Effectif

    3 888

    3 904

    3 894

    3 850

    3 822

    3 668

    3 776

    4 065

    4 387

    4 854

    Evolution en nombre

    + 215

    + 16

    - 10

    - 44

    - 28

    - 154

    + 108

    + 289

    + 322

    + 467

    Evolution en %

    + 5,8

    + 0,4

    - 0,3

    - 1,1

    - 0,7

    - 4,0

    + 2,9

    + 7,6

    + 7,9

    + 10,6

    Source : Hewlett Packard France

Après une phase de recul entre 1991 et 1994, Hewlett Packard France a engagé une phase d'accroissement de ses effectifs depuis 1995 : cette reprise n'a, par ailleurs, cessé de s'amplifier jusqu'à représenter une augmentation de 10,6 % en 1998.

Une partie importante de cette évolution s'explique par la vigoureuse croissance interne de Hewlett Packard France. Les recrutements ont bénéficié, en priorité, aux cadres et se sont répartis équitablement entre les débutants, les confirmés et les internationaux.

Répartition des effectifs par catégorie

    · La structure de qualification

Le tableau ci-après présente la structure de qualification de Hewlett Packard France, à partir des effectifs moyens annuels entre 1992 et 1996. Nous ne disposons pas d'informations plus récentes. Les effectifs totaux divergent des effectifs recensés dans le tableau précédent car ces derniers correspondent à des effectifs fin de période.

Evolution de la structure de qualification de Hewlett Packard France
(effectifs moyens)

    Unités

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    Cadres

    Evolution en %

    Part en %

    2 007

    -

    52,7

    2 019

    + 0,6

    52,6

    2 061

    + 2,1

    55,6

    2 150

    + 4,3

    58,5

    2 310

    + 7,4

    59,7

    TAM *

    Evolution en %

    Part en %

    1 411

    -

    37,0

    1 464

    + 3,8

    38,1

    1 403

    - 4,2

    37,8

    1 246

    - 11,2

    33,9

    1 237

    - 0,7

    32,0

    Employés/ouvriers

    Evolution en %

    Part en %

    392

    -

    10,3

    357

    - 8,9

    9,3

    243

    - 31,9

    6,6

    280

    + 15,2

    7,6

    321

    + 14,6

    8,3

    Total

    Evolution en %

    3 810

    -

    3 840

    + 0,8

    3 707

    - 3,5

    3 676

    - 0,8

    3 868

    + 5,2

* Techniciens et agents de maîtrise.

    Source : Comité Central d'Entreprise Hewlett Packard

La progression de la catégorie cadres est régulière sur les cinq exercices retracés dans ce tableau ; en conséquence, la part relative de cette catégorie augmente fortement : elle représente presque 60 % de l'effectif total en 1996, contre un peu moins de 53 % en 1993.

Comme chez IBM, la catégorie d'encadrement intermédiaire (techniciens et maîtrise) recule, tant en valeur absolue qu'en part relative.

Enfin, l'évolution des employés et ouvriers est contrastée : après une phase de recul marqué en 1993 et 1994, la reprise des embauches, à partir de 1995, semblent avoir bénéficié à cette catégorie. Elle ne retrouve, cependant, ni le niveau d'effectifs, ni la part relative des exercices antérieurs à 1993.

    · Les types de contrats spécifiques (CDD, intérim)

Selon les documents fournis par Hewlett Packard France, le recours aux personnels sous CDD a tendance à diminuer durant la période observée ; en pourcentage de l'effectif total, il a évolué de la manière suivante :

Evolution du nombre de personnels sous CDD (en % de l'effectif total)

    1988

    1989

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    6

    3

    2

    2

    2

    2

    2

    2

    1

    1

    1

    Source : Hewlett Packard

Par entité, cette évolution ne se retrouve cependant que pour le commercial alors que l'entité industrielle a plutôt augmenté son recours aux CDD depuis 1996, comme d'ailleurs, le recours aux intérimaires.

Nous soulignons que l'addition des effectifs moyens des deux entités (commerciale et industrielle) ne correspond pas à l'effectif total moyen présenté, pour l'ensemble de la société, dans le tableau de présentation de la structure de qualification. Les informations dont nous disposons ne nous permettent pas d'expliquer cette différence.

Evolution du recours aux CDD et à l'intérim de l'entité industrielle

    Unités

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Intérimaires
    (nombre moyen mensuel)

    362

    436

    456

    589

    843

    CDD au 31 octobre

    13

    9

    9

    21

    30

    Effectif mensuel moyen

    1 796

    1 778

    1 918

    2 105

    2 418

    Indicateur de flexibilité (%)

    20,9

    25,0

    24,2

    29,0

    36,1

    Source : Comité Central d'Entreprise Hewlett Packard

Compte tenu de la croissance forte des volumes livrés, les sites industriels ont recouru à des formes flexibles d'emplois. Ainsi, le nombre de CDD en fin de période s'élève à 30 personnes en 1997, alors que la durée moyenne de ces CDD est passée à 287 jours pour Grenoble et 221 jours pour L'Isle d'Abeau, contre respectivement 141 jours et 118 jours en 1996. Parallèlement, le nombre moyen d'intérimaires présents progresse nettement sur toute la période pour représenter 843 personnes en 1997.

