- Texte visé : Projet de loi ratifiant diverses ordonnances prises sur le fondement de la loi n° 2017-1340 du 15 septembre 2017 d'habilitation à prendre les mesures pour le renforcement du dialogue social, n° 237
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Commission des affaires sociales
L’avant-dernier alinéa de l’article L. 1235‑3 du code du travail, dans sa rédaction résultant de l’article 2 de l’ordonnance n° 2017‑1387 du 22 septembre 2017 relative à la prévisibilité et la sécurisation des relations de travail, est supprimé.
La saisine du juge prud’homal est par nature protéiforme. Si elle tend le plus souvent, pour le salarié, à voir condamner une rupture du contrat de travail à durée indéterminée, son objectif ne se limite pas à la seule réparation du licenciement dépourvu de motif. Sont ainsi en jeu accessoirement, le versement de salaires impayés, le versement d’heures supplémentaires, le paiement d’indemnités légales ou conventionnelles de licenciement, les congés payés
afférents, le préavis…
C’est donc la totalisation des condamnations se rapportant à l’ensemble de ces demandes qui constitue ce qui peut être qualifié de « coût juridictionnel de la rupture », notion qui est parfois confondue avec l’indemnisation du licenciement sans cause réelle et sérieuse, stricto sensu.
Votre alinéa propose de laisser la possibilité au juge de tenir compte des autres indemnités versées. En fait vous proposez d’ouvrir la possibilité de barémiser non plus les seules indemnités liées au licenciement abusif mais bien l’ensemble des indemnités en permettant au juge d’élargir le périmètre d’appréciation des indemnités qui pourraient être versées. Ce n’est pas acceptable.