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Document

mis en distribution

le 20 octobre 1998

N° 1111

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ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

ONZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 8 octobre 1998.

RAPPORT

FAIT

AU NOM DE LA COMMISSION DES FINANCES, DE L'ÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU PLAN (1) SUR
LE PROJET DE loi de finances pour 1999 (n°1078),

PAR M. DIDIER MIGAUD,

Rapporteur Général,

Député.

--

ANNEXE N° 9
CULTURE ET COMMUNICATION
CULTURE
Rapporteur spécial :
M. Raymond DOUYÈRE

Député

____

(1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page.

Lois de finances.

La commission des finances, de l'économie générale et du plan est composée de : MM. Augustin Bonrepaux, président ; Didier Migaud, rapporteur général ; Jean-Pierre Brard, Arthur Dehaine, Yves Tavernier, vice-présidents ; Pierre Bourguignon, Jean-Jacques Jegou, Michel Suchod, secrétaires ; MM.  Maurice Adevah-Poeuf, Philippe Auberger, François d'Aubert, Dominique Baert, Jean-Pierre Balligand, Gérard Bapt, François Baroin, Alain Barrau, Jacques Barrot, Alain Belviso, Christian Bergelin, Éric Besson, Jean-Michel Boucheron, Michel Bouvard, Mme Nicole Bricq, MM. Christian Cabal, Jérôme Cahuzac, Thierry Carcenac, Gilles Carrez, Henry Chabert, Didier Chouat, Alain Claeys, Yves Cochet, Charles de Courson, Christian Cuvilliez, Jean-Pierre Delalande, Francis Delattre, Yves Deniaud, Michel Destot, Patrick Devedjian, Laurent Dominati, Raymond Douyère, Tony Dreyfus, Jean-Louis Dumont, Daniel Feurtet, Pierre Forgues, Gérard Fuchs, Gilbert Gantier, Jean de Gaulle, Hervé Gaymard, Jacques Guyard, Pierre Hériaud, Edmond Hervé, Jacques Heuclin, Jean-Louis Idiart, Mme Anne-Marie Idrac, MM. Michel Inchauspé, Jean-Pierre Kucheida, Marc Laffineur, Jean-Marie Le Guen, Guy Lengagne, François Loos, Alain Madelin, Mme Béatrice Marre, MM. Pierre Méhaignerie, Louis Mexandeau, Gilbert Mitterrand, Alain Rodet, Nicolas Sarkozy, Gérard Saumade, Philippe Séguin, Jean-Pierre Soisson, Georges Tron, Philippe Vasseur, Jean Vila.

INTRODUCTION 7

PRÉSENTATION GÉNÉRALE 9

CHAPITRE PREMIER : UN RENFORCEMENT DES MOYENS DE LA POLITIQUE CULTURELLE 15

I.- UNE AUGMENTATION DES MOYENS 15

A.- UNE EXÉCUTION 1997 PARTICULIÈREMENT DÉFAVORABLE 15

B.- UNE INVERSION DE TENDANCE SIGNIFICATIVE EN 1998 17

C.- UNE CONSOLIDATION DES EFFORTS EN 1999 18

II.- UNE RÉORGANISATION DES MOYENS 19

A.- RÉORGANISER LE MINISTÈRE 19

1.- Une nécessité pour l'administration de la Culture : rationaliser ses structures 19

a) La réorganisation de l'administration centrale 19

b) L'amélioration du suivi de l'administration déconcentrée 20

2.- Une priorité dans la gestion des ressources humaines : réduire la précarité de l'emploi 21

a) L'évolution des effectifs 21

b) La lutte contre la précarité de l'emploi 25

c) La répartition des emplois sur le territoire 27

B.- ASSURER L'ASSISE DES GRANDS ÉTABLISSEMENTS 27

1.- Le poids des grands établissements 28

2.- L'achèvement des grands travaux 31

C.- RÉÉQUILIBRER LA POLITIQUE CULTURELLE EN FAVEUR DE LA PROVINCE 34

1.- Mettre les moyens financiers nécessaires 34

a) L'augmentation des crédits déconcentrés 34

b) La décentralisation au sens strict : la progression de la dotation générale de décentralisation 35

2.- Développer une politique de partenariat 36

3.- Poursuivre le programme des " grands projets en région " 37

CHAPITRE II : UN EFFORT ACCRU EN FAVEUR DE LA CRÉATION ET DES SPECTACLES VIVANTS 41

I.- L'ENSEIGNEMENT ARTISTIQUE 41

A.- LES INTERVENTIONS EN MILIEU SCOLAIRE 41

B.- LES ENSEIGNEMENTS SPÉCIALISÉS 43

II.- LE LIVRE ET LA LECTURE 45

III.- LES ARTS PLASTIQUES 46

A.- LES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE EN FAVEUR DE ARTS
PLASTIQUES 46

B.- LES MOYENS BUDGÉTAIRES DE LA POLITIQUE EN FAVEUR DE ARTS PLASTIQUES 48

C.- LA SITUATION CRITIQUE DU MOBILIER NATIONAL ET DU FONDS NATIONAL D'ART CONTEMPORAIN 49

IV.- LE SPECTACLE VIVANT 50

A.- L'AUGMENTATION DES EFFORTS EN FAVEUR DU SPECTACLE VIVANT 50

B.- UNE INSTITUTION PHARE : L'OPÉRA NATIONAL DE PARIS 53

a) Le statut 54

b) L'évolution de l'activité 55

c) Le budget 57

d) Les ressources humaines 63

V.- LE CINÉMA ET L'AUDIOVISUEL 65

A.- LES MOYENS BUDGÉTAIRES EN FAVEUR DU CINÉMA 66

1.- L'évolution des dotations budgétaires 66

2.- Les priorités affichées 67

a) Le patrimoine cinématographique et la création de la Maison du cinéma 67

b) L'action en régions 68

c) Les industries techniques du cinéma et de l'audiovisuel 69

B.- LE COMPTE DE SOUTIEN À L'INDUSTRIE CINÉMATOGRAPHIQUE ET AUDIOVISUELLE 69

C.- L'INSTITUT NATIONAL DE L'AUDIOVISUEL 71

VI.- LE MULTIMÉDIA 72

CHAPITRE III : UNE CONSOLIDATION DE LA POLITIQUE DU PATRIMOINE 73

I.- LE RESPECT DES ENGAGEMENTS EN MATIÈRE DE PATRIMOINE MONUMENTAL 73

A.- LA MISE EN OEUVRE DE LA LOI DE PROGRAMME SUR LE PATRIMOINE MONUMENTAL 74

1.- Les objectifs de la loi de programme 74

2.- L'exercice 1996 76

3.- L'exercice 1997 77

4.- L'exercice 1998 et les perspectives pour 1999 78

B.- L'EFFORT EN DIRECTION DE L'ARCHITECTURE 81

II.- LE DÉVELOPPEMENT DU PATRIMOINE MUSÉOGRAPHIQUE 83

A.- LA POLITIQUE EN FAVEUR DES MUSÉES 83

B.- LE MUSÉE DU LOUVRE 86

1.- L'érection en établissement public 86

2.- Les travaux sur les bâtiments et la restauration des collections 87

3.- Les perspectives pour 1999 89

C.- LE MUSÉE DES CIVILISATIONS ET ARTS PREMIERS 90

III.- LE SOUTIEN AUX BIBLIOTHÈQUES 91

A.- L'ÉVOLUTION DU SOUTIEN AUX BIBLIOTHÈQUES 91

B.- LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE 92

1.- La mise en place et le statut de la Bibliothèque nationale de France 92

a) La création de la Bibliothèque nationale de France 92

b) Le statut 94

2.- Le budget de la Bibliothèque nationale de France 95

a) L'analyse du rapport Hespel-Pattyn et ses suites 95

b) L'évolution du budget de la Bibliothèque nationale de France 100

c) Les prévisions pour 1999 102

3.- Les moyens en personnel 103

4.- La question de la numérisation des collections et le développement des relations avec les " pôles associés " 105

IV.- LA RÉFORME DES ARCHIVES 107

EXAMEN EN COMMISSION 109

OBSERVATION 111

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INTRODUCTION

En 1999, le budget du ministère de la Culture atteindra 15,669 milliards de francs. Il s'agit d'une progression sensible, de 525 millions de francs, soit 3,5 %, par rapport aux crédits ouverts en loi de finances initiale pour 1998. Cette progression doit être mesurée à l'aune de celle du budget de l'État, qui est limitée à 2,2 %.

Elle confirme les engagements pris, l'an passé, devant les Français, d'inverser la tendance observée au cours des exercices précédents et de rendre à la Culture son caractère de priorité gouvernementale.

En effet, si l'on examine le budget de la Culture entre 1994 et 1997 à structure constante, c'est-à-dire, abstraction faite des transferts de compétences effectués en 1996 (architecture, Cité des sciences et de l'industrie, audiovisuel) et en 1997 (dotation générale de décentralisation des bibliothèques), l'on observe une tendance continue à la baisse, les crédits passant de 13,506 milliards de francs en 1994 à 12,34 milliards de francs en 1997.

L'année 1999 marque ainsi la deuxième étape dans la reconstitution d'un vrai budget et la reprise de la marche vers l'objectif symbolique du 1 %.

Ces nouveaux moyens seront mis au service d'une politique de démocratisation des pratiques culturelles, concernant aussi bien les arts de la rue, les musiques actuelles que la création théâtrale, les enseignements artistiques, ou les pratiques amateurs. Par ailleurs, la précarité de l'emploi, particulièrement forte dans le domaine de la culture, sera fortement réduite, notamment par le biais de la titularisation de centaines de vacataires.

Qu'il s'agisse d'établissements d'enseignement destinés à favoriser la familiarité et, donc, l'appropriation de la Culture, ou des structures de diffusion, notamment dans le secteur du spectacle vivant, le ministère de la Culture mettra en oeuvre, dans le cadre de la charte du service public, des relations contractuelles avec les différents intervenants et, en particulier avec les collectivités locales, qui apportent désormais la plus grande part des financements culturels, assurant la pérennité des subventions de l'État, en contrepartie d'engagements de service public.

Le rattrapage de la programmation entreprise en 1998 dans le domaine du patrimoine sera consolidé en 1999. Le budget 1999 sera l'occasion du rattrapage d'un autre retard qui s'était creusé entre 1993 et 1997, celui du paiement par l'État de ses obligations contractées à l'égard des collectivités territoriales en matière d'équipement. Cet effort permettra d'entrer dans la négociation de la prochaine génération de contrats de plan État-régions sur des bases saines.

Dès l'introduction, votre Rapporteur souhaiterait évoquer la question des intermittents du spectacle. Le régime institué pour 1997 a été prorogé en 1998. Sur ce dossier sensible, des avancées ont été faites : l'ordonnance relative à la licence d'entrepreneur de spectacles a été modifiée par un projet de loi en cours d'examen, des guichets uniques ont été mis en place pour améliorer le recouvrement des cotisations dues par les employeurs occassionnels et la lutte contre le travail clandestin a été intensifiée. Cependant si aucun accord sur la réforme du régime n'est trouvé d'ici la fin de l'année 1998 par la commission paritaire mise en place au mois de mai dernier et si le conseil d'administration de l'UNEDIC n'entérine pas un potentiel accord, alors le régime actuel devra être prorogé en 1999. Votre Rapporteur souligne que cette situation est insatisfaisante et qu'il conviendrait de régler au plus vite un problème qui freine le développement de la création artistique et fragilise la situation de près de 70.000 personnes.

Au-delà de la présentation générale des crédits demandés par le ministère de la Culture pour 1999, votre Rapporteur s'attachera à esquisser un bilan de quelques grandes opérations culturelles (la restructuration de l'Opéra national de Paris, la création de la Bibliothèque nationale de France, le Grand Louvre), à un moment où les grands équipements programmés dans les années quatre-vingts entreront tous pleinement en fonction.

PRÉSENTATION GÉNÉRALE

Le projet de budget du ministère de la Culture atteindra, en 1999, un montant de 15.669,8 millions de francs, soit une augmentation de 525 millions de francs par rapport à la loi de finances initiale pour 1998, ce qui traduit un nouvel effort sensible. En effet, alors que le budget de l'État progresse de 2,2 %, les moyens du ministère de la Culture exprimés en dépenses ordinaires et crédits de paiement croissent de 3,5 %. Cette augmentation est encore plus sensible si l'on tient compte des crédits réellement disponibles en 1998, après les annulations en cours d'exercice qui ont ramené le budget de la Culture à 15.084,7 millions de francs, puisqu'elle atteint 3,9 %, et ce malgré les crédits ouverts par décret d'avance en cours de gestion 1998. Il convient de noter qu'en 1999, près de 2,8 millions de francs seront transférés sur le budget de l'Enseignement supérieur.

L'inversion de tendance constatée l'année dernière se poursuit donc cette année de manière significative, même s'il demeure établi que les crédits de la Culture représentent une part relativement faible dans le budget général de l'État. A structure constante du budget de l'État, le budget de la Culture représentera 0,97 % des charges nettes de l'État en 1999 au lieu de 0,95 % en 1998. Compte tenu de la budgétisation de certaines charges, ce pourcentage s'élèvera à 0,94 % pour 1999 sans neutralisation du changement de structure. Les crédits de la Culture se rapprochent donc du seuil symbolique de 1 % que le Premier ministre s'est engagé à atteindre d'ici la fin de la législature.

Votre Rapporteur saluera d'autant plus l'effort accompli pour 1999 qu'il succède à un effort substantiel réalisé l'année dernière, après une baisse de 20 % à périmètre constant des crédits du ministère de la Culture entre 1993 et 1997.

I.- DES MOYENS MIS AU SERVICE D'OBJECTIFS CULTURELS

L'année 1999 marquera une deuxième étape dans la reconquête des moyens indispensables à la mise en _uvre d'une politique culturelle ouverte aux aspirations et aux besoins des Français.

Les 525 millions de francs de crédits supplémentaires, auxquels s'ajoutent les crédits dégagés grâce aux redéploiements, seront mis au service de trois objectifs principaux.

A.- RÉORGANISER LE SERVICE PUBLIC DE LA CULTURE

Il s'agit à la fois de réorganiser l'administration centrale de la Culture et de favoriser le développement des interventions déconcentrées et décentralisées.

Au niveau central, la réorganisation du ministère se poursuit : la direction de l'architecture et celle du patrimoine fusionnent dans une direction de l'architecture et du patrimoine, tandis que la direction de la musique et de la danse, la direction du théâtre et des spectacles sont intégrées dans une direction unique de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles. Par ailleurs, la direction des archives sera réorganisée en 1999.

Au niveau déconcentré, la part des crédits gérés directement par les directions régionales de l'action culturelle (DRAC) sera accrue. Ce mouvement s'accompagnera également d'un redéploiement des personnels à l'échelon déconcentré. En outre, la préparation des contrats de plan État-régions pour la période 2000-2006 constituera un biais privilégié des efforts fournis pour rééquilibrer l'offre culturelle entre la capitale et les régions. Dès 1999, les crédits de soutien aux opérations d'équipement des collectivités territoriales seront augmentés de 38 %.

Des conventions avec les institutions culturelles devraient permettre de clarifier les relations entre l'État et celles-ci.

B.- SOUTENIR L'ACTE CULTUREL

L'acte culturel doit être entendu sous ses deux sens : la création et la pratique culturelle. C'est sur ces deux pôles que les efforts pour 1999 porteront.

La priorité est accordée à la démocratisation des pratiques culturelles, conformément aux réformes annoncées le 26 février 1998. Ces mesures portent sur l'éducation et la formation artistiques, mais aussi sur les politiques de tarification des grands établissements, sur les pratiques amateurs, et sur une charte des missions de service public pour les spectacles vivants.

Une attention particulière sera portée aux musiques actuelles et arts de la rue, ainsi qu'aux espaces culture-multimédia.

C.- CONSOLIDER LA POLITIQUE DU PATRIMOINE

La consolidation de la politique du patrimoine passe à la fois par le maintien d'un effort significatif sur les moyens et par l'encouragement à la fréquentation des différentes composantes du patrimoine.

Les moyens sont consolidés. En deux ans, le budget du patrimoine a été augmenté de près de 40 % afin de revenir au niveau des financements prévus dans la loi de programme. On rappellera ici les efforts réalisés en faveur des opérations d'équipement en région.

Le patrimoine du XXème siècle et, en particulier, le patrimoine industriel, constituera une priorité. Le patrimoine écrit sera soutenu à travers le fonctionnement à plein régime de la Bibliothèque nationale de France (BNF) et à travers la restructuration des archives nationales. Le patrimoine audiovisuel bénéficiera d'importantes mesures nouvelles.

Le lancement du projet du Musée des civilisations et arts premiers et la mise en place d'un Institut national d'histoire de l'art renforceront la politique menée en faveur de la préservation et de la diffusion du patrimoine artistique. Une Maison du cinéma sera créée.

II.- LES MOYENS DES SERVICES

A.- LES CRÉDITS DE PERSONNEL

Les dotations des chapitres finançant les rémunérations et les charges sociales liées à l'activité des personnels augmentent de 146,2 millions de francs (+ 4,8 %), passant de 3.032,3 millions de francs en loi de finances initiale pour 1998 à 3.178,5 millions de francs dans le cadre du présent projet loi de finances.

Le ministère de la Culture bénéficie d'une création nette d'emplois de 2 postes d'ingénieurs. Par ailleurs, 7 emplois sont transférés sur les crédits de l'Enseignement supérieur, tandis que 14 postes budgétaires sont transférés sur le budget de l'établissement public du musée du Louvre. Le ministère de la Culture fait l'objet par ailleurs de nombreuses transformations d'emplois motivés par les accords intervenus dans la fonction publique, par l'application de la loi n° 96-1093 du 16 décembre 1996 sur les emplois précaires, par des mesures de pyramidages, par des mesures de titularisation ou, au contraire, de contractualisation (par exemple, les professeurs des écoles d'enseignement artistique).

Les effectifs du Musée du Louvre, du Musée du domaine national de Versailles, seront augmentés, de même que ceux du Centre national d'art et de culture Georges Pompidou qui doit rouvrir ses portes et de divers conservatoires nationaux de musique.

Les 1.913 emplois de la BNF seront préservés, afin de permettre son fonctionnement à plein régime à partir de 1999.

B.- LES MOYENS DE FONCTIONNEMENT

Les crédits consacrés aux dépenses de fonctionnement courant, qui regroupent les moyens de l'administration centrale, des DRAC, des directions départementales de l'architecture et du patrimoine, des centres départementaux d'archives et des musées n'ayant pas le statut d'établissement public augmentent de 5,4 millions de francs, soit une quasi-stabilisation (+ 0,8 %).

Les crédits ouverts au titre des frais de justice et de réparations civiles et des dépenses de formation continue resteront strictement les mêmes. Les crédits de travaux d'entretien immobilier connaissent une progression limitée à 1,37 %.

Sont renforcés les moyens de fonctionnement de la mission de la recherche et de la technologie, des directions régionales des affaires culturelles, des services départementaux de l'architecture et du patrimoine et du service national des travaux. Par ailleurs, la direction des archives de France bénéficiera d'un ajustement significatif de ses crédits pour l'organisation des célébrations nationales.

III.- LES SUBVENTIONS AUX ÉTABLISSEMENTS PUBLICS

Les subventions de fonctionnement versées aux établissements publics sous tutelle du ministère de la Culture augmentent de 84,6 millions de francs (+ 2,49 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1998). A structure constante, c'est-à-dire compte non tenu du transfert des crédits relatifs au Musée des civilisations et arts premiers, au Centre national de la danse et à l'École nationale supérieure des métiers de l'image et du son du titre IV vers le titre III, les subventions de fonctionnement des établissements publics n'augmentent que de 57 millions de francs.

L'effort de rationalisation de la maîtrise d'ouvrage culturelle qui est passé notamment par la création d'un établissement public de maîtrise d'ouvrages culturels se poursuit en 1999 par la majoration des crédits de fonctionnement et de personnel de cet établissement (12 millions de francs de moyens nouveaux dont 7 millions de francs pour l'application d'un taux normal de taxe sur la valeur ajoutée).

Bénéficient également de mesures nouvelles significatives le Centre national des arts plastiques (4 millions de francs), le Centre national d'art et de culture Georges Pompidou (3,5 millions de francs), le Centre national de la danse (3 millions de francs), le Musée du Louvre (3,5 millions de francs), mais également le Théâtre national de la Colline (2 millions de francs) et celui de Chaillot (1,5 million de francs).

Les écoles d'architecture qui ont été profondément réformées en 1998 seront dotées de 3 millions de francs supplémentaires.

Les dotations de 1998 de l'Opéra national de Paris et celles de la BNF sont reconduites pour 1999, non comprises les mesures d'ajustement liées à l'évolution des crédits de rémunérations et de vacations (respectivement 4,9 millions de francs et 1,9 millions de francs).

IV.- LES CRÉDITS D'INTERVENTION

En 1999, les crédits d'intervention, passant de 4.618,5 millions de francs à 4.783,8 millions de francs, progressent de 3,6 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1998. A structure constante, les crédits d'intervention en 1999 atteignent 4.813,3 millions de francs, soit une progression de 4,2 %.

Les interventions en faveur du spectacle vivant et du cinéma bénéficient d'une progression très substantielle des crédits destinés à les financer : + 103,5 millions de francs. Pour les structures permanentes intervenant dans le domaine du spectacle vivant, l'entrée en application effective de la charte de service public privilégiera celles qui assument pleinement le soutien à la création et leurs responsabilités en matière de renouvellement des publics ou d'ouverture aux pratiques amateurs.

Les augmentations sont également significatives en ce qui concerne les enseignements artistiques (27 millions de francs), les interventions des musées de France et des arts plastiques (24 millions de francs), ainsi que les crédits d'acquisition (10 millions de francs).

La diffusion et la formation dans le domaine de l'architecture et du patrimoine enregistrent une progression de 16 millions de francs.

La dotation générale de décentralisation dans le domaine culturel voit ses crédits augmenter de 25,45 millions de francs (+ 2,8 %).

V.- LES DÉPENSES EN CAPITAL

Les autorisations de programme sont en réduction de 181,8 millions de francs par rapport à la loi de finances pour 1998 (- 4,9 %) après une progression de 20 % l'an passé, tandis que les crédits de paiement augmentent de 122,8 millions de francs (+ 3,6 %).

La diminution des autorisations de programme inclut une augmentation des autorisations de programme destinées à la rénovation du patrimoine, dans la lignée du rattrapage du retard pris avant 1998 sur la réalisation de la loi de programme, et une réduction des autorisations de programme destinées aux dépenses en capital hors patrimoine.

Cette évolution correspond au choix du ministère de la Culture de privilégier les crédits de paiement. L'objectif est double :

·  apurer la dette de l'État vis-à-vis des collectivités sur le chapitre 66-91 pour les opérations anciennes ;

·  augmenter les dotations d'équipement, de maintenance et de rénovation allouées aux établissements publics (conservation, développement et mise en valeur des bâtiments issus des Grands Travaux).

Ces crédits permettront également notamment d'engager les opérations liées au Musée des civilisations et arts premiers et à l'aménagement de la Maison du cinéma.

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CHAPITRE PREMIER :

UN RENFORCEMENT DES MOYENS
DE LA POLITIQUE CULTURELLE

Les moyens mis au service de la politique culturelle en 1999 seront en augmentation sensible, puisque le budget croît de 3,5 % à 15,7 milliards de francs, alors même que le budget de l'État progresse significativement de 2,2 %.

Cet effort est d'autant plus louable qu'il s'accompagne d'une véritable réorganisation du service public de la Culture. L'organisation de l'administration centrale est rationalisée. Les efforts en faveur de l'action culturelle dans les régions sont renforcés.

I.- UNE AUGMENTATION DES MOYENS

La progression des crédits du ministère de la Culture est d'autant plus remarquable en 1998 et 1999 qu'elle succède à une période de forte diminution des moyens accordés à ce département. L'exécution du budget de l'année 1997 a été de ce point de vue particulièrement défavorable.

A.- UNE EXÉCUTION 1997 PARTICULIÈREMENT DÉFAVORABLE

L'année 1997 a vu l'intégration dans la nomenclature d'une dotation générale de décentralisation (DGD) correspondant aux crédits destinés à compenser les transferts de compétence dans le domaine culturel de l'État vers les régions et la collectivité territoriale de Corse (chapitre nouveau 41-10).

Les chapitres 43-10 et 43-40 - Patrimoine culturel - et - Spectacles et développement culturel - ont été intégrés dans un chapitre unique 43-50 intitulé - Développement culturel -.

Les crédits ouverts en 1997 se sont élevés à 14.894,89 millions de francs pour une dotation en loi de finances initiale de 15.126,26 millions de francs soit une réduction en exécution de 1,53 %.

Le solde des mouvements de crédits en cours de gestion, négatif à hauteur de 231,37 millions de francs, résulte :

· de reports de crédits à hauteur de 1.095,79 millions de francs ;

· de fonds de concours pour 510,98 millions de francs (1) ;

· de transferts négatifs à hauteur de 1.416,81 millions de francs ;

· d'annulations pour 756,41 millions de francs, dont 656,28 millions de francs au titre de la régulation budgétaire ;

· d'ouverture en loi de finances rectificative pour 14,26 millions de francs.

Les crédits du titre III ouverts en gestion ont été inférieurs de 7,49 % à ceux inscrits dans la loi de finances initiale. Ce taux atteint 23,03 % pour les crédits du titre IV.

Le taux de consommation des crédits de paiement pour dépenses ordinaires a atteint, en 1997, 99,23 %. Le taux de consommation pour les crédits de paiement pour dépenses en capital s'est élevé à 86,73 %, et le taux de consommation des autorisations de programme à 88,36 %. L'amélioration constatée de ces taux par rapport aux exercices 1995 et 1996 s'explique en partie par les fortes mesures de régulation qui ont touché le budget de la Culture en 1997.

Au total, la gestion 1997 s'est traduite par une diminution des moyens définitivement ouverts, par une nouvelle augmentation du taux global de consommation et par une baisse importante du disponible comptable en fin de gestion, et par voie de conséquence des crédits à reporter, en particulier pour le titre VI.

Ainsi que le souligne le contrôle financier, " comme en 1996, la mise en _uvre de la régulation budgétaire a été opérée dans un contexte d'arbitrages systématiques qui ne font que retarder la mise en place des crédits et de la possibilité de les utiliser dans les délais ". Bien que fixée rapidement en juillet 1997, il est résulté de cette régulation plus de deux mois de délais pour les dépenses en capital.

S'agissant des modes de gestion, il a été constaté, s'agissant plus particulièrement du titre IV, une centralisation encore très forte du processus de décision, un " saupoudrage " excessif des subventions (1.706 organismes dont 259 dossiers inférieurs à 25.000 francs), la régularité, le plus souvent " formelle " des dossiers présentés, et le poids des " services votés de fait ". Il faut relever cependant que les délégations de crédits interviennent de plus en plus tôt et que la globalisation des crédits d'intervention a fortement accru la marge de man_uvre des services déconcentrés.

B.- UNE INVERSION DE TENDANCE SIGNIFICATIVE EN 1998

Après des années d'exécution défavorable, l'année 1998 semble amorcer une inversion de tendance significative.

Le budget 1998 a été marqué par un changement de nomenclature notable avec la distinction entre services centraux et services déconcentrés : ainsi le libellé du chapitre 34-97 a été modifié pour devenir - Moyens de fonctionnement des services centraux - tandis qu'était créé un chapitre 34-98 nouveau correspondant aux - Moyens de fonctionnement des services déconcentrés - ; parallèlement, l'article 43-50 - Développement culturel - a été scindé en deux chapitres 43-20 - Interventions culturelles d'intérêt national - et 43-30 - Interventions culturelles déconcentrées -.

