Jean-Pierre Giraudoux

1919 - 2000

Informations générales
  • Né le 29 décembre 1919 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 9 juin 2000 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Allier
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 29 décembre 1919 à Paris

Décédé le 9 juin 2000 à Paris

Membre de la première Assemblée nationale constituante

Jean-Pierre Giraudoux est né le 29 décembre 1914 à Paris ; issu d'un milieu aisé et éclairé (il est le fils de l'écrivain Jean Giraudoux), il fait ses études à l'Ecole alsacienne, au lycée Henri IV puis au New Collège d'Oxford. A la veille de la guerre, il entreprend un voyage de propagande politique en Europe centrale, et fonde en 1939 le Centre danubien; lorsque la guerre éclate, il est mobilisé, mais sitôt après la défaite il rejoint le général de Gaulle à Londres (il choisit dans la Résistance le pseudonyme de Montaigne) et s'engage dans les Forces Navales Françaises Libres. Il participe aux campagnes du Pacifique et des mers africaines, et termine sa guerre, à la fin de l'année 1944, avec le grade d'enseigne de vaisseau.

Rentré en France au début de 1945, Jean-Pierre Giraudoux occupe aussitôt la fonction d'attaché au cabinet du général de Gaulle Désireux de s'engager plus activement dans la vie politique du pays, il adhère au MRP, en vue de se faire élire député aux élections de mars 1945 pour la première Assemblée constituante. Retenu comme tête de liste du parti dans le département de l'Allier, sa tâche est délicate dans ce département très largement dominé par la SFIO et le Parti communiste ; il emporte cependant, avec 35 854 voix sur 186 509 suffrages exprimés, le dernier des cinq sièges à pourvoir, le Parti communiste et la SFIO se partageant à parts égales les quatre autres.

Elu à vingt-six ans, Jean-Pierre Giraudoux est l'un des deux plus jeunes députés de France. Nommé membre de la Commission de la presse, de la radio et du cinéma, il consacre toute son activité parlementaire aux questions relatives à l'élaboration de la Constitution : il est ainsi l'auteur, le 2 avril 1946, d'un contre-projet, lors de la discussion de la proposition de loi déposée par Jacques Bardoux relative à l'élection des membres de la Chambre des députés, qui vise à consulter le peuple par voie référendaire sur le mode de scrutin qu'il souhaite voir appliquer pour l'élection de ses députés ; Jean-Pierre Giraudoux est en outre l'auteur, le 28 mars 1946, d'une proposition de loi tendant à établir la Constitution de l'Union française, et, le 1er avril 1946, d'une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à fixer à la date du 5 juin 1946 le référendum constitutionnel et à retarder en conséquence la date des élections générales. Quant à ses interventions, elles consistent surtout en des amendements apportés aux propositions de loi relatives à la Constitution de la République.

S'il approuve la nationalisation du crédit (2 décembre 1945), Jean-Pierre Giraudoux vote contre le premier projet de Constitution, adopté par l'Assemblée le 19 avril 1946.

Plus proche du général de Gaulle, dont il partage les idées et admire le personnage, que du MRP, Jean-Pierre Giraudoux est exclu du parti dès mars 1946 ; dès lors il choisit de siéger comme indépendant. Lors des élections pour la seconde Assemblée constituante, il prend la tête d'une liste de « rassemblement de la résistance républicaine », mais la défection d'un co-listier met un terme à cette aventure. Jean-Pierre Giraudoux se présente une nouvelle fois dans l'Allier en novembre 1946 aux élections de la première législature, en tête d'une liste du « Rassemblement d'union gaulliste » : il récolte 115 622 voix sur 173 652 suffrages exprimés, mais ce résultat honorable le classe malgré tout en dernière position des cinq listes en présence, et ne lui permet pas de retrouver son siège.

Jean-Pierre Giraudoux se retire alors de la politique active ; homme de culture, polyglotte avéré (il pratique sept langues vivantes), il se tourne alors vers la littérature et entreprend une œuvre aux facettes multiples, théâtrale (sa première pièce, L'école des hommes, est jouée à Paris pendant la saison 1950-1951), romanesque (Pas assez de silence, 1948) et poétique.

Après le retour à la tête de l'Etat du général de Gaulle, Jean-Pierre Giraudoux reprend le fil, un temps interrompu, de ses activités politiques : il participe en 1958 à la création du Centre de la réforme républicaine, dont la tendance générale est le « gaullisme de gauche », et se présente sans succès lors du renouvellement législatif de novembre 1958.