Compte rendu du Conseil des ministres du 14 janvier 2004
Le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité a présenté un projet de loi relatif à la
solidarité pour l'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées.
Ce projet de loi constitue le premier élément d'une réforme qui sera poursuivie, dans les semaines à venir, par un
projet de loi pour l'égalité des droits des personnes handicapées, puis, au cours de l'année, par un projet de loi complétant ce dispositif sur le plan
institutionnel et financier.
La première partie du projet de loi tire l'un des principaux enseignements de la canicule du mois d'août 2003, qui a
mis en évidence l'isolement d'un très grand nombre de personnes en perte d'autonomie. Il institue dans chaque département un dispositif de veille et d'alerte. Ce
plan sera mis en oeuvre sous l'autorité du représentant de l'Etat dans le département en cas de risque exceptionnel, climatique ou non. Il permettra l'intervention
des services sanitaires et sociaux sur la base des informations recueillies par les communes auprès des personnes âgées et des personnes handicapées, dont la
situation le justifie et qui en ont fait la demande.
La deuxième partie du projet de loi instaure une journée de solidarité pour assurer le financement de nouvelles
actions en faveur de l'autonomie des personnes âgées ou handicapées. Cette journée de solidarité correspond au lundi de Pentecôte. Dans le secteur privé des
accords de branche ou d'entreprise pourront prévoir une autre date, afin de préserver le libre choix des partenaires sociaux.
La troisième partie du projet de loi crée la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, établissement public
national à caractère administratif. Ses recettes sont constituées principalement d'une contribution de 0,3 % acquittée par les employeurs publics et privés en
contrepartie du travail accompli durant la journée de solidarité, d'une contribution de 0,3 % sur les revenus du patrimoine et des placements, et du produit de 0,1
point de contribution sociale généralisée actuellement destiné au fonds de financement de l'allocation personnalisée d'autonomie.
Les dépenses de la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie sont affectées :
- à des actions favorisant l'autonomie des personnes handicapées, afin de permettre la mise en oeuvre d'un véritable
droit à compensation ;
- au développement de l'aide à domicile ainsi qu'à l'amélioration des établissements d'hébergement pour personnes
âgées dépendantes, tant en ce qui concerne les effectifs de personnel soignant que le nombre de places ;
- au renforcement du concours versé aux départements pour la prise en charge de l'allocation personnalisée
d'autonomie.
Le projet de loi instaure pour la première fois dans la protection sociale de notre pays une prise en charge globale
de la perte d'autonomie due à l'âge ou au handicap. Il associe un mode de gestion décentralisé, fondé sur la proximité et l'aide personnalisée, à une organisation
nationale, garante de l'égalité de traitement et de l'utilisation exclusive de la nouvelle ressource au profit des personnes dépendantes. Il permettra de mobiliser
à ce titre 9 milliards d'euros supplémentaires d'ici 2008.
La réforme de la solidarité en faveur des personnes dépendantes prendra effet au 1er juillet 2004.