TOME III (volume 1)
Nestlé France

ETUDE DES COMPTES

Présentation du groupe

Organigramme du groupe Nestlé

L'organigramme du groupe Nestlé se présentait comme suit à la fin de l'exercice 1997.

Organigramme simplifié du groupe Nestlé

Les récentes acquisitions (San Pellegrino, Spiller...) dans les eaux et les aliments pour animaux (petfood) conduisent toutefois le groupe à réfléchir sur une nouvelle organisation centrée non plus sur une répartition géographique dans l'alimentaire mais sur les trois métiers de base du groupe à savoir l'alimentation, les eaux et les petfoods. Dans cette perspective, la division alimentation serait opérationnellement scindée.

Organigramme du sous groupe Nestlé France

En France, la plupart des entreprises du groupe Nestlé sont détenues par Nestlé Entreprise SA société de tête française, qui réalise l'intégration fiscale.

Nestlé France regroupe l'ensemble des activités alimentaires (alimentation humaine et animale : Petfood) et boissons du groupe en France, à l'exception des eaux minérales et de sources (Perrier Vittel SA) et des produits pharmaceutiques.

L'activité céréales pour petits déjeuners est développée en partenariat avec le groupe américain General Mills à travers la société Cereal Partners créée en 1989.

Organigramme de Nestlé France au 1/3/99

Source : Nestlé France

Portefeuille d'activités du groupe Nestlé

Nestlé est un groupe suisse présent dans cinq métiers dont quatre issus de l'industrie agro-alimentaire.

Les principaux métiers de Nestlé

         

    Chiffre d'affaires 1997

    Branche d'activité

       

    En MF

    En %

    Boissons

    76 876

    27,4

    · Café soluble

    · Boissons instantanées

    · Boissons prêtes à boire

       

    · Café torréfié

    · Eaux minérales
    et de source

    · Jus de fruits

       

    Produits laitiers, nutrition et glaces

    77 647

    27,6

    · Lait

    · Nutrition clinique

    · Lait à longue
    conservation

       

    · Nutrition infantile

    · Nutrition
    de performance

    · Glaces

       

    · Céréales
    pour petit déjeuner

           

    Plats préparés et produits pour cuisiner

    70 924

    25,2

    · Soupes, sauces,
    bouillons

    · Plats cuisinés surgelés

    · Produits pour animaux familiers (petfood)

       

    · Pâtes
    et produits stérilisés

    · Produits traiteurs
    frais et sec

         

    Chocolat et confiserie

    42 823

    15,2

    · Chocolat

    · Confiserie

    · Biscuits

       

    Produits pharmaceutiques

    12 847

    4,6

    · Ophtalmologie

    · Dermatologie

         

    Source : rapport d'activité Nestlé

La filiale française du groupe suisse comprend des sites de production (28 usines en 1997) ainsi qu'un réseau commercial distribuant l'intégralité des marques du groupe.

Les ventes de Nestlé Clinical Nutrition (auparavant Clintel Nutrition Clinique) une ex co-entreprise avec Baxter sont depuis 1997 incluses dans le chiffre d'affaires consolidé.

L'ensemble de l'activité de Nestlé France a ainsi réalisé un chiffre d'affaires de 26,1 milliards de francs en 1997. Ce chiffre comprend les ventes à l'export réalisées par les usines françaises. L'hexagone est le second marché du groupe suisse derrière les Etats-Unis.

Chiffre d'affaires de Nestlé France (en millions de francs)

    Source : CGR et rapports d'activité

Structure du chiffre d'affaires 1997 de Nestlé France

    Source : Rapports d'activité Nestlé France 1997

Les marques et les produits de Nestlé France

    Départements

    Marques

    Produits

    Boissons
    instantanées

    · Nescafé

    · Café Amaretto - Café Créole - Café Viennois - Ricoré Cappuccino

    · Ricoré - Bonjour - Nescoré - Caro - Nesquik - Lion - Nestlé
    le Chocolat - Tonimalt

    · Cafés - Cafés/Chicorées - Cafés au lait - Spécialités boissons
    chocolatées et maltées

    Produits laitiers
    ultra-frais

    · Nestlé - Viennois - La Laitière - LC1 - Kremly - Yoco - Sveltesse - Maronsui's - Flanby - P'tit
    Gourmand

    · Yaourts - Spécialités laitières - Desserts - Fromages frais

    Diététique
    infantile

    · Nestlé - Guigoz

    · Laits infantiles - Céréales - Purées - Potages - Petits pots pour bébé

    Produits
    culinaires

    · Maggi - Bolino - Mousline

    · Aides à la cuisine - Sauces -
    Potages - Purées déshydratées - Plats cuisinés

    Surgelés

    · Findus surgelés

    · Buitoni surgelés

    · Plats cuisinés - Poissons - Pizzas - Quiches - Crêpes - Légumes

    Glaces

    · Nestlé Gervais

    · Crèmes glacées et sorbets -
    Spécialités - Bâtonnets et barres glacées - Cornets

    Produits
    culinaires
    appertisés

    · Buitoni - Maggi « Saveurs
    du monde »

    · Sauces tomates cuisinées - Plats cuisinés italiens - Plats cuisinés exotiques - Plats cuisinés légumes

    Laits et desserts

    · Nestlé - Gloria - Mont Blanc - Nesquik

    · Laits concentrés - Laits en poudre - Crèmes dessert

    Chocolats et confiseries

    · Nestlé dessert - Menier Nestlé Grands Chocolats - Crunch -
    Galak - Merveilles du Monde - Lion - KitKat - Nuts - Sundy - Smarties - Disney Family -
    Nesquik - Yes

    · Quality Street - After Eight

    · Tablettes classiques et spécialités - Barres et confiseries - Boîtes
    et articles saisonniers

    Restauration
    hors foyer

    · Nestlé FoodService - Chef -
    Davigel - Davifrais - Autres grandes marques de Nestlé

    · Gammes spécialement adaptées
    à la restauration hors foyer et à
    la distribution automatique

    Charcuterie
    et rayon traiteur

    · Herta - Knacki - Lardelles -
    Buitoni - Fresco

    · Charcuterie en libre-service -
    produits traiteur en livre service (pâtes à dérouler, sauces...)

    Produits pour animaux
    familiers

    · Friskies - Gourmet

    · Aliments et accessoires
    pour animaux familiers

    Céréales

    · Chocapic - Nesquik

    · Golden Grahams - Cheerios -
    Trio - Kix - Apples Minis

    · Fitness - Clusters - Fibre 1

    · Céréales prêtes à consommer

    Source : Rapport d'activité Nestlé France 1997Positionnement concurrentiel

Nestlé est comme le premier groupe mondial alimentaire si l'on s'en tient uniquement à l'activité alimentaire de chacun des groupes ci-dessous. Le groupe suisse est un acteur avant tout de l'agro-industrie au contraire de Philip Morris et Unilever qui sont respectivement, en sus de leur activité alimentaire, présents dans le tabac et les produits d'hygiène.

Classement mondial des agro-industriels

    En millions de francs

    Pays

    Chiffre d'affaires 1997

    Philip Morris

    Etats-Unis

    418 753

    Unilever

    Pays-Bas/Grande-Bretagne

    323 516

    Nestlé

    Suisse

    285 052

    Pepsico Inc.

    Etats-Unis

    121 560

    Coca-Cola Co.

    Etats-Unis

    109 653

    RJR Nabisco

    Etats-Unis

    99 128

    Danone

    France

    88 476

    Compart

    Italie

    82 453

    IBP

    Etats-Unis

    77 055

    Source : World Equities

Plus spécifiquement sur le marché français, Nestlé France occupe la quatrième place et la troisième si l'on inclut l'activité eaux du groupe.

Les dix premiers groupes français en 1997

    En millions de francs

    Activités

    Chiffre d'affaires

    Evolution 1997/93 (%)

    Part
    du CA
    interna. (%)

    Danone

    Diversifié

    88 476

    + 26,2

    61,5

    Eridania Béghin-Say

    Sucre, huiles, herbes...

    63 650

    + 25,0

    80,9

    Besnier (Lactalis)

    Produits laitiers, fromages

    27 900

    + 20,0

    35,0

    Nestlé France

    Diversifié

    26 163

    + 8,4

    17,0

    Unilever France (1)

    Diversifié

    20 900

    + 16,8

    13,0

    Soufflet

    Céréales, meunerie, légumes secs...

    19 260

    + 8,6

    63,0

    Perrier Vittel

    Eaux minérales

    19 200

    + 34,3

    80,5

    Pernod-Ricard

    Boissons, spiritueux

    19 049

    + 26,5

    69,0

    Sodiaal

    Produits laitiers

    16 971

    + 10,2

    nc

    Socopa

    Viande

    12 800

    + 1,6

    25,0

(1) Chiffre d'affaires économique, 70 % alimentaire. Source : RIA, septembre 1998

Le groupe helvétique est en position de leader sur la majorité des segments de produit qu'il occupe.

Parts de marché de Nestlé France en valeur (hypermarchés + supermarchés) (en %)

* Premier, deuxième et troisième âge. Source : Nestlé France

Actionnariat

Nestlé ne dispose pas d'actionnaire de référence. A la connaissance de la société, aucun actionnaire ne détenait directement ou indirectement plus de 3 % du capital en 1997. Le holding de tête basé à Vevey (Suisse) est lui-même actionnaire à 100 % de Nestlé Entreprises SA basé en France. Cette dernière société détient par ailleurs plus 95 % du capital de Nestlé France.

