Fabrication de la liasse
Rejeté
(mercredi 29 novembre 2017)
Photo de monsieur le député Joël Aviragnet
Photo de madame la députée Delphine Batho
Photo de madame la députée Marie-Noëlle Battistel
Photo de madame la députée Gisèle Biémouret
Photo de monsieur le député Christophe Bouillon
Photo de monsieur le député Luc Carvounas
Photo de monsieur le député Alain David
Photo de madame la députée Laurence Dumont

Supprimer cet article

 

 

Exposé sommaire

Un amendement du Gouvernement, déposé en catimini et adopté à la va-vite par l’Assemblée Nationale lors de la séance de nuit du vendredi 27 octobre dernier, a supprimé la généralisation du tiers payant à l’ensemble de la population qui devait entrer en vigueur au 30 novembre prochain. Par manque de courage politique, le Gouvernement et sa majorité ont cédé à la pression des syndicats de médecins libéraux, opposés à ce progrès social, et sacrifié la dispense d’avance des frais chez le médecin.

La loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé avait prévu plusieurs étapes :

-depuis le 1er janvier 2017, les patients atteints d’une affection de longue durée et les femmes couvertes au titre de l’assurance maternité sont dispensés de l’avance des frais chez les professionnels de santé (les bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé le sont déjà depuis 2015) ;

- au 1er janvier 2016, les professionnels de santé peuvent proposer le tiers payant à tous leurs patients ;

-Au 30 novembre 2017, le tiers payant devenait un droit pour tous les français, pour la partie remboursée par la sécurité sociale. Les professionnels de santé pouvaient en plus proposer le tiers payant pour la partie remboursée par les complémentaires.

Le Gouvernement a envoyé des signaux contradictoires, ambigus sur le tiers payant généralisé, sa mise en application n’a donc pas avancé. Le rapport de l’IGAS auquel la ministre des solidarités et de la santé se réfère est beaucoup plus nuancé. Il précise  que cette mesure est réalisable à « brève échéance » s’agissant de la partie remboursée par la sécurité sociale. Cela pourrait se faire grâce à la carte vitale et le processus s’annonce rapide, fiable et simple, avec moins de 1% de rejet des télétransmissions. Ce rapport met en garde contre le risque de démobilisation des acteurs que comporte la suppression de l’obligation.

L’adoption de cet article 44 bis traduit un engagement du candidat Emmanuel Macron en faveur d’un tiers payant « généralisable », donc simplement optionnel, pas généralisé, ni obligatoire.

Le groupe Nouvelle Gauche s’oppose fortement à la remise en cause de ce progrès social et propose  la suppression de cet article.