Fabrication de la liasse
Photo de monsieur le député Sébastien Jumel
Photo de madame la députée Marie-George Buffet
Photo de monsieur le député Stéphane Peu
Photo de monsieur le député Moetai Brotherson
Photo de monsieur le député Alain Bruneel
Photo de monsieur le député André Chassaigne
Photo de monsieur le député Pierre Dharréville
Photo de monsieur le député Jean-Paul Dufrègne
Photo de madame la députée Elsa Faucillon
Photo de madame la députée Manuéla Kéclard-Mondésir
Photo de madame la députée Karine Lebon
Photo de monsieur le député Jean-Paul Lecoq
Photo de monsieur le député Jean-Philippe Nilor
Photo de monsieur le député Fabien Roussel
Photo de monsieur le député Gabriel Serville
Photo de monsieur le député Hubert Wulfranc

Supprimer cet article.

Exposé sommaire

Le présent amendement demande la suppression de l'article 19. Dans sa rédaction actuelle, l'article 19 du projet de loi est vivement contesté par plusieurs collectifs d’archivistes, d'historiens, et de juristes, et a été complétement remis en cause par la décision du le Conseil d’État dans son arrêt du 2 juillet 2021. Il n'est plus discutable comme si de rien n'était.

En effet, à la suite d'une saisine du Conseil d’État par les associations d’archivistes, d’historiens et de juristes, l’application du texte règlementaire IGI 1300, qui empêche la déclassification automatique des archives de plus de 50 ans, a été déclarée illégale. Le Conseil d’État a également annulé la procédure de déclassification des archives « secret-défense » de plus de 50 ans qui subordonne la communication des archives au pouvoir administratif. Il a en outre souligné, faisant expressément référence au présent projet de loi en cours de discussion, que l’objectif constitutionnel de protection des intérêts fondamentaux de la Nation pouvait justifier certaines protections prolongées, mais que cette prolongation était soumise à deux conditions cumulatives : qu’elle ne devait intervenir que si la divulgation de documents portait une atteinte grave à la sécurité nationale et qu’elle devait, en toute hypothèse, avoir un caractère « exceptionnel ». Tel qu’il est rédigé l'article 19 acte ainsi la fermeture sans limite de durée de la majeure part des archives des services de renseignement - dès lors que toutes les archives qui gardent trace des actions de ces services révèlent d’une manière ou d'une autre leurs procédures opérationnelles ou leurs capacités techniques - et vient contredire les conclusions du Conseil d’État.

Dans ces conditions, nous considérons qu’il n'est plus possible de poursuivre l'examen de l'article 19 du projet de loi relatif à la Prévention d'Actes de Terrorisme et au Renseignement normalement. L'article 19 du projet qui n'a pour seul objectif qu'une restriction accrue de l'accès aux archives publiques, risque de provoquer un recul sans précédent de notre recherche et de notre connaissance historique, sur des périodes comme la Guerre d'Algérie par exemple. Nous pensons au contraire, que les archives n'appartiennent pas aux seules administrations qui les produisent. Elles sont le bien commun de la Nation.