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Séance du mercredi 28 mai 1913

  • Projet de loi relatif aux chaussures de repos

    Audition de M. le contrôleur général Mauclère, directeur du contrôle au Ministère de la Guerre

    Adoption du projet de loi

    Présidence de M. Le Hérissé

    Projet de loi relatif aux chaussures de repos

    Audition de M. le contrôleur général Mauclère, directeur du contrôle au Ministère de la Guerre

    Audition de M. le contrôleur général Mauclère, directeur du contrôle.

    M. le président prie le Contrôleur général de bien vouloir fournir les renseignements à la commission au sujet de projet de loi relatif à la chaussure de repos.

    M. le contrôleur général expose l’état de la question au point de vue législatif. Il s’agit d’abroger le dispositif de la loi de 81 instituant le godillot comme chaussure de repos. Le type qui est présenté à la commission a rallié tous les suffrages. Il convient en effet que les chaussures de repos permettent la marche au cantonnement même par temps de pluie et même une ou deux étapes pour les hommes blessés aux pieds. L’espadrille serait insuffisante. On peut évidemment améliorer encore le type proposé, mais ce qui jusqu’à présent a été réalisé de mieux.

    Le godillot ne saurait être conservé, il est fait du même cuir dur que le brodequin ; il touche le pied aux mêmes endroits. D’autre part, donner deux brodequins au fantassin, c’est alourdir sa charge au moment où on tend de plus en plus à l’alléger.

    Le prix de 11,20 F. est évidemment un prix maximum. L’adjudication n’a été faite que pour 2 000 paires on peut espérer un prix un peu plus bas avec une commande plus considérable.

    M. Vandame La concurrence jouera-t-elle librement ?

    M. le contrôleur général Oui. Le nombre de concurrents a été très nombreux. En substituant la couture à la machine à la couture à mains, on pourrait encore abaisser le prix sans diminuer la quantité, au contraire.

    Il est facile de livrer une couture à la main défectueuse en diminuant le nombre de points, à la machine, le contrôle est aisé et les points réguliers.

    M. Rognon Mais on dit que la couture à la main est plus solide.

    M. le Contrôleur Gal Évidemment une bonne couture à mains est supérieure à une bonne couture à la machine. Reste la qualité à obtenir pour la couture à mains. Il y n’y a au surplus rien à craindre pour la main d’œuvre. Il s’agit d’une fabrication supplémentaire.

    M. Rognon Les maîtres bottiers des régiments ont présenté des types de transformation du godillot permettant d’utiliser la chaussure existante en leur ajoutant des tiges de toiles. Comptez-vous faire appel à ces transformations ? Les godillots restent inutilisés et se perdent de plus en plus.

    M. Adigard rappelle qu’il a déjà posé la même question à la commission du Budget ; ce qui est encore bon, doit servir. M. Messimy avait promis cette transformation ; rien n’a été fait et 956 000 paires de godillots restent sans emploi.

    M. le contrôleur général Les godillots figuraient à la réserve de guerre jusqu’en 1902 : ces chaussures correspondaient en effet à l’effectif mobilisé ; leur stock était intangible. En 1902 on a réduit le stock de moitié, un homme sur deux devant apporter ses chaussures à la mobilisation. Par une loi, on a fait passer la moitié de l’approvisionnement au service courant, l’autre moitié restant à la réserve de guerre. On aurait dû continuer à rafraîchir cette réserve qui vieillit mais d’autre part le ministre a pensé qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre la fabrication d’un type de chaussures condamné.

    Si nous sommes autorisés à fabriquer un type nouveau, ce type ira remplacer immédiatement les godillots de la réserve et ces godillots seront replacés dans le service courant des corps de troupe. On s’est dès lors préoccupé de l’utilisation de ces godillots en leur adjoignant l’empeigne de toile. À quel prix ces godillots seront-ils livrés aux corps. Certainement pas au prix du neuf qui était de 11 F ; ce prix reste à déterminer, mais nous comptons proposer une réduction de moitié.

    Y a-t-il d’autre part lieu de revenir sur la décision du Gal André et de reconstituer les réserves de guerre. L’État-Major est de cet avis.

    Trois questions se posent :

    1°) Y a-t-il lieu de rapporter la loi de 1881 qui impose le godillot comme chaussure de repos ?

    2°) Quelle utilisation convient-il de faire des 950 000 paires de godillots existants

    3°) Faut-il revenir sur la décision du général André ?

    M. Adigard Il ne faudrait pas échelonner la dépense de telle sorte qu’on ne fabriquât qu’une certaine quantité de chaussures par an lesquelles attendraient pour être mises en service et pourriraient ?

    M. le contrôleur général Nous assurons un roulement régulier ; on veillera d’ailleurs à ne pas les placer à l’humidité.

    M. Adigard Je signale combien les territoriaux sont mal chaussés.

    M. le contrôleur général Il y a en effet quelque chose à faire dans ce sens. C’est une question de prime d’habillement. Je fais observer que si on revenait sur la décision du Gal André, ce n’est plus 950 000 paires qui seraient nécessaires, mais 2 millions.

    M. Girod Si nous rapportons votre texte, présenterez-vous tout de suite la demande de crédits ?

    M. le contrôleur général Aussitôt.

    M. le Contrôleur général quitte le bureau de la commission.

    Adoption du projet de loi

    M. Girod rapporteur propose l’adoption du projet de loi en disant dans le rapport que la commission ne s’est nullement prononcée sur le modèle de la chaussure, que la commission du Budget sera saisie de cette question spéciale sur laquelle la commission sera appelée à donner ultérieurement son avis. Un rapport supplémentaire sera déposé en ce sens.

    Cette proposition est adoptée.

    Le président,

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