Joseph, Félix, Gustave Saussier

1828 - 1905

Informations générales
  • Né le 16 janvier 1828 à Troyes (Aube - France)
  • Décédé le 19 décembre 1905 à Luzarches (France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 16 novembre 1873 au 7 mars 1876
Département
Aube
Groupe
Centre gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant en 1873, né à Troyes (Aube) le 16 janvier 1828, il entra à l'Ecole de Saint-Cyr en 1848, et en sortit au bout de deux ans sous-lieutenant dans la légion étrangère.

Il fit avec ce corps les campagnes d'Afrique, de Crimée, de Kabylie, d'Italie et du Mexique, fut cité à l'ordre du jour de l'armée devant Sébastopol où il fut blessé (20 janvier 1855), reçut un coup de feu dans la jambe droite en Kabylie le 24 septembre 1856, et fut cité deux fois à l'ordre du jour au Mexique ainsi qu'après Mentana et Monte-Rotondo (3 novembre 1867). Capitaine en 1855, chef de bataillon en 1863, lieutenant-colonel au 29e de ligne le 6 mars 1867, colonel au 41e le 24 décembre 1869, il prit part à la guerre de 1870 dans l'armée du Rhin, et obtint une nouvelle citation pour sa belle conduite à Saint-Privat (18 août 1870). Prisonnier de guerre en vertu de la capitulation de Metz, il signa la protestation des 42 officiers contre cette lâcheté, et, n'ayant pas voulu promettre de ne pas s'échapper, fut enfermé dans la citadelle de Grandevez. Il réussit à s'enfuir un mois après, regagna la France, et reçut du gouvernement de la Défense nationale le commandement de la 3e division d'infanterie du 17e corps, et le grade de général de brigade (5 janvier 1871). Après l'armistice, il fut envoyé en Algérie, et réprima l'insurrection arabe de 1871.

Elu, le 16 novembre 1873, sous les auspices de M. Casimir Périer, représentant de l'Aube à l'Assemblée nationale, par 42,294 voix (61,660 votants, 80,020 inscrits), contre 17,844 à M. Argence, ancien député bonapartiste, en remplacement de M. Lignier démissionnaire. Il prit place au centre gauche, combattit le ministère du 24 mai, parla contre le rétablissement de l'aumônerie militaire, sur la loi des cadres, et se prononça pour la proposition Périer, pour l'amendement Wallon, pour les lois constitutionnelles.

En décembre 1875, il refusa de laisser poser sa candidature à un siège de sénateur inamovible, et préféra se consacrer désormais à ses fonctions militaires. Il accepta, en mai 1876, le commandement de la 58e brigade d'infanterie à Marseille, fut promu général de division le 6 juillet 1878, fut placé (31 mai 1879) à la tête du 19e corps d'armée (Alger), et, à la suite de dissentiments avec M. Albert Grévy, gouverneur de l'Algérie, passa (19 août 1880) à la tête du 6e corps (Châlons). Renvoyé en Algérie le 5 juillet 1881, il prit une part brillante à la guerre de Tunisie, dont il mena énergiquement les opérations, et fut nommé, le 27 mars 1884, gouverneur de Paris, à la place du général Lecomte.

Le nom du général Saussier a été deux fois depuis lors mêlé à des incidents politiques: en juin 1886, son chef d'état-major ayant été changé, sans son aveu, par le général Boulanger, alors ministre de la Guerre, le général Saussier donna sa démission, que le ministre, menacé d'une interpellation à la Chambre, parvint à lui faire retirer. En décembre 1887, lors de la démission du président de la République, M. Jules Grévy le général Saussier, porté candidat à la présidence par la coalition des droites, bien qu'il eût, dans une lettre à M. Thomson député (26 novembre 1887), désavoué toute candidature, obtint, le 5 décembre, 188 voix contre 616 à l'élu, M. Carnot.