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40ème anniversaire de la 1ère élection de Michel Crépeau à l’Assemblée nationale

Séance publique du 3 avril 1998

Intervention dans la discussion générale de la proposition de loi sur la détention provisoire

M. le président. La parole est à M. Michel Crépeau, pour le groupe Radical, Citoyen et Vert.

M. Michel Crépeau. Le groupe RCV a été directement mis en cause, ainsi que mon ami M. Tourret, auteur de la proposition de loi. Vous comprendrez donc, mes chers collègues, que je réponde à M. Devedjian.

Dans son intervention, une chose m’a beaucoup étonné et une autre ne m’a pas surpris du tout.

La chose qui m’a étonné, c’est l’attaque ad hominen, car ce n’est pas dans les habitudes de M. Devedjian, lequel est réputé courtois. Il s’est un peu laissé aller. Espérons que ça ne se reproduira plus. S’il a des choses à dire, qu’il vienne en commission !

M. Patrick Devedjian. Mais je ne suis pas membre de la commission des lois !

M. Michel Crépeau. Il s’en est pris au groupe RCV en disant : ils veulent exister. Mais nous sommes là pour exister ! Et nous n’avons pas fini d’exister, et pleinement ! Fidèle soutien du Gouvernement quand il le faut, mais prêts aussi à amender ses projets et même à le contrôler, car nous sommes là pour ça.

Vous n’appréciez pas, mon cher collègue, qu’un député prenne une initiative dans le domaine de la justice, même si ce député est un avocat. Vous n’êtes pas un jeune parlementaire ; que n’avez-vous pris vous-même de telles initiatives quand vous faisiez partie de la majorité ?

La deuxième chose, disais-je, ne me surprend pas. Vous appartenez à une formation qui a ses lettres de noblesse historique, mais elle est un peu bonapartiste. C’est normal, c’est un grand courant de la pensée politique française et il a profondément marqué les institutions de la V e République. Il n’est pas tellement dans les habitudes de la V e République de voir des textes d’initiative parlementaire aboutir.

Mais nous vivons une évolution politique qui me paraît importante. Tous les députés, sans aucune exception, devraient se réjouir que des textes d’initiative parlementaire puissent aboutir. Une telle innovation irait dans le bon sens car le véritable protecteur des libertés n’est pas seulement la magistrature mais, avant tout, le Parlement représentant le peuple français. (Applaudissements sur les bancs du groupe Radical, Citoyen et Vert, du groupe socialiste et du groupe communiste.)

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