Marx DORMOY

 

DORMOY (Marx)

Né le 1er août 1888 à Montluçon (Allier)

Décédé le 26 juillet 1941 à Montélimar (Drôme)

 

Député de l'Allier de 1931 à 1938

Sénateur de l'Allier de 1938 à 1941

Sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil du 4 juin 1936 au 24 novembre 1936

Ministre de l'intérieur du 24 novembre 1936 au 10 avril 1938

 

Marx Dormoy est un homme politique français né le 1er août 1888 à Montluçon (Allier) et mort à Montélimar (Drôme) le 26 juillet 1941.

Il est le fils de Jean Dormoy, militant socialiste. Pendant son service militaire, il est affecté en Algérie, où il fonde un groupe de Jeunesses socialistes. Il est ensuite employé à la mairie de Montluçon, puis, après la première guerre mondiale, où il combat, devient représentant de commerce.

En novembre 1919, il mène la liste SFIO aux élections législatives, qui n’obtient aucun élu malgré un nombre élevé de voix (37 443 sur 88 972 suffrages exprimés). Un mois plus tard, il devient conseiller d’arrondissement. En 1920, il choisit le camp de Léon Blum, contre l’adhésion à la IIIe Internationale. Quatre ans plus tard, il devient secrétaire général de la fédération de l’Allier, et parvient à maintenir une bonne implantation de celle-ci chez les ouvriers, malgré la concurrence du Parti communiste et la tentation de se tourner vers les ruraux, très majoritaires dans le département. Il entre ensuite à la Commission administrative permanente.

En 1925, il est élu conseiller municipal et conseiller général de Montluçon, puis maire de cette commune l’année suivante. En octobre 1931, il est élu président du Conseil général de l'Allier, suite au décès de Paul Constans, dont il récupère aussi le siège de député un mois plus tard.

Favorable à une participation de la SFIO dans un gouvernement à direction radicale, il refuse de suivre Marcel Déat, dont il juge les idées « aberrantes » et mène la manifestation du 12 février 1934 dans sa commune, où les communistes sont présents. Il est dès lors partisan d’une solution de Front populaire, et d’une unité de candidature avec le PC dès le premier tour, sans oublier pour autant les critiques qu’il formulait contre ce mouvement avant 1934.

Réélu député en 1936, il est sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil et participe à la négociation des Accords de Matignon. Après le suicide de Roger Salengro, il devient ministre de l’Intérieur, poste qu’il conserve dans les cabinet Chautemps I (juin 1937-janvier 1938) et Blum II (mars-avril 1938). Il mène une politique vigoureuse de refoulement des réfugiés politiques clandestins :

Il prescrit notamment aux préfets de « refouler impitoyablement tout étranger qui cherchera à s'introduire sans passeport ou titre de voyage valable ou qui n'aura pas obtenu de visa consulaire s'il est soumis à cette formalité » (14 avril 1937).

Il renouvelle cet ordre par une directive similaire le 2 juillet 1937 : « Je suis informé de divers côtés que les mouvements d'immigration clandestine se poursuivent et que de nombreux Polonais, surtout, parviennent à pénétrer en France sans visa, sans passeport, ou même sans pièces d'identité d'aucune sorte.»

Après le suicide de Roger Salengro, il devient ministre de l’Intérieur, poste qu’il conserve dans les cabinets Chautemps I (juin 1937-janvier 1938) et Blum II (mars-avril 1938).

Lors de la fusillade de Clichy, il est personnellement mis en cause par les communistes qui mettent en cause la réaction des forces de l'ordre.

Il consacre principalement ses activités à la lutte contre La Cagoule laquelle est démantelée à la fin de novembre 1937. Il n’a pas de le temps de détruire complètement ses ramifications dans les milieux économiques, en particulier dans les grandes entreprises qui, selon les Renseignements généraux et la police judiciaire, ont financé le mouvement terroriste.

Il démet Jacques Doriot de ses fonctions de maire suite à des irrégularités dans la gestion municipale (la ville de Saint-Denis était devenue un foyer d'agitation antirépublicaine). Il défend une ligne d'opposition intransigeante face aux régimes fascistes et se prononce contre les accords de Munich.

Après ses passages au gouvernement, il est élu sénateur en 1938.

En juillet 1940, il refuse de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Le 20 septembre 1940, il est suspendu de ses fonctions de maire, puis emprisonné cinq jours plus tard. Il est incarcéré à Pellevoisin, puis à Vals-les-Bains avant d'être mis en résidence surveillée à Montélimar.

Assassiné dans la nuit du 25 au 26 juillet 1941 par une bombe à retardement placée sous son lit par d'anciens cagoulards. Inhumé discrètement, il aura des funérailles solennelles à Montluçon le 9 décembre 1945 et sera cité à l'ordre de la Nation en 1946.