Orientations stratégiques du groupe

Caractéristiques du marché agro-alimentaire en France

La reprise de l'activité amorcée depuis 1993 s'est confirmée en 1997. La production des industries agro-alimentaires a augmenté de 2,2 % en volume (+ 1,8 % en 1996).

Le marché intérieur a contribué à la croissance puisqu'il a progressé de 4 %. Celle-ci est cependant inférieure à celle de l'industrie manufacturière. L'ensemble des branches à l'exception du tabac a connu une croissance de la production en volume. Deux secteurs ont été particulièrement moteurs : les produits du travail du grain et le sucre. Ceci s'explique par la forte progression de l'alimentation animale et par une excellente récolte de betterave qui a conduit à la constitution d'un important stock à la fin de l'année 1997.

La bonne tenue des ventes à l'étranger a permis en outre de générer un excédent commercial record de 40 milliards de francs en progression de 25 % par rapport à 1996. Les exportations ont été le principal moteur de la croissance en 1997. A l'échelle mondiale, la France s'affirme comme l'un des premiers exportateurs de produits agro-alimentaires.

La consommation alimentaire à domiciles 1997 profite aux surgelés et aux boissons

    Source : RIA, 1998

La consommation des ménages reprend et progresse pour la troisième année consécutive après avoir été particulièrement déprimée au début de la décennie. La consommation de viande bovine s'est stabilisée en 1997 après avoir fortement régressé en 1996 suite de la crise de la vache folle.

Les attentes du consommateur se dirigent désormais vers des produits sains, traditionnels, pratiques et conviviaux. Cette tendance profite aux surgelés, aux produits laitiers ainsi qu'aux plats cuisinés. Les boissons ont profité par ailleurs d'un été favorable pour offrir une forte croissance.

Evolution de la consommation à domicile en valeur et évolution des prix

    En %

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Evolution de la consommation

    + 3,3

    + 1,2

    - 0,8

    - 0,5

    - 0,7

    + 3,9

    + 3,6

    + 4,0

    Evolution des prix

    n.d.

    + 2,0

    + 2,0

    + 0,6

    + 0,6

    + 1,1

    + 1,1

    + 1,9

    Source : RIA, 1998

La demande intérieure soutenue bénéficie essentiellement au secteur de la restauration hors foyer (restaurant privé + 3 % en volume, restaurant collectif + 2,2 %) mais également de la demande des éleveurs en aliments pour animaux de ferme.

Caractéristiques du marché de l'agro-alimentaire

    Caractéristiques

      Opportunités

    Contraintes

    Sensibilité aux conditions climatiques

      Augmentation du prix de vente en cas de forte chaleur pour les soft-drinks et les glaces

    Risque de rupture de stocks ou surstockage pour les soft-drinks et les glaces selon les conditions climatiques

    Flexibilité de l'outil de production et de l'organisation de production (saisonnalité des ventes en Europe)

    Dépendance vis-à-vis du cours de certaines matières premières (café notamment)

      Gonflement des marges en cas de baisses des cours (si non répercutées ou avec retard)

    Répercussion difficile d'une augmentation du prix des matières premières sur le prix de vente
    en cas de hausse

    Fluctuations monétaires et sensibilité au dollar américain monnaie de référence dans les échanges commerciaux

      Profiter d'un coût bas des matières premières et améliorer les marges

    Répercussion difficile d'une augmentation du prix des matières premières sur le prix de vente
    en cas de hausse des devises. Concurrence étrangère en cas de dévaluation

    La mise en place de l'Euro

      Disparition des effets de change entre monnaies européennes

    Pression des distributeurs pour niveler vers le bas les prix d'achat à l'échelle européenne

    L'utilisation d'organismes génétiquement modifiés (O.G.M.) dans la composition des produits

      Plus grande régularité dans les productions de produits bruts fragiles

      Baisse du coût des matières premières

    Aversion du consommateur pour les produits intégrants des O.G.M.

    Législation encore floue en Europe

    Nouvelles législations : lois Galland et Raffarin

      Nivellement vers le haut des prix de vente magasins

      Déréferencements réglementés

    Concentration accrue de la grande distribution

    Marques industrielles fortes requises

      Barrière à l'entrée pour les entrants potentiels

    Budgets marketing élevés pour maintenir la notoriété des marques

    Marques de distributeur (MDD) en progression

      Sous-traitance pour la grande distribution et amortissement plus rapide de l'outil de production

    Concurrence exacerbée et impact sur les marges

       

    .../...

    La grande distribution est le circuit de distribution dominant

      Gros volumes, impact des opérations promotionnelles

    Poids des rabais consentis à
    la grande distribution réduisant
    la marge commerciale des marques ; des rabais parfois consentis au détriment des dépenses marketing et publicitaires. Coûts de référencement élevés

    Ticket d'entrée élevé pour les nouveaux produits (coût de référencement, marketing, publicité, promotion, investissements dans l'outil industriel)

      Avantage concurrentiel des marques leaders

    Nécessité de réaliser de gros volumes pour dégager des marges

    Une industrie encore atomisée dans l'agro-alimentaire (3 500 PME en France)

      Perspectives de croissance externe pour les leaders

    Présence de marques régionales fortes qui renforce la concurrence

    PME ouvertes à la production
    de MDD

    Marché français mature mais peu cyclique

      Gain de parts de marché par le lancement de nouveaux produits (format, cible clientèle) ou marques

    Marché saturé en volume et risque de cannibalisation entre marques

Réponses du groupe Nestlé France

Nestlé France présente deux types de réponses stratégiques.

    · Réponses défensives

Nestlé France est confronté depuis plusieurs années à la maturité du marché français et à la montée en puissance de la grande distribution dans l'hexagone. Ceci s'est traduit pour Nestlé France par une hausse modeste de son chiffre d'affaires : + 7,6 % de 1991 à 1997.

La filiale alimentaire française est donc entrée depuis 1992 dans une phase de recherche de gain de productivité sur fond d'optimisation fiscale (intégration fiscale) :

    _ fusion et rapprochement des diverses entreprises comprises dans le périmètre opérationnel de Nestlé France : Sopad-Gloria-Nestlé France puis fusion de la nouvelle société Nestlé France avec Nestlé Rowntree ;

    _ baisses des effectifs moyens. France Glace Findus a perdu 45 % de son effectif sur la période 1989 - 1996 et l'ensemble Nestlé France (1) a vu son effectif passer de 8 706 personnes en 1989 à 6 495 en 1996 (- 1 151 personnes depuis les fusions).

Les principales restructurations de Nestlé France (1)

    Société

    Opération

    Site

    Année

    Chambourcy

    cession

    Site de Carbon Blanc

    1998

    Chambourcy

    Mise en vente

    Site de Marseille

    1993

    Chambourcy

    Fermeture

    Etablissement d'Aix
    Les Milles et Wissous

     

    Herta

    Arrêt d'activité

    Plate-forme
    d'Emerainville

    1993

    Herta

    Arrêt d'activité

    SAD

    1993

    Rowntree

    Fermeture

    Usine de Noisiel

    1993

(1) Il n'y a pas de données récapitulatives. Cette liste se veut illustrative.

    Source : CGR

Nestlé France est dans une phase de consolidation et de rationalisation.

    · Réponses offensives

Nestlé France a également adopté des mesures offensives :

    _ lancement de nouveaux produits (pâte à pizza, produits exotiques...), déclinaisons (Crunch à grignoter, cappuccino...) et rénovation de produits (petits pots bébé...) ;

    _ synergies entre marques en jouant la carte de la transversalité : les chocolats After Eight ont été déclinés en glaces, les barres chocolatés Lion en préparation pour boisson instantanée... ;

    _ développement de l'export passé de 11,8 % en 1992 à 17,3 % en 1997. Le développement et l'ouverture des marchés de l'Europe de l'Est et la proximité géographique de la France offrent des débouchés aux usines françaises.

La stratégie offensive de Nestlé France s'inscrit dans un programme global au niveau du groupe Nestlé. L'important outil de production situé dans l'hexagone (premier marché européen du groupe) en fait une tête de pont de la stratégie marketing offensive du groupe en Europe.

Gestion du périmètre

Nestlé France n'a pas présenté de variations de périmètre significatives. Le groupe a subi une série de restructurations juridiques destinées à simplifier l'organigramme et à réduire les coûts de fonctionnement (structures centrales).

Les principales modifications d'organigramme

1994

· Fusion Sopad Nestlé - Nestlé France - Gloria Création de Nestlé France

 

· Herta fusionne avec Sopaa et Supraliment

1995

· Apports d'actifs de Nestle Rowntree à Nestlé France

 

· Nestle Entreprises crée Friskies Europe chargé de coordonner les activités européennes de Nestlé dans les petfood

1996

· Nestle Entreprises acquiert la totalité du capital de Clintec Nutrition Clinique devenu Nestlé Clinical Nutrition

1998

· Nestle Entreprises a reçu la participation majoritaire de Buitoni SA (détenue par une société suisse). L'apport a été rétrocédé à Nestlé France qui a absorbé Buitoni SA

 

· Nestlé France a fait apport à Spillers Petfood France de sa division Friskies. La société bénéficiaire de l'apport est devenue Friskies France

    Source : Nestlé France

Enjeux et perspectives

Quatre enjeux peuvent être relevés.

