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Le 22 janvier 1963, le Général de Gaulle et le Chancelier Adenauer signaient un traité bilatéral de coopération destiné à sceller la réconciliation entre la France et la République Fédérale d’Allemagne. Dans une déclaration commune accompagnant le Traité, ils réaffirment leur conviction que « la réconciliation du peuple allemand et du peuple français, mettant fin à une rivalité séculaire, constitue un événement historique qui transforme profondément les relations entre les deux peuples ». Le traité demeure la référence fondamentale du partenariat entre les deux pays. Les étapes de la réconciliation préalables à la signature du traitéLe lien personnel entre le général de Gaulle et le Chancelier allemand Konrad Adenauer a joué un rôle décisif dans la réconciliation franco-allemande. Le 14 septembre 1958, le général de Gaulle reçoit le chancelier Adenauer dans sa propriété privée de la Boisserie à Colombey-les-Deux-Eglises. Les deux hommes s’y entretiennent sur la plupart des questions internationales posées aux deux pays. Les ministres des Affaires étrangères Maurice Couve de Murville et Heinrich von Brentano se rencontrent alors à Chaumont. De Gaulle se rend le 26 novembre 1958 à Bad Kreuznach pour une nouvelle rencontre avec Adenauer : il accorde son soutien face aux menaces de Krouchtchev dirigées contre Berlin Le 25 mars 1959 le général de Gaulle affirme en conférence de presse que la réunification est le « destin normal du peuple allemand » Le 10 juin 1959 le général de Gaulle et Willy Brandt, bourgmestre de Berlin, s’entretiennent à l'Elysée, en pleine reprise des séances de la Conférence des Quatre à Genève portant sur le traité de paix avec l'Allemagne et le statut de Berlin Les 1er et 2 décembre 1959 le chancelier Adenauer est en visite officielle à Paris afin de préparer la conférence au sommet entre les Quatre prévue à Paris en mai 1960. À la suite de l'échec de la Conférence au sommet des chefs de gouvernement européens de mai 1960, de Gaulle invite Adenauer à Rambouillet. Ceux-ci s’entretiennent sur la réorganisation de l’Europe et l’OTAN. Le 20 mai 1961 le général de Gaulle se rend à Bonn en vue de la préparation de la conférence européenne au sommet du 18 juillet. Il déjeune à Rhöndorf, dans la résidence privée du chancelier Adenauer. Le 2 juin ont lieu à Paris, à l'Elysée, des Entretiens entre de Gaulle et Adenauer sur le plan Fouchet. Du 2 au 8 juillet 1962, le chancelier Adenauer effectue une visite officielle en France. De Gaulle, et Adenauer assistent en la cathédrale de Reims, lieu du sacre des rois de France et monument martyr de la Grande Guerre, à la célébration du Te Deum, le 8 juillet, ce qui symbolise de manière éclatante la réconciliation franco-allemande.
Le général de Gaulle et le chancelier Adenauer en la
cathédrale de Reims, juillet 1962.
Du 4 au 9 septembre, le général de Gaulle se rend à son tour en RFA, où il exalte la coopération franco-allemande et où l’accueil particulièrement chaleureux des foules conforte la volonté politique des deux gouvernements. Le gouvernement français adresse, le 19 septembre 1962, un aide-mémoire au gouvernement allemand, lui proposant d’étudier les mesures concrètes permettant de resserrer les liens de coopération entre les deux pays. Une commission interministérielle est créée dans chacun des deux pays.
La signature du TraitéLe 16 janvier 1963, le gouvernement fédéral propose à la France de donner à la déclaration commune envisagée jusqu’alors le caractère solennel d’un traité, soumis à ratification. Mis au point dans les jours qui suivent, le traité est signé le 22 janvier par le général de Gaulle et le chancelier Adenauer.
Signature du traité d’amitié et de coopération
franco-allemand
Une déclaration commune sur l’organisation et les principes de la coopération entre les deux Etats, fixe trois objectifs : - sceller symboliquement la réconciliation franco-allemande ; - créer entre les deux peuples, et en particulier leurs jeunesses, une véritable amitié ; - favoriser ainsi la « construction de l’Europe unie, qui est le but des deux peuples ». Le traité est un document-cadre renvoyant à des arrangements ultérieurs sur de nombreux points (par exemple pour l’office franco-allemand pour la jeunesse). Il a fixé les grands objectifs de la coopération franco-allemande et défini les règles institutionnelles de leur mise en œuvre. Il repose sur deux dispositions maîtresses : - un calendrier contraignant de rencontres régulières à divers échelons : les chefs d’Etat et de gouvernement, les ministres, les hauts fonctionnaires ; - un champ de coopération dans trois domaines : les affaires étrangères, la défense, l’éducation et la jeunesse.