L'année 1998 a tout d'abord été marquée par une dotation en loi de finances initiale de 15.145,57 millions de francs à comparer avec les 15.126,26 millions de francs ouverts en loi de finances initiale pour 1997, soit une augmentation de 0,13 %. Cette progression est beaucoup plus importante si l'on prend comme référence le budget exécuté en 1997 : elle atteint alors 1,68 %.

Au 31 septembre 1998, les crédits ouverts atteignaient 15.111,18 millions de francs, soit une très légère réduction par rapport au budget voté de 1998 de 0,23 %. Cette légère diminution des moyens doit s'apprécier au regard du transfert des crédits correspondant aux charges de pension et à la dotation générale de décentralisation et d'annulations de crédit limitées à 60,7 millions de francs (au lieu de 756,41 millions de francs en 1997).

C.- UNE CONSOLIDATION DES EFFORTS EN 1999

Conformément aux engagements pris par le Premier ministre lors de son discours de politique générale, la progression des crédits de la Culture amorcée en 1998 se poursuit en 1999. A structure constante par rapport à 1998, c'est-à-dire hors transfert vers la section Enseignement supérieur (- 2,79 millions de francs) et en provenance de la section Services communs (+ 0,4 million de francs), les crédits présentés dans le projet de loi de finances pour 1999 augmentent de 3,47 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1998.

524 millions de francs de mesures nouvelles ont ainsi été dégagés, tous titres confondus. S'agissant du fonctionnement du ministère, priorité a été donnée aux moyens des directions régionales des affaires culturelles (DRAC) et des services départementaux de l'architecture et du patrimoine (SDAP). Les moyens d'intervention, à structure constante, c'est-à-dire hors DGD concernant les bibliothèques et crédits d'acquisition, l'augmentation nette (2) des crédits s'élèvera à 139,8 millions de francs. Les crédits de paiement pour dépenses en capital croissent de 3,13 % sur le titre V et de 3,96 % sur le titre VI.

Les changements de nomenclature ont conduit à isoler les crédits de rémunérations des personnels des écoles d'architecture, tandis que ceux des autres personnels relevant de l'ancienne direction de l'architecture ont été fusionnés avec les crédits de rémunération de l'administration centrale et des services déconcentrés. Les crédits relatifs à l'Institut international d'histoire de l'art ont été transférés sur un article nouveau du chapitre 36-60 réservé au nouvel Établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels (EPMOTC). Les bourses d'études d'enseignement supérieur ont été isolées (chapitre 43-20, article 90). Un article réservé au Musée des civilisations et arts premiers a été créé sur le titre VI (chapitre 66-91, article 62).

II.- UNE RÉORGANISATION DES MOYENS

Ce budget, marquant une rupture avec la logique du désengagement de l'État, met l'accent sur l'objectif prioritaire arrêté par le ministère de la Culture et qui consiste à offrir au plus grand nombre un véritable accès à la Culture.

En effet, atout essentiel pour l'intégration sociale, la culture doit être accessible à tous, sans que les obstacles liés au niveau de vie, à la localisation géographique, ou même à l'insuffisance d'information, puissent entraver cet accès.

A cette fin, il convient, d'une part, de rééquilibrer l'effort en direction de la province, d'autre part, de développer la familiarisation avec la Culture, grâce aux enseignements et, enfin, de réorienter les interventions culturelles en direction des actions les plus créatives et les plus innovantes.

A.- RÉORGANISER LE MINISTÈRE

1.- Une nécessité pour l'administration de la Culture : rationaliser ses structures

Inscrites dans le cadre du plan de réforme de l'État présenté en novembre 1997 et dans la circulaire du 3 juin 1998 relative aux programmes pluriannuels de modernisation, la transformation de l'architecture de l'administration centrale et l'amélioration et l'approfondissement de la gestion déconcentrée marqueront une étape importante en 1999.

a) La réorganisation de l'administration centrale

Historiquement constituée de services souvent anciens et qui s'étaient développés dans une certaine autonomie et sur des traditions et des modes de gestion spécifiques, l'administration de la Culture pour se moderniser a dû regrouper ses fonctions d'administration générale. De la même façon, la coordination des politiques d'action culturelle a été centralisée au sein de la délégation au développement et aux formations.

L'année 1999 sera la première année pleine de fonctionnement des nouvelles directions créées par les décrets n° 98-840 et 98-841 du 21 septembre 1998, la direction de l'architecture et du patrimoine d'une part, la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles d'autre part.

La nouvelle direction de l'architecture et du patrimoine a pour mission de favoriser la création architecturale, de recenser, étudier, protéger, conserver et faire connaître le patrimoine archéologique, architectural, urbain, ethnologique, et photographique, de suivre l'activité des architectes, d'observer les conditions d'exercice des métiers du patrimoine et veiller au maintien de leur savoir-faire, et enfin de participer à l'organisation de l'enseignement, de la formation et de la recherche concernant l'architecture et le patrimoine.

Cette direction sera organisée autour de l'inspection générale de l'architecture et du patrimoine, du service de la connaissance, de la conservation et de la création, du service des enseignements, des ressources, des publics et des réseaux et de la mission de la communication.

La direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles a pour mission de favoriser la création et la diffusion, de développer l'enseignement et les formations, d'encourager l'accès le plus large possible aux _uvres et aux pratiques. Elle encourage les commandes d'_uvres en matière de composition musicale et d'écriture théâtre.

L'organisation de la nouvelle direction s'articulera autour de trois sous-directions transversales : la sous-direction de la création et des activités artistiques, la sous-direction des enseignements et des pratiques artistiques, et la sous-direction de la formation professionnelle et des entreprises culturelles.

b) L'amélioration du suivi de l'administration déconcentrée

L'érection de l'ensemble des DRAC, créées en 1977, en centres de responsabilité en 1992 a marqué une avancée fondamentale dans le processus de déconcentration du ministère.

Mais la déconcentration de la gestion et de la décision administrative ne peut se justifier qu'à condition, pour l'administration centrale, de disposer des instruments nécessaires de liaison avec les directions régionales des affaires culturelles.

C'est pourquoi l'extension du schéma informatique qui compte aujourd'hui plus de 50 sites équipés en réseau local interconnectés au réseau général a permis de relier plus de 4.500 postes de travail. Des efforts importants restent à faire dans les services départementaux de l'architecture et du patrimoine. Le développement de l'Intranet conduit également à un abandon progressif des circuits " papier " traditionnels au profit d'informations instantanées (revue de presse, bulletin officiel, avis de vacances de poste, avis de concours, messagerie, etc.).

Compte tenu de ces avancées, votre Rapporteur s'interroge sur la pertinence de la réduction de 8,98 % proposée dans le budget 1999 pour les dépenses informatiques (chapitre 34-95). Le passage d'une dotation de 75,51 millions de francs en 1998 à 68,73 millions de francs l'année prochaine ne peut être que dommageable à la mise en réseau de l'ensemble des services déconcentrés, réseau auquel il conviendrait d'intégrer les principales institutions culturelles ayant un statut juridique propre.

Le problème de suivi des effectifs, vacataires notamment, employés dans les services déconcentrés et dans les établissements publics sous tutelle du ministère chargé de la culture, illustre de façon évidente la nécessité d'établir des liaisons modernes et instantanées entre les divers pôles du service public culturel.

2.- Une priorité dans la gestion des ressources humaines : réduire la précarité de l'emploi

Outre l'évolution globale des effectifs, votre Rapporteur souhaiterait évoquer deux points : la lutte contre la précarité de l'emploi au sein des institutions culturelles qui doit rester une priorité, et la répartition des effectifs du ministère sur le territoire.

a) L'évolution des effectifs

Entre 1996 et 1999, les effectifs budgétaires du ministère de la Culture ont augmenté de 0,21 %, passant de 14.647  à 14.679 personnes. Le nombre de titulaires a augmenté de 1,12 % tandis que celui de contractuels était réduit de 7,65 % (de 1.504 non-titulaires à 1.389).

En 1997, le ministère a bénéficié d'un transfert en provenance du ministère de l'Équipement de 36 emplois et d'une création nette de 24 emplois budgétaires.

En 1998, une création nette de 27 emplois a été accordée au terme d'un plan amorcé en 1995 (cf. infra b) visant à renforcer les effectifs de la filière de l'accueil, de la surveillance et du magasinage. Des emplois supplémentaires ont été obtenus pour alimenter cette filière grâce à une mesure de redéploiement interne aux effectifs du ministère.

Si le nombre global d'emploi n'est pas appelé à augmenter en 1999, le projet de budget, au-delà de la création de 2 postes d'ingénieurs, du transfert de 7 emplois en direction de l'Enseignement supérieur et de 14 autres emplois en direction des établissements publics sous tutelle du ministère, a pour objectif d'améliorer les revenus et carrières des agents en postes. Ainsi, hormis l'application de l'accord salarial sur les bas salaires, plusieurs mesures de repyramidage des corps sont proposées ainsi que des revalorisations indemnitaires.

Pour 1999, les crédits de personnel augmenteront ainsi de 146,2 millions de francs (+ 4,8 %), passant de 3.032,3 millions de francs en loi de finances initiale pour 1998 à 3.178,5 millions de francs dans le cadre du présent projet de loi.

Les effectifs des services extérieurs nationaux et autres services extérieurs ont continué d'augmenter entre 1996 et 1999 de la même façon que les effectifs des établissements publics sous tutelle du ministère de la Culture (2,5 % pour les établissements publics industriels et commerciaux, 1,86 % pour les autres établissements publics).

Les tableaux ci-après retracent l'évolution des effectifs budgétaires et réels au sein du ministère de la Culture, dans les établissements publics à caractère administratif ou à caractère culturel, scientifique et technique, ainsi que celle des effectifs budgétaires dans les établissements à caractère industriel et commercial relevant de la tutelle du ministère de la Culture.

EFFECTIFS DU MINISTÈRE DE LA CULTURE
(1996-1999)

 

1996

1997

1998

1999

 

Effectifs budgétaires

Effectifs réels

Effectifs budgétaires

Effectifs réels

Effectifs budgétaires

Effectifs réels

Effectifs budgétaires

Administration centrale

             

Cabinet et bureau du cabinet

50

50

65

62

65

65

65

Direction du patrimoine

195

220

190

189

275

270

275

Direction de l'architecture

80

78

85

80

     

Direction des archives

47

50

47

55

46

52

46

Délégation au développement et aux formations

51

48

51

45

51

45

51

Direction du théâtre et des spectacles

45

44

45

44

134

135

134

Direction de la musique et de la danse

93

93

90

92

     

Délégation aux arts plastiques

94

98

82

89

82

89

82

Direction des musées de France

128

133

120

139

120

140

120

Direction du livre et de la lecture

51

58

50

54

50

54

50

Délégation générale à la langue française

12

14

12

11

12

11

12

Direction de l'administration générale

495

505

490

503

487

500

487

Département information, communication, relations internationales, contrôle financier, inspection générale de l'administration

76

76

80

83

70

76

70

Sous-total administration centrale

1.417

1.467

1.407

1.446

1.392

1.437

1.392

Services extérieurs nationaux (1)

746

759

782

764

790

770

781

Autres services extérieurs (2)

1.616

1.502

1.566

1.524

1.554

1.530

1.554

Directions régionales des affaires culturelles

1.750

1.745

1.835

1.793

1.850

1.810

1.850

Services départementaux de l'architecture et du patrimoine

788

760

787

741

788

750

789

Bibliothèques nationales classées, bibliothèques départementales de prêt, musées classés contrôlés, archives départementales

539

536

539

533

534

533

534

Total

8.273

8.236

8.323

8.247

8.300

8.267

8.292

(1) par exemple, Fonds national d'art contemporain, Archives nationales, Service de restauration des musées de France, etc.

(2) par exemple, Galeries nationales du Grand Palais, Présidence de la République, Musée du château de Fontainebleau, Musée des arts africains et océaniens, etc.

Source : ministère de la Culture.

EFFECTIFS DES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS SOUS TUTELLE DU MINISTÈRE DE LA CULTURE
(1996-1999)

 

1996

1997

1998

1999 (PLF)

 

Effectifs budgétaires

Effectifs réels

Effectifs budgétaires

Effectifs réels

Effectifs budgétaires

Effectifs réels
(1)

Effectifs budgétaires (2)

Bibliothèque nationale de France

1.929

1.594

1.913

1.608

1.913

1.700

1.913

Bibliothèque publique d'information

241

234

241

233

241

235

241

Centre national de la cinématographie

115

115

115

116

115

116

115

Centre national du livre

14

14

16

15

17

15

17

Caisse nationale des monuments historiques et des sites

360

413

391

413

405

410

405

Conseil national supérieur d'art dramatique

48

47

48

47

48

47

48

Conservatoire supérieur national de musique de Lyon

20

19

20

18

20

18

20

Conservatoire supérieur national de Paris

268

283

276

277

276

277

276

Écoles d'architecture

1.627

1.652

1.657

1.653

1.672

1.660

1.672

École du Louvre

39

40

57

39

57

39

57

Centre national des arts plastiques

828

803

840

821

845

825

845

École nationale supérieure des arts décoratifs

177

177

176

173

175

173

175

École nationale supérieure des Beaux-Arts

203

192

203

195

199

195

199

Institut français de restauration des _uvres d'art

19

15

19

14

17

14

17

Musée du Louvre

1.140

1.011

1.127

1.011

1.153

1.050

1.169

Musée Rodin, Henner, Moreau

37

37

41

41

41

41

41

Établissement public de Versailles

511

435

507

438

507

450

507

Total

7.576

7.081

7.647

7.112

7.701

7.265

7.717

(1) et (2) bilan 1998 non encore effectué et perspectives 1999 non arrêtées.

Source : ministère de la Culture.

EFFECTIFS BUDGÉTAIRES DES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX
SOUS TUTELLE DU MINISTÈRE DE LA CULTURE
(1996-1999)

 

1996

1997

1998

1999

Réunion des musées nationaux

966

966

932

932

Comédie française

389

389

389

389

Théâtre national de Chaillot

123

123

123

123

Théâtre national de l'Odéon

112

112

112

112

Théâtre national de la Colline

85

85

85

85

Théâtre national de Strasbourg

86

86

88

89

Opéra de Paris

1.367

1.396

1.419

1.419

Cité de la musique

178

178

178

175

École nationale supérieure de la création industrielle

53

53

53

53

Centre national d'art et de culture Georges Pompidou

897

902

850

900

Établissement public du parc et de la grande halle de la Villette

199

191

186

190

École nationale supérieure des métiers de l'image et du son

-

-

-

50

Centre national de la danse

-

-

-

39

Total

4.445

4.481

4.415

4.556

Source : ministère de la Culture.

b) La lutte contre la précarité de l'emploi

L'approche du nombre de vacataires rémunérés sur le budget de la Culture est particulièrement malaisée. Un suivi automatisé des effectifs et des temps de présence cumulés a été ébauché à partir de 1997. Ainsi, le contrôle financier, au 31 décembre 1997 avait recensé 444 vacataires rémunérés depuis dix mois et plus sur crédits centraux.

Une instruction du 7 août 1998 de la ministre de la Culture a relancé le processus de résorption des emplois précaires. Elle a, en particulier, proscrit la conclusion de contrats de courte durée n'ouvrant pas droit à l'indemnisation chômage lorsque le besoin est supérieur à une durée de trois mois et a prévu la mise en place dans chaque structure gestionnaire de personnel d'un cahier " d'entrées-sorties " du personnel vacataire. Le nombre correspondant à cette dernière catégorie était estimé à un millier dont à peu près 600 dans la filière accueil, surveillance et magasinage.

Plusieurs catégories de mesures ont ainsi été prises depuis 1995 pour résorber le nombre de vacataires.

· Un plan de stabilisation des vacataires de la surveillance et du magasinage a été lancé en 1995 et étalé sur quatre ans. Près de 500 agents entre 1995 et 1998 devaient bénéficier de ce plan. 450 agents relevant de l'État ont bénéficié de ce plan à ce jour grâce à 340 créations d'emplois et aux emplois libérés notamment par les départs à la retraite.

· S'y ajoute le protocole dit " Perben " relatif à la résorption des autres catégories de vacataires. Selon ce protocole d'accord, signé le 14 mai 1996, auquel la loi n° 96-1093 du 16 décembre 1996 a donné son fondement législatif, la possibilité a été ouverte pour quatre années à compter du 17 décembre 1996 d'organiser des concours réservés à l'intention d'agents non titulaires du niveau de catégorie C. Selon la direction générale de l'administration et de la fonction publique, sur les 455 éligibles aux mesures du protocole " Perben " sur 1997-2000, 45 personnes ont été reçues aux concours réservés en 1997 pour 75 places offertes. Le dispositif a été prorogé par le décret n° 98-116 du 27 février 1998, qui en a également étendu le champ aux personnels vacataires des filières de catégorie B.

· Par ailleurs, un effort a été réalisé en direction des personnels vacataires exerçant pour l'État des fonctions pour lesquelles il existe des corps de fonctionnaires (article 4 de la loi n° 84-16 de la loi du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique (3)). En 1999, 292 personnes pourront bénéficier, en raison du temps incomplet de leur emploi d'un contrat à durée déterminée ou indéterminée sur la base de l'article 6 de la loi précitée. Le financement des contrats sera gagé sur les crédits de vacations rémunérant actuellement ces agents.

· Pour les autres catégories de personnels vacataires, en particulier ceux en poste dans les établissements publics administratifs, une mesure de création de contrats sur le budget des établissements permettra une stabilisation de 379 agents.

· Pour l'emploi à venir de personnels vacataires, un abondement de 8 millions de francs en 1999 des crédits de vacations permettra de mettre un terme au recrutement de vacataires pour une durée inférieure à trois mois lorsque le besoin dépasse cette durée, en plaçant les services de l'État (musées en régie notamment) en position de supporter le paiement d'indemnités de pertes d'emploi (4).

· Enfin, deux projets de décret devraient permettre l'intégration dans les corps de fonctionnaires du ministère de la Culture des agents non titulaires de catégorie A (550 agents concernés) et des agents non titulaires relevant du statut des personnels contractuels techniques et administratifs affectés à la recherche et affectés dans les services de l'architecture.

c) La répartition des emplois sur le territoire

Outre la résorption de la précarité de l'emploi, le ministère de la Culture s'est attaché à porter ses efforts sur les effectifs des services déconcentrés. Le renforcement des effectifs des DRAC s'est engagé par le recours à la mobilité des agents ou par des recrutements par voie de concours. Ainsi, 1998 a vu s'organiser les premiers concours en région.

De la même façon, des concours de recrutement ont été lancés en 1997 et 1998 afin de réduire sensiblement le nombre d'emplois vacants dans les SDAP après une diminution des effectifs sur la période précédente due à un mouvement de retour d'agents de corps " équipement ".

S'agissant de la répartition des effectifs, la situation mise en valeur par le contrôle financier " montre que le processus de rééquilibrage Paris/Province ne se réalise que très progressivement. Par rapport à 1996, on compte en effet seulement 28 agents supplémentaires. On peut toutefois estimer que l'objectif de 1.800 agents en l'an 2000 pourra être atteint (5)"

Alors que les effectifs employés par les DRAC augmentaient de 17,26 % entre 1993 et 1998 (6) pour s'établir à 1.773 personnes, certaines régions connaissaient de fortes progressions : c'est le cas pour les départements d'outre-mer, dont les effectifs sont relativement faibles, mais également pour des régions telles que Rhône-Alpes (+ 28,74 %), Centre (+ 24,29 %), Midi-Pyrénées (+ 23,46 %), ou même l'Île-de-France (+ 22,73 %).

B.- ASSURER L'ASSISE DES GRANDS ÉTABLISSEMENTS

La diffusion de la Culture en France repose traditionnellement sur de grandes institutions culturelles à financement public, ce qui explique le poids des grands établissements dans le budget du ministère de la Culture. Ce rôle de pôles culturels joué par ces musées, bibliothèques, théâtres ou établissements de formation nécessite d'assurer leur fonctionnement dans des conditions satisfaisantes sous peine de transformer ce vaste ensemble en " cimetière des éléphants ".

La création de certains de ces grands établissements, à l'exemple de l'Opéra Bastille, du Grand Louvre ou de la Bibliothèque nationale de France, a impliqué l'engagement de Grands Travaux, aujourd'hui pratiquement achevés. Cet état de fait permettra à moyen terme de redéployer des crédits en faveur d'actions déconcentrées ou décentralisées.

1.- Le poids des grands établissements

Les grands établissements publics nationaux placés sous la tutelle du ministère de la Culture ont une triple mission. Ils doivent tout d'abord conférer une consécration nationale aux talents nouveaux, aussi bien qu'aux gloires établies. Il leur revient en outre d'irriguer la province en apportant à tous les publics l'accès à une culture de haute qualité, ayant vocation à servir de référence. Enfin, ils jouent un rôle essentiel dans la diffusion et le rayonnement de la culture française à l'étranger.

L'effort consenti par l'État au service de ces établissements publics est significatif, puisqu'entre 1985 et 1999, les subventions de fonctionnement inscrites sur le chapitre 36-60 sont passées, en francs courants, de 1.262 millions de francs à 3.482 millions de francs, soit une progression plus rapide que celle de la totalité du budget du ministère de la Culture qui passait, sur la même période, de 8.566 millions de francs à 15.670 millions de francs.

En d'autres termes, les subventions de fonctionnement aux grands établissements, qui représentaient 14,7 % du budget de la Culture en 1985 en représenteront 22,2 % en 1999.

Il est vrai que cette progression résulte, pour l'essentiel, de la montée en puissance progressive des établissements publics issus des grands travaux, ainsi que l'illustre le tableau ci-après.

SUBVENTION DE FONCTIONNEMENT DES INSTITUTIONS ISSUES DES GRANDS TRAVAUX

(en millions de francs)

Chapitre 36-60

Article

1994

1995

1996

1997

1998

1999

1999/
1998

(en %)

BNF (1)

15

228

549

576,9

568,2

600,30

602,2

1,9

Opéra national de Paris

51

539,9

581,4

615

611,7

635,1

639,9

4,8

Musée du Louvre

82

298,6

289,3

277,2

274,1

279,2

281,1

1,9

Cité de la Musique

56

46,3

113,6

145,1

141

142,3

141,7

-0,6

EPPGHV (2)

92

122,4

126,1

122,6

121

125,7

128,1

2,4

CNSM Paris (3)

52

71,3

72,3

73,3

73,3

73,7

74,1

0,4

Total

-

1.306,5

1.731,7

1.810,1

1.789,3

1.856,2

1.867,1

10,8

                 

Budget du ministère

-

13.505

13.555

15.532

15.126,3

15.145,6

15.669,8

-

% des établissements publics issus des grands travaux

-

9,6

12,7

11,6

11,8

12,2

11,9

-

(1) Bibliothèque nationale de France.

(2) Établissement public du parc et de la grande halle de la Villette.

(3) Conservatoire national supérieur de musique de Paris.

Source : ministère de la Culture.

Les crédits de fonctionnement affectés par le ministère de la Culture aux établissements publics issus des grands travaux représentent entre 11 % et 12 % du budget du ministère depuis 1996.

En effet, depuis cette année, la majeure partie de ces établissements ont obtenu une subvention de fonctionnement dite de " croisière ", même si l'ensemble de leurs activités n'ont commencé à se développer réellement qu'à compter de 1997 (ouverture du Musée de la musique pour la Cité de la musique, année pleine de fonctionnement avec deux théâtres pour l'Opéra), ou si les extensions de surface à exploiter continuent en 1999. Ce dernier point explique en partie les mesures nouvelles dont ces établissements bénéficient en 1999.

Même si la montée en puissance des subventions de fonctionnement des établissements publics peut désormais être considérée comme stabilisée, elle n'en soulève pas moins une question importante, dès lors qu'il s'agit d'institutions situées à Paris. La légitimité de l'effort consenti par l'État en leur faveur n'est réelle qu'à la condition qu'elles assument un rôle de tête de réseau, défini par un cahier des charges régissant leurs obligations de service public en matière de création et de diffusion de la culture, qui est la contrepartie de l'aide qu'elles reçoivent de l'État.

De ce point de vue, la mise en _uvre de relations contractuelles, sur la base d'une charte des services publics présentée par la ministre de la Culture pour définir les relations entre l'État, les collectivités locales et les établissements culturels en province, paraît s'imposer de manière impérative en ce qui concerne les grands établissements nationaux. Le développement des relations entre la Bibliothèque nationale de France et de très nombreux pôles documentaires répartis sur l'ensemble du territoire dans la politique dite " de pôles associés " ou la réalisation du Catalogue collectif de France sont, de ce point de vue, deux exemples à suivre.

Au-delà des Grands Travaux, un tableau des moyens déjà mobilisés pour les principales opérations imputées sur le chapitre 56-91 donne également une idée de l'importance des opérations engagées au profit de grandes institutions culturelles qui drainent une part importante du budget de la Culture.

ÉVOLUTION DES AUTORISATIONS DE PROGRAMME AFFECTÉES
À DE GRANDES OPÉRATIONS HORS GRANDS TRAVAUX
(1)

(Chapitre 56-91)

(en millions de francs)

 

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Centre des archives à Reims

-

-

0,5

41

40,6

40,6

Centre de Chaillot pour le patrimoine monumental et urbain

-

-

-

0,25

66,25

67,46

Centre national de la danse (Pantin)

-

-

-

-

-

4,75

Comédie française

1,85

31,85

62,85

62,87

63,22

63,22

Grand Palais

-

-

-

10,5

33

33

Ilot C (administration centrale)

-

-

5

5

7,8

7,8

Institut national d'histoire de l'art

-

-

-

-

-

1,42

Musée Guimet

1

5,72

19,72

38,72

136,22

258,97

Théâtre de l'Odéon

-

-

-

7,5

7,5

22,5

Palais de Tokyo

32,8

32,8

248,4

256,8

256,8

90,29

Théâtre national de Strasbourg

11,68

13,68

16,18

91,88

126,18

133,18

(1) hors opérations de l'enseignement supérieur financées par transfert sur le chapitre 56-91 et dont la maîtrise d'ouvrage était assuré par la mission interministérielle des Grands Travaux (Collège de France, Conservatoire national des arts et métiers, Palais de la découverte, Musée de l'homme, Muséum national d'histoire naturelle).

Source : Contrôle financier.

Le tableau ci-après fournit les opérations désormais placées sous la conduite de l'Établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels (EPMOTC) créé par le décret n° 98-387 en date du 19 mai 1998. Rappelons que, conformément à la loi n° 85-704 du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d'ouvrage publique et à ses rapports avec la maîtrise d'_uvre privée, sont distingués les crédits relatifs à des opérations faisant l'objet d'une convention entre l'État et l'EPMOTC (chapitre 56-91), ceux qui correspondent à des opérations encadrées par une convention entre l'EPMOTC et un autre établissement public, et ceux qui concernent des opérations dont l'EPMOTC assure seul la maîtrise d'ouvrage (chapitre 66-91).