    · Gagner en productivité en France

Nestlé France est un groupe qui s'est constitué par des rachats successifs. Le groupe s'est employé depuis 1992 à restructurer le périmètre français pour lui donner une plus grande cohérence. Ainsi, deux opérations d'envergure ont eu lieu en France dans la décennie :

    _ la fusion de Sopad-Gloria - Nestlé France en 1994,

    _ la fusion de la nouvelle société Nestlé France et de Nestlé Rowntree en 1995.

Ce processus de centralisation a été symbolisé en 1996 par le regroupement des sièges administratifs et financiers de chacune des filiales de Nestlé France sur le site de Noisiel, à l'exception de Davigel dont le siège reste basé à Dieppe. La France reste cependant relativement préservée au regard des opérations réalisées dans le monde par le groupe.

La politique de rationalisation du groupe Nestlé

    Activités

    Cession d'activités

    Nombre
    de fermetures d'usines

    Année

    Pays

    Plats préparés, produits pour cuisiner et activités diverses

    Hôtellerie -
    Restauration

    Stouffer

    -

    1992-1993

    -

    Pâtes -
    Haricots en boîte

    -

    -

    1996

    Canada

    Viande fraîche

    -

    -

    1996

    Allemagne

    Charcuterie

    -

    -

    1996

    Suède

    Produits de tomates

    Contadina

    2

    1997

    Etats-Unis

    Produits culinaires

    -

    3

    1997

    Allemagne,
    Mexique

    Produits laitiers, glaces et nutrition

    Produits laitiers

    Favorite Foods

    -

    1993

    Etats-Unis

    Produits diététiques

    Nestlé Reform Waren

    -

    1997

    Allemagne

    Fromage

    Locatelli

    1

    1997

    Italie

    Produits laitiers

    -

    1

    1997

    Brésil

    Glaces

    -

    3

    1997

    Malaisie, Brésil, Royaume-Uni

    Chocolat

    Sarotti

    -

    1997

    Allemagne

    Chocolat

    -

    1

    1997

    Belgique

    Chocolat et
    Confiserie

    -

    1

    1997

    Venezuela

    Confiserie

    -

    1

    1997

    Mexique

    Source : rapports annuels Nestlé

    · Cibler les produits alimentaires à fort potentiel et internationaliser les activités

Nestlé cherche à acquérir des positions dominantes sur des secteurs à fort potentiel de croissance notamment dans les pays émergents. Le lait, les eaux (cf. étude Perrier Vittel), les glaces et les pet foods apparaissent comme les vecteurs de ce développement.

La récente création d'une division d'affaire stratégique dédiée à la nutrition au sein de Nestlé montre la volonté du groupe suisse de se développer dans les produits laitiers à forte valeur ajoutée notamment. Nestlé France avec ses neuf sites de production peut être un pilier du groupe dans cette voie.

Mais plus globalement, pour consolider ses positions sur ces secteurs (lait, eaux, glaces et pet foods) fortement concurrentiels, Nestlé semble à nouveau privilégier la croissance externe. Les rachats d'entreprises et usines par Nestlé sont concentrés sur trois zones : l'Asie, l'Amérique latine et l'Europe de l'Est.

    · Concentrer les investissements marketing sur un nombre restreint de marques

Sur la période 1991-1997, les frais de commercialisation (2) ont connu une progression de 19,1 % pour atteindre 23,6 % du chiffre d'affaires (+ 2,3 points). Ceci traduit l'importance des frais marketing sur les marchés du groupe où ils constituent un levier de croissance important pour les marchés matures.

L'importance des investissements marketing est le fait d'une intensité concurrentielle de plus en plus forte en Europe. Mais Nestlé, afin de limiter ses dépenses, capitalise sur un nombre restreint de marques. Il lui est effectivement impossible de disperser ses efforts marketing sur un portefeuille élargi après la vague de croissance externe des années 80.

Par ailleurs, la forte notoriété de ses marques lui assure un certain pouvoir de négociation auprès de la grande distribution tout en érigeant une barrière à l'entrée pour les nouveaux entrants (MDD notamment).

Le groupe helvétique a donc opté pour un nombre de marques restreint à potentiel mondial sur lesquelles il capitalise ses efforts. Il recherche également des économies d'envergure entre ses différentes activités et joue la carte de la transversalité :

    _ Nestlé utilise sa marque de chocolat Crunch et l'associe à son savoir faire dans l'ultra-frais pour produire une mousse au chocolat... ;

    _ Nestlé France abandonne progressivement la marque Chambourcy au profit de la marque ombrelle du groupe, Nestlé ;

    _ Nestlé utilise, en outre, de nombreuses sous-marques ombrelles qui rappelle la marque principale du groupe (Nescafé, Nesquick...).

    Cette stratégie est générale exception faite des pet food où Nestlé ne désire pas afficher son nom en raison d'impacts potentiellement négatifs sur les autres produits du groupe. Il est toutefois, après l'acquisition de Spiller en 1998, le numéro deux du secteur.

    · Développer l'export

L'export prend depuis 1991 une place croissante dans l'activité de Nestlé France. L'ouverture des marchés d'Europe de l'Est et d'Asie a contribué au maintien de l'activité productive française. Mais ceci risque à terme d'être remis en cause par la politique d'internationalisation du groupe. La politique de Nestlé est basée sur une production locale, des marques mondiales et une gestion décentralisée. En produisant les produits sur place, Nestlé réalise des économies de transport, de taxes douanières, profite d'une main d'_uvre bon marché et est plus proche du consommateur final. Le groupe suisse décentralise ainsi localement sa production et restructure son parc. Sur les marchés matures, Nestlé privilégie l'optimisation de l'utilisation de ses capacités existantes visant à relever les marges unitaires tandis qu'il investit dans de nouveaux sites sur les marchés émergents.

Performances financières

Périmètre de consolidation

Le périmètre de consolidation comprend les principales sociétés alimentaires du groupe Nestlé France (filiales et sous-filiales).

Chiffre d'affaires

Le chiffre d'affaires consolidé est net des remises et ristournes à l'exception des remises promotionnelles considérées comme des dépenses promotionnelles (comptabilisées dans les frais marketing). Cette notion de produit net des ventes diffère donc du chiffre d'affaires des comptes sociaux.

Evolution du chiffre d'affaires consolidé de Nestlé France

Source : Rapports d'activité

Nestlé France connaît une évolution heurtée de son chiffre d'affaires consolidé avec un fort recul en 1993 et 1994. En 1996, le groupe n'avait pas encore retrouvé le niveau de ses ventes de 1992.

Aucun effet de périmètre n'a affecté l'évolution du chiffre d'affaires puisque les opérations ayant eu lieu depuis 1994 sont des fusions-absorptions simplifiant l'organigramme du groupe :

    · en 1994 Sopad Nestlé alors filiale de Nestlé France a absorbé par voie de fusion sa société mère et une autre filiale du groupe, la société Gloria ;

    · en 1995, Nestlé France a bénéficié d'un apport d'actifs de Nestlé Rowntree dénommée depuis Société Financière Menier.

Depuis 1995, le groupe a renoué avec la croissance, tirée avant tout par les exportations. Le chiffre d'affaires n'inclut pas les ventes du joint-venture avec General Partners France (905 MFRF en 1996 et 1 017 MFRF en 1997).

Evolution des ventes en France et à l'export

    En millions de francs

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    Chiffre d'affaires France

    22 640

    20 900

    20 520

    21 343

    21 555

    Variation annuelle (%)

    nd

    - 7,7

    - 1,8

    + 4,0

    + 1,0

    Chiffre d'affaires Export

    3 025

    3 239

    3 387

    3 933

    4 017

    Variation annuelle (%)

    nd

    + 7,1

    + 4,6

    + 16,1

    + 2,1

    dont ventes aux filiales
    étrangères

    nc

    2 205

    2 402

    3 056

    3 195

    ventes export à des tiers

    nc

    1 035

    985

    877

    822

    Taux d'export (%)

    11,8

    13,4

    14,2

    15,6

    15,7

    Source : CGR

Le poids des exportations dans le chiffre d'affaires de Nestlé Groupe s'accroît d'année en année et a gagné près de quatre points entre 1992 et 1996. La croissance provient pour l'essentiel de cessions internes au groupe liées à la division croissante du travail entre les usines européennes du groupe.

