Fabrication de la liasse
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Compléter cet article par l'alinéa suivant :

« X. – Dans le cadre de la politique française de développement solidaire et de lutte contre les inégalités mondiales, et sous réserve de l’article 706‑164 du code de procédure pénale, sont restituées, au plus près de la population de l’État étranger concerné, les recettes provenant de la cession des biens confisqués aux personnes définitivement condamnées pour le blanchiment, le recel ou le blanchiment de recel de l’une des infractions prévues aux articles 314‑1, 432‑11 à 432‑16, 433‑1, 433‑2, 433‑4, 434‑9, 434‑9‑1, 435‑1 à 435‑4 et 435‑7 à 435‑10 du code pénal, lorsque la décision judiciaire concernée établit que l’infraction d’origine a été commise par une personne dépositaire de l’autorité publique d’un État étranger, chargée d’un mandat électif public dans un État étranger ou d’une mission de service public d’un État étranger, dans l’exercice de ses fonctions, à l’exclusion des frais de justice. »

Exposé sommaire

Le présent amendement vise à renforcer le cadre français de restitution de biens dits « mal acquis » aux Etats étrangers concernés et à leur population.

Les « biens mal acquis » ne correspondent pas à une définition légale. Ils désignent généralement des avoirs acquis en France (biens mobiliers et immobiliers, produits financiers, etc.), et qui correspondent au blanchiment ou au recel d’infractions financières (notamment les infractions à la probité telles que la corruption ou le détournement de fonds publics) commises initialement dans des pays étrangers par des personnes politiquement exposées et / ou leurs proches, au préjudice d’Etats, d’institutions publiques et des populations. Plusieurs procédures ouvertes en France depuis une dizaine d’années ont concerné des biens mal acquis, indépendamment de poursuites éventuelles dans l’Etat d’origine, en retenant l’infraction de blanchiment.

En l’état actuel du droit, en cas de condamnation définitive et si l’Etat d’origine des fonds ne s’est pas constitué partie civile afin d’obtenir réparation ou n’a effectué de demande d’entraide judiciaire aux fins de confiscation, les recettes découlant de la vente des biens confisqués abondent le budget général de l’Etat. Par dérogation, le Code de procédure pénale prévoit que l’AGRASC peut affecter ces biens à d’autres finalités (fonds de lutte contre les produits stupéfiants par exemple).

Le Gouvernement s’est engagé à améliorer ce cadre juridique, à la suite d’une proposition de loi en ce sens examinée au Sénat en mai 2019. Cet engagement s’inscrit également dans la suite des travaux de la société civile et des parlementaires, notamment le rapport de novembre 2019 de MM. Saint-Martin et Warsmann aux Ministres de la Justice, de l’Intérieur et de l’Action et des Comptes Publics sur la confiscation des avoirs criminels et la restitution des biens mal acquis qui recommandait de  « mettre en œuvre un dispositif législatif, budgétaire et organisationnel ad hoc et pragmatique permettant la restitution des avoirs confisqués dans les dossiers dits de « biens mal acquis » (proposition n°34). En outre, la France est partie à la Convention des Nations Unies contre la corruption, dont le Chapitre V pose un principe général de coopération et d’assistance entre Etats-parties pour permettre la restitution d’avoirs illicites.

Les parlementaires proposent que la restitution de « biens mal acquis » soit réalisée en finançant des actions de développement, au plus près des populations concernées. L’Agence française de développement pourra contribuer à leur mise en œuvre. 

Les restitutions devront s’effectuer en coopération avec l’Etat étranger. Ce mécanisme devra également faire l’objet de mesures d’application ultérieures. Notamment, un dispositif permettant de piloter de manière transparente la sélection des actions à financer et leur exécution devra être installé.