AUTORISATIONS DE PROGRAMME GÉRÉES PAR L'ÉTABLISSEMENT PUBLIC DE MAÎTRISE D'OUVRAGE DES TRAVAUX CULTURELS

(1998-1999)

(en millions de francs)

Opérations

Chapitre

Article

LFI 1998

Chapitre

Article

PLF 1999

Restructuration du Grand Palais

66-20-90

150

56-20-50

217

Centre de la mémoire contemporaine à Reims

66-91-69

144

 

0

Grand Louvre

66-91-69

200

66-91-69

35,92

Conventions Établissement public du Grand Louvre

66-91-69

13,6

66-91-69

0

Restauration de l'Orangerie

66-91-69

7

66-91-69

28

Restructuration du Musée d'Orsay

66-91-69

0

56-91-30

19

Travaux dans les autres musées nationaux

66-91-69

10

56-91-30

4

Installation d'un accès-décors dans le Théâtre national de Chaillot

   

56-91-40

11

Restructuration de l'Odéon

66-91-69

121

   

Regroupement des services centraux

66-91-69

167,7

56-91-60

84,6

Construction du Centre national de la danse

66-91-69

20

56-91-60

17

Institut national d'histoire de l'art

66-91-69

20

56-91-60

40

Total

 

853,3

 

456,52

Source : ministère de la Culture.

2.- L'achèvement des grands travaux

Les grandes opérations culturelles sont également un instrument important au service de l'aménagement culturel du territoire. L'achèvement des grands travaux rend possible un rééquilibrage des interventions en direction de la province. Il convient de s'y employer avec vigueur, d'autant que le programme de grands projets en région qui devrait prendre le relais des grands travaux parisiens, démarré en 1995, semble avoir surtout sacrifié à l'effet d'annonce et se révèle bien en-deçà des ambitions initialement affichées.

A l'instar de 1998, aucune ouverture de crédits pour les Grands Travaux n'est prévue en 1999, hormis pour le Grand Louvre, dont l'achèvement est programmé pour l'année prochaine.

Le projet de loi de finances pour 1998 ne contenait, en effet, de crédits d'investissement relatifs aux Grands Travaux que pour la poursuite de l'opération du Grand Louvre (220,6 millions de francs d'autorisations de programme et 246,95 millions de francs de crédits de paiement). Cette ouverture de crédits était destinée à permettre la poursuite des travaux correspondant à la deuxième tranche (ailes Denon, de Rohan, Marsan, aménagements complémentaires à réaliser dans les espaces situés sous la cour du Carrousel et restaurations ponctuelles).

Pour l'achèvement des travaux du Grand Louvre, le présent projet de loi de finances ouvre 35,92 millions de francs d'autorisations de programme (chapitre 66-91, article 69), ainsi que 146,2 millions de francs de crédits de paiement. Une antenne du futur Musée des civilisations et arts premiers sera ouverte, tandis que s'achèveront la réalisation de la nouvelle entrée du musée située à l'est du passage des lions et la rénovation du département des arts graphiques. Votre Rapporteur rappellera que l'établissement public du Grand Louvre créé en 1983 et qui a assuré la maîtrise d'ouvrage de l'ensemble du projet a été remplacé dans ses missions par l'EPMOTC.

Par ailleurs, 62 millions de francs d'autorisations de programme devraient être ouvertes pour financer les opérations de préfiguration et la réalisation de l'antenne au Louvre du Musée des civilisations et arts premiers.

Non comptabilisés dans les Grands Travaux, 28 millions de francs d'autorisations de programme sont en outre ouverts en 1999 pour la rénovation du musée de l'Orangerie (7 millions en 1998).

ÉVOLUTION DE L'ENVELOPPE GRANDS TRAVAUX DE 1998 À 1999

(en francs)

Loi de finances initiale 1998

   

Chapitre 66-91

 

Chapitre 36-60

Autorisations de programme

Crédits de paiement

Établissement public du Grand Louvre

279.190.000

200.000.000

246.950.000

Projet de loi de finances 1999

   

Chapitre 66-91

 

Chapitre 36-60

Autorisations de programme

Crédits de paiement

Établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels (EPMOTC) - 

Musée du Louvre

281.140.000

35.920.000

146.200.000

Au total, hors de la passerelle Solférino et du jardin des Tuileries, plus de 6.190 millions de francs d'autorisations de programme auront été ouvertes au titre de l'opération du Grand Louvre, année budgétaire 1999 comprise. Les opérations annexes, qui comprennent les travaux immobiliers et le mobilier de l'Union centrale des arts décoratifs, l'installation de l'École du Louvre et des ateliers de restauration dans l'aile de Flore, le Musée de l'Orangerie et l'antenne des Arts premiers, seront soldées en 1999 en autorisations de programme depuis 1997 pour 809,5 millions de francs.

En 1999, hormis le Grand Louvre, toutes les opérations liées aux Grands Travaux seront achevées. Rappelons que l'enveloppe en autorisations de programme de la Bibliothèque nationale de France a été soldée pour un total de 7.964,8 millions de francs en 1996 (dont 150,4 millions de francs autofinancés par l'établissement). Celle de la Villette a été soldée en 1998 pour un somme de 6.595,7 millions de francs. Pour cette dernière, il convient de signaler que plusieurs ministères ont participé à son financement et qu'elle a permis de réaliser la Cité des sciences et de l'industrie, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, la Cité de la musique et le Musée de la musique, le parc de la Villette et la rénovation de la grande halle. L'Établissement public du parc de la Villette, constructeur du site, sera dissous en 1998.

Le ministère de la Culture a programmé pour 1999 la poursuite et le démarrage de plusieurs chantiers destinés à permettre la remise en état du patrimoine bâti des grandes institutions culturelles.

L'Opéra national de Paris bénéficiera de 36,5 millions de francs d'autorisations de programme, la Cité de la musique de 10 millions de francs, l'Établissement public du parc et de la grande halle de la Villette de 30 millions de francs, la restructuration du Musée national des arts asiatiques-Guimet de 21,2 millions de francs. L'ouverture de 35,2 millions de francs pour le réaménagement intérieur du Centre national d'art et de culture Georges Pompidou est prévue (chapitre 66-91, article 80). L'opération Grand Palais bénéficiera de 217 millions de francs d'autorisations de programme.

Parmi les opérations nouvelles, comme nous l'avons vu supra, figure la création d'une antenne du Musée des civilisations et arts premiers au sein du Musée du Louvre, avant le début de la construction d'un nouveau bâtiment dont le lieu d'implantation a été fixé à Paris, Quai Branly. Pour ce faire, 62 millions de francs d'autorisations de programme ont été ouvertes sur le budget de la Culture, la même somme ayant été inscrite sur le budget de l'Enseignement supérieur. L'Institut national d'histoire de l'art, qui doit s'installer dans les bâtiments de l'ancienne Bibliothèque nationale (Richelieu-Vivienne), bénéficiera de 40 millions de francs d'autorisation de programme en 1999 (chapitre 56-91, article 60) ; les arbitrages ministériels ne sont pas tous rendus à ce jour sur l'étendue et la configuration de ce projet.

C.- RÉÉQUILIBRER LA POLITIQUE CULTURELLE EN FAVEUR DE LA PROVINCE

Conformément à la philosophie de la loi d'orientation n° 92-125 du 6 février 1992 relative à l'administration territoriale de la République, la décentralisation ne peut être effective que si elle est accompagnée d'une véritable politique de déconcentration des décisions et des actions de l'État. Ce principe doit d'autant plus être respecté dans le domaine culturel que le vivier de la création et de l'expression artistiques ne saurait être soutenu de façon centralisée. Ce double mouvement de décentralisation et de déconcentration doit bénéficier des moyens financiers nécessaires et reposer sur un partenariat renforcé entre l'échelon décentralisé et les services déconcentrés du ministère de la Culture.

1.- Mettre les moyens financiers nécessaires

a) L'augmentation des crédits déconcentrés

Il convient d'augmenter les crédits déconcentrés pour rééquilibrer les moyens de la politique culturelle en faveur de la province.

Les changements de nomenclature intervenus en 1998 ont clairement distingué, notamment pour les dépenses d'intervention, ce qui relevait de l'échelon central de ce qui revenait aux services déconcentrés. Cette clarification met en lumière l'intérêt porté par le ministère à cette question, tout comme l'amélioration constante du taux de déconcentration, particulièrement significative en 1998 (voir tableau infra).

Les crédits ouverts dans la loi de finances n'ont évidemment pas tous vocation à être déconcentrés. Le taux de déconcentration mesure plus précisément la part des crédits susceptibles d'être déconcentrés. La masse des crédits " déconcentrables " est calculée en déduisant les montants suivants inscrits dans la loi de finances :

· les traitements des agents, alors même que le traitement des agents dont la résidence administrative est située en région est supporté par les directions régionales des affaires culturelles et donne lieu à des paiements sans ordonnancement préalable ;

· les crédits transférés en début d'exercice dans la dotation générale de décentralisation (chapitre 41-10) ;

· les subventions de fonctionnement et les subventions d'investissement versées aux établissements publics (chapitres 36-60 et 66-91) ;

· les crédits imputés sur le chapitre 43-20 qui comprennent par exemple le financement de l'Office national de diffusion artistique, le Fonds du patrimoine, l'Union centrale des arts décoratifs ;

· les crédits de fonctionnement de l'administration centrale gérés par la direction de l'administration générale.

 

ÉVOLUTION DU TAUX DE DÉCONCENTRATION AU MINISTÈRE DE LA CULTURE

(1990-1998)

 

Année

Montant des crédits déconcentrés

(en millions de francs)

Taux de déconcentration par rapport aux crédits " déconcentrables " (1)

(en %)

 
 

1990

1.777,7

28

 
 

1991

1.994,3

29

 
 

1992

2.367,8

35

 
 

1993

2.764,4

41

 
 

1994

2.872,5

44

 
 

1995

2.733,5

44

 
 

1996

2.620,5

48

 
 

1997

2.538,6

50

 
 

1998

3.192

81

 
 

(1) Les crédits dits " déconcentrables " ne comprennent pas les crédits n'ayant pas vocation à être déconcentrés : crédits de personnel, subvention de fonctionnement et d'investissement aux établissements publics, dotation générale de décentralisation.

 
 

Source : ministère de la Culture.

 

b) La décentralisation au sens strict : la progression de la dotation générale de décentralisation

Au sens strict, la décentralisation culturelle concerne les bibliothèques centrales de prêt et les services d'archives qui font l'objet des articles 60, 66 et 67 de la loi n°83-663 du 22 juillet 1983 relative à la répartition des compétences entre les communes, les départements, les régions et l'État.

Inscrite dans le budget de la culture depuis le projet de loi de finances pour 1997, la dotation générale de décentralisation, auparavant inscrite sur le budget de l'Intérieur, est destinée à compenser le transfert des charges de fonctionnement des bibliothèques supportées par les collectivités territoriales. Désormais, elle est transférée vers le budget de l'Intérieur en cours d'année.

Depuis 1997, cette dotation a progressé de 4,24 % à 941,2 millions de francs. Les crédits alloués aux bibliothèques municipales et départementales demeurent dans la même enveloppe.

2.- Développer une politique de partenariat

Au sens large, la décentralisation de l'action culturelle englobe les opérations menées en partenariat avec les collectivités territoriales. Elle est alors financée par des crédits déconcentrés ou par des crédits gérés par l'administration centrale mais destinés à financer des actions en province.

Le déséquilibre des dépenses culturelles entre Paris et la province reste trop important. En 1997, hors établissements publics, 42 % des crédits du ministère de la Culture (hors subventions aux établissements publics), étaient destinés à Paris, 5 % concernaient l'Île-de-France et 53 % seulement, la province. En 1998, les crédits affectés à Paris seront de 39,1 % et ceux réservés aux régions de 55,4 %, soit une progression sensible, mais qui doit en tout état de cause être consolidée. La situation devrait continuer de s'améliorer en 1999, sans que votre Rapporteur ait pu obtenir de chiffres précis et fiables étayant cette tendance. Mais la progression du titre IV principalement consacré aux actions en province et le paiement aux collectivités locales par l'État de sa dette en crédits de paiement contractée les années précédentes et jusqu'à ce jour jamais réglée la corroborerait. Selon le ministère, les crédits d'équipement en régions augmenteront de 38 %.

Il est indispensable de renforcer les réseaux et les institutions culturelles qui assurent le maillage du territoire national et constituent un atout majeur pour la diffusion culturelle.

A cette fin, l'État s'engage à mener une concertation avec l'ensemble des partenaires intéressés, en vue d'élaborer une charte du service public du spectacle vivant. Cette charte précise les droits et les obligations de chacun, notamment en ce qui concerne la diffusion et l'accès du plus grand nombre à la culture. Elle servira de base de référence aux contrats d'objectifs qui seront systématisés pour l'ensemble des réseaux du spectacle vivant.

Mais c'est surtout le rétablissement d'une politique de partenariat suivi avec les collectivités territoriales, communes, départements, régions, qui apportent désormais plus de 70 % du financement de la Culture, qui permettra d'assurer le renforcement des réseaux culturels en province. La négociation des prochains contrats de plan 2000-2006 constituera la base d'un renouvellement de la politique culturelle menée en partenariat par l'État et les collectivités locales.

Encore faut-il que l'État respecte ses engagements ! Malgré la nette amélioration du taux d'exécution intervenue depuis 1998, ce dernier n'atteignait que 70 %. Il devrait s'établir à 83 % en 1999 (51 % en 1997). Ce retard est en partie dû aux mesures de régulation budgétaire intervenue en cours de gestion ainsi que, s'agissant des musées, d'une maturation insuffisante des projets au moment de leur inscription au contrat de plan. Compte tenu du fort coefficient multiplicateur des dépenses de l'État (estimé par exemple à 2,1 pour les dépenses d'investissement pour le patrimoine n'appartenant pas à l'État), tout retard des engagements se traduit par une forte baisse de l'activité culturelle enregistrée en régions.

Cette politique de partenariat permettra d'optimiser les initiatives locales dans le secteur des enseignements artistiques et de rationaliser les réseaux du spectacle vivant ou de développer le cinéma, outil de coopération et de développement intercommunal.

LE FINANCEMENT DE LA CULTURE

(en milliards de francs 1993)

 

1984

1987

1990

1993

Ministère de la Culture

10,67

10,4

11,31

14,5

Collectivités territoriales

dont :

24,33

29,08

31,98

36,88

Communes (1)

21,35

24,92

26,34

30

Départements

2,28

3,2

4,39

5,41

Régions

0,7

0,95

1,25

1,47

Ensemble

35

39,48

43,29

51,38

(1) dont communes de moins de 1.000 habitants (financement estimé à 4,5 milliards).

Source :ministère de la Culture.

Votre Rapporteur regrette que l'étude des comptes administratifs des collectivités locales de 1996, qui permettrait de disposer de données plus récentes, ne soit pas encore achevée. Ce retard réduit fortement l'intérêt que les statistiques produites pourrait avoir.

3.- Poursuivre le programme des " grands projets en région "

Décidé lors du Comité interministériel d'aménagement du territoire de Troyes en 1994, un programme de rééquilibrage des dépenses d'équipement culturel en faveur de la province a débuté de 1995. Onze " grands projets en région " ont été retenus, qui bénéficient de crédits au fur et à mesure de leur état d'avancement.

Au total, 410 millions de francs d'autorisations de programme ont été ouvertes pour ces projets entre 1995 et 1999, dont 70,9 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 1999.

Les opérations retenues concernent principalement :

· le Centre des costumes de scène à Moulins pour un total de 47,4 millions de francs, dont 16 millions de francs en 1999 permettant de financer les aménagements intérieurs ;

· la Villa Arson à Nice, opération qui commence en 1999 avec 5 millions de francs ;

· le Centre d'art contemporain de Toulouse et Midi-Pyrénées avec 1 million de francs en 1999, correspondant à un crédit permettant de financer le surcoût correspondant à l'aménagement des abords du Centre ;

· la réhabilitation de l'architecture coloniale de Saint-Laurent du Maroni pour 3,9 millions de francs ;

· la restructuration du Cargo à Grenoble pour 45 millions de francs ; les études préalables ont été financées à hauteur de 5 millions de francs en 1996 et 1997. En 1999 est prévue le démarrage de la première tranche de travaux, qui sera suivie d'une deuxième tranche soldant l'opération en 2000 pour un montant de crédits sensiblement équivalent.

La réalisation de l'Institut Louis Lumière à Lyon a été achevée. Les crédits ouverts pour la réalisation du Centre de la mémoire contemporaine de Reims ont été annulés en 1997 (144 millions de francs) et en 1998 (4 millions de francs), faute de disposer d'un projet finalisé et compte tenu du désengagement du ministère de la Défense vis-à-vis de cette opération.

La liste des grands projets en régions est récapitulée dans le tableau ci-après.

GRANDS PROJETS EN RÉGION : RÉPARTITION DES AUTORISATIONS DE PROGRAMME OUVERTES
EN LOIS DE FINANCES POUR 1995, 1996, 1997, 1998 ET DEMANDÉES EN 1999

(en millions de francs)

Intitulé de l'opération

1995

1996

1997

1998

PLF 1999

Total

Observations

Centre de réserve de costumes de Moulins

1

6,4

10

14

16

47,4

Réhabilitation et aménagement

Projets multimédia

0

1

2,6

4

5

12,6

 

Total Titre V

1

7,4

12,6

18

21

60

 

Centre de la mémoire contemporaine de Reims

6

30

0

144

0

180

1) Hors participation du ministère de la Défense

2) 144 millions de francs ouverts en loi de finances initiale 1997 annulés en 1997 et rouverts en 1998 en titre VI, puis de nouveau annulés

Institut Louis Lumière à Lyon

1,5

0,5

0

0

0

2

Crédits du ministère de la Culture uniquement

Auditorium de Dijon

15

25

20

0

0

60

Opération terminée ; hors crédits DATAR

Centre d'art contemporain de Toulouse

 

20

25

0

1

46

Financement terminé en 1999

Saint-Laurent du Maroni

1

2

0

0

3,9

6,9

 

Cargo à Grenoble

0

0

1,5

3,5

45

50

1999 : première tranche des travaux

Total Titre VI

23,5

77,5

46,5

148

54,9

350

 

Total Titres V et VI

24,5

84,9

59,1

165,5

75,9

410

 

Source : ministère de la Culture.

Il apparaît que ce programme, qui devait initialement porter sur une durée de trois ans, à compter de l'exercice 1995, et sur une enveloppe de 800 millions de francs, aura subi un singulier retard, puisqu'à la fin de l'exercice 1999, un peu plus de 50 % de l'enveloppe d'autorisations de programme annoncée auront été dégagés.

Le bilan provisoire des crédits réservés à ces opérations reste donc en-deçà de ce qui avait été prévu et ce pour plusieurs raisons :

· certaines opérations ont démarré récemment ou ont été programmées sur une période supérieure à cinq ans (construction du Centre des costumes de scène, projet de mise en réseau multimédia, Cargo de Grenoble) ;

· plusieurs projets n'ont pas abouti ou n'ont pas connu le développement espéré (Centre de l'imprimerie et de l'écrit à Lamotte-Beuvron, Palais de la fête et vallée de l'image à Chalon-sur-Saône) ;

· selon le ministère, les fortes régulations budgétaires auxquelles il a été soumis entre 1995 et 1997 ont pesé fortement sur les grands projets en région.

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CHAPITRE II :

UN EFFORT ACCRU EN FAVEUR DE LA CRÉATION ET DES SPECTACLES VIVANTS

Après un effort important réalisé en faveur du patrimoine en 1998, l'année 1999 marque le renouveau des efforts effectués en direction de la création et du développement de la pratique culturelle. Il s'agit d'intégrer pleinement le public à la relance de la politique culturelle, non seulement en développant la fréquentation des _uvres de création, mais aussi les activités en amateur de toutes les disciplines artistiques.

I.- L'ENSEIGNEMENT ARTISTIQUE

La volonté de permettre à des publics de plus en plus nombreux et diversifiés d'accéder à la culture, d'atteindre et d'initier les populations les plus fragiles et les moins intégrées, pour des raisons sociales, géographiques ou économiques fait apparaître clairement l'importance de la mission éducative du ministère de la Culture.

Cette mission s'exerce, d'une part, en direction des jeunes en milieu scolaire, auxquels elle apporte une ouverture et une sensibilisation à la culture et, d'autre part, en ce qui concerne les enseignements artistiques spécialisés qui, permettant d'assurer le renouvellement des générations d'artistes professionnels et de créateurs, garantissent pour le futur, la vitalité du savoir faire et de la création artistique de notre pays.

Il s'agit à la fois d'assurer un accueil plus important dans les structures dépendant du ministère de la Culture pour donner aux jeunes une bonne connaissance et une vraie pratique de l'art, mais aussi de faciliter, au sein même de l'Éducation nationale, un partenariat avec des artistes.

A.- LES INTERVENTIONS EN MILIEU SCOLAIRE

Votre Rapporteur observera ici que le regroupement intervenu en 1998 des crédits d'intervention sur deux chapitres nouveaux (43-20 et 43-30), s'il est conforme aux décisions prises dans le cadre de la réforme de l'État en matière de déconcentration de la gestion des crédits budgétaires, n'améliore pas l'information du Parlement, puisqu'il aboutit à une globalisation des dépenses d'enseignement et de formation qui fait disparaître la ventilation des crédits entre interventions en direction des publics scolaires et enseignements spécialisés.

Le ministère de la Culture participe à l'application de la loi n° 88-20 du 6 janvier 1988 relative aux enseignements artistiques en soutenant les actions engagées à l'école en partenariat avec des professionnels de la culture dans le cadre de dispositifs conjoints avec le ministère de l'Éducation nationale et des orientations du Protocole d'accord sur l'éducation artistique signé en novembre 1993.

La loi du 6 janvier 1988 a fait du développement de l'éducation artistique une démarche vivement recommandée. Afin de respecter ce principe, toute forme de collaboration entre établissements scolaires et établissements culturels est activement recherchée.

Le tableau ci-après récapitule, conformément à l'article 16 de la loi du 6 janvier 1988, les crédits consacrés en 1997 par le ministère de la Culture à des actions prenant place dans des dispositifs d'éducation artistique formels. Il n'est donc pas tenu compte des projets spécifiques, n'entrant dans le cadre d'aucun dispositif mais pouvant faire l'objet d'une contractualisation spécifique, ni des contrats de ville. Or, ce type d'action, en constante croissance, pourrait, selon les informations remises à votre Rapporteur, atteindre près de la moitié des actions financées par le ministère de la Culture, au titre de l'éducation artistique et culturelle.

ÉTAT RÉCAPITULATIF PRÉVU PAR L'ARTICLE 16 DE LA LOI DU 6 JANVIER 1988 POUR L'ANNÉE 1998

 


Nombre


Nombre d'élèves
touchés

Crédits alloués par le
ministère de la Culture

(en millions de francs)

Atelier et classes culturelles en primaire

1.800

45.000

8,5

Ateliers de pratique artistique en collèges, lycées, et lycées professionnels

2.421 dont
1.650 menés avec des
professionnels culturels

50.200
(38.000 travaillant avec
des professionnels)


22

Enseignements optionnels en lycée, en théâtre, en cinéma

environ 300

environ 25.000

22

Jumelages entre des établissements et des structures culturelles

130

60.000

14,3

Sites expérimentaux d'éducation artistique

21 villes
24 départements

200.000

9,195

Écoles, collège, lycée au cinéma

 

603.000

16,4

Total

 

983.200

92,4

Source : ministère de la Culture.

La multiplication, depuis 1992, des dispositifs locaux visant à développer l'éducation artistique et culturelle et, notamment, à la mise en place des sites expérimentaux et des sites intégrant l'aménagement des rythmes de vie des enfants et des jeunes, rend nécessaire aujourd'hui une évaluation des actions existantes.

C'est l'objectif essentiel de la circulaire n° 98-153 du 22 juillet 1998 qui définit les buts, le champ, les méthodes et les procédures de l'éducation artistique, précise le cadre des formations des enseignants et des professionnels de l'art et de la culture et propose une charte commune de développement aux services des deux administrations de la culture et de l'enseignement scolaire, ainsi qu'aux établissements dont elles assurent la tutelle.

Les priorités d'action pour l'année 1999 sont au nombre de quatre :

· le recentrage sur les dispositifs dont l'évaluation a confirmé la validité (ateliers, classes, jumelages) et le développement du soutien à ces dispositifs ;

· la généralisation à toutes les régions de l'établissement de conventions entre les DRAC et les rectorats cadrant et regroupant toutes les opérations conjointes et fixant les modalités de leur évaluation ;

· le renforcement du partenariat entre les ministères de la Jeunesse et des Sports, de l'Agriculture, du Travail, de l'Intérieur, de la Ville, et avec les collectivités territoriales ;

· la mise en place d'un programme de centres de ressources pour les amateurs destinés autant à la pratique artistique qu'à l'éducation artistique proprement dite.

B.- LES ENSEIGNEMENTS SPÉCIALISÉS

L'action menée par le ministère de la Culture, afin de promouvoir les enseignements spécialisés des différentes disciplines artistiques (ainsi que la formation continue par des professeurs) est prise en charge, pour partie, par des établissements publics, sous tutelle du ministère, pour partie, par des institutions agréées, sous tutelle des collectivités locales, ou par des associations qui reçoivent des subventions.

En 1999, dans le cadre de la démocratisation de la culture, les barèmes des bourses seront alignés sur ceux pratiqués par l'Éducation nationale. Les sept écoles nationales d'arts plastiques (voir chapitre III, II) et l'École nationale supérieure d'arts décoratifs (ENSAD) bénéficieront de moyens de fonctionnement accrus. Des travaux de mise en sécurité seront engagés. La rénovation de Villa Arson à Nice sera entreprise.

L'État augmentera sa contribution au fonctionnement des écoles municipales et régionales d'art les moins bien dotées au regard du nombre d'étudiants accueillis et des enseignements dispensés. Onze écoles municipales et régionales d'art verront se poursuivre ou démarrer des opérations de rénovation. Sera achevée la réalisation de l'école du Fresnoy et de l'école de l'image de Poitou-Charentes.

Le tableau ci-après retrace l'évolution des moyens de fonctionnement des établissements nationaux d'enseignement artistique supérieur.

SUBVENTIONS DE FONCTIONNEMENT DES ÉTABLISSEMENTS NATIONAUX
D'ENSEIGNEMENT ARTISTIQUE SUPÉRIEUR

(en millions de francs)

Chapitres

LFI 1998

PLF 1999

Évolution

(en %)

Arts plastiques

       

36-60-37

École nationale supérieur des Beaux-Arts

14,97

15,09

0,8

36-60-38

École nationale supérieure des arts décoratifs

21,58

22,65

4,96

36-60-72

École nationale supérieure de création industrielle

17,57

17,68

0,63

36-60-39

Académie de France à Rome

24,25

27,16

0,54

36-60-71

Centre national des arts plastiques

     
 

Écoles nationales d'art (1)

25,06

27,16

-

Théâtre

       

36-60-46

Conservatoire national supérieur d'art dramatique

5,41

6,18

14,23

Musique et danse

       

36-60-52

Conservatoire national supérieur de musique de Paris

73,71

74,09

0,52

36-60-53

Conservatoire national supérieur de musique de Lyon

57,24

57,65

0,72

36-60-55

École de danse de Nanterre

16,8

16,96

0,95

Histoire de l'art

       

36-60-36

École du Louvre

13,41

13,48

0,52

36-60-34

École nationale du patrimoine inclus IFROA (2)

40,57

40,74

0,42

Cinéma/audiovisuel

       

36-60-57

École nationale supérieure des métiers de l'image et du son

31,5

33,84

7,43

Architecture

       

36-60-58

Écoles d'architecture

157,16

162,15

3,18

Total

 

499,23

512,05

2,57

(1) Il s'agit des services extérieurs du Centre national des arts plastiques (écoles d'Aubusson, Bourges, Cergy-Pontoise, Dijon, Limoges, Nancy et Nice) ; le montant de l'enveloppe qui leur est affectée a été fourni par le ministère de la Culture.

