Exposition photographique à l'occasion du 40ème anniversaire
de la mort du général de Gaulle


Saisi dans une de ses attitudes favorites, le Président tient à l'Élysée la première conférence de presse de son second mandat, le 21 février 1966
© AFP

« Saisi dans une de ses attitudes favorites, le Président tient à l'Élysée la première conférence de presse de son second mandat, le 21 février 1966. Il y est surtout question de l'OTAN. De Gaulle laisse prévoir le retrait de la France du commandement intégré de l'Organisation (et non pas le retrait de l'OTAN, comme cela est parfois écrit). La « force de frappe » nucléaire, dont la France s'est dotée contre la volonté des États-Unis, suppose, selon lui, des « responsabilités politiques et stratégiques très étendues [...] que leur nature et leurs dimensions rendent évidemment inaliénables. Pas question donc d'en partager la responsabilité avec quiconque. » Quelques jours plus tard, au nom d'une « certaine idée de la France », dont le maître mot est « souveraineté », il informe le président américain Lyndon Johnson que la France va « cesser sa participation aux commandements intégrés et ne plus mettre de forces à la disposition de l'OTAN ». Il demande aussi le départ des installations alliées, basées sur le territoire national. En quelques mois, et sans problèmes majeurs, les 26 000 soldats américains présents sur le sol français plient bagage, en direction de la Belgique, des Pays-Bas et de l'Italie. Une nouvelle période, celle d'une France « alliée indocile » de Washington, s'ouvre.
Lors de cette même conférence de presse, de Gaulle évoque aussi l'affaire Mehdi Ben Barka, chef de la gauche marocaine en exil, enlevé à Paris en octobre 1965 et qui a disparu. « Ce qui s'est passé côté français n'a rien que de vulgaire et de subalterne », affirme le Président, dans une de ces formules dont il a le secret, s'en prenant à l'opposition et à la presse qui auraient, selon lui, fait mousser l'affaire. « Rien, absolument rien, n'indique que le contre-espionnage et la police, en tant que tels et dans leur ensemble, aient connu l'opération, a fortiori qu'ils l'aient couverte », assure-t-il. L'enquête montre certes l'implication des autorités marocaines mais aussi l'existence de complicités dans l'administration française. L'affaire affecte sérieusement les relations entre les deux pays. »

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