Evolution du chiffre d'affaires par famille de produits

    En milliards de francs

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    Produits laitiers ultra frais

    3,7

    3,2

    3,1

    3,4

    3,4

    Variation annuelle en %

    + 15,6

    - 13,5

    - 3,1

    + 9,7

    0,0

    Restauration hors foyer
    et collectivités

    3,2

    3,1

    2,9

    3,0

    3,1

    Variation annuelle en %

    + 3,2

    -3,1

    - 6,5

    + 3,4

    + 3,3

    Produits culinaires

    2,6

    2,3

    2,2

    2,3

    2,3

    Variation annuelle en %

    0,0

    - 11,5

    - 4,3

    + 4,5

    0,0

    Surgelés

    2,3

    2,1

    2,1

    2,3

    2,3

    Variation annuelle en %

    0,0

    - 8,7

    0,0

    + 9,5

    0,0

    Boissons instantanées

    1,9

    1,9

    1,9

    2,1

    2,1

    Variation annuelle en %

    + 5,6

    0,0

    0,0

    + 10,5

    0,0

    Produits laitiers, desserts,
    diététique infantile

    2,2

    2,0

    1,9

    2,0

    2,1

    Variation annuelle en %

    + 4,8

    - 9,1

    - 5,0

    + 5,3

    + 5,0

    Chocolats et confiserie

    2,4

    2,3

    2,2

    2,1

    2,1

    Variation annuelle en %

    0,0

    - 4,2

    - 4,3

    - 4,5

    0,0

    Charcuterie et rayon traiteur

    1,7

    1,6

    1,5

    1,7

    1,8

    Variation annuelle en %

    + 6,2

    - 5,9

    - 6,3

    + 13,3

    + 5,9

    Aliments pour animaux &
    accessoires

    1,5

    1,6

    1,6

    1,4

    1,5

    Variation annuelle en %

    + 7,1

    + 6,7

    0,0

    - 12,5

    + 7,1

    Glaces

    0,8

    0,8

    1,0

    1,0

    0,9

    Variation annuelle en %

    - 11,1

    0,0

    + 25,0

    0,0

    - 10,0

    Divers

    0,3

    0,0

    0,1

    0,0

    0,0

    Total France

    22,6

    20,9

    20,5

    21,3

    21,6

    Export

    3,0

    3,2

    3,4

    3,9

    4,0

    Chiffre d'affaires consolidé

    25,6

    24,1

    23,9

    25,2

    25,6

    Source : CGR

Marges

Les charges d'exploitation de Nestlé France sont présentées par fonction (achats, marketing, distribution) et non par nature (matières premières, frais de personnel, dotations aux amortissement et provisions). Il n'est donc pas possible d'isoler ces différents postes par nature (notamment les frais de personnel) et de dégager les marges successives : marge commerciale, valeur ajoutée, excédent brut d'exploitation. Notre analyse porte donc sur le résultat d'exploitation.

Evolution du résultat d'exploitation

    En millions de francs

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    Résultat d'exploitation

    1 624

    1 549

    1 280

    1 341

    1 342

    Variation annuelle (en %)

    + 2,2

    - 4,6

    - 17,4

    + 4,7

    + 0,1

    Résultat d'exploitation / chiffre d'affaires (en %)

    6,3

    6,4

    5,4

    5,3

    5,2

    Source : CGR

Nestlé France subit sur la période une diminution régulière de son résultat d'exploitation se traduisant par le recul de plus d'un point du taux de marge d'exploitation entre 1992 et 1996 (résultat d'exploitation ramené au chiffre d'affaires). Cette évolution résulte du mouvement simultané d'une orientation à la baisse du chiffre d'affaires et d'une progression des frais liés à la distribution et au marketing (dont dépenses promotionnelles).

Les frais de distribution (transports, stockage et manutention usine, entrepôts et plates-formes) prennent une part croissante dans le chiffre d'affaires (6,3 % en 1996 contre 5,4 % en 1992). La proportion est différente selon les filiales : Buitoni France consacre 15 % de son chiffre d'affaires aux dépenses de distribution (expliquant en partie son déficit d'exploitation), Davigel (9,7 %), Herta (9,3 %) et Nestlé France (5,1 %).

Les frais commerciaux (autres ristournes, escomptes, remises promotionnelles, achats de service tels les têtes de gondole et le coût de référencement, frais marketing) sont également orientés à la hausse même si les fusions au sein du groupe ont permis de réduire certaines dépenses comme les frais généraux marketing. Mais, ces économies sont contrebalancées par l'augmentation des dépenses publi-promotionnelles (+ 250 millions de francs en 1996). La structure de coût se modifie car le groupe doit davantage soutenir ses marques.

Pour compenser cette évolution largement structurelle dans le secteur des produits de grande consommation, le groupe prend des mesures destinées à contenir le coût d'achat de matières premières et d'emballages. Ses efforts sont parfois contrecarrés par les évolutions de cours : en 1995 par un dérapage du cours des matières premières (café, cacao), en 1996 par une tension sur les prix du porc (effet vache folle) qui a pesé sur les achats de Herta. Le coût des produits vendus a néanmoins fléchi à un rythme annuel de 0,8 % sur la période.

Les actions entreprises pour réduire ces coûts consistent à analyser la composition et la valeur des produits, centraliser les achats et réduire le nombre de fournisseurs ; l'objectif étant de diminuer les prix de revient et de réduire ainsi l'écart de prix de vente avec les produits premiers prix et sous MDD (marques de distributeurs).

Evolution des dépenses d'exploitation

    En millions
    de francs

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    TMCA

    Coût des produits vendus

    15 606,8

    14 421,1

    14 227,7

    15 240,8

    15 133,9

    - 0,8 %

    Frais de distribution

    1 397,8

    1 372,6

    1 382,1

    1 462,4

    1 603,6

    + 3,5 %

    Frais de
    commercialisation

    5 836,5

    5 573,2

    5 838,8

    5 932,4

    6 216,1

    + 1,6 %

    Autres frais

    1 199,1

    1 222,3

    1 178,4

    1 299,3

    1 276,3

    + 1,6 %

    Source : CGR

La société Nestlé France est de loin la première contributrice (à 85,2 %) au résultat d'exploitation du groupe Nestlé France suivie de loin par France Glaces Findus (à 6,8 %). Deux sociétés, Buitoni France et Chambourcy, sont structurellement déficitaires au niveau de leur exploitation.

Contribution des sociétés au résultat d'exploitation

    En %

    1993

    1994

    1995

    1996

    Nestlé France (ex Sopad) (en MF)

    1 026,2

    834,7

    943,3

    1 142,6

    Résultat d'exploitation/CA

    10,4

    8,8

    7,8

    7,9

    Part dans le résultat
    d'exploitation consolidé

    66,2 %

    65,2 %

    70,3 %

    85,2 %

    Rowntree (en MF)*

    109,8

    106,5

    119,2

     

    Résultat d'exploitation/CA

    4,2

    4,1

    4,5

     

    Part dans le résultat
    d'exploitation consolidé

    7,1 %

    8,3 %

    8,9 %

     

    France Glaces Findus (en MF)

    151,2

    111,1

    141,5

    91,8

    Résultat d'exploitation/CA

    4,8

    3,5

    4,1

    2,7

    Part dans le résultat
    d'exploitation consolidé

    9,8 %

    8,7 %

    10,6 %

    6,8 %

    Gloria (en MF) **

    119,7

    119,7

       

    Résultat d'exploitation/CA

    5,2

    5,2

       

    Part dans le résultat d'exploitation de Nestlé France

    7,7 %

    9,4 %

       

    Davigel (en MF)

    69

    83,7

    88,4

    89,9

    Résultat d'exploitation/CA

    3,6

    4,1

    4,3

    4,4

    Part dans le résultat
    d'exploitation consolidé

    4,5 %

    6,5 %

    6,6 %

    6,7 %

    Herta (en MF) ***

    100,7

    76,9

    38,8

    26,7

    Résultat d'exploitation/CA

    6,0

    4,7

    2,2

    1,4

    Part dans le résultat
    d'exploitation consolidé

    6,5 %

    6,0 %

    2,9 %

    2,0 %

    Fis France (ex Svaa) (en MF)

    13

    11,8

    12,4

    11,5

    Résultat d'exploitation/CA

    6,3

    6,0

    5,8

    5,2

    Part dans le résultat
    d'exploitation consolidé

    0,8 %

    0,9 %

    0,9 %

    0,9 %

    Buitoni France (en MF)

    - 14,4

    - 17,2

    - 11,8

    - 9,0

    Résultat d'exploitation/CA

    - 62,8

    - 44,5

    - 33,8

    - 61,2

    Part dans le résultat
    d'exploitation consolidé

    - 0,9 %

    - 3,8 %

    - 1,4 %

    - 2,1 %

    Chambourcy (en MF)

    - 13,9

    - 48,7

    - 18,7

    - 28,6

    Résultat d'exploitation/CA

    - 0,4

    - 1,4

    - 0,5

    - 0,8

    Part dans le résultat
    d'exploitation consolidé

    - 0,9 %

    - 3,8 %

    - 1,4 %

    - 2,1 %

    Autres et éliminations (en MF)

    - 12,1

    1,7

    28,0

    16,9

    Résultat d'exploitation Nestlé France consolidé

    1 549,2

    1 280,2

    1 341,0

    1 341,7

* Intégration dans Nestlé France en 1995 ** Intégration dans Sopad (devenue Nestlé France). *** Intégration de Sopaa et Supraliment. Source : CGR

Coûts de restructuration

    En millions de francs

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    Charges exceptionnelles nettes

    106,3

    346,7

    186,4

    42,8

    359,4

    % du résultat d'exploitation

    6,5

    22,4

    14,6

    3,2

    26,8

Le groupe Nestlé France enregistre structurellement de lourdes charges nettes exceptionnelles (dotations aux provisions incluses) excepté en 1995 (impact d'une plus-value sur la fusion avec Rowntree et d'une plus-value sur la cession à la SIS de l'immeuble de Courbevoie par Nestlé France). Ces charges comprennent essentiellement des coûts et dotations aux provisions pour restructuration. Ces charges pour restructuration ont été pour l'essentiel passées  :

    · chez Nestlé France pour quatre sites (La Manche, Boué, Itancourt, Challerange) ;

    · chez France Glace Findus pour deux sites (Boulogne et Beauvais) ;

    · chez Herta dans le cadre d'une réorganisation commerciale.