(2) Institut français de restauration des _uvres d'art.

Source : ministère de la Culture.

Les subventions de fonctionnement versées par le ministère de la Culture aux établissements nationaux d'enseignement artistiques (titre III) s'élèvent à 512,05 millions de francs en 1999, soit une progression de 2,57 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1998, y compris la nouvelle École nationale supérieure des métiers de l'image et du son (ENSMIS) qui bénéficie en 1999 d'une dotation en forte progression de 7,43 %.

Par ailleurs, il convient de noter que les bourses d'études (chapitre 43-20, article 52) progressent de 10,03 % à 3,73 millions de francs.

II.- LE LIVRE ET LA LECTURE

Les prévisions d'affectation des crédits d'intervention au profit de la direction du livre et de la lecture en 1999 sont retracées dans le tableau ci-après.

CRÉDITS D'INTERVENTION DE LA DIRECTION DU LIVRE ET DE LA LECTURE

(1998-1999)

(en francs)

Nomenclature 1999

PLF 1998

Services votés 1999

Mesures nouvelles

PLF 1999

41-10 Dotation globale de décentralisation - Bibliothèque

915.735.589

915.735.589

25.916.782

941.652.371

43-20 Interventions culturelles d'intérêt national

       

43-20-12

Patrimoine

72.258.572

66.258.572

3.000.000

69.258.572

43-20-42

Enseignements

2.070.000

2.070.000

-

2.070.000

Total 43-20

74.328.572

68.328.572

3.000.000

71.328.572

43-30 Interventions culturelles déconcentrées

       

43-30-12

Patrimoine

47.460.000

53.460.000

4.000.000

64.940.000

43-30-32

Enseignements

7.480.000

7.480.000

 

7.480.000

Total 43-30

54.940.000

60.940.000

4.000.000

64.940.000

43-92 Commandes artistiques et achats d'_uvres d'art

       

43-92-12

Acquisitions

6.684.000

6.684.000

-

6.684.000

Total 43-92

6.684.000

6.684.000

-

6.684.000

Total

1.051.688.161

1.051.688.161

32.916.782

1.084.604.943

Source : d'après ministère de la Culture.

Les crédits d'intervention de la direction du livre et de la culture sont augmentation de 3,13 % à un peu moins de 1,1 milliard de francs. Compte non tenu de 25,9 millions de francs de mesures nouvelles pour la dotation générale de décentralisation, de 7,02 millions de francs.

Ces mesures nouvelles permettront de développer des initiatives de sensibilisation au livre et à la lecture, tant au plan national (opération " Lire en fête ") que local, par un renforcement des actions en faveur des jeunes (parrainages de classes par des écrivains, recrutement et formation de médiateurs du livre). Ces actions prendront place dans le cadre du dispositif des conventions " villes lecture ", lancé en 1998.

Trois priorités ont été dressées pour 1999.

· élargir l'accès du public à toutes les formes de l'écrit ;

· relancer le réseau national de lecture publique ;

· soutenir la création, la production et la diffusion.

S'agissant du dernier volet, notons que pour favoriser l'existence sur tout le territoire d'un réseau de production et de diffusion de qualité, les aides de l'État aux entreprises d'édition et de libraires seront totalement déconcentrés en 1998 (10 millions de francs), tandis qu'interviendront en complément les interventions spécifiques du Centre national du livre (prêts aux entreprises et subventions aux projets). Par ailleurs, 4 millions de francs seront consacrés à abaisser le coût de transport des livres vers les départements d'outre-mer, afin de réduire l'écart qui sépare les prix de vente de ceux de la métropole.

En outre, rappelons, que le 30 juin 1997, le Conseil des ministres de la culture de l'Union européenne a adopté une décision qui conforte au niveau européen le système du prix unique du livre.

III.- LES ARTS PLASTIQUES

La politique en faveur des arts plastiques consiste à protéger le patrimoine dans ce domaine, à enrichir les collections publiques, à soutenir la création artistique, à favoriser la démocratisation de l'accès aux _uvres, mais aussi à créer les conditions qui permettent au marché de l'art français d'être compétitif par rapport à ses concurrents.

A.- LES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE EN FAVEUR DE ARTS PLASTIQUES

Plusieurs moyens juridiques peuvent être requis pour faire entrer certaines _uvres dans le patrimoine national ou dans le patrimoine des collectivités locales : nous nous bornerons à mentionner les procédures de classement, de contrôle des exportations (interdictions de sortie, achat d'_uvres, immobilisation en douane, droit de sortie contre donation), de préemption, de dations en paiement et de donations en exonération des droits de mutation.

Plus généralement, les interventions du ministère de la Culture dans le domaine des arts plastiques sont coordonnées par la délégation aux arts plastiques, créée en octobre 1982. La définition et la mise en _uvre de cette politique par l'État passent par l'incitation à la création, l'aide aux créateurs, les acquisitions et les commandes, la formation ainsi que par la diffusion auprès du public de toutes les formes de l'expression plastique, qu'il s'agisse de la peinture, de la sculpture, des arts graphiques, de la photographie, de la création industrielle, de la mode, de la publicité, des vidéogrammes et des images de synthèse ou de la bande dessinée.

Par ailleurs, la délégation exerce la tutelle sur plusieurs établissements :

· le Centre national des arts plastiques (CNAP), qui est un établissement public administratif ayant pour missions la commande et la production d'objets d'art, les aides individuelles aux artistes à travers le Fonds d'incitation à la création (FIACRE), ainsi que l'enseignement et la diffusion des arts plastiques ; il gère le Fonds national d'art contemporain (FNAC) et les fonds régionaux d'art contemporain (FRAC), les écoles nationales d'arts plastiques (écoles nationales d'art décoratif d'Aubusson et de Limoges, écoles nationales des beaux-arts de Bourges, Cergy-Pontoise,  Dijon et Nancy, villa Arson à Nice) ; enfin, le CNAP administre le Mobilier national, les Manufactures nationales de tapis, de tapisseries et d'art textile, ainsi que la Manufacture nationale de Sèvres ;

· l'Académie de France à Rome, établie depuis 1803 à la Villa Médicis ;

· l'École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) ;

· l'École nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD) ;

· l'École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI) ;

· le Centre national de la photographie ;

· la Galerie nationale du jeu de paume.

Aux seules actions réalisées par ou sous le patronage de la délégation aux arts plastiques, il convient d'ajouter l'action de diverses institutions qui interviennent notamment dans l'acquisition d'_uvres d'art pour le compte de l'État ou des collectivités locales : la direction des musées de France par le biais de la Réunion des musées nationaux, des fonds régionaux d'acquisitions pour les musées, du Fonds du patrimoine, et le Musée national d'art moderne, détaché de la direction des musées de France.

Ces actions menées par des structures publiques sont complétées par des mesures fiscales incitatives (cf. régime des objets d'art, d'antiquité et de collection dans l'application de l'impôt de solidarité sur la fortune, régime fiscal des dons de particuliers et de ceux des entreprises, des dépenses de parrainage). La loi n° 87-571 du 23 juillet 1987 a consacré l'existence légale du mécénat d'entreprise, tandis que la loi n° 90-559 du 4 juillet 1990 créait les fondations d'entreprises et la loi n° 96-590 du 2 juillet 1996 la Fondation du patrimoine.

B.- LES MOYENS BUDGÉTAIRES DE LA POLITIQUE EN FAVEUR DES ARTS PLASTIQUES

Outre les actions consacrées à l'enseignement (cf. chapitre II, I), les efforts menés par le ministère de la Culture en 1999 porteront sur l'amélioration des infrastructures de diffusion et de conservation.

Ainsi les centres de diffusion de l'art contemporain en région parisienne feront l'objet d'investissements importants, de même que l'Espace de l'art concret de Mouans-Sartoux (Provence). Certains fonds régionaux d'art contemporain (FRAC), dont ceux de Carquefou (Loire-Atlantique), de Metz et d'Orléans, verront leurs conditions d'accueil du public et de conservation des _uvres améliorées.

Le soutien à la création se traduira par une reconduction des crédits d'acquisition et de commande (68,32 millions de francs), crédits qui avaient fortement augmenté en 1998 (+ 9,8 %). Les prévisions d'affectation des crédits d'intervention au profit de la délégation aux arts plastiques en 1999, sont récapitulées dans le tableau ci-après.

CRÉDITS D'INTERVENTION DE LA DÉLÉGATION AUX ARTS PLASTIQUES

(1998-1999)

(en francs)

Nomenclature 1999

PLF 1998

Services votés 1999

Mesures nouvelles

PLF 1999

43-20 Interventions culturelles d'intérêt national

       

43-20-12

Patrimoine

46.950.786

46.770.786

 

46.770.786

43-20-42

Enseignements

5.550.000

11.000.025

2.000.000

13.000.025

43-20-90

Budget civil de l'enseignement supérieur

-

3.384.714

-

3.384.714

Total 43-20

52.500.786

61.155.525

2.000.000

63.155.525

43-30 Interventions culturelles déconcentrées

       

43-30-12

Patrimoine

64.622.000

64.802.000

4.000.000

68.802.000

43-30-32

Enseignements

129.847.025

124.397.000

12.000.000

136.397.000

Total 43-30

194.469.025

189.199.000

16.000.000

195.199.000

43-92 Commandes artistiques et achats d'_uvres d'art

       

43-92-71

Fonds pour la photographie

1.000.000

1.000.000

-

1.000.000

43-92-72

Acquisitions

67.323.214

67.323.214

-

67.323.214

Total 43-92

68.323.214

68.323.214

-

68.323.214

Total

315.293.025

318.677.739

18.000.000

336.677.739

Source : d'après ministère de la Culture.

Les crédits d'intervention après transferts, en faveur des arts plastiques, augmentent de 18 millions de francs, soit un taux de croissance de 7,46 %.

Ces moyens nouveaux soutiendront les initiatives visant à diffuser plus largement l'art contemporain dans des lieux institués (centres d'art contemporain, FRAC, espaces d'art contemporain...) mais aussi dans des lieux inédits, lieux alternatifs, quartiers, lieux publics sans oublier les musées qui s'ouvriraient plus largement à la création contemporaine. Un effort de coproduction sera en outre entrepris avec les chaînes publiques et privées de télévision pour sensibiliser un large public à la création.

C.- LA SITUATION CRITIQUE DU MOBILIER NATIONAL ET DU FONDS NATIONAL D'ART CONTEMPORAIN

La profusion des structures chargées de préserver et d'enrichir le patrimoine national en matière d'arts plastiques, sur laquelle votre Rapporteur a déjà attiré l'attention (cf. chapitre premier, I), nuit à la transparence de la politique conduite par l'État et tend à rendre moins efficace tout contrôle.

Ainsi, à propos du CNAP, la Cour des comptes, dans son Rapport public de 1997 écrivait qu'" ensemble de structures hétérogènes aux missions disparates, (il) ne leur apporte ni le soutien ni l'autorité nécessaires à l'accomplissement de leurs missions. Son organisation favorise la confusion des rôles, la dilution des responsabilités, l'affaiblissement de l'autorité de tutelle et la dispersion des moyens. "

Plus loin, la Cour relève que dans le cas du Mobilier national comme dans le cas du FNAC, gérés par le CNAP, " le non-respect ou l'inexistence des dispositions réglementaires, l'insuffisance des moyens de contraintes à l'égard des dépositaires et la faiblesse des contrôles ont entraîné des abus dans la distribution des _uvres, leur utilisation et leur conservation. " Il est à noter que la Cour avait déjà mis en évidence dans ses rapports de 1984 et 1993 les dysfonctionnements du dépôt d'_uvres d'art dans diverses institutions publiques.

Gestion défaillante du Mobilier national et du FNAC, suivi des dépôts, pertes de mobiliers, sous-dimensionnement et misère des inspections, lacunes de la réglementation, absence de contrôle peuvent être successivement évoqués.

Votre Rapporteur insiste sur la nécessité d'accroître les moyens dévolus au Mobilier national et au Fonds national d'art contemporain pour qu'ils puissent mener leurs missions dans les meilleures conditions et dans le respect des règles de droit. Car, comme le relève la Cour des comptes, " la défaillance de ces deux services dans leur mission de conservation des collections de l'État, qui rejoint dans ses causes et ses conséquences celle des musées nationaux dans le suivi des dépôts d'_uvres d'art, est sans doute pour partie imputable à l'insuffisance des moyens mis à leur disposition pour appliquer et faire respecter des textes par ailleurs insuffisamment précis ou contraignants (7). Par ailleurs, à l'heure où la politique de démocratisation de la culture est relancée, il lui paraît particulièrement choquant que, contrairement aux textes réglementaires, " le Mobilier national a meublé ou équipé près de 250 logements de fonction d'autorités non ministérielles, voire de personnes ne relevant pas de
l'État ". 
(8) De la même façon, sont particulièrement critiquables les dépôts effectués sans base légale dans plus de 50 institutions publiques ou privées.

Pour améliorer la gestion des collections confiées au CNAP, un décret relatif à la gestion des _uvres du FNAC sera publié avant la fin de l'année. Ce texte formalisera l'existence d'un comité des prêts et des dépôts qui devra se prononcer, en fonction de critères précis, sur les demandes. Il définira la liste des organismes pouvant bénéficier de ces prêts ou dépôts et les conditions auxquelles ils seront soumis.

IV.- LE SPECTACLE VIVANT

Bénéficiant de la création d'une direction unique de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles, le secteur du spectacle vivant sera l'objet d'une attention particulière dans le budget 1999 puisque plus du cinquième des mesures nouvelles lui sera consacré (110 millions de francs).

A.- L'AUGMENTATION DES EFFORTS EN FAVEUR DU SPECTACLE VIVANT

Avant d'aborder la question des moyens, votre Rapporteur souhaiterait évoquer quelques problèmes concernant le domaine du spectacle vivant.

Le premier est celui du subventionnement des troupes de théâtre. Un redéploiement des crédits a été annoncé au début de l'année 1998 par le directeur de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles. Cette mesure s'accompagnera d'une déconcentration des crédits pour les centres dramatiques nationaux. Elle s'est traduite en 1998 et se traduira en 1999 par l'accroissement des subventions à certaines troupes et la baisse des aides de l'État à d'autres. Votre Rapporteur insiste pour que cette politique soit transparente et pour que cette déconcentration des moyens se fasse sur la base de règles claires de choix des structures subventionnées. Il ne faudrait pas que les politiques régionales reposent sur des décisions fondées sur l'arbitraire et gouvernées par les seuls goûts personnels de tel ou tel responsable de service déconcentré. La plus grande sélectivité des aides, qui sera soutenue par des moyens accrus, ne doit pas se faire au détriment des troupes de taille modeste mais fortement créatives. La politique nationale doit être lisible au niveau régional et l'institution d'un responsable par département est nécessaire pour assurer une bonne répartition géographique des subventions.

Dans cette optique, les DRAC vont devoir réviser leur positionnement, réexamen qui a déjà été entrepris cette année et qui devra se poursuivre. L'objectif est d'augmenter les crédits pour certaines compagnies pour les trois ans à venir, la priorité étant portée sur le relèvement du niveau des compagnies qui touchent plus de 0,25 million de francs de subvention (procédure de conventionnement). Quant aux jeunes compagnies, il conviendrait qu'elles touchent une aide substantielle sur tel ou tel projet précis. Une évaluation plus fine des réalisations des 600 compangies professionnelles subventionnées est nécessaire pour éviter l'arbitraire évoqué plus haut. Enfin, il est indispensable de s'appuyer sur des pôles théâtraux forts, permettant une diffusion des connaissances et la création de synergies avec l'ensemble des activités artistiques sur un territoire donné. La négociation des futurs contrats de plan État-régions devra prendre en compte cette nécessité.

Le deuxième problème qui va se poser avec acuité est celui du staut des entreprises de spectacle. Elles devront choisir entre le statut d'association pure, auquel cas elles seront soumises à la taxe professionnelle et à des règles de gestion plus strictes, et le statut d'association à vocation commerciale, auquel cas, elles seront soumises à la taxe sur les salaires. Ce dernier statut favorisera sans doute les entreprises de plus de dix salariés, mais les autres entreprises se trouveront en difficulté à moins que les collectivités locales ne révisent leurs subventions à la hausse pour compenser l'assujettissement à la taxe professionnelle. Il reste que le secteur des entreprises du spectacle est mal connu et que la création d'un observatoire est nécessaire afin de présenter des simulations réalistes de l'impact de la transformation du statut d'association.

Le troisième problème est celui de l'application de la loi sur la réduction du temps de travail pour les entreprises de spectacle et, notamment, pour les plus petites d'entre elles. Votre Rapporteur tient à souligner que cette question, si elle n'est pas réglée rapidement, risque de resurgir en même temps que celle des intermittents du spectacle, évoquée en introduction du présent rapport. Le Gouvernement doit s'attacher à étudier avec soin cette question.

Quant aux moyens, l'agrégat spectacle vivant (danse, musique, théâtres) hors dépenses de personnel et de fonctionnement des services bénéficie, dans le cadre du présent projet de loi de finances, de 3.619,96 millions de francs de dépenses ordinaires, soit une progression de 4,18 % par rapport au projet de loi de finances pour 1998. Les subventions aux établissements publics représentent 1.528 millions de francs en augmentation de 3,7 % par rapport au projet de loi de finances pour 1997, tandis que les crédits d'intervention atteindront 2.084,64 millions de francs, le solde étant constitué par les crédits d'acquisitions en baisse de plus de 50 % (7,32 millions de francs).

Le tableau ci-après retrace les crédits d'intervention de la nouvelle direction.

CRÉDITS D'INTERVENTION DE LA DIRECTION DE LA MUSIQUE,
DE LA DANSE, DU THÉÂTRE ET DES SPECTACLES

(1998-1999)

(en francs)

Nomenclature 1999

PLF 1998

Services votés 1999

Mesures nouvelles

PLF 1999

43-20 Interventions culturelles d'intérêt national

       

43-20-20

Spectacles

842.142.821

619.589.182

30.170.000

649.759.182

43-20-46

Enseignements

129.873.420

101.307.548

10.000.000

111.307.548

43-20-54

Bourses

8.186.000

953.000

-

953.000

43-20-61

Assistance

2.078.186

2.078.186

-

2.078.186


43-20-90

Budget civil de l'enseignement supérieur


-


7.553.000


-


7.553.000

Total 43-20

982.280.427

723.927.916

40.170.000

764.097.916

43-30 Interventions culturelles déconcentrées

       

43-30-21

Spectacles

767.369.150

997.189.132

66.830.000

1.064.019.132

43-30-36

Enseignements

235.247.760

246.777.252

3.000.000

249.777.252

Total 43-30

1.002.616.910

1.243.966.384

69.830.000

1.313.796.384

43-92-40

Acquisitions

15.770.211

7.329.248

-

7.329.248

Total

2.000.667.548

1.975.223.548

110.000.000

2.085.223.548

Source :  ministère de la Culture.

Le projet de loi de finances pour 1999 relance la politique du spectacle vivant en s'appuyant sur l'aide au renouveau de la création artistique (soutien aux musiques actuelles, arts de la rue, aide à l'écriture) et sur le développement de l'éducation artistique et des pratiques des amateurs.

La mise en _uvre de la charte des missions de service public constituera une des lignes directrices de l'action du ministère, qui facilitera la responsabilisation des équipes et des structures subventionnées, dès lors qu'elles sont bénéficiaires de fonds publics.

Les 110 millions de francs de mesures nouvelles sur le titre IV seront répartis entre 40,17 millions de francs sur crédits centraux et 69,83 millions de francs sur crédits déconcentrés.

S'agissant du théâtre, la déconcentration des centres dramatiques nationaux marquera le terme du processus de déconcentration, ce qui portera à 63 % le taux de déconcentration sur l'ensemble des crédits du titre IV gérés par la nouvelle direction. Cependant, il convient de noter qu'aucun crédit nouveau ne sera déconcentré en 1999 en direction de la région Île-de-France.

Pour le théâtre, s'agissant des dépenses en capital, la dotation en autorisations de programme s'élèvera à 142,86 millions de francs en 1999 au lieu de 81,7 millions de francs en 1998. Ces crédits sont destinés à poursuivre les travaux d'aménagement du Centre de réserve du costume de scène de Moulins pour 16 millions de francs, ainsi que les travaux de rénovation de la Comédie française (8,37 millions de France) et les travaux de sécurité du Conservatoire national d'art dramatique (1,5 million de francs). 7,89 millions de francs seront réservés aux travaux d'aménagement des autres théâtres nationaux, tandis qu'une première tranche de travaux d'installation d'un atelier décor pour le Théâtre national de Chaillot sera prévue. 45 millions de francs permettront de financer la première partie des travaux de rénovation et de restructuration du Cargo à Grenoble.

L'enveloppe destinée à l'aménagement des salles municipales, scènes nationales, centres dramatiques nationaux et régionaux, théâtres privés, cirque et arts de la rue atteint 53,1 millions de francs.

1999 sera, par ailleurs, la première année de fonctionnement de plein exercice du nouvel établissement public du Centre national de la danse, installé à Pantin, et verra également l'ouverture, sur le site de la Villette à Paris, du Hall de la Chanson, dédié à la mise en valeur du patrimoine vivant de la chanson française.

B.- UNE INSTITUTION PHARE : L'OPÉRA NATIONAL DE PARIS

Dans le cadre de l'examen des crédits de la Culture pour 1999 et en vue de la préparation d'un rapport d'information sur l'Opéra national de Paris, votre Rapporteur a effectué deux déplacements, l'un à l'Opéra Garnier et l'autre à l'Opéra Bastille. Le présent rapport est donc l'occasion de présenter les grandes questions que la gestion de ces deux " maisons phare " de la culture française et européenne pose.

a) Le statut

Le statut de l'Opéra national de Paris (ONP) est fixé par le décret n° 94-111 du 5 février 1994. La mission fixée à cet établissement public industriel et commercial placé sous la tutelle de la ministre de la Culture consiste à " rendre accessible au plus grand nombre les _uvres du patrimoine lyrique et chorégraphique, et favoriser la création et la représentation d'_uvres contemporaines ". Il dispose pour ce faire des deux salles du Palais Garnier d'une part, de la Bastille d'autre part. Par ailleurs, il contribue à la formation des chanteurs et des danseurs, notamment par le centre de formation lyrique et l'école de danse de Nanterre.

Son directeur, nommé pour six ans par décret en Conseil des ministres sur proposition du ministre de la Culture, assume les responsabilités artistiques et administratives de l'établissement.

Un conseil d'administration composé de cinq représentants de l'État, de quatre représentants des salariés et de deux personnalités qualifiées, délibère sur les grandes questions concernant l'établissement : cahier des charges, organisation générale des services, état prévisionnel des recettes et des dépenses, règlements intérieurs, compte financier, programmation des spectacles, politique tarifaire, emprunts, modalités générales de passation, de financement et de contrôle des marchés, achat et vente d'immeubles, etc.

Le contrôle de l'État sur l'établissement est organisé non seulement autour de la participation de ses représentants au conseil d'administration et par le contrôle d'État qui a été renforcé (arrêté du 2 mai 1995 relatif aux modalités du contrôle économique et financier de l'État sur l'ONP), mais également par le biais d'un comité financier, créé par le décret cité plus haut et composé des directeurs compétents des ministères de la culture et du budget, du président du conseil d'administration, du directeur de l'établissement, du contrôleur d'État et de l'agent comptable. Ce comité connaît de la politique générale, de la gestion et des comptes de l'établissement. Il contribue à la préparation des travaux du conseil d'administration et constitue un lieu d'échanges entre l'établissement et sa tutelle.

Le contrôle a priori des décisions est aujourd'hui limité à l'approbation préalable des recrutements dont les rémunérations annuelles sont égales ou supérieures à 400.000 francs et les recrutements des personnels détachés. Cependant la politique salariale de l'établissement est soumise à un cadrage annuel assuré par les deux ministères de tutelle. Le cadrage s'applique au pourcentage d'augmentation de la masse salariale affecté à la négociation annuelle obligatoire, au montant des mesures générales, et aux mesures catégorielles nouvelles.

Par ailleurs, un représentant du contrôle d'État et un représentant de la commission des marchés de l'État participent à la commission des marchés de l'Opéra qui fonctionne depuis juillet 1994 et qui examine systématiquement les marchés d'un montant équivalent ou supérieur à 360.000 francs.

b) L'évolution de l'activité

Le projet artistique de l'ONP repose sur trois objectifs :

· le fonctionnement en alternance de chacun des deux théâtres ;

· la poursuite de la constitution d'un répertoire lyrique permanent indispensable pour conserver l'intérêt du public ;

· le maintien de la politique de distribution du répertoire entre lyrique et chorégraphique dans les deux salles Garnier et Bastille, ce qui correspond à une demande forte du public.

La réouverture de la salle Garnier au 1er mars 1996 a permis, pour la saison 1996/1997 d'utiliser les deux salles conformément à l'objectif fixé par le rapport de 1993 rédigé par M. Hugues Gall, directeur de l'établissement. La mise en place d'une politique active d'augmentation de l'offre de spectacles (9) a permis un accroissement constant du nombre de places vendues : 661.590 en 1996, 682.247 en 1997, 731.540 prévues en 1998 pour un nombre de places offertes de 800.000. Parallèlement le taux de remplissage se maintient : 90 % à Bastille et environ 75 % à Garnier.

NOMBRE DE PLACES VENDUES ET TAUX DE REMPLISSAGE À L'OPÉRA NATIONAL DE PARIS DEPUIS 1993

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Projection

 

Places
vendues

(en %)

Places
vendues

(en %)

Places
vendues

(en %)

Places
vendues

(en %)

Places
vendues

(en %)

Places
vendues

(en %)

Opéra Bastille

386.909

91

446.207

93

373.297

91

435.693

90

449.855

90

474.394

90

Palais Garnier

231.138

82

139.937

79

   

225.897

81

232.392

76

257.146

76

Total ONP

618.047

87

586.144

89

373.297

91

661.590

87

682.247

85

731.540

85

Source : Opéra national de Paris.

Un rapport d'étape, remis par le directeur de l'établissement public au ministre chargé de la culture en mai 1997 a permis de mesurer les avancées dans les différents domaines (organisation interne, assainissement de la situation financière, mise en _uvre du projet artistique et constitution du répertoire, rénovation du Palais Garnier, service culturel) et de tracer les perspectives pour les années 1998 à 2000. L'objectif de 365 représentations lyriques et chorégraphiques par an a été revu, pour être limité à 350, afin de mieux maîtriser la masse salariale permanente et les frais variables de personnel.

Passée l'illusion de la création d'une institution dédiée à l'opéra et à la danse pratiquant des prix équivalents à ceux des cinémas sans soutien massif de l'État, il convient cependant de souligner que les prix pratiqués par l'ONP sont situés dans la moyenne basse des prix pratiqués dans les institutions européennes équivalentes (cf. tableau en euros infra).