Au total, le degré de flexibilité augmente beaucoup, notamment au cours des exercices 1996 et 1997.

Concernant l'entité commerciale, on observe une évolution contrastée des CDD et des intérimaires.

Evolution du recours aux CDD et à l'intérim de l'entité commerciale

    Unités

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Intérimaires (nombre moyen mensuel)

    26

    29

    25

    82

    113

    CDD au 31 octobre

    53

    48

    32

    32

    4

    Effectif mensuel moyen

    1 972

    1 931

    1 849

    1 875

    1 828

    Indicateur de flexibilité (%)

    4,0

    4,0

    3,1

    6,1

    6,4

    Source : Comité Central d'Entreprise Hewlett Packard

Le nombre de personnes en CDD a nettement reculé en 1997 pour devenir marginal. En revanche, le nombre moyen d'intérimaires ne cesse de croître depuis 1995 tandis que la durée des missions s'allonge sur les trois dernières années : 22 jours ouvrés en 1995, 90 jours ouvrés en 1996 et enfin, 82 jours en 1997.

Mesures de gestion de l'emploi

Les modes d'entrée et de sortie des personnels sur la période permet d'éclairer les évolutions d'effectifs présentées plus haut.

Principaux mouvements d'effectifs

    Unités

    1988

    1989

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    Embauches

    397

    484

    287

    240

    144

    148

    152

    226

    464

    485

    651

    Licenciements

    16

    18

    83

    30

    61

    39

    12

    15

    16

    21

    18

    Préretraites FNE

    0

    0

    0

    27

    18

    0

    43

    0

    0

    0

    52

    Source : Hewlett Packard

Entre 1990 et 1994, Hewlett Packard a nettement ralenti le rythme des embauches alors que la société procédait à un nombre non négligeable de licenciements, notamment en 1990 et 1992. Par ailleurs, 88 personnes ont quitté Hewlett Packard, via le système de la préretraite FNE, en 1991, 1992 et 1994.

A partir de 1995, le processus des embauches reprend et s'accélère peu à peu : 651 personnes ont ainsi été recrutées en 1998, tandis que les mesures de licenciements s'étaient significativement atténuées dès 1994. Cependant, une nouvelle vague de départ en préretraites FNE a eu lieu en 1998 : avec 52 départs, c'est la plus forte vague enregistrée sur la période observée.

Enfin, Hewlett Packard a utilisé le dispositif ARPE au cours des quatre derniers exercices, conduisant au départ de six personnes en 1995, de quatre personnes en 1996 et de cinq personnes en 1997 ainsi qu'en 1998.

Le dispositif ARPE est une mesure qui permet le départ anticipé d'un salarié sous conditions d'âge et de cotisations minima aux caisses de retraites. Ce dispositif a peu fonctionné, au niveau national, sans doute à cause de l'obligation pour l'entreprise de remplacer, par une nouvelle embauche, le salarié bénéficiaire de la mesure.

Les départs de salariés d'Hewlett Packard, tant en préretraites FNE que dans le cadre du dispositif ARPE, n'ont donné lieu à aucune aide financière de la part de l'État.

Par ailleurs, Hewlett Packard a mis en place dès 1982, des mesures de réduction du temps de travail accompagnées de mesures de réorganisations destinées à accroître la flexibilité. Ces mesures ramenaient le temps de travail effectif à 36 heures 40 pour certains personnels. Dès 1995, cette durée du temps de travail a été étendue à l'ensemble de Hewlett Packard France, à l'exception de quelques catégories.

L'évolution de la masse salariale

Les données présentées ci-dessous correspondent aux frais de personnel de l'ensemble de la société Hewlett Packard France.

Evolution des frais de personnel de Hewlett Packard

    En MF

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Frais de personnel

    1 448,0

    1 527,4

    1 643,9

    1 752,3

    1 961,1

    2 138,7

    Evolution en %

    -

    + 5,5

    + 7,6

    + 6,6

    + 11,9

    + 9,1

    En % CA

    16,4

    13,2

    12,0

    10,7

    9,7

    8,7

    Source : Comité Central d'Entreprise Hewlett Packard

En dépit du recul des effectifs de 1992 à 1994, les frais de personnel continuent à augmenter sur l'ensemble de la période, vraisemblablement à cause de la montée en qualification du personnel et des effets de l'ancienneté. En revanche, leur poids relatif par rapport au chiffre d'affaires recule notablement : ils représentaient 16,4 % du chiffre d'affaires en 1993 et n'en représentent plus, en 1997, que 8,7 %. Ce niveau apparaît particulièrement faible.