Dans la plupart des filiales, des dotations aux provisions (reprises pour certaines au cours de l'exercice suivant) ont été enregistrées pour le transfert des sièges sociaux à Noisiel (avec plan social). En cumul (sur la période 1994-1996), il ressort une dotation nette aux provisions de 27,7 millions de francs pour Nestlé France, 5,4 millions de francs pour Chambourcy et 0,3 million de francs pour France Glace Findus.

Le détail des coûts de restructuration (non exhaustif) est donné dans le tableau suivant réalisé à partir des comptes sociaux des filiales.

Récapitulatif des coûts et dotations nettes aux provisions pour restructuration de Nestlé France et de ses principales filiales

    En millions de francs

    1993

    1994

    1995

    1996

    Cumul 1994-1996

    Nestlé France

    Charges de restructuration

    nc

    43,8 (sites Boué,
    Itancourt, La Manche)

    101,7 (sites La Manche, Boué, Challerange,
    Noisiel)

    93,0

    238,5

    Dotation aux provisions pour restructuration

    nc

    80,2

    19,5

    29,0

    128,7

    Reprise de provisions pour restructuration

    nc

    12,0 (FNE)

    89,3

     

    101,0

    France Glace Findus

    Charges de restructuration

    69,3

    58,1

    30,7 (Boulogne,
    Beauvais)

    29,8

    118,6

    Dotation aux provisions pour restructuration

    67,3

    143,3 (dont 13,9 MF
    Noisiel)

    64,4 (dont Noisiel)

     

    207,7

    Reprise de provisions pour restructuration

    50,0

    44,9

    162,5 (Boulogne,
    Beauvais)

    68,0

    207,4

    Chambourcy

    Dotation aux provisions pour restructuration

    nc

    23,9 (transfert du siège
    à Noisiel ; dont 9,6 MF pour le plan social)

     

    8,0 (fermeture Aix
    Les Milles et Wissous)

    31,9

    Reprise de provisions pour restructuration

    nc

     

    23,4 (Noisiel)

    3,1 (plan social de Noisiel)

    26,5

    Herta

    Charges de restructuration

    nc

    2,5 (réorganisation
    commerciale)

       

    2,5

    Dotation aux provisions pour restructuration

     

    3,6

    3,6 (transfert Noisiel)

    0,7 (plan social de Noisiel)

    4,3

    Source : CGR à partir des comptes sociaux

La charge d'impôts

Evolution de la charge d'impôt

    En millions de francs

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    Cumul

    Résultat imposable

    1 248,2

    995,5

    1 026,2

    1 224,5

    941,6

    5436,0

    Impôts

    528,9

    314,7

    328,0

    426,0

    357,8

    1955,4

    Source : CGR

La charge d'impôts constatée au niveau de Nestlé France correspond au cumul des impôts des filiales. Signalons que depuis 1992, Nestlé Entreprises (et non Nestlé France) bénéficie d'une convention d'intégration fiscale (un impôt global est calculé après compensation des pertes et bénéfices de l'ensemble des filiales de Nestlé Entreprises bénéficiant de cette convention) et constate les économies d'impôt éventuels dans ses comptes. Toutes choses égales par ailleurs, l'intégration fiscale permet de réduire l'impôt puisque les pertes sont imputées sur les bénéfices des autres filiales. Cette convention ne s'applique pas à Nestlé France mais à sa société mère. L'économie d'IS n'apparaît donc pas dans le tableau ci-dessus.

La charge d'impôt provient avant tout naturellement de Nestlé France (filiale contribuant à plus des trois quart du résultat d'exploitation et à 98,5 % du résultat imposable).

Charge d'impôt par société

    En MFRF

    1993

    1994

    1995

    1996

    Nestlé France (ex. Sopad)

    251,7

    260,7

    300,8

    333,3

    Rowntree

    - 5,5

    27,1

    34,5

     

    Gloria

    34,8

    30,1

    -

    -

    Davigel

    17,6

    26,0

    34,3

    34,9

    France Glaces Findus

    - 5,1

    - 16,4

    44,9

    22,1

    Fis France (ex. Svaa)

    4,6

    4,0

    4,7

    4,2

    Herta

    14,3

    19,5

    7,5

    0,4

    Chambourcy

    - 9,9

    - 16,4

    4,3

    0,1

    Buitoni France

    - 4,8

    - 6,2

    0,0

    0,0

    Autres et éliminations

    16,9

    - 0,5

    - 5,0

    - 37,4

    Total

    314,7

    328,0

    426,0

    357,8

    Source : CGR

Rentabilités

Evolution des rentabilités économique et financière

    En %

    1993

    1994

    1995

    1996

    Rentabilité économique

           

    Rés d'exploit./Immo. Corporelles
    nettes + BFR exploitation

    23,6

    19,1

    22,0

    21,0

    Rentabilité financière

           

    Rés. net/fonds propres

    18,2

    18,1

    19,6

    14,0

Nestlé France présente sur la période un effritement de sa rentabilité économique liée à la baisse du résultat d'exploitation. La rentabilité économique perd ainsi deux points et demi entre 1993 et 1996 alors que le besoin en fonds de roulement d'exploitation s'amoindrit d'année en année grâce à une amélioration du décalage de paiement clients / fournisseurs. Elle atteint cependant des niveaux très élevés.

Le groupe est parvenu en revanche à améliorer son résultat net jusqu'en 1995 en dépit de lourdes charges de restructuration compensées par des plus-values de cessions ce qui n'est pas le cas en 1996 d'où la baisse de la rentabilité financière. La charge financière nette a un impact marginal sur le résultat du groupe. Cet indicateur est également à un haut niveau sachant qu'aujourd'hui les 15 % de rentabilité nette constituent un standard visé par de nombreux groupes mais difficile à atteindre.

Structure financière

Evolution de la structure financière

    En millions de francs

    1993

    1994

    1995

    1996

    Dettes financières moyen long terme

    311,6

    257,4

    255,8

    245,4

    Dettes financières court terme

    1 915,4

    1 673,1

    1 403,1

    2 056,3

    Endettement net/fonds propres (en %) (1)

    41,8

    30,6

    30,0

    49,9

(1) En considérant les prêts à court terme à des sociétés du groupe comme des liquidités.

Avec un taux d'endettement net proche de 50 %, la structure financière de Nestlé France est saine. Le groupe bénéficie de plus d'un adossement à sa maison-mère Nestlé SA.

Aides financières perçues

De 1993 à 1998, Nestlé France a reçu 2,15 milliards de francs de subventions et aides publiques. Les aides à l'emploi et à la formation, bien qu'en croissance sur les trois dernières années, ne dépassent pas 24 millions de francs sur la période. L'essentiel est constitué de restitutions ce qui reflète certaines spécificités tarifaires du secteur agro-alimentaire.

Subventions et aides publiques perçues par le groupe Nestlé France
(Nestlé France, Davigel, France Glaces Findus, Herta,
Nestlé Produits Laitiers Frais, SIN)

En kF

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Total

Restitutions Onilait, Firs, Onic

398 116

311 136

395 052

291 105

345 899

337 505

2 078 813

Aides à la montagne

0

0

3 093

645

1 223

155

5 115

Restitutions Oniflor, huiles export, divers

5 379

3 754

4 693

4 603

- 351

3 446

21 524

Ministère de la culture et conseil régional d'Ile de France

     

7 000

   

7 000

Stations de retraitement des eaux résiduaires

0

0

424

1 132

552

46

2 154

Divers

0

0

0

134

0

270

404

Formation

100

876

515

1 007

1 852

2 055

6 405

Aide à l'apprentissage, contrats de qualification, allocations temps partiel, contrats initiative emploi

204

1 315

2 861

5 162

4 206

3 798

17 547

Remboursement versements de transport

0

0

0

3 800

3 976

4 983

12 759

Total

403 799

317 081

406 638

314 587

357 356

352 259

2 151 721

La politique d'investissement

Les investissements d'exploitation du groupe

Évolution des investissements (1) d'exploitation * du groupe Nestlé
(en milliards de francs)

* Chiffres comprenant les investissements de siège et en recherche et développement.

    (1) Convertis au taux de change annuel moyen sur base historique.

    Source : rapport annuel

Compte tenu des effets de change (dus à la conversion du CHF en FRF), les investissements d'exploitation du groupe ont varié entre 12 et 13 milliards de francs de 1992 à 1997. En francs suisses, l'enveloppe annuelle n'est jamais passée sous les 3 milliards de CHF avec une année 1997 marquée par un pic à 3 261 MCHF (phénomène qui n'apparaît pas sur les données converties en francs ).

L'effort d'investissement a en revanche tendanciellement ralenti, ce qui s'explique par :

      · une recherche d'amélioration de la rentabilité économique par optimisation du montant du capital économique investi. Le groupe a ainsi engagé depuis 1993 des restructurations dans plusieurs de ses divisions pour rationaliser son dispositif industriel.