COMPARAISON DES TARIFS MAXIMUM ET MINIMUM PRATIQUÉS
DANS DIFFÉRENTS OPÉRAS POUR DES REPRÉSENTATIONS LYRIQUES
(saison 1997-1998)

(en euros)

   

Tarif maximum premières

Tarif maximum hors premières

Tarif minimum

Opéra national de Paris

Paris

95,84

95,84

6,79

ROH Covent Garden (2)

Londres

113,29

113,29

13,60

saison 1996/1997

 

222,81

222,81

6,04

De Nederlandse Opera

Amsterdam

53,89

53,89

17,96

Théâtre royal de la Monnaie

Bruxelles

125,08

76,03

6,13

Deutsche Staatsoper Berlin

Berlin

101,22

73,39

6,07

Deutsche Oper Berlin

Berlin

71,87

56,69

11,13

Bayerische Staatsoper

Munich

157,91

157,91

11,13

       

4,05 (1)

Wiener Staatsoper

Vienne

143,90

143,90

7,20

       

2,16 (1)

Opernhaus Zurich

Zurich

168,62

168,62

9,99

Teatro alla Scala

Milan

138,66

138,66

10,27

Teatro Real

Madrid

119,43

89,58

5,97

Metropolitan Opera

New York

183,49

137,61

22,02

Festival d'Aix-en-Provence

Aix-en-Provence

135,84

135,84

27,17

Salzburger Festspiele

Salzbourg

302,20

302,20

14,39

(1) place debout.

(2) Ce théâtre ne donnant pas de représentations dans ses murs cette saison, ses tarifs habituels ont été indiqués sur la saison dernière.

Source : Opéra national de Paris.

Par ailleurs, votre Rapporteur tient à saluer les efforts réalisés par le service culturel de l'ONP, créé en mai 1994, en particulier pour ses actions dans le domaine de l'intégration des jeunes venus de zones d'éducation prioritaire par le biais du programme " Dix mois d'école et d'opéra " réalisé en partenariat avec l'Éducation nationale.

c) Le budget

Après une réorganisation comptable importante et la mise en _uvre d'une nouvelle politique de gestion, la situation financière de l'établissement public s'est progressivement redressée. Le solde de fonctionnement est passé de - 20,5 millions de francs sur l'exercice 1994 à + 24,5 millions de francs en 1995, + 44,4 millions de francs en 1996 et 10 millions de francs en 1997. Les prévisions donnent un solde positif de 8,4 millions de francs en 1998 et un solde négatif de 29 millions de francs pour 1999.

L'amélioration des résultats 1998 par rapport aux prévisions s'explique par l'augmentation de 10 millions de francs des prévisions de ressources propres et par un réajustement à la baisse de certaines dépenses (économies sur cachets, moindre progression de la masse salariale, exécution favorable du budget costume).

Globalement, c'est-à-dire investissements inclus, les résultats ont eu également tendance à se redresser : -19,6 millions de francs en 1994, 0,9 millions de francs en 1995, 91,3 millions de francs en 1996, 9,2 millions de francs en 1997, tandis que sont prévus pour 1998 et 1999 des résultats négatifs respectivement de 39,5 et de 29 millions de francs.

Les résultats pour 1998 seront obérés par l'annulation de 21 millions de francs notifiés par le ministère de la Culture, le 20 février 1998 sur le budget investissements. En outre, ils tiennent compte de l'achat et de l'installation d'un nouveau logiciel de billetterie qui n'avait pas été prévu dans l'état prévisionnel des recettes et des dépenses.

DÉPENSES DE L'OPÉRA NATIONAL DE PARIS
(1994-1999)

(en millions de francs)

 

1994

1995

1996

1997

1998

1999

 

EPRD (1)

Clôture

EPRD (1)

Clôture

EPRD (1)

Clôture

EPRD (1)

Clôture

EPRD (1)

Prévision

Projet (2)

Étape (3)

Frais fixes :

                       

- Masse salariale/permanents

407,5

389,2

404,6

384,3

404,8

392,8

416

404,8

425

420

433

445

- Fonctionnement

118,2

127

128,4

112,1

140,8

128,1

133

119,6

136,1

135

133

133

- Amortissements et provisions

-

35,7

10

27

22,2

22,2

25

35,9

25

25

25

25

- Provisions pour coûts nets de restructuration

   

15

7,7

               

Sous-total

525,7

551,8

557,9

531,1

567,8

543,1

574

560,3

586,1

580

591

603

Résultat intermédiaire/recettes fixes

- 20,2

- 19,8

- 6,7

30,3

13,5

33

- 3,6

10,8

4,4

11,3

-

- 12

Frais variables :

                       

- Échanges

1,8

0,4

1

0,6

1,5

             

- Production Bastille/Garnier

154,2

141

113,8

95

168,1

153,9

201,5

181,2

195,4

190,4

220

220

- École de danse (dont tournées)

1,4

1,1

1,7

0,9

1,5

0,8

1,6

1,1

1,5

1,8

2

2

- École d'art lyrique

2,1

1,3

2

0,5

1,6

1,3

1,6

1,7

2,8

2,8

2

2

- Frais variable personnel

47,3

48,4

49,8

52,2

79,6

65,9

72,3

63,6

72,1

72,1

72

72

- Tournées

11

9,4

15,9

13,7

6,7

5,4

6

1,6

5,5

3,9

6

6

- Audiovisuel

12,7

10,1

8,4

3,4

9,1

7,3

18,9

5,9

9,6

7,6

19

19

- Visite

1,2

0,7

1,2

0,2

1

0,7

1,2

0,6

1,6

1,2

1

1

- Programmes

5,6

4,9

4,3

3,7

8

5,7

10,3

7,8

9

8,9

10

10

- Boutique et produits nouveaux

2,8

1,7

3

2,2

3,4

1,9

3,8

3,1

3,8

3,8

4

4

- Animation

1,9

0,8

1,1

1

0,8

1

1

1,3

0,7

0,7

1

1

- Locations

0,6

1,1

1,5

0,4

1

0,3

0,6

0,7

0,4

0,6

1

1

- Mécénat, entreprise réservation

2,6

0,6

0,5

0,3

0,5

0,4

0,7

0,4

0,5

0,5

1

1

- Autres

         

1,4

1,6

2

2,1

2,2

2

2

Sous-total

245,1

221,4

204,1

174

282,8

246,2

321,1

271,1

305

296,7

340

340

Intermédiaire hors investissement

770,8

773,2

762,1

705,1

850,6

789,3

895,1

831,4

891,1

876,7

930

943

Dépenses d'investissement :

                       

- Investissement courant

10,2

13,8

19,8

12,7

26,4

21,4

24,5

22,1

25,8

42,4

29

29

- Rénovation Garnier

19,6

10,6

103,8

66,5

34,3

66

2,8

15

7,3

20,3

   

Abondement du fonds de roulement

 

25,2

                   

Total section d'investissement

29,8

49,6

123,6

79,2

60,7

87,5

27,3

37,1

33,1

62,7

29

29

Total

800,6

822,8

885,7

784,3

911,3

876,8

922,4

868,5

924,3

939,4

960

973

(1) état prévisionnel des recettes et des dépenses.

(2) projet établi en juillet 1998.

(3) étape au 15 septembre 1998.

Source : Opéra national de Paris.

RECETTES DE L'OPÉRA NATIONAL DE PARIS (1994-1999) (en millions de francs)

(en millions de francs)

 

1994

1995

1996

1997

1998

1999

 

EPRD (1)

Clôture

EPRD (1)

Clôture

EPRD (1)

Clôture

EPRD (1)

Clôture

EPRD (1)

Prévision

Projet (2)

Étape (3)

Recettes fixes :

                       

- Subvention État Bastille/Garnier

474

500

508,5

507,6

532

527,1

532

521,7

554,8

554,8

559

583

- Subvention État - École de danse

15,9

15,9

16,1

16,1

16,3

16,3

16,3

16,3

16,5

16,5

16

20

- Autres recettes - École de danse

2,5

2,1

2,7

2,2

2,3

2,3

2,4

2,3

2,6

2,3

2

2

- Autres recettes fonctionnement

8,1

4,2

12,4

16,9

19,7

18,7

9,8

21,3

8,6

8,7

5

5

- Produits financiers

5

10

11,5

18,5

11

11,6

10

9,5

8

9

8

4

Sous-total

505,5

532

551,3

561,4

581,4

576,1

570,4

571,1

590,5

591,3

591

614

Résultat intermédiaire/recettes fixes

                       

Recettes variables :

                       

- Échanges

1,8

0,6

1

0,5

1,5

             

- Spectacles Bastille

156

152,8

113,9

102,5

190,5

182,7

205,9

199

211,4

215,7

218

219

- École de danse, spectacles et divers

1,4

-

2

1

1,6

1,5

1,7

1,5

1,6

2,4

2

2

- Aide à la production

-

-

9,8

9,8

15,7

14,3

5,3

5,3

-

-

-

-

- École d'art lyrique

0,2

0,1

0,1

-

0,2

0,3

0,4

0,3

1

1

-

-

- Tournées

11,9

10,1

15,9

15,3

6

5,5

5,7

2

5,5

3,7

6

6

- Locations

8,5

5,2

7,5

6

5,8

5,1

5,2

6,1

4,3

6

5

5

- Concessions

5,9

3,6

4,9

3,7

3,9

4,6

5,2

6,4

6

6,5

5

5

- Audiovisuel

12,9

7,9

8,5

3,9

8,7

5

20,1

6,3

10,5

11

20

20

- Mécénat et entreprises

1,3

0,6

1,2

1

4,1

6,3

7,2

7,7

9,2

10

7

7

- A.R.O.P. (4)

5,2

4,7

5,7

2,4

4,8

4,8

4,2

3,8

3,5

3,5

4

4

- Droits de visite

13,3

12,1

12,5

11,5

12,6

10,5

9

12,5

11,4

12

9

9

- Programmes

7,7

6,5

5,9

4,5

9,1

9,1

14

11,6

13

12,6

14

14

- Boutique

5

3,4

5,2

3,8

4,8

4,5

5

5,6

5,5

5,9

5

5

- Divers

8

10,6

0,1

2,2

0,2

3,4

2,5

2,3

1,5

3,3

2

2

Sous-total

239

220,6

194

168,3

269,2

257,6

291,3

270,3

284,3

293,7

298

300

Total intermédiaire hors investissement

744,5

752,7

745,3

729,6

850,6

833,7

861,7

841,4

874,9

885

889

914

Solde/recettes de fonctionnement

- 26,3

- 20,5

- 16,8

+ 24,5

-

+ 44,4

- 33,3

+ 10

- 16,3

+ 8,4

- 41

- 29

Subvention d'investissement :

                       

- Investissement courant

11,4

9,8

21,5

4,9

24,5

33,3

29,4

30,4

29,4

9,6

29

29

- Subvention complémentaire

-

4,9

-

22,8

36,2

101,1

2,8

5,8

 

5,2

-

-

- Rénovation Garnier

19,6

35,7

82,8

                 

Prélèvement sur report crédits de paiement

   

21,1

27,8

               

Total section d'investissement

31

50,4

125,4

55,6

60,7

134,4

32,2

36,2

29,4

14,8

29

29

Solde des investissements

+ 1,1

+ 0,9

+ 1,8

+ 55,6

-

+ 46,9

+ 4,9

- 0,9

- 3,7

- 47,9

-

-

Total

775,4

803,1

870,7

785,2

911,3

968

893,9

877,6

904,3

899,9

918

943

Solde global (Recettes-Dépenses)

- 25,2

- 19,6

- 15

+ 0,9

-

+ 91,3

- 28,4

+ 9,2

- 20

- 39,5

- 41

- 29

(1) état prévisionnel des recettes et des dépenses.

(2) projet établi en juillet 1998.

(3) étape au 15 septembre 1998.

(4) Association pour le rayonnement de l'Opéra de Paris.

Source : Opéra national de Paris.

Il faut relever que plus de 60 % des dépenses sont constituées par des frais fixes (rémunérations des personnels permanents, coûts de fonctionnement, amortissements et provisions) (10).

Le redressement progressif des comptes et la constitution d'un fonds de roulement qui devrait atteindre 161 millions de francs au 31 décembre 1998 a été rendu possible à la fois par l'augmentation régulière de la subvention de l'État, par la maîtrise des coûts artistiques (cachets, achats de costume, de décors et d'accessoires) et des coûts e fonctionnement courant. D'autre part, certaines ressources propres ont régulièrement augmenté : c'est le cas des recettes de spectacles (200 millions de francs en 1997) et des recettes de mécénat (11,5 millions de francs en 1997).

S'agissant plus précisément de l'évolution de la dotation de l'État, il convient de relever que l'Opéra national de Paris a bénéficié en 1998 d'une importante mesure nouvelle (+ 23,3 millions de francs) qui comprend les actualisations de sa masse salariale et des subventions à sa Caisse de retraite. L'État, dans la suite du rapport Gall s'est engagé à actualiser sa dotation de 3 % par an entre 1995 et 1998, tandis que l'établissement devrait couvrir le coût de son programme artistique par ses recettes propres et assurer un nombre donné de représentations par an.

Plusieurs incertitudes pèsent sur le budget 1999 : la concentration sur l'année 1999 de plusieurs nouvelles productions programmées sur les saisons 1998/1999 et 1999/2000, les conséquences de la loi sur la réduction du temps de travail et la révision de la convention collective, le maintien indispensable de la politique d'investissements.

Pour assurer l'augmentation des dépenses de rémunération, la subvention de fonctionnement de l'État (chapitre 36-30) a légèrement augmenté de 635,08 millions de francs en 1998 à 639,99 millions de francs pour 1999, soit une progression de 0,77 %. Elle était de 611,76 millions de francs en 1997. La différence que l'on peut noter entre la dotation inscrite dans le projet de loi de finances et celle qui figure dans les comptes de l'établissement s'explique par la subvention à la caisse de retraite financé par le budget de l'État à hauteur de 68,63 millions de francs.

ÉVOLUTION DES SUBVENTIONS DE L'ÉTAT À L'OPÉRA (1)
(1990-1999)

(en millions de francs)

   

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

   

Exécution

Exécution

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Exécution

LFI

Prévision

Projet

 

Fonctionnement

                               
 

Titre III

447,1(2)

445,3

481,2

491,3

475,3

474

500,5

509,2

509,2

543,2

538,1

543,1

532,5

566,4

558,4

571,4

 

Titre IV

     

7

8

10

10

20 (5)

19

16 (5)

14,6

5,4 (5)

5,4

     

Opéra

Total

447,1

445,3

482,2

498,3

483,3

484

510,5

529,2

528,2

559,2

552,7

548,5

537,9

566,4

558,4

571,4

 

Investissements courants

2

24

-

40 (3)

38,4

10

15

22

7

25

40

30

30

30

9,2

30

 

Investissements travaux de rénovation Garnier

         

20

36,5 (4)

84,5

21,3

37

97,2

2,9

5,9

-

5,3

-

École du ballet
(bourses incluses)

15,1

15,4

15,9

16,2

15,7

16,5

16,5

16,8

16,8

16,9

16,9

16,9

16,9

17

17

17,3

(1) hors taxe et non comprise la subvention à la caisse de retraite des personnels de l'Opéra.

(2) dont 6 millions de francs au titre de Favart.

(3) dont 20 millions de francs au titre de 1992.

(4) dont 20 millions de francs au titre de 1995.

(5) au titre du fonds de création (en 1995 : 10 millions de francs).

Source : Opéra national de Paris.

Par ailleurs, le renouvellement de la dotation d'équipement courant de l'Opéra est également la garantie de la capacité de l'établissement à entretenir et à maintenir son patrimoine.

Compte tenu de l'importance des bâtiments, qu'il s'agisse du Palais Garnier classé monument historique ou de l'Opéra Bastille, les besoins en investissements sont considérables.

La restauration du Palais Garnier a fait l'objet pour un montant total de 165,9 millions de francs d'un important programme de travaux arrêté en 1994, qui a nécessité la fermeture de la salle durant l'année 1995. La réouverture a eu lieu le 1er mars 1996. En 1997, 4,2 millions de francs ont été consacrés à des travaux de sécurité. En 1998, 36 millions de francs ont ouverts pour la restauration des statuaires extérieures et de la coupole Chauviré, ainsi que pour la première tranche de nettoyage des façade, la restauration des sièges et le désenfumage de la cage de scène.

Pour 1999, la poursuite du programme de restauration du Palais Garnier se maintient sur un rythme de 30 millions de francs (chapitre 66-91, article 40) et concernera en particulier la restauration d'une des coupoles en cuivre et l'une des façades.

S'agissant du théâtre de Bastille, les anomalies constatées dans la mise en _uvre du revêtement de pierre des façades ont conduit à la mise en place de filets destinés à assurer la protection du public et des personnels. Un rapport d'expertise doit être déposé avant la fin de l'année, et les travaux, d'une durée de deux ans, pourront être engagés en 1999. Le coût, estimé entre 20 et 25 millions de francs, devrait être pris en charge par les constructeurs et leurs assureurs.

Votre Rapporteur souhaite attirer l'attention sur la nécessité dans les années à venir à prendre en considération les besoins importants de restauration du Palais Garnier (foyer, ensemble des façades, etc.), ainsi que les problèmes qui ne vont pas manquer de se poser en matière de machinerie pour Bastille. Il tient également à souligner la nécessité de prendre une décision concernant l'utilisation de la salle modulable, qui accueille aujourd'hui les collections du Musée national des arts asiatiques-Guimet en attendant la fin des travaux entrepris dans cet établissement. Non équipée, elle constitue aujourd'hui un immense cube de béton vide.

d) Les ressources humaines

La gestion des personnels de l'Opéra relève du droit privé, bien que la politique salariale et les évolutions catégorielles susceptibles d'intervenir font l'objet de cadrages préalables de la part des ministères de tutelle, ainsi que nous l'avons déjà évoqué supra.

La création de l'Opéra Bastille a entraîné le recrutement de nouveaux personnels permanents. Un plan social mis en _uvre en 1995 et 1996 a touché 62 postes et s'est traduit essentiellement par des mesures d'âge. En 1995, plus de 150 emplois en contrat à durée déterminée ont été transformés en emplois à contrat à durée indéterminée. En 1996 et 1997, l'orchestre a bénéficié de 20 créations de postes, portant son effectif à 170. La réouverture du Palais Garnier et le retour de ce théâtre aux activités lyriques ont imposé une augmentation des personnels techniques (24 emplois permanents créés entre 1996 et 1998). Aucune création d'emplois n'est prévue en 1999.

Ajoutons que de nombreux agents sous contrat à durée déterminée sont employés par l'ONP. Les intermittents recrutés sur des contrats de travail dits " d'usage " tels que définis par les articles L. 122-1-1-3 et D. 121-2 du code du travail forment la majorité des personnels employés à durée déterminée. Leur nombre varie de 350 à 600 selon les mois. Leur nombre tend à s'accroître depuis 1995, après une réduction massive en 1994 et 1995 due à la fermeture du Palais Garnier.

ÉVOLUTION DES EFFECTIFS RÉELS ET BUDGÉTAIRES

(au 31 décembre de chaque année)

 

1993

1994

1995

1996

1997

1998(1)

Effectifs réels

1.246

1.235

1.384

1.404

1.436

1.434

Effectifs budgétaires

-

-

1.466

1.411

1.432

1.465

(1) au 31 juillet.

Source : Opéra national de Paris.

Sur les 1.436 personnes employées à contrat à durée indéterminée, 322 relevaient des personnels d'encadrement, 506 des personnels techniques, 467 des personnels artistiques et 141 travaillaient dans les services administratifs.

LES DIFFÉRENTES CATÉGORIES DE PERSONNEL

(effectifs moyens par mois)

 

1993

1994

1995

1996

1997

CDI

1.238

1.240

1.292

1.392

1.416

CDD (hors artistes invités)

706

572

415

466

588

CDD (artistes invités)(1)

77

72

53

69

67

Intérimaires

8

-

1

-

-

Stagiaires

207

96

124

190

266

Contrats de qualification

-

-

1

2

-

(1) chefs d'orchestre, artistes lyriques et chorégraphiques, metteurs en scène, costumiers, éclairagistes.

Source : Opéra national de Paris.

Les personnels de l'Opéra représentent de nombreux corps de métiers, chacun avec une tradition parfois multiséculaire. L'histoire sociale de ces catégories est particulièrement riche. Les transformations qui ont eu lieu récemment, avec l'ouverture de Bastille en particulier, ont parfois été vécu avec difficulté. L'échec du plan social de 1994 en témoigne. Comme le souligne M. Hugues Gall dans son rapport d'étape d'avril 1997, " compte tenu du coût des grèves, de leur effet négatif sur le public et sur l'opinion, enfin des risques liés aux conséquences financières des revendications, la maîtrise de la situation sociale représente un enjeu crucial pour l'Opéra (11).

La convention collective signée le 9 février 1993 doit faire l'objet d'une révision afin d'intégrer au premier chef les modifications liées à la loi relative à la réduction du temps de travail. Des discussions ont été engagées à cet effet entre l'établissement et les tutelles.

Il est sans doute utile de relever que l'enjeu de cette négociation porte également sur l'adaptation du droit du travail commun aux métiers de l'Opéra. Votre Rapporteur s'interroge sur la nécessité de la création de règles du droit du travail spécifiques pour les personnels de l'Opéra en vue de mettre en conformité une réalité très particulière, basée notamment sur des variations d'horaires extrêmement fluctuant - à l'exemple du travail fourni lors des tournées du Ballet à l'étranger sans commune mesure avec les règles légales de durée du travail -, à des règles juridiques claires. Il est dommageable, non seulement pour le respect de la loi mais aussi pour l'intérêt du personnel, que certaines pratiques ne fassent l'objet d'aucune convention écrite.

Votre Rapporteur relèvera qu'à compter de 1999, la convention régissant les relations entre l'État et l'Opéra national de Paris devra être renouvelée. Il réitère son souhait de voir, dans ce contexte, la mise en _uvre d'une obligation de constitution de réseau pour la production de spectacles et de tournées entre l'Opéra de Paris et les différents opéras de province.

V.- LE CINÉMA ET L'AUDIOVISUEL

Le cinéma et l'audiovisuel constituent un secteur économique en relative bonne santé. La production connaît son chiffre le plus élevé depuis 1985. Les investissements ont enregistré une hausse très importante et la fréquentation connaît son meilleur résultat depuis douze ans (148 millions de spectateurs en 1997 pour une recette de 5,4 milliards de francs). La part de marché du film français reste cependant stable à 34,5 %.

L'action du ministère de la Culture dans le domaine du cinéma est principalement conduite par le Centre national de la cinématographie (CNC), établissement public placé sous le contrôle du ministère, créé en 1946. C'est l'organisme de tutelle des professions cinématographiques. A ce titre, il gère les différents régimes d'aide à l'industrie cinématographique et à l'industrie des programmes audiovisuels, et en particulier le Compte de soutien à l'industrie cinématographique et audiovisuelle.

Il sera ainsi chargé à titre principal de mettre en _uvre les différentes mesures présentées en Conseil des ministres, le 6 mai 1998, mesures destinées, notamment, à aider le cinéma dit " indépendant " face au mouvement de concentration et d'intégration de la production par les diffuseurs constaté ces dernières années. Cette politique reposera plus précisément sur la création d'une commission d'experts qui sera nommée pour mieux soutenir les indépendants, tandis que les complexes cinématographiques de plus de dix salles (" multiplexes ") seront placés sous une surveillance accrue et se verront imposer une programmation faisant place au film européen et à l'art et essai.

A.- LES MOYENS BUDGÉTAIRES EN FAVEUR DU CINÉMA

1.- L'évolution des dotations budgétaires

Les dotations de fonctionnement du CNC sont en quasi-stabilité, à 13,1 millions de francs (chapitre 36-60, article 60).

Les prévisions d'affectation des crédits d'intervention, au profit du CNC en 1998, sont récapitulées dans le tableau ci-après.

CRÉDITS D'INTERVENTION DU CENTRE NATIONAL DE CINÉMATOGRAPHIE

(1998-1999)

(en francs)

Nomenclature 1999

PLF 1998

Services votés 1999

Mesures nouvelles

PLF 1999

43-20 Interventions culturelles d'intérêt national

       

43-20-23

Spectacles

178.374.263

166.919.263

3.000.000

169.919.263

43-20-48

Enseignements

30.990.000

16.690.000

-

19.690.000

43-20-63

Assistance

300.000

300.000

-

300.000

Total 43-20

209.664.263

186.909.263

3.000.000

189.909.263

43-30 Interventions culturelles déconcentrées

       

43-30-23

Spectacles

-

11.455.000

3.500.000

14.955.000

43-30-38

Enseignements

-

9.300.000

-

9.300.000

Total 43-30

-

20.755.000

3.500.000

24.255.000

Total

209.664.263

207.664.263

6.500.000

214.164.263

Source : d'après ministère de la Culture.

Le budget pour 1999 est donc en augmentation de 3,8 % si l'on inclut la subvention de fonctionnement du CNC (226,97 millions de francs en dépenses ordinaires) traduit trois priorités.

Quant aux crédits de paiement pour dépenses en capital, ils augmentent de 29,44 % à 69,9 millions de francs (chapitres 59-91 article 40 pro parte et 66-91 article 40 pro parte). La répartition des autorisations de programme est retracée dans le tableau ci-après.

AUTORISATIONS DE PROGRAMME POUR OPÉRATIONS D'ÉQUIPEMENT
DANS LE DOMAINE DU CINÉMA

(1999)

(en millions de francs)

   

PLF 1999

 

Enrichissement des collections film et non-film

2

 

Travaux de sécurité à Bois d'Arcy et tirage de films du dépôt légal

5,9

 

Construction d'un local à Saint-Cyr pour la conservation des documents acétate

10

 

Total titre V

17,9

 

Poursuite du plan de restauration des films anciens

44

 

Équipement de l'École nationale supérieure des métiers de l'image et du son

 
 

- maintenance

3

 

- réinstallation rue Franc_ur

5

 

Total titre VI

52

 

Total général

69,9

 

Source : documents budgétaires.

2.- Les priorités affichées

a) Le patrimoine cinématographique et la création de la Maison du cinéma

Des crédits d'équipement et d'intervention permettront de réaliser la Maison du cinéma et de relancer la politique patrimoniale dans le domaine du cinéma.

S'agissant de la sauvegarde du patrimoine cinématographique, votre Rapporteur voudrait souligner la profusion des institutions qui, si elle reflète la vie créative, nuit à la définition d'une politique globale et cohérente, soucieuse d'économies d'échelle. Le travail du service des archives du film qui dépend directement de l'État est ainsi complété ou concurrencé par celui effectué par la Cinémathèque française, la Cinémathèque de Toulouse, l'Institut Lumière de Lyon, qui sont des associations régies par la loi de 1901, mais également par celui d'un important réseau de cinémathèques régionales. Il convient d'ajouter à la liste de ces nombreuses institutions la Bibliothèque-filmothèques (BIFI), créée en 1992, à partir de la réunion des archives " non-film " de la Cinémathèque française, de la FEMIS et des archives du film.

En 1999, 5,6 millions de francs de crédits d'équipement seront consacrés à la poursuite des travaux de sécurité sur les bâtiments du service des archives du film et du dépôt légal du CNC. 10 millions de francs serviront à financer la création de nouveaux espaces de conservation au CNC et à la Cinémathèque, tandis que 43,5 millions de francs viendront assurer la poursuite du plan de restauration des films anciens. 2,5 millions de francs permettront d'enrichir les collections de films, de documents ou d'objets relatifs au cinéma.

En outre, 2,5 millions de francs de crédits d'intervention permettront la mise en _uvre des actions de préfiguration de la Maison du cinéma et de nouvelles initiatives dans le domaine de la politique patrimoniale et de la diffusion de la cinéphilie. La Maison du cinéma a été annoncée par six ministres successifs en quatorze ans. Votre Rapporteur se félicite que ce projet voit enfin le jour, avec le choix de son emplacement dans le 12ème arrondissement de Paris. 1999 sera l'année de l'acquisition des locaux de l'ancien Centre culturel américain destinés à accueillir la Maison du cinéma.