Accolade entre le Général et le Chancelier à l’issue de la
signature du traité.
La ratification du traitéLe 16 mai 1963 le traité franco-allemand est ratifié par le Bundestag avec un préambule qui en restreint la portée.
Instrument de ratification par la République fédérale
d’Allemagne
En France la loi du 26 juin 1963 autorise la ratification du traité.
Travaux parlementaires
Traité de coopération franco-allemande, dit “ traité de
l’Élysée ”. Paris, 22 janvier 1963. Le traité a été modifié une seule fois par deux protocoles signés le 22 janvier 1988, lors de son 25ème anniversaire, et créant trois nouvelles structures :
L’intensité de la coopération franco-allemandeL’intensité et la diversité de la coopération franco-allemande est sans pareille dans les domaines politique, commercial, éducatif et culturel. Après la démission du chancelier Adenauer en octobre 1963 le dialogue franco-allemand s’est refroidi et l’Allemagne s’est rapprochée des Etats-Unis. A partir de 1969 elles connaissent un regain avec la signature, le 29 mai d’un protocole intergouvernemental, par le ministre français des Transports, et le ministre allemand de l’Economie. Avec l’accession de Valéry Giscard d’Estaing à la présidence de la République et celle d’Helmut Schmidt à la chancellerie fédérale la coopération s’intensifie jusqu’à former le couple franco-allemand. Du 6 au 8 septembre 1978, Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt jettent les bases du système monétaire européen, successeur du serpent monétaire européen, afin de stabiliser les monnaies européennes. C’est également sous l’impulsion de Valéry Giscard d’Estaing et d’Helmut Schmidt qu’est adoptée la réforme de l’élection du Parlement européen au suffrage universel direct. Le couple franco-allemand se renforce avec François Mitterrand et Helmut Kohl Le 22 septembre 1984, Helmut Kohl et François Mitterrand commémorent les soixante dix ans de la guerre 14-18. L’image de l’union des deux chefs d’Etat, main dans la main, restera dans les mémoires. La création de l’Union économique et monétaire est le résultat de la coopération franco-allemande. Après la chute du mur de Berlin en novembre 1989, Helmut Kohl, et François Mitterrand proposent, le 19 avril 1990, la tenue d’une conférence intergouvernementale sur l’Union européenne, afin de « transformer l’ensemble des relations entre les pays membres en une véritable Union politique ». Le 14 juillet 1994, la présence des soldats allemands de cette unité sur les Champs-Elysées symbolise à la fois l’achèvement d’une phase de la réconciliation, le renforcement du poids de l’Allemagne réunifiée sur la scène internationale et la première concrétisation de la défense européenne. Le 1er janvier 1999, Gerhard Schröder et Jacques Chirac sont les acteurs du lancement de l’euro. Le 30 novembre 1999, Gerhard Schröder s’exprime devant l’Assemblée nationale, dans l’hémicycle. Le 22 janvier 2003 marque le 40e anniversaire du Traité de l’Elysée. La coopération politique, culturelle et de politique étrangère et de défense est renforcée par une déclaration commune. Dans le cadre des cérémonies de cet anniversaire le Président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, et le Président du Bundestag Wolfgang Thierse, ont pris l'initiative de la tenue d'une séance commune des deux Assemblées. Celle-ci a eu lieu dans la salle du Congrès du Parlement à Versailles., le 22 janvier 2003. Le 22 janvier devient officiellement la journée franco-allemande. Le projet d’un manuel d’histoire commun entre les deux pays est lancé. La politique d’étroite coopération se poursuit entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Ainsi c’est le Président et la Chancelière qui proposent lors du Conseil européen des 8 et 9 décembre 2011, d’ouvrir face à la crise financière la voie à un nouveau traité intergouvernemental destiné à renforcer la discipline, l'intégration et la convergence. Au terme de sa journée d'investiture, le 15 mai 2012, le Président François Hollande s'est entretenu avec la Chancelière allemande à Berlin, adoptant, malgré des divergences sur la politique de croissance, des méthodes de travail en commun et délivrant un message d’unité. Chacun a réaffirmé son attachement à l’amitié franco-allemande.
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