Paul BOULET

 

BOULET (Paul, Marie, Maurice)

Né le 8 septembre 1894 à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Décédé le 27 juillet 1982 à Montpellier (Hérault)

 

Député de l'Hérault de 1936 à 1942

Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Hérault)

Député de l'Hérault de 1946 à 1951

 

D'ascendance bretonne du côté paternel et ardennaise du côté maternel, Paul Boulet a fait ses études secondaires aux lycées de Béziers puis de Montpellier. Muni du baccalauréat, il ne fut pas attiré par la carrière militaire qu'avait choisie son père. Il s'inscrivit à la Faculté de médecine de Montpellier mais dut interrompre ses études médicales en 1915, pour répondre à l'appel de sa classe. Mobilisé comme brancardier, puis caporal-brancardier au 7e régiment de tirailleurs de la 1ère division marocaine, il fut envoyé au front. Blessé en 1916, décoré de la Croix de guerre avec cinq citations, il finit par être nommé médecin militaire au 133e régiment d'infanterie. Mais il termina la campagne comme prisonnier de guerre dans un camp allemand.

Rentré en France, il poursuivit ses études médicales jusques et y compris l'agrégation et fut chargé de professer à la Faculté de médecine de Montpellier, qu'il ne devait plus quitter.

Il débuta dans la politique en 1935 où il fut élu conseiller municipal et maire de Montpellier pour devenir ensuite conseiller général du canton de Saint-Martin-de-Londres. C'est en cette double qualité qu'il affronta les élections générales législatives des 26 avril et 3 mai 1936 dans la 1ère circonscription de Montpellier. Il fut élu au deuxième tour de scrutin, par 8 467 voix contre 6 831 à M. de Rodez-Bénavent, député sortant.

Il s'inscrivit au groupe du parti de la Jeune République et appartint à la Commission de l'hygiène, à celle des boissons, à celle des pensions civiles et militaires et à celle de la santé publique. Il prit souvent la parole, notamment : sur l'institution d'un congé annuel payé dans l'industrie, le commerce, les professions libérales les services domestiques et l'agriculture. Il désirait que l'application de la loi fût étendue à la main-d'œuvre agricole indigène en Algérie (1936) ; sur l'exécution d'un plan de grands travaux destinés à lutter contre le chômage (suppression des tandis) (1936) ; sur l'institution d'un office national interprofessionnel du blé (1936) ; sur le budget de la santé publique de l'exercice 1937 (assistance aux vieillards, infirmes et incurables, protection de l'enfance, fléaux sociaux, prostitution, suppression des taudis) et sur celui de l'agriculture (vente du lait le dimanche à Montpellier) (l936) ; sur le budget de la sauté publique de l'exercice 1937 (péril vénérien, tuberculose, organisation des loisirs), sur celui des pensions (aliénés de guerre) (1937) ; sur la retraite des vieux travailleurs (1938) ; sur le budget de la santé publique de l'exercice 1939 (aveugles et grands infirmes ayant besoin de l'aide d'une tierce personne, taxe sur les récepteurs de TSF, publicités pharmaceutiques, alimentation, aération, culture physique, lutte contre le cancer, la tuberculose, la syphilis, l'alcoolisme, trafic des drogues, repopulation) et sur celui du travail (retraites des vieux, sort des chômeurs, familles nombreuses) (1938) ; sur la révision de la loi du 30 juin 1938 sur les aliénés (1939).

Il déposa en outre deux propositions de résolution, l'une concernant la lutte contre le taudis dont il fut nommé rapporteur (1936), l'autre relative à la situation des aliénés de guerre internés, qu'il fut également chargé de rapporter (1938.). On lui doit également un avis au nom de la Commission des boissons sur l'organisation de distribution réglementaire de vin chaud aux hommes de troupe pendant les périodes de grands froids (1930).

Lorsqu'éclata la guerre de 1939, il reprit volontairement du service en qualité de médecin-commandant d'un hôpital d'évacuation primaire. Sa brillante conduite lui valut d'être encore décoré de la Croix de guerre.

Le 10 juillet l940, à Vichy, il fut du nombre des 80 parlementaires qui refusèrent les pouvoirs constituants au maréchal Pétain ce qui lui valut le titre de membre honoraire du Parement.

Chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire en 1920, il fut fait officier, au même titre en 1944.

Délégué parlementaire à l'Assemblée consultative provisoire le 7 novembre 1944, il s'inscrivit au groupe de la gauche indépendante de la Chambre des députés. Il siégea à la Commission de l'éducation nationale, à celle de l'intérieur et de la santé publique, à celle du travail et des affaires sociales et à la Commission permanente de coordination. Il intervint au cours de l'examen dur budget de la santé publique de l'exercice 1945 (maladies vénériennes et problème démographique) de celui de l'agriculture (situation des viticulteurs, soufre pur importé) et de la loi de finances (alcool utilisé en pharmacie).

Aux élections générales du 21 octobre 1945 (première Assemblée nationale constituante), il se présenta en tête de la liste du mouvement de libération nationale qui essuya un échec, n'ayant obtenu que 17 727 suffrages sur 211 816 votants.