Cette dernière sera dotée de trois salles de cinéma, d'espaces d'expositions, d'une bibliothèque-vidéothèque, et d'espaces consacrés à des activités pédagogiques. Elle abritera les collections du Musée du cinéma et un centre de ressources sur le cinéma destiné au grand public et aux chercheurs. Légers, les travaux d'aménagement intérieur pourront être réalisés rapidement et la Maison du cinéma devrait ouvrir ses portes avant la fin de l'an 2000. Le coût d'achat et des travaux a été évalué à 230 millions de francs.

b) L'action en régions

L'action en régions du CNC repose sur des conventions de développement cinématographique signées avec les collectivités locales : accords annuels avec les régions, nouvelle démarche contractuelle avec les agglomérations et les villes, élargissements des axes prioritaires des conventions (formation professionnelle, production...).

Dans le cadre de la réforme en cours des interventions économiques des collectivités territoriales locales, plusieurs dispositions pourraient leur permettre d'intervenir dans les domaines de l'industrie cinématographique, y compris la production.

La déconcentration sera poursuivie. Les directions régionales des affaires culturelles verront leurs compétences augmenter, en particulier en direction des jeunes pour la mise en _uvre de la création en région d'un réseau de centre-ressources pour l'éducation à l'image et la mise en place de l'opération " Ciné Ville " qui complétera l'opération " Un été au ciné ". Elles bénéficieront à ce titre de mesures nouvelles à hauteur de 3,5 millions de francs.

c) Les industries techniques du cinéma et de l'audiovisuel

Le CNC devra s'attacher à aider l'investissement des industries techniques, compte tenu de l'obsolescence rapide des équipements.

Il soutiendra la recherche-développement. Une concertation avec le ministère de l'Industrie vise à monter une opération visant à encourager les programmes de recherche et à favoriser les liens entre les laboratoires de recherche publique et les entreprises.

Enfin, la formation sera aidée en liaison avec fonds d'assurance formation du secteur, l'AFDAS. Il s'agira en particulier pour le CNC de financer des programmes permettant aux techniciens de l'image et du son, permanents et intermittents, de s'adapter aux technologies numériques.

B.- LE COMPTE DE SOUTIEN À L'INDUSTRIE CINÉMATOGRAPHIQUE ET AUDIOVISUELLE

Le Compte de soutien à l'industrie cinématographique et audiovisuelle est un compte spécial du Trésor, alimenté par des taxes fiscales : d'une part, la taxe additionnelle au prix des entrées de cinéma dite " taxe spéciale ", d'autre part, une taxe sur les recettes des chaînes de télévision privée et un prélèvement sur celles des chaînes publiques.

Il convient de distinguer les aides automatiques (subventions d'investissement, garanties de prêt) et les aides sélectives (avance sur recettes et investissements dans les salles de cinéma). Il est possible de noter depuis plusieurs années une multiplication de ce dernier type d'aides : aides directes sur décision du ministre, aides au développement de projet, à la production de cinématographies étrangères, à la coproduction avec les pays de l'Est, au court métrage ou encore à la musique de film, aides aux salles d'art et essai, aux salles d'édition, à l'édition de copies, à la création et à la modernisation de salles dans les zones insuffisamment occupées.

En 1997, l'ensemble de ces aides a contribué à financer 13 % la production cinématographique à comparer avec 33 % d'apport producteur, 36 % d'investissements des chaînes, et 10 % d'apports étrangers.

En 1999, les crédits du compte de soutien atteindront 2.485,2 millions de francs, soit une augmentation de 2,5 % par rapport aux crédits 1998. La forte augmentation de la fréquentation en salles depuis deux ans a en effet permis l'accroissement du produit de la " taxe spéciale ".

Les crédits supplémentaires seront principalement affectés aux actions automatiques en faveur de la production et de l'exploitation cinématographique et audiovisuelle (+ 3,6 %). Cette augmentation permettra de maintenir à un niveau constant le retour du soutien automatique aux producteurs, distributeurs et exploitants et sera confortée par les incidences de la réforme du soutien automatique à l'exploitation et à la réforme de l'agrément.

AIDES AUTOMATIQUES À L'INDUSTRIE CINÉMATOGRAPHIQUE ET AUDIOVISUELLE

(en millions de francs)

 

Budget voté 1998

Évaluation pour 1999

Variation 1999/1998

(en %)

Soutien au cinéma

     

- Subventions et garanties de prêt à la production et distribution

456,27

470,81

3,19

- Subventions et garanties de prêt à l'exploitation

258,5

302,94

17,19

Sous-total

714,77

773,75

8,25

Soutien à l'audiovisuel

     

- Subventions de réinvestissement

789

793,7

0,5

- Subventions d'investissement

270,2

270,2

-

Sous-total

1.059,2

1.063,9

0,44

Total

1.773,97

1.837,65

3,6

Source : ministère de la Culture.

Les crédits finançant les aides sélectives avaient augmenté en 1998. Ils seront maintenus en 1999 au même niveau.

Votre Rapporteur souligne là encore l'importance d'assurer un contrôle des aides accordées par le CNC, sous peine de discréditer l'intervention de l'État dans le domaine de la création. Il rejoint l'avis de la Cour des comptes lorsque celle-ci affirme qu'" il importe que l'utilisation des fonds publics affectés au soutien de l'industrie cinématographique et de l'industrie des programmes audiovisuels obéisse à des règles claires. Il n'en est pas ainsi et le Centre national de la cinématographie, chargé de mettre en _uvre des régimes d'aides de plus en plus nombreux, n'apporte pas une attention suffisante à leur gestion. Dès lors qu'il n'exerce aucun contrôle sur le respect des conditions prévues par la réglementation, celles-ci perdent toute portée et les bénéficiaires de ces aides se considèrent comme déliés de leurs obligations. De même, en ce qui concerne le recouvrement des sommes dues, sa négligence conduit à transformer des aides en principe conditionnelles ou remboursables en subventions définitives. En outre, les risques d'arbitraire ne sont pas absents dès lors que coexistent des aides dont l'attribution est soumise à des procédures et d'autres accordées de façon discrétionnaire, que sont consenties des dérogations ou, à plus forte raison, que sont maintenus des concours financiers à des bénéficiaires qui n'avaient pas tenu leurs engagements précédents. " (12)..

Votre Rapporteur se félicite de la récente modification de la réglementation intervenue par les décrets n° 98-498 du 22 juin 1998 modifiant les décrets n° 59-733 du 16 juin 1959 relatif au soutien financier de l'État à l'industrie cinématographique et n° 67-356 du 21 avril 1967 relatif au soutien financier de l'État à la création et à la modernisation des théâtres cinématographiques, et n° 98-750 du 24 août 1998 relatif au soutien financier à l'exploitation cinématographique, qui abroge le décret du 21 avril précité. Ces décrets ont été complétés par un arrêté du 24 août 1998.

C.- L'INSTITUT NATIONAL DE L'AUDIOVISUEL

L'Institut national de l'audiovisuel (INA) est un établissement public né en 1974 de l'éclatement de l'ORTF et a pour mission de concilier service public et fonctions commerciales dans la préservation du patrimoine audiovisuel, la recherche sur les modes de production et de diffusion et la formation professionnelle.

L'INA est financé par la redevance audiovisuelle, par des crédits budgétaires (services généraux du Premier ministre) et par des ressources propres (publicité, parrainage...).

En 1999, le budget de l'INA tel que voté par le conseil d'administration de l'établissement marquera une progression de 4,5 % par rapport à 1998 (658,2 millions de francs au lieu de 629,8 millions de francs). Les dépenses prévues en 1999 sont cependant en diminution de 5 % par rapport à celles prévues lors de l'adoption du projet de loi de finances pour 1998.

Dans un rapport remis en août 1998, le chef du service juridique et technique de l'information du gouvernement (SJTI), M. Brun-Buisson, souligne la nécessité de réorganiser l'Institut et le " nombre anormalement élevé " de salariés affectés à des fonctions de direction ou de représentation. L'auteur du rapport précise également que les stocks non encore archivés sont très importants. Le manque de productivité de l'organisme a poussé France 2 et France 3 à se doter de leurs propres systèmes de documentation.

En vue de pallier une partie de ces difficultés, une mesure nouvelle de 13,8 millions de francs permettra en 1999 d'amplifier la numérisation de la chaîne d'exploitation des archives, améliorant le service rendu aux diffuseurs et confortant ses ressources commerciales. Un plan de sauvegarde et de restauration des archives sera lancé.

L'année 1998 aura vu l'ouverture de l'Inathèque, centre de consultation des archives audiovisuelles de l'Institut situé au sein de la Bibliothèque nationale de France. A cette occasion, nous rappellerons que depuis le 1er janvier 1995, l'INA a en charge le dépôt légal audiovisuel. Sont soumises à l'obligation de dépôt les sept chaînes de télévision hertziennes (TF1, France 2, France 3, La Cinquième, Arte, M6 et Canal+) et cinq stations de Radio France (France Inter, France Culture, France Musique, France Info et Radio Bleue). L'Inathèque bénéficiera d'un budget de 68 millions de francs en 1998 et de 90 millions de francs en 1999.

VI.- LE MULTIMÉDIA

Les crédits inscrits pour le multimédia dans le projet de loi de finances pour 1999 s'élèvent à 15 millions de francs.

Le fonds d'aide au développement du multimédia, géré par l'Institut de financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC), permet d'accorder aux entreprises de presse des avances partiellement remboursables, afin de les aides à financer des projets de développement multimédia à destination de leurs lecteurs.

Le succès rencontré par le fonds d'aide au multimédia en 1997 et en 1998 et la rigueur de la gestion pratiquée par l'IFCIC ont permis, selon le ministère de la Culture, à dépense budgétaire constante d'améliorer les conditions de l'aide. A compter de l'automne 1998, le montant maximal des avances passe de 1,5 million de francs à 2 millions de francs et la part non remboursable de ces avances passe de 30 à 40 %.

Les espaces culture multimédia sont développés depuis le milieu de 1998.

Il convient de noter que le ministère de la Culture _uvre également en faveur du multimédia par le biais de la numérisation des fonds de grands établissements, tels que la BNF ou la Bibliothèque publique d'information du Centre national d'art et de culture Georges Pompidou.

CHAPITRE III :

UNE CONSOLIDATION DE LA POLITIQUE
DU PATRIMOINE

La politique du patrimoine passe aussi bien par la préservation et la restauration des monuments historiques que par l'enrichissement du patrimoine muséographique, par le développement des bibliothèques ou une politique renouvelée en faveur des archives.

L'année 1998 a été celle du redressement de la politique menée en faveur du patrimoine. 1999 consolidera cet acquis. L'augmentation sur deux ans de 40 % des autorisations de programme consacrées aux opérations de la loi de programme n° 93-1437 du 31 décembre 1993 témoigne de ces efforts.

I.- LE RESPECT DES ENGAGEMENTS
EN MATIÈRE DE PATRIMOINE MONUMENTAL

La loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques a confié à la Nation la charge d'assurer la conservation du patrimoine protégé.

Le succès toujours grandissant de manifestations telles que les journées du patrimoine, la multiplication des spectacles et des animations mettant en valeur le patrimoine ou l'ampleur des réactions suscitées par des affaires comme le dépècement d'édifices classés dont les décors et les mobiliers ont été dispersés montrent l'intérêt et la sensibilité de l'opinion quant à ce qui constitue, avec le cinéma, la première pratique culturelle des Français.

Dans ces conditions, il était indispensable de respecter la parole de l'État et de revenir à un niveau d'engagement de dépense compatible avec les objectifs de la loi de programme du 31 décembre 1993, relative au patrimoine monumental, après la décision qui avait été prise, dans le cadre de la loi de finances initiale pour 1997 d'étaler sur trois exercices, les deux tranches restant à courir.

Par ailleurs, les monuments protégés ne doivent pas être considérés isolément de leurs abords et s'inscrivent dans un tissu vivant, particulièrement en milieu urbain. C'est pourquoi le rapprochement opéré entre les directions du patrimoine et de l'architecture et l'effort accompli pour doter cette dernière de moyens supplémentaires en crédits, en emplois, ainsi que l'accent mis sur l'enseignement constitue un début de réponse au défi qui est celui de la ville du XXIème siècle.

La nouvelle direction de l'architecture et du patrimoine a repris les attributions de l'ancienne direction du patrimoine. Elle est donc chargée de l'Inventaire général, de l'archéologie (programmée et préventive), de la documentation sur le patrimoine (photographique, papier), de l'ethnologie, de la photographie, de la protection des immeubles et du mobilier, de la conservation (biens culturels, entretien des édifices, travaux sur les édifices), et de la mise en valeur du patrimoine (actions de la Caisse nationale des monuments historiques et des sites, du réseau des " villes et pays d'art et d'histoire ", manifestations et publications, colloques et salons, chantiers des bénévoles).

A.- LA MISE EN OEUVRE DE LA LOI DE PROGRAMME SUR LE PATRIMOINE MONUMENTAL

1.- Les objectifs de la loi de programme

Les objectifs de la deuxième loi de programme sur le patrimoine monumental du 31 décembre 1993, répondent à plusieurs impératifs en matière d'aménagement du territoire et de déconcentration.

Le premier objectif est marqué par une poursuite de l'effort de rééquilibrage entre Paris et la province, élément primordial d'une politique d'aménagement du territoire : la multiplication des interventions est une garantie pour favoriser l'accès le plus large à la culture pour toutes les composantes de la population, en commençant par le patrimoine de proximité.

La déconcentration est aussi une donnée fondamentale de la politique menée : 89 % des crédits de restauration des monuments historiques n'appartenant pas à l'État sont déconcentrés auprès des préfets de région. On estime que dans ce domaine 1 franc apporté par l'État génère près de 2,1 francs de travaux grâce à la participation de ses partenaires (collectivités territoriales et propriétaires privés).

Enfin, l'impact de la dépense publique sur l'emploi est important, d'autant plus que le secteur du patrimoine se caractérise par un fort taux de main-d'_uvre, incluant des qualifications rares. L'on estime que sur un million investi, 60 à 85 % va à l'emploi, ce qui correspond à trois emplois à temps plein sur une année entière. Les 8.100 emplois équivalent temps plein mobilisés par l'application de la loi de programme sont à rapprocher d'un bassin d'emploi estimé à 34.000 salariés, répartis dans près de 1.100 entreprises, dont la plupart sont des artisans ou des petites et moyennes entreprises. Leur qualification leur permet aussi de se développer à l'exportation où ils doivent affronter la concurrence d'une main-d'_uvre souvent moins payée, mais aussi moins qualifiée.

La loi de programme permet donc de stabiliser pour une période de cinq ans le marché de la restauration et de lui offrir des possibilités de développement et d'investissement. Une progression annuelle de 2 % des moyens est prévue dans la loi. Il reste que le seul bilan des besoins en restauration, estimés à 31,5 milliards de francs, aurait permis d'absorber une augmentation bien plus rapide des crédits. De plus, les crédits d'entretien (titres III et IV) n'ont pas été inclus dans la loi de programme, alors qu'une politique ambitieuse de restauration doit nécessairement être relayée par un volume suffisant de crédits destinés à l'entretien.

En revanche, contrairement à la première loi de programme, qui portait sur la période 1998-1992, la deuxième loi de programme couvre l'intégralité du budget d'investissement de la direction du patrimoine, c'est-à-dire, outre le budget des travaux sur les monuments historiques, les crédits nécessaires au développement de la connaissance du patrimoine, y compris dans son approche ethnologique (travaux d'identification du patrimoine rural ou industriel, repérage des zones archéologiques, interventions de sauvetage sur sites menacés ou conservation des collections photographiques prestigieuses).

C'est un programme portant sur les années 1994 à 1998, d'un montant total de 7.849 millions de francs, en autorisations de programme, qui a été approuvé par le Parlement. Les cinq tranches annuelles sont réparties comme suit :

1994 1.508 millions de francs

1995 1.538 millions de francs

1996 1.569 millions de francs

1997 1.601 millions de francs

1998 1.633 millions de francs

La loi prévoit que les crédits des années 1995 à 1998 exprimés en francs 1993 sont actualisés chaque année à partir de 1995 par l'application de l'indice des prix de la formation brute de capital fixe retenu par le rapport économique et financier annexé au projet de loi de finances pour chacune des années considérées.

Les montants actualisés pour les années 1995 à 1998 sont fournis par le tableau ci-après.

ACTUALISATION DES TRANCHES D'AUTORISATIONS DE PROGRAMME DE LA LOI DE PROGRAMME

Année

Taux de croissance moyen du prix de la FBCF

(en %)

Montant actualisé de la tranche d'autorisations de programme

(en millions de francs)

1995

+ 1,5

1.561

1996

+ 0,9

1.607

1997

+ 0,7

1.651

1998

+ 0,5

1.692,5

Source : ministère de la Culture.

2.- L'exercice 1996

En application de l'article 3 de la loi de programme, le ministère de la Culture est tenu d'adresser au Parlement, un bilan annuel de son exécution. Le troisième rapport porte sur l'exercice 1996.

Le tableau ci-après fait la synthèse de la répartition des crédits (autorisations de programme) en loi de finances initiale pour 1996.

CRÉDITS D'INVESTISSEMENT DE LA DIRECTION DU PATRIMOINE EN 1996
(Autorisations de programme)

(en millions de francs)

Titre V - chapitre 56-20 - Patrimoine monumental

Article 50

Monuments historiques appartenant à l'État

680

Article 60

Monuments historiques n'appartenant pas à l'État

406,1

Article 70

Archéologie et inventaire

19,7

Article 90

Études

10

Total titre V

1.115,8

Titre VI - chapitre 66-20 - Patrimoine monumental

Article 20

Édifices ruraux et jardins non protégés

32

Article 50

Archéologie et ethnologie

53,6

Article 90

Monuments historiques

445,4

Total titre VI

531

Total général

1.646,8

Source : ministère de la Culture.

 

Ces montants ont fait l'objet d'importants gels budgétaires dès le mois de juillet 1996. Les gels se sont traduits par des annulations d'autorisations de programme à des niveaux jamais encore atteints dans une loi de programme sur le patrimoine. Les annulations n'ont été fixées qu'au moment de la clôture de gestion, ce qui a empêché la consommation de 49,6 millions de francs débloqués.

Les sommes ainsi libérées ont donc été reportées sur l'exercice 1997.

Le montant des annulations représente 16 % des autorisations de programme initialement votées en loi de finances initiale (jusqu'à 22 % sur le chapitre 66-20 article 90) après un gel de près de 20 % ; les autorisations de programme ouvertes en 1996 auront donc été limitées à 1.380,4 millions de francs.

3.- L'exercice 1997

La décision, prise en 1997, d'étaler sur une année supplémentaire, l'exécution de la loi de programme s'est mathématiquement traduite par une chute de 34,6 % des autorisations de programme et de 31,4 % des crédits de paiement sur les chapitres 56-20 et 66-20, puisque les crédits prévus pour les deux derniers exercices ont été répartis sur trois. Les crédits ouverts en loi de finances initiale se sont ainsi montés à 1.021 millions de francs pour les autorisations de programme et 1.178,5 millions de francs pour les crédits de paiement (contre, respectivement 1.563,5 millions de francs et 1.605 millions de francs en loi de finances initiale pour 1996).

CRÉDITS D'INVESTISSEMENT DE LA DIRECTION DU PATRIMOINE EN 1997

(Autorisations de programme)

(en millions de francs)

Titre V - chapitre 56-20 - Patrimoine monumental

Article 50

Monuments historiques appartenant à l'État

495,1

Article 60

Monuments historiques n'appartenant pas à l'État

302

Article 70

Archéologie et inventaire

13,5

Article 90

Études

5

Total titre V

815,6

Titre VI - chapitre 66-20 - Patrimoine monumental

Article 20

Édifices ruraux et jardins non protégés

35

Article 50

Archéologie et ethnologie

52

Article 90

Monuments historiques

480

Total titre VI

567

Total général

1.382,6

Source : ministère de la Culture.

 

Sur les 1.382,6 millions de francs ouverts pour la direction du patrimoine, 1.159,1 millions de francs correspondent aux autorisations de programme de la loi de programme.

Les engagements de l'année 1997 n'ont été tenus qu'en partie, le budget ayant subi deux baisses (30 % en loi de finances initiale, 3 % en fin de gestion). Des gels subis en septembre ont épargné les crédits de la loi de programme mais ont touché des crédits pour travaux d'entretien sur les monuments historiques.

Par ailleurs, l'actualisation prévue par la loi de programme n'a pas été réalisée et devra être prise en compte pour le calcul de la dotation de la fin d'exécution de la loi de programme.

Le bilan des exercices 1996 et 1997 est en tout état de cause préoccupant.

La baisse des crédits en 1996, puis en 1997, a seulement permis aux régions de poursuivre les opérations engagées, au prix parfois de réductions des tranches annuelles envisagées, et de répondre aux urgences les plus caractérisées (état de péril d'édifice, problème de sécurité du public).

4.- L'exercice 1998 et les perspectives pour 1999

En premier lieu, l'augmentation très significative du montant d'autorisations de programme consacré aux monuments historiques (+ 39,3 % par rapport à 1997) permet le retour en 1998 à des dotations comparables à celles prévues par l'échéancier initial de la loi de programme pour ces exercices, même s'il n'est pas tenu compte de l'actualisation initialement décidée par le Parlement. Le tableau ci-après met en évidence ce rattrapage du retard pris en 1997 sur l'application de la loi de programme.

L'APPLICATION DE LA LOI DE PROGRAMME SUR LE PATRIMOINE

(Autorisations de programme)

(en millions de francs)

 

1994

1995

1996

1997

1998

Loi de programme

1.508

1.538

1.569

1.601

1.633

Loi de finances

1.524,43

1.584,86

1.646,78

1.160,75

1.619,52

Source : d'après ministère de la Culture.

Les travaux du Grand Palais (150 millions de francs), du musée de Versailles (35 millions de francs) et du Palais de Chaillot (62 millions de francs) ont été financés sur ces crédits.

Au-delà de ces grandes opérations, l'une des toutes premières priorités a consisté à poursuivre l'effort visant à améliorer l'efficacité de la dépense publique dans le domaine des travaux de restauration des monuments historiques en accélérant la consommation des crédits et en perfectionnant les outils permettant de suivre cette consommation. Votre Rapporteur rappellera à nouveau que l'utilisation des crédits " monuments historiques " présente des caractéristiques très particulières, liées notamment à la multiplicité des partenaires financiers, à la complexité technique du montage des dossiers, qui font que les crédits ne pourront jamais être consommés intégralement dans l'année de leur ouverture. Les délais incompressibles entre l'affectation et l'engagement de ces crédits justifient l'existence de ce qu'on a appelé un " fonds de roulement ", lequel a été ponctionné pour permettre le maintien d'un volume quasi constant d'engagement 1996 et 1997, en dépit de la très forte réduction des crédits intervenue sur ces deux exercices. L'utilisation de nouvelles applications informatiques, tant au niveau déconcentré (Agrippa) qu'au niveau central (SIAD), permet d'améliorer considérablement les conditions de suivi de la consommation des crédits.

Dans le domaine des travaux, il paraît cependant nécessaire de rationaliser certaines procédures : cela est vrai des études préalables dont l'objet doit être mieux ciblé en fonction de l'intérêt du monument, de la complexité des travaux, et de la capacité contributive du propriétaire ; c'est vrai également des textes sur la maîtrise d'ouvrage qui, à la suite d'une loi intervenue en 1985, ont transféré celle-ci à l'État dès lors qu'il y a subvention (avec possibilité de délégation aux propriétaires). L'intervention de l'État comme maître d'ouvrage doit être comprise dans un sens de mise à disposition de compétence (très souvent sollicitée d'ailleurs par les propriétaires publics ou privés) et non de substitution aux responsabilités des propriétaires.

De même, le renforcement des outils de l'administration doit être poursuivi (amélioration du fichier sanitaire des monuments ; amélioration de la connaissance des prix pour permettre aux personnes responsables des marchés de mieux juger de la réalité de la concurrence). Enfin, le maître d'ouvrage, c'est-à-dire la direction régionale des affaires culturelles, doit voir son rôle renforcé : l'affectation en province des conservateurs du patrimoine (spécialité monuments historiques), autrefois nommés inspecteurs des monuments historiques, va contribuer à renforcer très considérablement le potentiel scientifique des directions régionales des affaires culturelles. Leur capacité d'analyse technique des dossiers devrait être améliorée par le développement du rôle des inspecteurs généraux des monuments historiques architectes.

Les principales opérations envisagées en 1998 ont porté sur la reprise des programmes de restauration engagés sur les grands édifices cultuels appartenant à l'État, comme les cathédrales de Chartres, Clermont-Ferrand ou Strasbourg. Elles donneront également l'occasion aux villes soucieuses de leur patrimoine de s'engager aux côtés de l'État dans le cadre de conventions pluriannuelles. Ainsi peut-on citer les villes de Lyon, Rouen et Lille. Enfin, le démarrage d'opérations nouvelles d'envergure pourra être envisagé, avec notamment la restauration du patrimoine gallo-romain du sud de la France, dont les Arènes d'Arles.

Dans le domaine de la protection, la première orientation est de mettre en _uvre une politique plus sélective d'inscription et de classement. La tendance à l'accroissement continu des classements a été inversée en 1995, mais cet effort doit être poursuivi en agissant, dès l'amont, sur les inscriptions dont le nombre annuel a doublé depuis leur déconcentration intervenue il y a dix ans. Cet effort de rigueur est nécessaire pour éviter la dévaluation de ces protections. Il convient de maintenir un haut niveau d'exigence quant à l'intérêt susceptible de justifier l'implication de la Nation dans la préservation des monuments retenus. La rigueur s'impose également du fait de la nécessité de mieux prendre en compte les effets induits par le développement des protections : charge financière accrue pour l'État ; extension des espaces soumis à des contraintes architecturales autour des monuments nouvellement protégés.

Parallèlement, il est indispensable de renforcer le dispositif juridique de la protection du patrimoine mobilier par l'adoption de nouvelles dispositions permettant notamment la conservation de leurs décors intérieurs.

En 1999, le ministère de la Culture entend poursuivre les grandes opérations dont la programmation pluriannuelle est indispensable au sauvetage des édifices (cathédrales, édifices conventuels, etc.). Le patrimoine du XXème siècle, et notamment le patrimoine industriel, fera l'objet d'une attention particulière. Le ministère prévoit en outre le démarrage d'opérations différées par les amputations budgétaires intervenues de 1996 à 1997, et pour lesquelles les collectivités publiques et les propriétaires privés ont déjà donné leur accord.