La productivité apparente du travail

    · Au niveau du groupe Hewlett Packard

La productivité apparente du travail présentée dans le tableau ci-dessous correspond à une productivité globale pour l'ensemble du groupe au niveau mondial. Il convient donc de rester prudent quant à l'interprétation à donner à son évolution (ces ratios n'ont pas le même sens, selon que l'on raisonne sur une activité industrielle, commerciale ou de service).

Evolution de la productivité apparente du travail du groupe Hewlett Packard (chiffre d'affaires/effectif fin de période)

    En milliers $

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Chiffre d'affaires par salarié

    177,2

    211,2

    254,0

    308,1

    343,0

    351,9

    Evolution en %

    -

    + 19,2

    + 20,3

    + 21,3

    + 11,3

    + 2,6

    Source : rapports annuels Hewlett Packard

Au global, on note cependant une amélioration très marquée de la productivité, bien qu'elle se soit atténuée en 1998.

    · Au niveau de Hewlett Packard France

En ce qui concerne Hewlett Packard France, la progression de la productivité apparente du travail est également très importante.

Evolution de la productivité apparente du travail de Hewlett Packard France (chiffre d'affaires/effectif fin de période)

    En Kf

    1989

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    Chiffre d'affaires
    par salarié

    1 949,6

    2 081,7

    2 083,2

    2 297,1

    2 950,0

    3 684,3

    4 326,5

    4 981,8

    5 637,8

    6 357,6

    Evolution
    en %

    + 31,8

    + 6,8

    + 0,1

    + 10,3

    + 28,4

    + 24,9

    + 17,4

    + 15,1

    + 13,2

    + 12,8

    Source : Hewlett Packard France

En début de période, elle s'explique à la fois par une croissance des ventes (sauf en 1991 où le chiffre d'affaires recule légèrement ) et par un repli des effectifs ; tandis qu'en fin de période, la constante amélioration de la productivité provient plutôt de la forte croissance maîtrisée du chiffre d'affaires.

L'effort de formation

Les informations dont nous disposons présentent l'effort de formation de Hewlett Packard France en séparant l'entité commerciale et l'entité industrielle. Pour l'entité commerciale comme pour l'entité industrielle, l'effort de formation réalisé par la société est supérieur au minimum légal, à savoir 1,5 % de la masse salariale.

    · Au niveau de l'entité commerciale

Mesuré par le poids des dépenses de formation relativement à la masse salariale, l'effort de formation demeure relativement stable.

Evolution de l'effort de formation de l'entité commerciale

    En %

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Part de la masse salariale
    consacrée à la formation

    4,8

    4,2

    4,5

    4,8

    4,3

La longueur des stages tend à diminuer, pour atteindre dans le cas du collège I, une durée presque insignifiante. La durée est censée refléter l'aspect qualifiant des formations.

Evolution de la durée des stages de formation

    Nombre d'heures/Stagiaires

    1994

    1995

    1996

    1997

    Collège I

    36,0

    28,3

    18,1

    5,0

    Collège II

    29,1

    22,4

    23,5

    19,1

    Collège III

    21,6

    22,4

    22,3

    16,2

    Total

    21,1

    22,5

    22,7

    17,1

    Source : Comité Central d'Entreprise Hewlett Packard

    · Au niveau de l'entité industrielle

Dans cette entité, l'effort de formation se réduit depuis trois exercices mais reste à un niveau assez comparable à celui de l'entité commerciale. Il se trouve à un niveau assez nettement supérieur pour le site de Grenoble.

Evolution de l'effort de formation dans les entités industrielles

    En %

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Grenoble

    3,9

    4,7

    5,0

    4,8

    4,7

    IDA

    3,0

    4,6

    5,1

    4,4

    4,2

    Total entité industrielle

    3,8

    4,7

    5,0

    4,8

    nd

La longueur des stages tend à s'écourter, surtout pour le collège I.

Evolution de la durée des stages de formation

    Nombre d'heures/Stagiaires

    1995

    1996

    1997

    Collège I

    86,9

    17,4

    13,7

    Collège II

    75,5

    38,4

    29,8

    Collège III

    42,4

    26,3

    20,7

    Total

    56,4

    29,1

    22,7

    Source : Comité Central d'Entreprise Hewlett Packard

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() CCE du 28 avril 1998, Procès-verbal, page 8.

() La dépense informatique, recouvre du point de vue de l'entreprise cliente, l'ensemble des frais relatifs aux matériels, aux logiciels, aux services, aux frais de personnel et aux coûts indirects.

() Le marché représente le cumul du chiffre d'affaires réalisé par les sociétés du secteur informatique dans cette industrie.