Les principales opérations de rationalisation du groupe Nestlé
de 1992 à 1997

    Activités

    Cession d'activités

    Nombre
    de fermetures d'usines

    Année

    Pays

    Plats préparés, produits pour cuisiner et activités diverses

    Hôtellerie -
    restauration

    Stouffer

    -

    1992-1993

    -

    Pâtes -
    haricots en boîte

    -

    -

    1996

    Canada

    Viande fraîche

    -

    -

    1996

    Allemagne

    Charcuterie

    -

    -

    1996

    Suède

    Produits de tomates

    Contadina

    2

    1997

    Etats-Unis

    Produits culinaires

    -

    3

    1997

    Allemagne, Mexique

    Produits laitiers, glaces et nutrition

    Produits laitiers

    Favorite Foods

     

    1993

    Etats-Unis

    Produits diététiques

    Nestlé
    Reform Waren

     

    1997

    Allemagne

    Fromages

    Locatelli

    1

    1997

    Italie

    Produits laitiers

     

    1

    1997

    Brésil

    Glaces

     

    3

    1997

    Malaisie, Brésil, Royaume-Uni

    Chocolats et confiseries

    Chocolat

    Sarotti

    -

    1997

    Allemagne

    Chocolat

    -

    1

    1997

    Belgique

    Chocolat et Confiserie

    -

    1

    1997

    Venezuela

    Confiserie

    -

    1

    1997

    Mexique

    Source : rapport annuel

Ces rationalisations ont toutefois été opérées à la marge. Le nombre des sites de production du groupe dans le monde est quasi inchangé (toutes activités confondues) sur la période 1994-1997.

Evolution du nombre de sites de production du groupe Nestlé dans le monde (unités)

      · une politique active de désendettement menée à partir de 1993 suite aux importantes acquisitions réalisées en 1992 (Perrier notamment) qui avaient dégradé la structure financière du groupe. Celui-ci a cherché à reconstituer rapidement ses marges de man_uvre financières ;

Variation de l'endettement net du groupe Nestlé
(en milliards de francs)

    Source : rapports annuels

      · la nécessité d'investir dans la promotion, la publicité pour soutenir les marques du groupe (frais de marketing). Ces quasi investissements (au sens comptable du terme) sont stratégiques dans le domaine des produits de grande consommation et ce d'autant plus que les marchés sont matures et concurrentiels.

Répartition des investissements d'exploitation par division

    En millions de CHF

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Produits laitiers, nutrition et glaces

    Investissements

    725

    620

    667

    732

    745

    Part (%)

    30,3

    27,3

    29,6

    32

    32,1

    Boissons

    Investissements

    620

    574

    618

    586

    629

    Part (%)

    25,9

    25,3

    27,4

    25,6

    27,1

    Plats préparés et produits pour cuisiner

    Investissements

    541

    501

    446

    450

    445

    Part (%)

    22,6

    22,1

    19,8

    19,7

    19,2

    Chocolat et confiserie

    Investissements

    445

    461

    378

    433

    435

    Part (%)

    18,6

    20,3

    16,8

    18,9

    18,8

    Produits pharmaceutiques

    Investissements

    62

    115

    147

    84

    66

    Part (%)

    2,6

    5,1

    6,5

    3,7

    2,8

    Total

    2 393

    2 271

    2 256

    2 285

    2 320

    Investissement
    d'exploitation/CA (%)

    4,2

    4,0

    4,0

    3,8

    3,3

NB : Les investissements ne tiennent pas compte des investissements en immobilisation liés à l'administration, la distribution et la recherche et développement.

    Source : rapport annuel

Sur les cinq dernières années, la part des investissements allouée aux boissons et aux produits laitiers augmente aux dépens essentiellement de celle allouée aux plats préparés et produits pour cuisiner hors pharmacie (difficilement comparable avec les autres activités). Le groupe a investi prioritairement ses ressources sur les divisions les plus profitables.

Profitabilité comparée des divisions * (en %)

* Résultat opérationnel/chiffre d'affaires. Source : rapport annuel

Le dispositif industriel en France

Le groupe Nestlé France disposait en 1997 de 28 usines en France. Leur nombre a légèrement diminué mais le dispositif reste important. Ceci s'explique notamment par le fait que la France est l'un des premier marchés mondiaux du groupe Nestlé. Depuis 1994, leur total est stable.

Evolution du nombre d'usines (en unités)

    Source : rapports d'activités Nestlé France

Implantations des usines de Nestlé France

1.

    2. Boulogne sur Mer (62) : Bâtonnets et panés de poisson surgelés.

    3. Marconnelle (62) : Poudres de lait, aliments pour animaux de compagnie.

    4. Cuincy (59) : Desserts laitiers ultra-frais, yaourts.

    5. Saint-Pol-de-Ternoise (62) : Saucisses, jambons, lardons.

    6. Caudry (59) : Pizzas surgelées.

    7. Dieppe (76) : Cafés et chicorée.

    8. Offranville (76) : Produits surgelés à base de poissons et produits réfrigérés traiteur pour la RHF.

    9. Aubigny (80) : Aliments pour animaux de compagnie.

    10. Rosières (80) : Flocons de pommes de terre, purées.

    11. Boué (02) : Poudres de lait, poudres diététiques, lait concentré sucré.

    12. Beauvais (60) : Crèmes glacées, plats cuisinés surgelés.

    13. Itancourt (02) : Bouillons, potages, aides culinaires, sauces.

    14. Challerange (08) : Poudres de lait instantané pour l'exportation.

15. - 15. : Usine de la Manche (50) : Laits industriels, crèmes dessert.

16. Lisieux (14) : Fromages frais.

17. Guingamp (22) : Aliments pour animaux de compagnie.

18. Illkirch (67) : Jambons, saucisses, saucissons.

19. Epinal (88) : Petits pots pour bébés.

20. Dijon (21) : Confiseries de chocolat, spécialités saisonnières.

21. Villers-les-Pots (21) : Viandes et légumes déshydratés.

22. Pontarlier (25) : Poudre chocolatée.

23. Vallet (44) : Desserts laitiers ultra-frais, yaourts.

24. Barbezieux (16) : Spécialités fraîches et surgelées à base de pâte pour la RHF.

25. Carbon-Blanc (33) : Desserts laitiers, ultra-frais, yaourts.

26. Andrézieux (42) : Desserts laitiers ultra-frais, yaourts, fromages frais.

27. Camaret (84) : Plats cuisinés italiens, sauces tomate, plats exotiques.

28. Saint-Menet (13) : Poudres solubles de café, tablettes de chocolat.

L'effort d'investissement

Evolution des investissements (en millions de francs)

L'exercice 1995 marque une inflexion du rythme d'investissement. Le montant des investissements a fortement diminué à 674 millions de francs. Depuis, Nestlé France es sur un trend haussier loin des niveaux du précédent cycle. Cette évolution s'inscrit dans le cadre d'une consolidation des activités. La contrainte financière n'est pas le facteur déterminant de cette évolution, le taux d'endettement net fin 1996 étant de 51,8 %.

Evolution de l'effort d'investissement
(investissements d'exploitation/chiffre d'affaires)

    Source : Rapport d'activité

L'emploi

Evolution des effectifs du groupe Nestlé

    Unités

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    Europe

    Variation en %

    Part en %

    99 192

    + 8,4

    45,5

    95 648

    - 3,6

    45,6

    95 071

    - 0,6

    44,7

    96 655

    + 1,7

    43,9

    98 851

    + 2,3

    44,7

    92 356

    - 6,6

    40,9

    Amériques

    Variation en %

    Part en %

    83 496

    + 9,5

    38,3

    77 400

    - 7,3

    36,9

    77 843

    + 0,6

    36,6

    78 822

    + 1,3

    35,8

    73 862

    - 6,3

    33,4

    78 807

    + 6,7

    34,9

    Autres

    Variation en %

    Part en %

    35 317

    + 5,8

    16,2

    36 707

    + 3,9

    17,5

    39 773

    + 8,3

    18,7

    44 695

    +12,4

    20,3

    48 431

    + 8,4

    21,9

    54 645

    +12,8

    24,2

    Total

    Variation en %

    218 005

    + 8,4

    209755

    - 3,8

    212 687

    + 1,4

    220 172

    + 3,5

    221 144

    + 0,4

    225 808

    + 2,1

    Source : rapport annuel

La croissance des effectifs est, à l'issue de chaque exercice, faiblement positive. 1992 et 1993 sont de ce point de vue atypiques :

· 1992 : croissance de + 8,4 % qui s'explique avant tout par l'acquisition de Perrier et de Cokoladovny,

· 1993 : repli de - 3,8 % qui s'explique par des opérations de cessions dont, principalement, celle de Stouffer Hotels.

Sur les quatre dernières années, on observe une nette augmentation des effectifs dans les Autres pays (c'est-à-dire essentiellement en Asie) aux dépens des deux autres zones, et plus particulièrement, de l'Europe. L'augmentation des effectifs pour 1997 s'explique essentiellement par les opérations de croissance externe que le groupe a réalisé, notamment au Canada et au Pérou pour la zone Amérique, et aux Philippines et en Chine, pour le reste du monde, ainsi que par les embauches rendues nécessaires par la croissance de l'activité (dans les zones Amérique, Asie et Océanie essentiellement).

Au contraire, les effectifs reculent en Europe dans le cadre de cessions, de restructurations ou encore de fermetures de sites.