Il conviendrait peut-être de s'interroger sur la préparation d'une nouvelle loi de programme. Toutefois, selon le ministère, " la formule d'une nouvelle loi de programme sur le patrimoine monumental ne sera pas retenue en 1999, celle de 1993 étant devenue caduque sous le précédent gouvernement. "

ÉVOLUTION DES CRÉDITS D'ENTRETIEN ET D'INVESTISSEMENTS CONSACRÉS AUX MONUMENTS HISTORIQUES

(en millions de francs)

 

Loi de finances initiale 1998

Projet de loi de finances 1999

Évolution

(en %)

Crédits d'entretien

     

Chapitre 35-20 article 20 - Entretien des monuments historiques État

63,18

63,18

0

Chapitre 43-50 article 90 - Subventions d'entretien aux monuments historiques non État et financements de chantiers de bénévoles

59,07

   

Chapitre 43-30 article 40 (nouveau) Entretien des monuments historiques non État : interventions déconcentrées

 

69,07

16,93

Total crédits d'entretien

122,24

132,24

8,18

Crédits d'investissements

     

Chapitre 56-20 - Patrimoine monumental investissements exécutés par l'État, dont :

     

Article 50 - Travaux sur les monuments historiques non État :

     

· autorisations de programme

645

877

35,97

· crédits de paiement

574,91

707,36

23,04

Article 60 - Travaux sur les monuments État :

     

· autorisations de programme

377

380

0,8

· crédits de paiement

346,51

350,47

1,14

Chapitre 66-20 - Patrimoine monumental - Subventions d'investissements, dont :

     

Article 20 - Patrimoine rural non protégé et jardins non protégés :

     

· autorisations de programme

35

35

0

· crédits de paiement

34,3

34,1

-0,57

Article 60 - Patrimoine monumental - opérations déconcentrées :

     

· autorisations de programme

191,7

201,4

5,06

· crédits de paiement

49,2

107,38

118,25

Article 90 - Patrimoine monumental - opérations d'intérêt national :

     

· autorisations de programme

290

73

-74,83

· crédits de paiement

316,76

168,73

-46,73

Total crédits d'investissements :

     

· autorisations de programme

1.538,7

1.566,4

1,8

· crédits de paiement

1.321,67

1.368,04

3,51

Total dépenses ordinaires + crédits de paiement

1.443,92

1.500,28

3,9

Source :ministère de la Culture.

B.- L'EFFORT EN DIRECTION DE L'ARCHITECTURE

Décidé dans le cadre de la loi de finances pour 1996, le transfert des services de l'architecture (enseignement de l'architecture et espaces protégés urbains) s'est traduit par un important transfert de personnels. Ainsi, 2.487 postes ont été transférés depuis le ministère de l'Équipement : 72 en administration centrale, 780 dans des services départementaux de l'architecture et du patrimoine et, en ce qui concerne les écoles d'architecture, 982 enseignants, 22 directeurs d'écoles, 607 personnels administratifs, techniques, ouvriers et de service et 49 personnels de recherche.

Ce processus d'intégration a été finalisé par la création en 1998 d'une direction unique de l'architecture et du patrimoine.

ÉVOLUTION DES MOYENS CONSACRÉS A L'ARCHITECTURE

(Hors personnels et fonctionnement)

(en millions de francs)

Loi de finances initiale

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

Chapitre 36-80 - article 10 (nouveau) *

                 

Établissement d'enseignement de l'architecture - fonctionnement et vacations

           

128,40

137,73

157,60

Chapitre 31-95 - article 53 (ancien : vacations)

26,930

28,900

29,620

33,850

         

Chapitre 36-30 (ancien : fonctionnement)

51,050

56,050

56,050

67,550

127,18 0

129,99 0

     
                   

Chapitre 43-20 - article 13 (nouveau) **

                 

Promotion et pédagogie de l'architecture

               

19,5

Chapitre 43-50 - article 14 (ancien) *

           

8,00

15,50

 

Chapitre 44-10 - article 30 (ancien)

       

14,900

13,000

     

Chapitre 43-20 - article 43 (nouveau) **

Enseignement et formation

               

16,2

Chapitre 43-20 - article 51 (nouveau) **

                 

Enseignement et formation

               

45,00

Chapitre 43-60 - article 50 (ancien) *

           

46,00

57,20

 

Chapitre 44-10 - article 40 (ancien)

16,16

21,16

28,00

35,00

45,00

48,00

     

Total dépenses ordinaires

94,14

106,11

113,67

134,4

187,08

190,99

182,40

210,43

238,3

Chapitre 56-91 - article 92 (nouveau) *

                 

École d'architecture (AP)

           

54,30

55,00

55,00

(CP)

           

37,85

50,14

41,10

Chapitre 57-91 - article 32 (ancien)

                 

Autorisations de programme

24,00

27,00

27,00

51,40

62,80

59,05

     

Crédits de paiement

       

55,00

47,00

     

Chapitre 56-20 - article 30 (nouveau) *

                 

Secteurs sauvegardés et zones protégées (AP)

           

9,34

17,09

17,09

Chapitre 55-21 - article 21 (ancien) (AP)

10,00

11,50

10,35

12,35

13,84

13,03

     

Chapitre 55-21 - article 24 (ancien) (AP)

6,00

6,00

5,03

8,03

9,20

9,34

     

(CP)

           

6,17

12,95

41,11

Chapitre 66-20 - article 20 (nouveau) *

                 

Secteurs sauvegardés

                 

Autorisations de programmes

       

26,50

18,09

1,83

9,79

12

Crédits de paiement

       

21,10

10,93

1,00

8,44

6,31

Total dépenses en capital

                 

· Autorisations de programme

34

38,5

37,35

63,75

103,14

86,49

65,47

81,89

84,9

· Crédits de paiement

6

6

5,03

8,03

85,3

57,93

45,02

71,53

88,52

* chapitres crées en 1996

** chapitres créés en 1999

Source : d'après ministère de la Culture.

Le projet de loi de finances pour 1999 traduit la volonté du Gouvernement de poursuivre la réforme de l'architecture. Les trois axes principaux identifiés pour le soutien de la profession d'architecte en difficulté économique grave sont les suivants :

· La réforme des études d'architecture a abouti en 1998. Elle comporte deux volets : la diversification des profils et qualifications, l'insertion dans les dispositifs de l'enseignement supérieur. La volonté est de parvenir à un meilleur équilibre de la carte scolaire au profit de la province.

· Une action forte et soutenue de promotion de l'architecture pour un meilleur rayonnement de la profession en France et à l'étranger. Ces actions avaient totalement disparu lorsque l'architecture était confiée au ministère de l'Équipement.

· Les relations avec les profession. Un plan économie-emploi sera mis en place à partir d'un observatoire de la profession.

Avec une progression des dépenses ordinaires et des crédits de paiement pour dépenses en capital de 15,91 %, les crédits de l'architecture atteindront 326,82 millions de francs pour 1999. Les autorisations de programme augmenteront quant à elles de 3,68 % à 84,9 millions de francs.

Les seuls crédits d'intervention progressent de 12,5 millions de francs en 1999, soit une progression de 15,49 % par rapport aux crédits inscrits dans la loi de finances initiale pour 1998.

II.- LE DÉVELOPPEMENT DU PATRIMOINE MUSÉOGRAPHIQUE

La fréquentation des musées est en progression constante depuis de nombreuses années. Ce constat impose de soutenir fortement leur développement. L'oeuvre réalisée avec le Grand Louvre est de ce point de vue exemplaire, tandis que le projet du Musée des civilisations et arts premiers viendra compléter le patrimoine muséographique français dans un domaine des arts pendant longtemps délaissé.

A.- LA POLITIQUE EN FAVEUR DES MUSÉES

Le budget de la direction des musées de France sera en progression sensible en 1999, puisque ses crédits d'engagement (dépenses ordinaires et autorisations de programme) passeront de 1.177,85 millions de francs à 1.213,05 millions de francs, soit un taux de croissance de 2,99 %.

Le tableau ci-après retrace l'évolution de l'ensemble de ces crédits.

BUDGET DE LA DIRECTION DES MUSÉES DE FRANCE

(en francs)

Chapitres

Loi de finances initiale 1998

Projet de loi de finances pour 1999

Différence LFI 1998/ PLF 1999

Évolution
(en %)

37-97-64

Services centraux de la direction

16.097.499

15.847.499

- 250.000

- 1,55

34-98-40

Services déconcentrés (musées en régie)

140.811.770

143.961.770

3.150.000

2,24

35-20-10

Entretien

6.661.517

6.661.517

-

-

37-93-36

Formation

2.100.000

2.100.000

-

-

Total fonctionnement

165.670.786

168.570.786

2.900.000

1,75

36-60-32

Musée Gustave Moreau

315.229

315.923

694

0,22

36-60-33

Musée J-J Henner

316.175

316.414

239

0,08

36-60-36

École du Louvre

13.419.682

13.487.927

68.245

0,51

36-60-82

Musée du Louvre

279.194.391

281.136.737

1.942.346

0,70

36-60-83

Musée des civilisations et arts premiers

-

7.500.000

7.500.000

-

36-60-93

Musée du Château de Versailles

18.341.791

13.879.180

- 4.462.611

- 24,32

Total Établissements publics

311.587.268

316.636.181

5.048.913

1,62

43-20

Interventions culturelles nationales

86.527.969

101.027.969

14.500.000

16,76

43-30

Interventions culturelles déconcentrées

36.365.000

39.865.000

3.500.000

9,62

43-92

Commandes artistiques et acquisitions

129.121.950

136.881.950

7.760.000

6,01

43-92-30

Acquisitions

31.631.950

31.631.950

-

-

43-92-60

Fonds du patrimoine

97.490.000

105.250.000

7.760.000

7,96

Total titre IV

252.014.919

277.774.919

25.760.000

10,22

Total dépenses ordinaires

729.272.973

762.981.886

33.708.913

4,62

Titre V

71.780.000

148.200.000

76.420.000

106,46

56-91-30

Travaux dans les musées nationaux

71.780.000

108.200.000

36.420.000

50,74

56-91-60

Institut national de l'histoire de l'art (1)

-

40.000.000

40.000.000

100

Titre VI

376.800.000

301.870.000

- 51.330.000

- 13,62

66-91-30

Équipement Louvre

18.000.000

25.400.000

7.400.000

41,11

66-91-30

Musées territoriaux

90.200.000

116.550.000

26.350.000

29,21

66-91-62

Musée des civilisations et arts premiers

20.000.000

62.000.000

42.000.000

210

66-91-68

Équipement Versailles

18.000.000

34.000.000

16.000.000

88,89

Opérations de la direction prise en charge par l'EPMOTC (2)

       

66-91-69

Aménagement du musée de l'Orangerie

7.000.000

28.000.000

21.000.000

300

66-91-69

Musées nationaux

10.000.000

-

-

-

66-91-69

Convention Établissement public du Grand Louvre

13.600.000

-

-

-

66-91-69

Grand Louvre, par EPMOTC (2)

200.000.000

35.920.000

- 164.080.000

- 82,04

Total autorisations de programme

448.580.000

450.070.000

1.490.000

0,33

Total dépenses ordinaires et autorisations
de programme

1.177.852.973

1.213.051.886

35.198.913

2,99

(1) y compris départements spécialisés de la Bibliothèque nationale de France.

(2) établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels.

Source : ministère de la Culture.

En 1999, les crédits destinés au fonctionnement des services centraux (chapitre 34-97) sont légèrement ajustés en baisse pour suivre la nouvelle déconcentration de certaines dépenses. En sens inverse, le transfert de ces dépenses sur les budgets des services déconcentrés chargés de les réaliser majorent les crédits du chapitre 34-98. La répartition de cette augmentation entre les établissements bénéficiaires n'est pas encore arrêtée.

Les subventions aux musées Moreau et Henner sont actualisées. L'École du Louvre bénéficie de la création de 5 emplois non budgétaires gagés sur les crédits de vacations de l'établissement. L'Établissement public de Versailles subit une diminution de 4,35 millions de francs de sa subvention de fonctionnement, compte tenu de l'évolution très favorable de la fréquentation de l'établissement. Il bénéficiera par ailleurs de la création de 5 emplois non budgétaires.

Les crédits du titre IV sont notamment destinés à subventionner de grandes institutions à vocation nationale (Union centrale des arts décoratifs, Musée d'art et d'histoire du judaïsme, Musée Condé de Chantilly...) et viennent financer les concours aux musées des collectivités territoriales pour leurs actions de formation, de diffusion, d'animation culturelle et de restauration. Ce soutien sera majoré en 1999 grâce aux mesures nouvelles prévues. 10 millions de francs sont réservés pour préfinancer le programme de réouverture du Centre national d'art et de culture Georges Pompidou en l'an 2000. Les crédits d'acquisitions sont reconduits au niveau atteint en 1998, tandis que le fonds du patrimoine est majoré de 7,76 millions de francs pour s'élever à 105,25 millions de francs, afin de permettre notamment l'acquisition de " trésors nationaux " dont le certificat viendra à expiration en 1999.

Les dotations du titre V en autorisations de programme augmentent fortement. Elles serviront à financer une reconduction des crédits de restauration, la poursuite de la restauration du musée Guimet, mais également les opérations sous convention de mandat entre l'État et l'Établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels (63 millions de francs notamment pour l'aménagement de l'Institut national d'histoire de l'art, la restructuration du musée d'Orsay)

Conformément à un communiqué de la ministre de la Culture en date du 12 mai 1998, le renforcement de la sécurité dans les musées a été élevé au rang de priorité, après une série de vols importante. Des postes supplémentaires et la mise en place d'équipements de sécurité dans les musées nationaux ont ainsi été annoncés pour le budget 1999. 50 millions de francs seront ainsi destinés à la poursuite du plan de sécurité et de sûreté des musées nationaux.

Enfin, les crédits du titre VI serviront à financer les subventions d'investissement au Musée du Louvre, à l'Établissement public de Versailles et le budget de l'Établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels (Musée des civilisations et arts premiers, musée de l'Orangerie, Grand Louvre). Une partie de ces crédits (116,55 millions de francs) est destinée à subventionner les opérations relatives aux musées classés et contrôlés (Musée du chemin de fer à Mulhouse, Cité des musiques vivantes à Montluçon, Musée d'archéologie portuaire et urbaine à Port-Vendres, nouvel équipement culturel de Rennes, Musée Granet à Aix-en-Provence, etc.).

B.- LE MUSÉE DU LOUVRE

1.- L'érection en établissement public

L'établissement public du musée du Louvre a été créé au 1er janvier 1993 par le décret n° 92-338 du 22 décembre 1992.

L'adoption de ce statut est l'aboutissement d'une réflexion entamée cinq ans auparavant, qui a associé le cabinet du ministre, la direction des musées de France, la Réunion des musées nationaux et le Musée du Louvre.

L'agrandissement et le réaménagement du musée rendaient nécessaire une adaptation de son statut afin de moderniser sa gestion.

L'entrée en vigueur du décret portant création de l'Établissement public du musée du Louvre permet désormais une gestion autonome, plus souple et plus efficace, tout en respectant les enjeux culturels et sociaux.

Le statut public du Louvre est également garanti : les collections dont le musée a la charge restent propriété inaliénable de l'État ; le décret affirme les missions du musée (conserver, protéger, restaurer, présenter au public les _uvres qui font partie des collections ; assurer l'accueil du public, ... ; assurer l'étude scientifique de ses collections ; concourir à l'éducation, ... ; gérer un auditorium et élaborer sa programmation ; préserver, gérer, mettre en valeur les immeubles dont il est doté) ; priorité absolue est donnée aux fonctions patrimoniales, scientifiques et éducatives du musée grâce à la présence d'un directeur issu du corps des conservateurs ; affirmation d'une unité sociale du Louvre, grâce à l'intégration des agents de la Réunion des musées nationaux.

Par ailleurs, le statut d'établissement public a permis de mieux définir les relations avec l'État, notamment grâce à l'élaboration d'un cahier des charges conclu pour trois ans entre l'établissement et les ministères de tutelle et à l'obligation de prévoir le renouvellement des biens arrivés à obsolescence. En contrepartie, l'État dispose de 4 représentants au conseil d'administration de l'établissement.

En outre, les relations avec la Réunion des musées nationaux sont codifiées : reversement à la Réunion des musées nationaux de 45 % des recettes du droit d'entrée aux collections permanentes pour contribuer à l'exercice de ses missions ; conclusion de conventions pour l'organisation des visites conférences, l'organisation d'expositions temporaires, les espaces commerciaux, ...

Enfin, la structure du musée est plus formelle ce qui renforce son identité grâce à la nomination d'un président directeur par le Président de la République, d'un administrateur général par le ministre chargé de la culture et d'un conseil d'administration fort de 17 membres.

2.- Les travaux sur les bâtiments et la restauration des collections

Installé sur un domaine de plus de 40 hectares, le musée du Louvre offre 60.000 mètres carrés de salles d'exposition. Le projet " Grand Louvre " aura représenté en 1999 près de quinze ans de travaux (1981-1999). Il s'agissait à la fois d'agrandir et de moderniser le Musée du Louvre et le Musée des arts décoratifs et de mettre en valeur le palais dans son environnement. L'Établissement public du Grand Louvre (EPGL) créé en 1983 a assuré la maîtrise d'ouvrage de l'ensemble du projet. Il a été remplacé dans ses missions par l'Établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels (13).

Le budget de 6,9 milliards de francs financés par l'État aura permis de doubler les surfaces d'exposition du musée et de multiplier par cinq les surfaces de travail scientifiques, techniques et administratives, par treize les surfaces d'accueil et de service destinées au public.

La pyramide a ouvert en 1989, l'aile Richelieu en 1993.

En 1997, plus de 10.000 mètres carrés de salles réaménagées dans les parties anciennes du Palais ont été inaugurées (Antiquités orientales, Antiquités égyptiennes, Égypte romaine et copte, Antiquités grecques, étrusques et romaines, Peintures et dessins italiens). L'École du Louvre et les ateliers de restauration des musées de France ont été aménagés en 1998.

La troisième tranche du projet Grand Louvre devra prendre fin en 1999 avec l'ouverture de 5.000 mètres carrés encore en chantier dans le musée : porte des Lions (nouvelle entrée du musée), salle d'actualité des arts graphiques, salles de peinture espagnole et fin des peintures italiennes, salles d'études de la galerie Campana, espace multimédia.

L'article 6 du décret du 22 décembre 1992 portant création de l'Établissement public du musée du Louvre dispose : " La politique culturelle de l'établissement public, ses activités et les investissements relevant de sa compétence font l'objet d'un cahier des charges conclu avec le ministre chargé de la culture et le ministre chargé du budget. Ce cahier des charges fixe des objectifs à l'établissement et prévoit les moyens et les emplois devant être affectés au fonctionnement de l'établissement. "

Dans ce cadre, les travaux se rapportant aux bâtiments et aux collections font l'objet d'une programmation, approuvée par le conseil d'administration de l'établissement, portant sur la période 19971999.

La disparition prévue de l'EPGL début 1999, après que ce dernier aura presque entièrement rénové le patrimoine immobilier du Louvre, exige que le relais soit passé au musée, pour l'entretien et l'aménagement du bâtiment dont il sera progressivement doté, ainsi que pour la sécurité.

Le musée prévoit de mettre en _uvre un programme pluriannuel d'entretien et de réparations de la statuaire et des façades (coût annuel de 2,5 millions de francs), du clos et du couvert : toiture, verrières, chêneaux et descentes d'eau, portes et fenêtres (coût annuel de 3 à 4 millions de francs), ainsi que de définir les gros travaux à exécuter sur les toitures et les façades après la fin de la mission de l'EPGL.

Le musée doit en outre maintenir la performance des équipements existants d'une part, définir et réaliser les équipements nécessaires à l'amélioration ou à l'extension de l'existant d'autre part. Il devra prendre en charge le renouvellement des biens qui lui ont été ou qui lui seront transférés par l'EPGL, ainsi que de ceux qu'il a acquis lui même.

Le plan " glissant " assis sur les besoins réels estimés par les équipes de maintenance se rapporte essentiellement à l'amélioration de la sûreté du maintien des conditions climatiques, à mettre en place des systèmes d'alerte plus performants, enfin à définir des procédures de réaction face à des événements néfastes pour les _uvres, à maintenir au moindre coût de bons niveaux d'éclairage à l'intérieur du musée, à rénover les basins de la Cour Napoléon, à mettre aux normes les bureaux non rénovés par l'EPGL, à maintenir et rénover les équipements de l'auditorium afin de garantir la qualité des manifestations, à améliorer les conditions de travail.

Le montant total de cette programmation pour les années 1997, 1998 et 1999 s'élève (en section d'investissement du budget) à 112 millions de francs, dont 53,5 au titre de l'extension et amélioration des équipements, et 58,5 pour leur renouvellement.

La restauration des _uvres figure parmi les missions essentielles du musée : elle contribue à les conserver, à les remettre en état, à mieux les présenter, et elle participe du travail scientifique. La poursuite du redéploiement des collections justifie le maintien de l'effort consenti depuis de nombreuses années (15 à 18 millions de francs par an, y compris plafonds et décors du Palais).

Le Louvre participe à l'enrichissement des collections, qui s'inscrit dans le cadre des musées nationaux, non seulement par sa contribution financière (45 % du produit d'entrée aux collections permanentes sont versés à la Réunion des musées nationaux), mais aussi par la recherche de donateurs et de mécènes, par les études et missions qu'il est susceptible de financer, par la présentation appropriée des récentes acquisitions, enfin par les liens entretenus avec la société des amis du Louvre.

En outre, les départements du Louvre poursuivent leur travail de récolement des collections déjà inventoriées et d'inventaire des séries qui n'auraient pas été inscrites au moment de leur entrée au Louvre.

3.- Les perspectives pour 1999

Outre les 35,92 millions de francs d'autorisations de programme et 146,2 millions de francs de crédits de paiement en 1999 au titre du chantier du Grand Louvre, le musée bénéficiera en 1999 d'une mesure nouvelle de 3,5 millions de francs destinée, d'une part, à compenser la diminution des recettes propres (2,5 millions de francs) liée à la baisse attendue de la fréquentation du musée (le nombre de visiteurs payants diminuerait de 250.000), d'autre part, à financer la création de cinq contrats sur le budget de l'établissement (1 million de francs). Cette mesure nouvelle s'accompagne d'économies à hauteur de 2,5 millions de francs, résultant de la diminution des travaux muséographiques (2,5 millions de francs) liée aux conséquences de la fin du redéploiement des collections) et des dépenses scientifiques (0,2 million de francs).

Enfin, l'établissement disposera en 1999 d'un transfert de 14 emplois.

C.- LE MUSÉE DES CIVILISATIONS ET ARTS PREMIERS

Le projet de construction d'un musée consacré aux arts primitifs baptisés " Arts premiers " lancé par le Président de la République en 1996, a donné lieu à diverses propositions qui ont été faites par la commission présidée par M. Jacques Friedmann. Le projet consiste à rassembler et à valoriser au sein d'une même institution, sous la double tutelle du ministère de l'Éducation nationale et du ministère de la Culture, les collections actuelles de la section ethnologique du Musée de l'Homme et du Musée national des arts africains et océaniens.

Une association dite " Mission de préfiguration du musée de l'Homme, des arts et des civilisations " a été chargée en 1998 de réaliser, avec le concours d'un conseil scientifique, une large concertation avec les milieux scientifiques et culturels, de fournir au Gouvernement et au Président de la République, en collaboration avec les services de l'État et de la Ville de Paris, des éléments d'appréciation sur le site possible du futur musée, ainsi que de lancer le concours d'architecture du Pavillons des Sessions du Louvre en vue de l'installation de l'antenne du futur musée qui présentera une centaine de chefs-d'oeuvre d'art primotif.

Les travaux au Louvre ont d'ores et déjà commencé. Le futur Musée des arts et civilisations devrait ouvrir en 2004 pour un coût total estimé 1,1 milliard de francs, compte non tenu de 150 millions de francs de crédits d'acquisition.

Une étude comparative des différents sites possibles a conduit la mission de préfiguration à proposer le site du Quai Branly qui a été retenu par le Président de la République.

En 1999, à parité avec le budget de l'Enseignement supérieur, le budget de la Culture accueillera des crédits de fonctionnement destinés au futur établissement public de préfiguration à hauteur de 7,5 millions de francs, des crédits d'acquisition pour 25 millions de francs, ainsi que des crédits d'équipement de 62 millions de francs en autorisations de programme et de 15,5 millions de francs en crédits de paiement.

Un premier crédit d'investissements, à hauteur de 20 millions de francs, figurait dans le budget de 1998 du ministère de la Culture.

III.- LE SOUTIEN AUX BIBLIOTHÈQUES

A.- L'ÉVOLUTION DU SOUTIEN AUX BIBLIOTHÈQUES

Depuis 1986, communes et départements sont pleinement responsables de leurs bibliothèques.

Les crédits du ministère de la Culture consacrés aux bibliothèques municipales font l'objet d'un triple concours particulier : la première et la deuxième parts constituent respectivement les aides de l'État pour le fonctionnement et l'équipement des bibliothèques municipales, tandis que la troisième part est destinée à aider la construction et l'équipement de bibliothèques municipales à vocation régionale.

Les bibliothèques centrales de prêts, services extérieurs de l'État, ont été transférées aux départements et sont dénommées depuis 1992 bibliothèques départementales de prêt.

L'évolution de la dotation générale de fonctionnement, comme nous l'avons vu supra (chapitre premier), traduit à elle seule l'effort consacré par notre pays au développement des bibliothèques.

Il s'agit pour le ministre d'améliorer et d'adapter les aides à la construction et à l'équipement des bibliothèques, de favoriser la mise en réseau des bibliothèques et de favoriser l'implantation de techniques et de matériels contemporains, y compris pour favoriser les fonds patrimoniaux (numérisation des documents).

Enfin, il convient de noter que l'effort de l'État en faveur des bibliothèques passe en grande partie par le soutien apporté à la Bibliothèque publique d'information du Centre national d'art et de culture Georges Pompidou, qui joue un rôle d'expérimentation et d'innovation pour l'ensemble du réseau des bibliothèques publiques.

Cet effort est légalement sensible au travers des subventions à la Bibliothèque nationale de France.

B.- LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE

1.- La mise en place et le statut de la Bibliothèque nationale de France

a) La création de la Bibliothèque nationale de France

Lors de l'allocution présidentielle du 14 juillet 1988, M. François Mitterrand annonçait le projet. En décembre 1988, est créée l'Association de préfiguration pour la Bibliothèque de France. En août 1989, M. Dominique Perrault est désigné lauréat du concours d'architecture.

En octobre 1989 est créé l'Établissement public constructeur de la Bibliothèque de France. En mai 1990, il est décidé que les espaces pour les chercheurs seraient distincts des espaces grands public. En novembre 1990 les premiers travaux commencent. Ils se dérouleront jusqu'en mars 1995, date de réception du bâtiment. En décembre 1996, s'achèvent les derniers aménagements intérieurs.

En juin 1993, le rapport établi par M. Philippe Bélaval préconise la fusion de l'établissement public constructeur avec celui de la Bibliothèque nationale. En janvier 1994, la Bibliothèque nationale de France (BNF) est créée. Un rapport de l'Inspection générale des finances (rapport dit " Hespel-Pattyn ") sur les coûts de fonctionnement est réalisé en janvier 1996.

En décembre 1996, les espaces du haut-de-jardin sont ouverts au public. En septembre 1997, commence le transfert des premières collections à Tolbiac (périodiques de Versailles). En mars 1998, débute le transfert des collections d'imprimés de l'ancienne Bibliothèque nationale vers le site de Tolbiac. En octobre 1998 ouvrent les espaces du rez-de-jardin réservés aux chercheurs. L'achèvement du transfert des collections de Richelieu vers Tolbiac est prévu en décembre 1998.

Parallèlement au transfert des collections s'est effectué le transfert des services de la bibliothèque à Tolbiac.