Mais à celles du 2 juin 1946 (deuxième Assemblée nationale Constituante) où il occupait la 2e place sur la lite conduite par M. Paul Coste-Floret, il fut élu à la plus forte moyenne par 65 350 voix sur 222 363 votants. Inscrit au groupe du MRP, il appartint à la Commission de l'agriculture et à celle de la famille, de la population et de la santé publique. Au cours de la discussion d'un projet de loi portant ouverture et annulation de crédits sur l'exercice 1946, il présenta des observations sur les cataclysmes ayant atteint la viticulture, et participa aux débats sur les propositions de loi électorales et sur le projet de loi accordant à l'Etat un droit d'acquisition prioritaire sur des denrées alimentaires (1946).

Réélu aux élections générales du 10 novembre 1946 (première législature de l'Assemblée nationale), deuxième de la liste du Mouvement républicain populaire, par 49 994 voix sur 614 521 votants, il resta inscrit au groupe du MRP. Il siégea à la Commission de l'agriculture, à celle de la famille, de la population et de la santé publique dont il devint vice-président, à la Commission des boissons et à celle chargée d'enquêter sur la production du vin, la livraison de ce vin par les producteurs au ravitaillement général et la répartition de ce vin entre les attributaires. Il fut en outre nommé juré à la Haute cour de justice.

Ses interventions furent nombreuses ; elles portèrent notamment sur : les dispensaires d'hygiène sociale (1947) ; les achats de livres pour lectures publiques (bibliobus) (1947) ; les manœuvres s'opposant à la collecte et à la répartition des denrées rationnées (1947) ; le reclassement de la fonction publique (1948) ; les avances à la caisse de crédit agricole en faveur des viticulteurs (1948) ; les habitations à bon marché(1948) ; les loyers (1948) ; la lutte confire l'alcoolisme (1948) ; le fonds national de chômage (1948) ; les services antivénériens départementaux (1948) ; le personnel des bibliothèques municipales (1948) ; les constructions scolaires pour l'enseignement primaire (1948) ; les théâtres nationaux (1948) ; les anciens combattants victimes de la guerre (1948) ; l'attribution du minimum vital à tous les aveugles et grands infirmes (en qualité de rapporteur) (1948) ; l'évaluation de la taxe locale (1948) ; le taux des droits sur les vins de liqueur (1948) ; les apéritifs à base d'alcool (1948) ; la modification du statut viticole (1948) ; la dissolution de l'entraide française (1949) ; le fonctionnement de la sécurité sociale (1949) ; la ratification du pacte Atlantique (1949) ; la nationalisation de l'électricité et du gaz (1949) ; la réforme de l'auxiliariat (1949) ; la taxe locale additionnelle aux taxes sur le chiffre d'affaires (1949) ; la contribution des patentes (1950) ; les prêts aux collectivités locales (19&0) ; les conventions collectives et le règlement des conflits, du travail (1950) ; les stages des étudiants en médecine (1950) ; la réduction sur les transports de la région parisienne en faveur des étudiants (1950) ; l'emploi de certains produits végétaux dans les boissons non alcooliques (en qualité de rapporteur) (1959) ; les crédits de l'éducation nationale (1950) ; la situation des veuves de guerre (1960) ; les expéditions françaises à l'Himalaya (1956) ; l'organisation du service de santé scolaire (1950) ; le stockage des fromages (1950) ; l'amnistie relative aux faits de collaboration (1950) ; l'élection des membres de l'Assemblée nationale (1950) ; les baux à usage commercial, industriel ou artisanal (1950) ; le programme du réarmement (1950) ; la dévolution des biens des entreprises de presse (1951) ; l'allocation aux vieux travailleurs salariés (1951) ; la révision de certaines rentes et pensions (1951) ; les prestations familiales (1951) ; la politique charbonnière du Gouvernement (1951) ; la suppression des zones de salaires (1951) ; le salaire minimum des maîtres laïques de l'enseignement privé (1961) ; le fonds national de chômage (1951) ; le procès des pères blancs de Dakar (1951) ; la retraite du combattant (1951) ; la reconduction de l'allocation temporaire aux vieux (1951) ; la crise de la viticulture (1951) ; le budget annexe des prestations familiales agricoles pour 1951 (en qualité de rapporteur) (1951). Il déposa en outre un grand nombre de propositions de loi, de rapports et d'avis qui traduisaient les mêmes préoccupations que celles dont il se lit l'écho à la tribune.

Aux élections générales du 17 juin 1951, il se présenta en tête d'une liste de la gauche indépendante qui n'obtint que 10 311 voix sur 215 922 votants.

Il essuya le même échec aux élections générales du 2 janvier 1956, toujours en tête de liste de la gauche indépendante qui ne recueillit que 6 012 voix sur 234 333 votants.

Il fut réélu en 1945 et en 1947 maire de Montpellier, et après avoir perdu cette magistrature fut réélu conseiller municipal en 1953 pour le rester jusqu'en 1957.

Le docteur Paul Boulet était professeur de clinique médicale à la Faculté de médecine de Montpellier.