Projet Ciappa et Kawena

CIAPPA Olivier / KAWENA David

Nous avons donné à Marianne des contours spécifiques à la bande dessinée française en mélangeant les techniques artistiques spécifiques à la nouvelle génération d’auteurs français comme le trait « rough », les aplats réalistes ou les lignes de construction qui ne sont pas effacées. De plus, nous avons voulu lui donner un côté international et intemporel, en mélangeant les mains réalistes et gracieuses spécifiques à la Renaissance, les yeux qui sont un mélange du réalisme de la bande dessinée française d’aujourd’hui, du manga asiatique des années 80 et de l’animation américaine des années 50. Nous avons ajouté l’ombre d’enfants jouant au ballon. Un garçon et une fille pour accentuer l’égalité homme-femme dès l’enfance, et ce, avec un jeu à la base très masculin, alors que la petite fille a des habits de poupée. Le physique de ces enfants est universel. Ils peuvent être de n’importe quelle origine. Un symbolique message d’égalité, de parité et de mélanges qui sont pour nous des valeurs essentielles de la France d’aujourd’hui.

Projet Beaujard

BEAUJARD Sophie

Pour incarner le thème « Marianne et la jeunesse » j’ai choisi de représenter le visage de Marianne avec des traits juvéniles. Elle est résolument tournée vers l’avenir. Son visage est en pleine lumière et exprime une certaine confiance. On la sent volontaire. Le mouvement donné à ses cheveux et au haut de son corps lui donne la sensation d’avancer, d’être dans un élan. Sa bouche est légèrement entrouverte, dans une inspiration ou pour prendre la parole. Elle porte traditionnellement le bonnet phrygien. Pour les deux adaptations, j’ai souhaité poursuivre dans l’esprit qu’avait créé La Poste pour les versions précédentes en m’inscrivant dans des formes (feuille, cercle) facilement identifiables, se démarquant de la forme rectangulaire classique. Pour la Lettre verte, le bonnet phrygien se transforme en feuille, tout en conservant sa cocarde. Pour la Lettre en ligne, le visage de Marianne s’inscrit dans une sphère, adjoint d’un anneau composé de lignes et de points, évoquant la rapidité et l’aspect dématérialisé de l’envoi en ligne.

Projet Serres

SERRES Patrice

Concevoir le visuel de ce timbre, malgré l’exiguïté de son format, engage à faire figurer, en les combinant, de nombreux types de symboles de natures très différentes afin de créer, entre eux, la synergie la plus efficace. Marianne : personnalisation littéraire de notre république, elle doit y être forcément évoquée sous les traits d’une très jeune femme coiffée d’un bonnet phrygien orné de la cocarde tricolore.

La jeunesse : se prêtant mal à sa propre illustration, ce concept ne pourra y figurer que par la combinatoire d’un certain nombre de valeurs traditionnelles que l’on attribue à cet âge, par définition, transitoire : - L’avenir : c’est pourquoi Marianne regarde vers la droite ; le timbre français oblitère des lettres qui contiennent pour la plupart des textes écrits dans le sens de notre alphabet latin, de gauche à droite, du « passé » vers le « futur ». - L’élan : Marianne chante, bouche ouverte et tête levée, s’affrontant tête-bêche à son alter ego, « l’autre » Marianne. - L’égalité : ce visuel a été délibérément conçu comme une mise en abyme de ses propres symétries. Il s’inspire de l’extraordinaire graphisme réversible d’un caractère chinois qui traduit l’idée de réciprocité, d’interaction et d’égalité dans l’échange. - Ainsi, le profil de Marianne coïncide parfaitement avec celui de l’autre Marianne que l’on ne peut véritablement distinguer qu’en retournant le timbre. Bien qu’exactement semblables, l’une est blanche, l’autre est noire. Cette équivalence des formes, des surfaces et des valeurs graphiques fait apparaître concrètement le concept d’égalité. - De la nature pictographique de ce dernier surgira, symboliquement, le sentiment de justice (sociale et légale), de parité, de complémentarité, de pluralité et de solidarité. En ce qui concerne la Lettre verte, l’utilisation d’une feuille d’arbre englobant le visuel dans sa symétrie propre rompt le système gémellaire générique sans en détruire le sens. Cet élément végétal symbolise l’engagement écologique de La Poste. A contrario, le dessin de la Lettre en Ligne permet d’enrichir la mise en abyme originelle. L’évocation du signe « arobase » très modifié pour le rendre réversible, mais encore reconnaissable, englobe le visuel générique. Ce symbole (@) a été si largement popularisé par l’informatique qu’il en est devenu sa catéchèse.