Sur l'ensemble de ces effectifs, en 1997, environ 60 % relèvent de la production et 40 % de l'administration et des ventes.

Evolution des effectifs du groupe Nestlé France

Les effectifs totaux du groupe ont reculé de 12,3 % entre 1993 et 1998 ; les effectifs des usines ont été légèrement moins touchés puisqu'ils baissent quant à eux, de - 11,6 % sur la même période.

Evolution des effectifs du groupe Nestlé France
(effectifs totaux : CDI + CDD au 31 décembre) *

     

    * A partir de juillet 1997, intégration de N.C.N. (soit 168 personnes) Source : Nestlé France

Les chiffres fournis ci-dessous correspondent également aux données consolidées du groupe Nestlé France mais répartis entre les sociétés, ils ne comprennent que les salariés en CDI.

Les chiffes présentés de 1993 à 1995 correspondent aux effectifs au 31 décembre de chaque année tandis que les chiffres pour 1996 correspondent à un effectif moyen au cours de l'année ; afin de permettre une comparaison entre 1995 et 1996, un effectif moyen annuel a également été calculé pour 1995. Les évolutions qui apparaissent dans ce tableau sont perturbées par les fusions réalisées entre sociétés du groupe.

Evolution des effectifs (comptes sociaux ; CDI uniquement)
des principales sociétés de Nestlé France (1)

    Unités

    1993
    (au 31.12)

    1994
    (au 31.12)

    1995
    (au 31.12)

    1995
    (effectifmoyen)

    1996
    (effectif moyen)

    Nestlé France

    Variation en %

    6 379

    -

    6 061

    - 5,0

    5 885

    - 2,9

    6 843

    -

    6 675

    - 2,5

    FG Findus

    Variation en %

    2 461

    -

    2 246

    - 8,7

    2 125

    - 5,4

    2 158

    -

    2 029

    - 6,0

    Chambourcy

    Variation en %

    1 810

    -

    1 752

    - 3,2

    1 678

    - 4,2

    1 709

    -

    1 619

    - 5,3

    Davigel

    Variation en %

    1 307

    -

    1 290

    - 1,3

    1 283

    - 0,5

    1 289

    -

    1 303

    + 1,1

    Herta

    Variation en %

    1 280

    -

    1 230

    - 3,9

    1 246

    + 1,3

    1 230

    -

    1 233

    + 0,2

    FIS

    Variation en %

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    13

    -

    15

    + 15,4

    TOTAL

    Variation en %

    14 290

    -

    13 472

    - 5,7

    13 055

    - 3,1

    13 242

    -

    12 874

    - 2,8

(1) Hors contrats de qualification et d'apprentissage. Source : CGR

Les mouvements intervenus dans l'organigramme (fusion absorption) n'ont pas été sans conséquence sur les effectifs. La simplification de l'organigramme s'est traduite par la centralisation de certaines fonctions. Le regroupement d'effectifs intervenu sur le siège de Noisiel est l'une des illustrations de ce phénomène.

La fusion de Nestlé France-Sopad-Gloria, intervenue au 1er janvier 1994, a accéléré les réductions d'effectifs au siège et dans la force de vente. Par ailleurs, le regroupement de Rowntree avec Nestlé France au 1er janvier 1995 a également entraîné des réductions d'effectifs.

Le tableau ci-dessous présente l'ensemble des restructurations mises en _uvre entre 1993 et 1999 en indiquant le nombre de personnes concernées. Cela ne signifie pas que ces personnes ont quitté le groupe : elles peuvent avoir été transférées dans une autre structure ou avoir été mutées sur un autre poste de travail.

Détail des restructurations

    Année

    Site

    Motif

    Effectifs concernés

    1993

    Nestlé France Itancourt

    France Glaces Boulogne

    France Glaces Aix/Orsay/Bordeaux

    Arrêt des surgelés

    Rationalisation


    Fermeture des dépôts

    195

    40

    1994

    Nestlé France Camaret

    Nestlé France Carentan

    Nestlé France Bailleul

    France Glaces Beauvais

    France Glaces Boulogne

    Rationalisation

    Fermeture usine

    Cession

    Réduction d'activité

    Réduction d'activité

    34

    160

    125

    126

    150

    1995

    Nestlé France Boué/Challerange

    Sièges


    Direction commune

    Regroupement Noisiel


    70

    2 000

    1996

    Chambourcy Wissous/Aix

    Restructuration logistique

    80

    1998

    Chambourcy Carbon Blanc

    Chambourcy Lisieux

    Cession

    Restructuration

    200

    50

    1999

    Nestlé France Bricquebec

    Fermeture usine

    84

    Source : Nestlé France

Ces restructurations ont toutefois été d'une portée limitée. Ainsi, bien que Nestlé France ait subi plusieurs fusions, l'effectif augmente sur la période, avec une inflexion à la baisse en 1996.

L'ensemble des sociétés, quelle que soit leur taille, perd des effectifs sur la période. Deux sociétés apparaissent atypiques ; il s'agit de Davigel dont les effectifs demeurent stables et de Herta pour laquelle on enregistre également une stabilisation des effectifs en fin de période .

Répartition des effectifs par catégorie

Compte tenu de l'information disponible, les chiffres présentés ci-dessous correspondent aux données des filiales non consolidées (comptes sociaux).

    · Par structure de qualification

Nous présentons dans les tableaux suivants les structures de qualification telles qu'elles apparaissent dans les sociétés pour lesquelles nous disposons de l'information. Ces structures sont très diverses. En l'absence d'informations il est difficile de les commenter car elle s'expliquent par des causes très variées : niveaux de qualification effectivement différents, mais aussi diversité dans les modes de gestion du personnel et dans les statuts, type d'activité, modifications de périmètre.

On peut néanmoins souligner quelques évolutions.

Nestlé France se caractérise par une part relative de cadres nettement supérieure à celle des autres sociétés qui reflète sans doute un mouvement de regroupement du personnel d'encadrement en accompagnement des fusions. Cette société abrite des fonctions de siègecentralisées et le top management de Nestlé France.

Par ailleurs, on peut noter une montée en qualification chez Findus, au bénéfice des cadres mais surtout de la maîtrise ; parallèlement, la part relative des ouvriers passe de 70,5 % en 1990 à 65,1 % en 1996. Un mouvement identique s'observe chez Sitpa où la part relative des ouvriers recule, essentiellement au bénéfice de la maîtrise.

Effectifs mensuels moyens par filiale et structure de qualification (données 1990)

    En % du total

    Nbre total, en unité dont :

    Cadres

    Maîtrise

    Employés

    Ouvriers

    SOPAD Nestlé

    5 895

    11,8

    24,2

    11,4

    52,6

    FG Findus

    3 391

    8,6

    13,0

    7,9

    70,5

    Nestlé Rowntree

    1 399

    12,7

    -

    (1) 28,4

    58,9

    GLORIA

    1 389

    17,7

    16,8

    13,2

    52,3

    SITPA

    500

    4,6

    9,8

    8,8

    76,8

    SOPAA

    765

    2,6

    5,9

    -

    91,5

(1) Y compris les agents de maîtrise et les VRP.

Effectifs mensuels moyens par filiale et structure de qualification (données 1996)

    En % du total

    Nbre total en unité dont :

    Cadres

    Maîtrise

    Employés

    Ouvriers

    Nestlé France

    6 495

    16,5

    28,0

    7,6

    47,9

    FG Findus

    1 980

    11,4

    16,9

    6,6

    65,1

    Chambourcy

    1 630

    9,8

    20,9

    17,7

    51,6

    Herta

    1 318

    15,0

    -

    (1) 13,5

    71,5

    SITPA

    506

    4,5

    12,6

    8,4

    74,5

(1) Y compris les agents de maîtrise. Source : CGR Nestlé

    · Par type de contrat

Evolution du nombre de CDD (en % de l'effectif total (1)
au 31 décembre)

     

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    Nestlé France

    -

    -

    -

    -

    -

    3,5

    4,5

    Sopad

    0,9

    1,3

    2,7

    1,7

    2,3

    -

    -

    SITPA

    4,0

    8,3

    3,0

    3,2

    1,1

    1,4

    1,4

    FG Findus

    4,4

    1,5

    1,5

    1,6

    1,5

    2,0

    1,4

    Chambourcy

    -

    -

    1,0

    0,6

    0,6

    0,7

    0,4

    Herta

    -

    -

    -

    -

    3,7

    8,0

    9,2

(2) Effectif total = CDI + CDD.

La présence de CDD est variable selon les sociétés et les années considérées. On constate néanmoins que le recours à ce type d'emploi n'est, d'une manière générale, pas très important et qu'il a, par ailleurs, plutôt tendance à diminuer. Nestlé France et Herta sont un peu au dessus des normes mais l'emploi précaire reste marginal.

Concernant l'emploi d'intérimaires, les deux sociétés qui y recourent le plus fréquemment, relativement au nombre de leurs salariés sont Chambourcy et Nestlé France.

Evolution du nombre d'intérimaires (effectif mensuel moyen)

     

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    Nestlé France

    Durée moyenne (jours)

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    311

    7

    423

    6

    SOPAD Nestlé

    Durée moyenne (jours)

    182

    11

    280

    12

    285

    12

    159

    9

    136

    7

    -

    -

    -

    -

    Chambourcy

    Durée moyenne (jours)

    n. c.

    n. c.

    n. c.

    n. c.

