Date : vendredi 20 mars 2020
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Alors que la France connaît une crise sanitaire inédite, que des centaines d’hommes et de femmes – demain des milliers – luttent pour leur survie, l’heure n’est pas à la polémique, mais au rassemblement, comme la France et les Français savent le faire en ces moments-là.
Nous avons une chance extraordinaire de vivre dans un pays où l’accès à des soins de grande qualité est gratuit et où nous bénéficions d’un système de protection sociale poussé. Cela va nous permettre, collectivement, de mener cette bataille. J’ai bien sûr une pensée toute particulière pour les familles endeuillées et pour les personnes souffrant de la forme sévère du virus, qui se trouvent à l’hôpital. Je pense aussi à toutes les personnes contaminées, en leur souhaitant un prompt rétablissement. Nos personnels soignants font un travail extraordinaire, avec un réel dévouement. Je veux leur dire mon admiration et mes remerciements.

C’est une crise sanitaire qui paralyse notre pays, qui a conduit le gouvernement à prendre des mesures inédites de fermeture de tous les lieux de vie, non essentiels, mais si chers aux Français, si liés à la culture Française : restaurant, café, bar, cinéma, théâtre… et puis de confinement de la population, chez eux, pour limiter la propagation de ce virus si contagieux.

Le monde économique, PME, Indépendants, comme Grands groupes, souffre considérablement aussi de cette situation et il est important que l’Etat Français mette en place les dispositions pour protéger au maximum les Français tant d’un point de vue sanitaire que social et financier, mais aussi les acteurs économiques de notre pays, afin que, une fois la crise derrière nous, nous puissions faire redémarrer l’ensemble des entreprises françaises.

De sensibilité de droite, l’augmentation continue des dépenses publiques – en temps normal - ne fait pas partie de mon ADN politique. Mais pour autant, je vais voter ce projet de loi de finances rectificatif, car il est nécessaire en temps de crise – comme en 2008 – afin que tout ne s’écroule pas !

Je souhaite que ces 300 milliards de crédits ne soient pas accompagnés d’un blanc-seing donné au gouvernement. Ils devront être utilisés efficacement, et le Parlement y veillera.

Nous devons à la fois veiller à ce qu’il n’y ait pas de fraudes dans l’usage des dispositifs que nous votons aujourd’hui, avec des chefs d’entreprises faisant travailler leurs salariés alors que ceux-ci bénéficient du chômage partiel et en même temps veiller à ce qu’il n’y ait pas de situation vécue comme injuste. Je pense notamment à deux chefs de PME du bâtiment qui m’ont expliqué aujourd’hui qu’ils ne prendraient aucun risque pour leur salarié, et que même si le télétravail est impossible dans leur cas et que le carnet de commandes est plein, ils souhaitaient les protéger en leur demandant de ne pas travailler. Ils répondent ainsi au message « Restezchezvoux » du gouvernement. Pourquoi eux n’auraient-ils pas droit au chômage partiel ?

Cette pandémie doit être saisie comme une opportunité de s’interroger sur l’essentiel. L’essentiel pour l’être humain que nous sommes ; l’essentiel en matière de politiques publiques. Le réchauffement climatique, de nouvelles pandémies, de grandes crises migratoires nous attendent dans les décennies qui viennent. Notre vulnérabilité nous a été révélée et nous devons désormais orienter nos investissements en réfléchissant non plus en termes comptables, mais en termes d’investissements prospectifs, pour nous prémunir au maximum de ces risques.