    305

    6

    179

    6

    160

    5

    173

    5

    185

    -

    SITPA

    Durée moyenne (jours)

    14

    9

    41

    12

    39

    12

    45

    8

    52

    8

    125

    14

    133

    13

    FG Findus

    Durée moyenne (jours)

    57

    2

    20

    3

    16

    5

    12

    8

    86

    12

    74

    14

    59

    11

    Source : CGR

En dépit d'activité à forte saisonnalité (glaces, certaines boissons) le groupe emploie peu de personnel précaire.

Evolution de la masse salariale

Les données présentées ci-dessous représentent les frais de personnel des filiales en données sociales. Les frais de personnel ne sont pas communiquées par Nestlé France en données consolidées (présentation des charges par fonction).

Evolution et poids des frais de personnel par société

    En MFRF

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    Nestlé France

    Evolution en %

    En % du PT (1)

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    1 576,6

    -

    13,2

    1 837,6

    + 16,6

    12,3

    1 871,2

    + 1,8

    12,1

    SOPAD Nestlé

    Evolution en %

    En % du PT

    1 300,1

    -

    17,0

    1 531,1

    +17,8

    14,5

    1 478,8

    - 3,4

    13,8

    1 334,8

    - 9,7

    13,7

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    SITPA

    Evolution en %

    En % du PT

    79,2

    -

    17,0

    102,2

    +29,0

    19,3

    108,0

    + 5,7

    21,0

    102,3

    - 5,3

    16,6

    103,1

    + 0,8

    17,5

    105,0

    + 1,8

    15,2

    105,3

    + 0,3

    15,8

    Gloria

    Evolution en %

    En % du PT

    315,0

    -

    13,5

    265,2

    - 15,8

    12,6

    275,5

    + 3,9

    12,4

    278,8

    + 1,2

    12,3

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    -

Nestlé
Rowntree

Evolution en %

En % du PT


272,2

-

10,9


264,1

- 3,0

10,5


292,6

+10,8

11,2


270,0

- 7,7

10,8


258,0

- 4,5

10,2


-

-

-


-

-

-

FG Findus

Evolution en %

En % du PT

605,2

-

17,1

595,1

- 1,7

17,4

599,5

+ 0,7

17,6

574,9

- 4,1

19,8

522,8

- 9,1

17,2

492,9

- 5,7

14,9

464,1

- 5,8

14,1

Chambourcy

Evolution en %

En % du PT

376,0

-

12,6

376,8

+ 0,2

12,4

392,5

+ 4,2

11,7

399,7

+ 1,8

13,1

416,1

+ 4,1

13,5

424,8

+ 2,1

12,7

414,2

- 2,5

11,6

Herta

Evolution en %

En % du PT

114,7

-

7,4

116,2

+ 1,3

7,7

113,8

- 2,1

7,1

116,1

+ 2,0

7,4

250,0

+15,3

14,4

259,7

+ 3,9

13,7

257,1

-1,0

12,9

SOPAA

Evolution en %

En % du PT

97,6

-

8,4

104,9

+ 7,5

8,6

111,0

+ 5,8

8,5

110,9

0,0

13,1

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Davigel

Evolution en %

En % du PT

7,9

-

7,9

n. c.

-

n.c

177,8

-

n.c

233,2

+31,2

12,1

242,7

+ 4,1

12,0

241,6

- 0,4

11,8

248,1

+ 2,7

12,3

(1) Produit Total = chiffre d'affaires avant déduction des remises promotionnelles. Source : CGR

L'évolution des frais de personnel est difficile à analyser dans la mesure où elle est influencée par les simplifications de l'organigramme et la structure des activités (part du personnel contribuant au chiffre d'affaires, vocation de la filiale : production, distribution). C'est notamment le cas pour la progression enregistrée dans la société Nestlé France. Parmi les sociétés qui n'ont pas fusionné au cours de ces dernières années, on peut souligner une tendance très nette à la réduction des frais de personnel chez Findus, ainsi qu'un recul, en 1996, chez Chambourcy.

Le poids des frais de personnel, mesuré par le ratio frais de personnel/produit total, diminue quant à lui très sensiblement, sous le double effet des gains de productivité réalisés et des réorganisations opérées entre sociétés. Au regard de cette tendance générale, deux sociétés apparaissent atypiques : Davigel pour laquelle le ratio augmente entre 1995 et 1996 (il faut rappeler que les effectifs augmentent dans cette société sur cette période) et Herta dont le poids relatif des frais de personnel a connu une forte augmentation en 1994 (absorption de SOPAA et Supraliment).

La productivité apparente du travail

Nous ne disposons pas de données qui nous permettent de calculer une productivité apparente du travail en données consolidées sur longue période. Nous disposons uniquement de pour 1995 et 1996 qui font apparaître les productivités apparentes du travail (chiffre d'affaires / effectifs au 31 décembre) suivantes :

      1995 : 1 878 kF par salarié,

      1996 : 1 924 kF par salarié.

Cependant, les mesures de productivité globales demeurent peu pertinentes compte tenu de la diversité des activités regroupées au sein d'un groupe : poids des effectifs d'encadrement et administratifs au siège social, activité de production, activité de commercialisation...

Nous présentons ci-dessous les productivités apparentes du travail des sociétés (données non consolidées) pour lesquelles nous disposons de l'information ; là encore, les analyses et les comparaisons sont difficiles entre les filiales, du fait de la nature différenciée des activités ainsi que des modifications de périmètre. En l'absence d'informations complémentaires, l'analyse de ces données appelle la plus grande prudence.

Evolution de la productivité apparente (chiffre d'affaires / effectifs mensuels moyens) de quelques sociétés du groupe Nestlé France (comptes sociaux)

    En kF

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    Nestlé France

    Evolution en %

    -

    -

    -

    -

    -

    2 580

    2 304

    - 10,7

    Gloria

    Evolution en %

    1 681

    1 881

    + 11,9

    1 990

    + 5,8

    2 057

    + 3,4

    -

    -

    -

    Nestlé
    Rowntree

    Evolution en %


    1 788


    1 839

    + 2,8


    1 795

    - 2,4


    1 979

    + 10,2


    2 220

    + 12,2


    -


    -

    Sopad

    Evolution en %

    1 327

    1572

    + 18,5

    1 752

    + 11,4

    1 879

    + 7,2

    -

    -

    -

    Chambourcy

    Evolution en %

    -

    -

    1 890

    1 855

    - 1,8

    1733

    - 6,6

    1 950

    + 12,5

    2 186

    + 12,1

    FG Findus

    Evolution en %

    1 029

    1 131

    + 9,9

    1 148

    + 1,5

    1 132

    - 1,4

    1 320

    + 16,6

    1 527

    + 15,7

    1 646

    + 7,8

    Herta

    Evolution en %

    -

    -

    -

    -

    1 330

    1 424

    + 7,1

    1 513

    + 6,2

    Source : CGR

Les progressions de la productivité apparente enregistrées dans certaines filiales découlent des réductions d'effectifs (Chambourcy France, Glaces Findus).

La formation

Nestlé France consacre à la formation plus du double de l'obligation légale qui s'élève à 1,5 %. Depuis 1995, les agents de maîtrise amenés à occuper des fonctions d'encadrement bénéficient du cycle de formation Cyclamen. D'une durée de douze jours, il aboutit à la délivrance d'une qualification professionnelle reconnue par la branche agro-alimentaire.

Nous ne disposons pas du montant exact des sommes dépensées au niveau du groupe ; le tableau ci-dessous récapitule les dépenses de formation engagées par quelques sociétés.

Dépenses de formation de quelques sociétés du groupe Nestlé France

    En kF

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    Sopad Nestlé

    Evolution en %

    En % masse salariale

    n.c.

    -


    4,1

    n.c.

    -


    3,9

    8 723

    -


    4,0

    9 302

    + 6,6


    3,8

    7 067

    - 24,0


    3,5

    -

    -


    -

    -

    -


    -

    Gloria

    Evolution en %

    En % masse salariale

    6032

    + 16,9


    2,5

    5762

    - 4,5


    2,9

    5 932

    + 3,0


    3,2

    5 757

    - 3,0


    3,1

    6 392

    + 11,0


    3,5

    -

    -


    -

    -

    -


    -

    Davigel

    Evolution en %

    En % masse salariale

    n.c.

    n.c.


    n.c.

    2 504

    n.c.


    n.c.

    2 959

    + 18,2


    n.c.

    2 142

    - 27,6


    n.c.

    2 588

    + 20,8


    n.c.

    2 739

    + 5,8


    n.c.

    3 125

    + 14,1


    n.c.

    Herta

    Evolution en %

    En % masse salariale

    944

    n.c.


    1,2

    1 181

    + 25,1


    1,5

    1 458

    + 23,4


    1,9

    1 169

    - 19,8


    1,5

    2 197

    + 87,9


    2,9

    n.c.

    n.c.


    n.c.

    n.c.

    n.c.


    n.c.

    Source : CGR

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() Sur la base des comptes sociaux.

() Les frais de commercialisation comprennent les postes solde des ristournes, remises promotionnelles, achats de services (tête de gondole, référencement...), escomptes accordés, frais externe de marketing (médias et promotions), frais généraux de marketing (force de vente siège et terrain plus équipes marketing), provisions pour débiteurs douteux.