· depuis le 29 juin 1995, la direction des moyens techniques ;

· depuis le 8 septembre 1995, la direction générale et la mission centrale de coordination et de planification ;

· depuis le 1er décembre 1995, les départements thématiques (D1 à D4) de la direction de l'imprimé et de l'audiovisuel et une partie des services de la direction des services de la conservation ;

· depuis le 1er juillet 1996, une partie des services de la direction de l'informatique et des nouvelles technologies et une partie du département thématique D5 de la direction de l'imprimé et de l'audiovisuel :

· depuis le 28 avril 1997, l'agence comptable ;

· depuis le 4 juin 1997, la plus grande partie de la direction du développement scientifique et des réseaux ;

· depuis le 8 juillet 1997, la plus grande partie de la direction du personnel et des relations sociales ;

· depuis le 1er janvier 1998, les services en charge de la collecte et de la gestion du dépôt légal.

L'installation définitive de la très grande majorité des services de l'ex-Bibliothèque nationale sur le site de Tolbiac a constitué l'occasion d'entreprendre une réforme des services présentée au conseil d'administration du 24 juin 1998. Cinq priorités ont été énoncées : les collections et les services au public qui sont organisés autour de celles-ci, le développement de la bibliothèque électronique et des services et fonctions qui lui sont associés, l'activité culturelle de l'établissement.

En accord avec ces priorités, trois grandes directions ont été créées : la direction des collections, la direction des services et des réseaux, la direction de l'administration générale. Quatre délégations épauleront désormais, de manière transversale, ces directions : la délégation à la stratégie, la délégation aux activités culturelles, la délégation à la communication et la délégation aux relations internationales.

La Bibliothèque nationale est désormais répartie sur cinq sites :

· Le site François Mitterrand (Tolbiac) accueille le public (salles de lectures, espaces d'exposition et de conférence) et les chercheurs. Il assure le traitement des acquisitions et comporte également des ateliers de conservation.

· Le site Richelieu accueille les collections spécialisées : cartes et plans, manuscrits, monnaies et médailles, partitions musicales, collections relatives aux arts du spectacle.

· Le site de Marne-la-Vallée accueille le Centre technique du livre, destiné au stockage, à la conservation et à la restauration, en complément des sites fonctionnant déjà à Sablé-sur-Sarthe et à Provins.

S'y ajoute la bibliothèque de l'Arsenal qui a été rattachée à la Bibliothèque nationale par le décret-loi du 30 juin 1934 et qui fait partie des départements spécialisés de la BNF.

b) Le statut

La BNF est un établissement public à caractère administratif créé par le décret n°94-3 du 3 janvier 1994. Elle est substituée aux droits et obligations de la Bibliothèque nationale et de l'Établissement public de la Bibliothèque de France.

Ses missions l'obligent à :

· collecter, cataloguer, conserver et enrichir dans tous les champs de la connaissance, le patrimoine national dont elle a la garde, en particulier le patrimoine de langue française ou relatif à la civilisation française (missions relatives au dépôt légal, diffusion de la bibliographie nationale, rassemblement des collections d'imprimés, de manuscrits, de monnaies et médailles, d'estampes, de photographie, de cartes et plans, de documents sonores, audiovisuels et informatiques) ;

· assurer l'accès du plus grand nombre aux collections ;

· préserver, gérer et mettre en valeur les immeubles dont elle est dotée.

Le président de l'établissement est également président du conseil d'administration, qui comprend dix-neuf membres, dont cinq membres de droit (directeur du livre, directeur de l'administration générale du ministère de la Culture, directeur des archives de France, directeur du budget, directeur chargé des bibliothèques universitaires au ministère chargé de l'enseignement supérieur), huit membres nommés par le ministre de la Culture, quatre représentants du personnel et deux représentants des usagers élus.

Le directeur général est nommé par décret sur proposition du président de l'établissement. Il assiste le président dans ses fonctions et, à ce titre, peut recevoir de lui toute délégation pour assurer la direction des services de l'établissement.

Un conseil scientifique est consulté sur toutes les questions relatives aux orientations de l'établissement et à ses activités de recherche et peut faire toutes propositions relatives à la politique scientifique de l'établissement. Il est composé de trois membres de droit (le président du Conseil supérieur des bibliothèques, le chef de la mission de la recherche et de la technologie au ministère chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche), de dix personnalités désignés par le ministre de la Culture et de deux membres des corps des conservateurs et de deux membres représentant les autres personnels scientifiques et techniques élus respectivement par leurs pairs.

2.- Le budget de la Bibliothèque nationale de France

Avec l'ouverture en octobre 1998 des salles réservées aux chercheurs et avec l'achèvement du transfert des documents sur le site de Tolbiac à la fin de cette même année commencera le fonctionnement à plein régime de la BNF. Ce sera donc l'occasion de constater le coût nécessaire au fonctionnement régulier d'un établissement de cette importance et de mesurer la réalité des prévisions annoncées dans le rapport Hespel-Pattyn.

a) L'analyse du rapport Hespel-Pattyn et ses suites

En janvier 1996, un rapport d'enquête établi conjointement par l'inspection générale des finances et l'inspection générale de l'administration du ministère de la Culture, observait que la BNF aura coûté plus de 8 milliards de francs, soit 5,5 milliards de francs pour la construction du bâtiment de Tolbiac, 1 milliard de francs au titre de l'acquisition d'ouvrages, d'équipements et des mobiliers, 500 millions de francs au titre des études générales, de la conception et du développement de logiciels, 95 millions de francs au titre de la mise en réseau, 440 millions de francs au titre de la Bibliothèque nationale et 220 millions de francs au titre de la construction d'un bâtiment à Marne-la-Vallée, destiné à accueillir de nouveaux ateliers de conservation et de restauration des documents.

Ce même document relevait que l'établissement estimait que, pour assurer ses missions (présentation et conservation des collections spécialisées, implantées sur les sites de Richelieu, de l'Arsenal et de l'Opéra, présentation et conservation des collections de monographies, de périodiques et d'audiovisuel sur le site de Tolbiac, mise en _uvre des fonctions de dépôt légal et mise en réseau du catalogue et des collections à partir du site de Tolbiac et restauration et sauvegarde des collections sur les sites de Provins, Sablé et Marne-la-Vallée), son budget de fonctionnement aurait dû être porté à 1,35 milliard de francs et son personnel à 2.860 personnes.

Le budget de fonctionnement stricto sensu (hors dépenses de personnel) se serait élevé à 697 millions de francs, couverts seulement à hauteur de 84 millions de francs par les recettes propres, le reste par une subvention de l'État, soit 613 millions de francs (ou encore 11 millions de francs de plus que les 602 millions de francs ouverts au chapitre 36-60 dans le cadre du présent projet de loi de finances).

Les dépenses de personnel se seraient élevées quant à elles à 725 millions de francs et correspondaient à 2.207 emplois de personnels titulaires, 533 emplois de contractuels et 24 millions de francs de crédits de vacation. Ces chiffres supposaient que 250 emplois supplémentaires (vestiaires, sécurité, conservation, exploitation informatique) fissent l'objet d'une sous-traitance pour un montant de 60 millions de francs. La BNF disposant, en 1996, d'un effectif budgétaire de 2.487 emplois, ce sont 373 emplois supplémentaires qui auraient dû être créés.

Le budget de la BNF aurait ainsi atteint à lui seul, le même ordre de grandeur que le budget consacré à l'ensemble des bibliothèques universitaires de France, pour un coût par lecteur dix fois plus élevé (hors crédits d'entretien des bâtiments).

Il est vrai que le nombre de places réservées aux chercheurs de Tolbiac est multiplié par trois (2.198 places au lieu de 802 à Richelieu et Versailles) et que s'y ajoutent 1.697 places réservées au grand public (au lieu toutefois de 2.232 à la Bibliothèque publique d'information du Centre national d'art et de culture Georges Pompidou).

La BNF prévoyait également une ouverture six jours sur sept, de 9 heures à 21 heures, soit une amélioration considérable par rapport à Richelieu et Beaubourg.

Le caractère ambitieux du projet qui aurait ainsi absorbé, à enveloppe budgétaire constante, près de 10 % des moyens du ministère de la Culture et qui consomme déjà près du cinquième des subventions de fonctionnement aux établissements culturels figurant au chapitre 36-60 a conduit à réviser ces objectifs à la baisse, tout en tenant compte du fait que le chantier était à présent achevé et qu'il convenait d'en tirer les conséquences.

Au terme d'un examen détaillé des hypothèses de fonctionnement de la BNF, le rapport précité estimait que celle-ci pourrait se contenter, sans sacrifier ses objectifs essentiels, d'un budget d'1,1 milliard de francs et de 2.425 personnes, en maintenant un horaire de travail de 36 heures pour les agents des catégories B et C.

A une question posée par votre Rapporteur sur la prise en compte des conclusions de ce rapport, le ministère de la Culture a apporté la réponse suivante : " Le rapport établi conjointement en janvier 1996 par les inspections générales de l'administration (Culture) et des finances afin de mieux cerner le coût global de la BNF "en régime de croisière", et notamment du site François Mitterrand (Tolbiac) a permis en particulier :

· de valider la volumétrie des acquisitions destinées à enrichir les collections - surtout celles mises à disposition dans les salles de lecture - ainsi que les choix essentiels faits en matière d'informatique et de maintenance des équipements ;

· d'effectuer l'estimation la plus précise possible alors du coût de fonctionnement de ces équipements et des consommations en fluides divers ;

· d'examiner plusieurs scénarios dans le domaine de la conservation et de l'équipement des collections ;

· d'analyser de façon détaillée les besoins en effectifs des différents services.

Après une première estimation fixée à 1.019 millions de francs, le rapport définitif a évalué le coût global de l'établissement en régime de croisière à 1.029 millions de francs, y compris les rémunérations des agents payés directement sur le budget de l'État. Le coût global de la BNF pour 1999, première année complète du régime de croisière, est estimé à un peu moins d'un milliard de francs.

Les propositions faites par ce rapports ont été d'ores et déjà suivies dans les domaines suivants :

· amplification de la politique de coopération nationale de la BNF, qui se traduit notamment par une augmentation des aides apportées aux bibliothèques universitaires et aux grandes bibliothèques municipales françaises, grâce à la refonte du dépôt légal et à la diversification du programme des pôles associés ;

· définition des horaires d'ouverture au public et dimensionnement des équipements du site de Tolbiac, notamment en matière informatique.

En outre, l'élaboration d'un contrat d'objectifs - dont le principe est validé par le rapport - est encours d'élaboration entre le ministère de la Culture et de la Communication et l'établissement.

En revanche, le calendrier des travaux de restructuration du site Richelieu-Vivienne ne prévoit pas l'augmentation dès 1998 des moyens en faveur des départements spécialisés de la BNF, que préconise ce rapport. "

MONTANT DES CRÉDITS BUDGÉTAIRES CONSACRÉS À LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE ET À L'ÉTABLISSEMENT PUBLIC DE LA BIBLIOTHÈQUE DE FRANCE DE 1989 À 1993

MONTANTS DES CRÉDITS BUDGÉTAIRES CONSACRÉS À LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE 1994 À 1999

(en francs)

Libellé

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

Bibliothèque nationale (ex-BN)

                     

Ministère de la Culture

117.677.252

111.961.230

130.735.274

140.666.719

132.299.531

           

Ministère de l'Industrie

                     

Ministère de l'Éducation nationale

27.459

15.000

50.000

861.250

1.205.959

           

Association pour la bibliothèque de France

                     

Ministère de la Culture

25.000.000

                   

Bibliothèque de France (ex-EPBF)

                     

Budget de fonctionnement

                     

Ministère de la Culture

 

41.740.000

93.200.000

144.870.000

224.268.461

           

Crédits liés à la construction du site Tolbiac

                     

Ministère de la Culture

 

158.000.000

967.424.276

1.558.000.000

1.573.300.000

           

Bibliothèque de France

                     

Budget de fonctionnement

                     

Ministère de la Culture

         

361.131.310

505.801.290

593.737.684

569.939.166

601.456.244

603.500.000

Autres ministères

         

28.000

19.000

293.559

19.000

19.000

19.000

Crédits liés à la construction du site Tolbiac

                     

Ministère de la Culture

         

1.529.000.000

1.300.900.000

603.800.000

84.100.000

39.010.000

 

Total

142.704.711

311.716.230

1.191.409.550

1.844.397.969

1.931.073.951

1.890.159.310

1.806.720.290

1.197.831.243

654.058.166

640.485.244

603.519.000

Source : Bibliothèque nationale de France.

b) L'évolution du budget de la Bibliothèque nationale de France

Au total, depuis 1982, ce sont près de 12.810,34 millions de francs de crédits budgétaires qui ont été consacrés à la Bibliothèque nationale et à l'Établissement public de la Bibliothèque de France, puis à partir de 1994 à la BNF.

Depuis 1995, les crédits liés à la construction du site Tolbiac ont régulièrement baissé (1.300,9 millions de francs en 1995, 39 millions de francs en 1998, aucun crédit en 1999). Parallèlement, la subvention de fonctionnement a augmenté (505,8 millions de francs en 1994, 600 millions de francs en 1998). Compte tenu des ressources propres, des produits financiers et des dons et legs et des autres ressources, l'équilibre budgétaire de la BNF s'établissait à 1.436,07 millions de francs en 1996, à 871,95 millions de francs en 1997 et à 897,66 millions de francs en 1998. Les recettes propres augmentent régulièrement (31,41 millions de francs en 1996, 50,49 millions de francs en 1997), tandis que la subvention de fonctionnement tend à se stabiliser autour de 600 millions de francs. Les charges de personnel tendent à se stabiliser également, autour de 240 millions de francs (240,4 millions de francs en 1997, 236 millions de francs en 1998). Les charges de fonctionnement augmentent : 336 millions de francs en 1997 et 369,26 millions de francs en 1998.

BUDGET DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE 1997

(en millions de francs)

Charges

Produits

Section 1

Personnel

Fonctionnement

240,38

336,80

Section 1

Recettes propres

Subvention 36-60

Autres subventions

Produits financiers

Produits dons et legs

Subvention inscrite au cr

46,22

564,27*

8,06

7,00

1,89

11,00

   

577,18

   

638,44

Section 2

Divers

Travaux

Pôles associés

Acquisitions

Logements sociaux

Système informatique

Subvention inscrite au cr

1,40

22,80

5,50

61,26

5,00

42,45

11,00

Section 2

Subvention 66-91

Virement amortissement

Prélèvement fonds de roulement

20,00

23,00

45,15

   

149,41

   

88,15

 

Enveloppe

84,10

 

Enveloppe

84,10

 

Total

810,69

 

Total

810,69

Virement entre sections

 

61,26

   

61,26

Total brut

 

871,95

   

871,95

 

Mouvements internes

95,26

 

Mouvements internes

95,26

Total net

 

776,69

   

776,69

* La différence entre la dotation inscrite au budget de l'établissement et celle inscrite dans le projet de loi de finances correspond au montant de taxe sur la valeur ajoutée récupérable.

Source : Bibliothèque nationale de France.

BUDGET DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE 1998

(en millions de francs)

Charges

Produits

Section 1

Personnel

Fonctionnement

236,00

369,26

Section 1

Recettes propres

Subvention 36-60

Autres subventions

Produits financiers

Produits dons et legs

Subvention inscrite au cr

50,49

595,78*

8,00

8,00

2,00

13,00

   

605,26

   

677,27

Virement

 

72,01

     

Section 2

Catalogue collectif de France

Travaux

Pôles associés

Acquisitions

Logements sociaux

Dépôt légal informatique

Subvention inscrite au compte de résultat

Système informatique

Solde fonds de roulement 1997

8,90

38,95

8,50

72,01

3,00

0,65

13,00

63,08

12,3

Section 2

Subvention 66-91

Virement amortissement

Prélèvement fonds de roulement

Excédent

47,00

26,00

75,38

72,01

   

220,39

   

220,39

 

Total

897,66

 

Total

897,66

Total brut

 

897,66

   

897,66

 

Mouvements internes

111,01

 

Mouvements internes

111,01

Total net

 

786,65

   

786,65

* La différence entre la dotation inscrite au budget de l'établissement et celle inscrite dans le projet de loi de finances correspond au montant de taxe sur la valeur ajoutée récupérable.

Source : Bibliothèque nationale de France.

Avec l'ouverture en année pleine des deux niveaux du site de Tolbiac, le coût de fonctionnement de la BNF (hors personnel d'État et hors amortissements de l'enveloppe du projet) atteindra son régime de croisière en 1999.

Cette tendance est confirmée par le fait que la fréquentation du public a atteint en 1998 un palier après une forte augmentation constatée en 1997 et liée à l'effet nouveauté. Les lecteurs sont ainsi moins nombreux à fréquenter la bibliothèque mais ils la fréquentent de façon plus assidue, d'où des pointes pouvant dépasser les 3.000 entrées par jour pour les seules salles de lecture. Il est rare que le nombre de lecteurs descende en-dessous de 2.000 par jour.

c) Les prévisions pour 1999

Le projet de loi de finances pour 1999 prévoit une subvention de fonctionnement (chapitre 36-60, article 15) de 602,23 millions de francs en augmentation de 0,32 %, soit une quasi-stabilité. L'augmentation enregistrée de 1,94 million de francs correspond à une mesure d'ajustement destinée à tenir compte en 1999 de l'augmentation prévisible de diverses dépenses de rémunérations et de vacations. Cette stabilisation fait suite à une augmentation des subventions de fonctionnement de 5,6 % l'an passé.

Les subventions d'équipement (chapitre 66-91, article 20) s'élèvent à 50 millions de francs en autorisations de programme et à 62 millions de francs en crédits de paiement, ce qui représente une stabilisation parfaite pour les autorisations de programme et une augmentation significative de 31,9 % pour les crédits de paiement. Ces crédits permettront notamment de financer la poursuite de la réalisation du Catalogue collectif de France et la coopération avec les pôles associés (cf. infra) pour 20 millions de francs, soit le même montant qu'en 1998.

BUDGET DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE 1999 (Estimation)

(en millions de francs)

Charges

Produits

Section 1

Personnel

Fonctionnement

246,95

376,24

Section 1

Recettes propres

Subvention 36-60

Autres subventions

Produits financiers

Produits dons et legs

Subvention inscrite au compte de résultat

53,00

597,50*

8,4

6,00

2,00

13,00

   

623,19

   

679,90

Virement

 

56,71

     

Section 2

Catalogue collectif de France

Travaux-Equip/acquisitions

Pôles associés

Dépôt légal informatique

Logements sociaux

Subvention inscrite au compte de résultat

Solde enveloppe

Informatique

15,75

96,41

7,90

0,65

1,00

13,00

24,00

9,00

Section 2

Subvention 66-91

Virement amortissement

Excédent

Prélèvement fonds de roulement

50,00

28,00

56,71

33,00

   

167,71

   

167,71

 

Total

847,61

 

Total

847,61

Total brut

 

847,61

   

847,61

 

Mouvements internes

97,71

 

Mouvements internes

97,71

Total net

 

749,90

   

749,90

* La différence entre la dotation inscrite au budget de l'établissement et celle inscrite dans le projet de loi de finances correspond au montant de taxe sur la valeur ajoutée récupérable.

Source : Bibliothèque nationale de France.

Le coût de fonctionnement de l'établissement ne devrait pas être sensiblement modifié après la modernisation du site Richelieu et le redéploiement des collections spécialisées.

Mais votre Rapporteur tient à souligner que, comme pour l'Opéra Bastille, il conviendra de prendre en compte à moyen terme le problème du renouvellement de l'ensemble des équipements et de l'amortissement du système d'information. Si l'inspection générale des finances, dans son rapport de 1996, indiquait un coût de renouvellement s'élevant à 100 millions de francs par an, le coût moyen sur trente ans sera sans doute inférieur. Mais la budgétisation de 70 millions de francs par an ne paraît devoir être évitée, si l'on veut assurer une véritable pérennité de l'institution. Dans ce cas comme dans d'autres, l'État a du mal à évaluer et à prendre en compte le coût des amortissements des grands équipements.

3.- Les moyens en personnel

La Bibliothèque nationale de France bénéficie de personnels dont une partie importante est rémunérée par le budget de l'État (voir tableau ci-après), et de 513 contractuels pris en charge directement sur le budget de l'établissement.

PERSONNELS RÉMUNÉRÉS SUR LE BUDGET DE L'ÉTAT (1998)

(nombre d'emplois budgétaires)

Personnels administratifs

199

Personnels scientifiques et techniques des bibliothèques

795

Personnels de surveillance et de magasinage

644

Personnels ouvriers et techniciens

275

Total

1.913

Source : Bibliothèque nationale de France.

 

ÉVOLUTION DES MOYENS EN PERSONNEL DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE

 

1993

(BN + EPBF)

1994

1995

1996

1997

1998

Nombre total d'emplois

1.468

1.548

1.848

2.426

2.426

2.426

dont créations

           

Budget de l'établissement

135

20

100

20

16

0

Budget de l'État

0

60

200*

558

- 16

0

Total des créations

135

80

300

578

0

0

(*) dont 100 surnombres autorisés.

Source : Bibliothèque nationale de France.

Aucune création d'emplois n'est prévue en 1999.

Le tableau ci-après indique l'évolution du budget de personnel de l'établissement (hors dépenses imputées sur le budget de l'État).

ÉVOLUTION DES DÉPENSES DE PERSONNEL RÉMUNÉRÉ SUR LE BUDGET DE L'ÉTABLISSEMENT

(en millions de francs)

 

1995

1996

1997

1998

Budget personnel établissement

222,6 *

229,8

235,2

235,9

dont rémunérations principales :

       

Vacataires

15,3

17

24,2

25,4

Personnels sur crédits

14,1

10,3

9

9,2

(*) Crédits inscrits aux chapitres de personnel + part des crédits de l'enveloppe initiale du projet qui a été consacrée à la rémunération de personnels sur crédits pour la préparation du transfert.

Source : Bibliothèque nationale de France.

Votre Rapporteur observera que, comme en 1999, aucune création d'emploi n'est prévue en 1999 et que la stabilisation à 2.426 du nombre d'agents de la BNF correspond à la recommandation du rapport Hespel-Pattyn. Le tableau ci-après résume l'évolution des moyens en personnel depuis la création de la BNF aussi bien en termes budgétaires qu'en termes réels.

EFFECTIFS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE (1994-1999)

 

1994

1995

1996

1997

1998

 

Effectif budgétaire

Effectif
réel

Effectif budgétaire

Effectif
réel

Effectif budgétaire

Effectif
réel

Effectif budgétaire

Effectif
réel

Effectif budgétaire

Effectif
réel

Fonctionnaires Culture

233

227

308

250

473

264

473

300

446

361

Fonctionnaires Éducation

890

866

997

970

1.392

1.258

1.396

1.277

1.425

1.325

Contractuels

73

70

64

64

64

56

44

38

42

38

Emplois budgétaires d'État

1.196

1.163

1.369

1.284

1.929

1.578

1.913

1.615

1.913

1.724

Emplois budgétaires établissements

348

304

477

444

497

484

513

481

513

492

Total emplois budgétaires

1.544

1.467

1.846

1.728

2.426

2.062

2.426

2.096

2.426

2.216

Vacataires établissements

-

357

-

370

-

437

-

438

-

455

Contractuels " chantiers "

-

242

-

156

-

100

-

84

-

78

Contrats emploi-solidarité

-

92

-

70

-

37

-

24

-

25

Total personnels sur crédits

-

691

-

596

-

574

-

546

-

558

Total général

-

2.158

-

2.324

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2.636

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2.642

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2.774

Source : Bibliothèque nationale de France.

4.- La question de la numérisation des collections et le développement des relations avec les " pôles associés "

Compte tenu des perspectives ouvertes dans ce domaine par les nouvelles technologies et des conséquences de celles-ci sur l'avenir des bibliothèques, votre Rapporteur a souhaité réunir quelques éléments sur cette question. Il convient de relever que la politique de numérisation s'accompagne de la création d'un catalogue collectif des ouvrages conservés en France, dans un réseau intégrant la BNF et ce qu'on appelle les " pôles associés ".

Le programme de numérisation de la BNF répond à trois objectifs :

· mettre à disposition, sur place et à distance, une collection encyclopédique des grands textes de référence du XIXème et du XXème siècle dans toutes les disciplines ;

· offrir aux chercheurs la lecture et l'écriture assistées par ordinateur ;

· depuis 1996, sur recommandation du ministère de la Culture, assurer la conservation des collections patrimoniales, en diminuant la consultation directe de documents rares ou fragiles.

Le programme, lancé en 1991, a permis à ce jour de numériser près de 86.000 textes (oeuvres complètes), représentant environ 2,5 millions de pages et près de 100.000 images.

Il a été décidé en 1998 que les compléments qui seront apportés aux collections numérisées ne porteraient plus désormais que sur des documents libres de droits, susceptibles d'être diffusés sur l'Internet. Ces compléments seront à la fois destinés au public des chercheurs et aux grand public. En direction des chercheurs, la BNF s'attachera à renforcer l'encyclopédisme des collections de textes existants, à développer les domaines les plus étudiés et à mettre en évidence des champs de recherche qui pourraient être davantage exploités. En direction des chercheurs comme du grand public, la BNF numérisera des documents fragiles ou précieux de façon à limiter leur consultation directe. Enfin, la BNF développera à partir de ses collections des corpus thématiques de textes et d'images, qui pourront faire l'objet d'expositions virtuelles (par exemple, les voyages en France, les voyages en Afrique, l'utopie, ou les publications des sociétés savantes régionales).

L'objectif central n'est donc pas de numériser l'ensemble des collections dans une perspective encyclopédique, mais de rendre accessibles plus facilement des séries spécialisées de documents.

La politique de numérisation menée par la BNF doit être coordonnée avec d'autres programmes, notamment le programme de numérisation des collections patrimoniales et des fonds locaux conservés dans les bibliothèques municipales ; celui-ci, actuellement en cours de préparation, est susceptible de débuter dès 1999 dans le cadre du concours particulier destiné aux bibliothèques municipales de la dotation générale de décentralisation.

La même coordination doit être recherchée dans la politique menée par la BNF en liaison avec les pôles associés. Cette politique d'association avec des pôles documentaires spécialisés (14), dont les collections sont complémentaires à celles de la BNF, a débuté dès 1993. Il s'agit de constituer un réseau documentaire venant rehausser le niveau de spécialisation de certaines de ses collections. A l'inverse, cette politique permet de créer des points d'accès décentralisés aux collections.

La mise en oeuvre de ce programme se traduit par la nature de conventions-cadres définissant les obligations qui incombent au pôle, ainsi que le domaine de coopération retenu. Une convention financière annuelle détermine le montant exact de la subvention éventuellement accordée par la BNF pour la réalisation des tâches définies (8,5 millions de francs en 1998).

Quant à la mise en réseau de la BNF avec les bibliothèques de province, elle repose sur la réalisation du Catalogue collectif de France, projet interministériel mené conjointement par les ministères chargés de la culture et de l'enseignement supérieur, dont la maîtrise d'ouvrage a été confiée à la BNF.

Ce Catalogue offrira sur l'Internet un répertoire national des bibliothèques et centres de documentation, recensant près de 3.500 établissements sur toute la France et fournissant à distance toutes les informations pratiques nécessaires aux usagers sur les fonds et les services des bibliothèques. La deuxième étape du Catalogue (1999) regroupera pour leur consultation à distance les catalogues de la BNF, des bibliothèques universitaires françaises et des grandes bibliothèques municipales. La troisième étape (2000) consistera en la mise en place d'une messagerie pour le prêt entre bibliothèques et la fourniture à distance de documents de substitution.

IV.- LA RÉFORME DES ARCHIVES

La situation des archives a fait l'objet d'un réexamen en 1995-1996, dans le cadre d'une mission confiée par le Premier ministre à M. Guy Braibant, président de section honoraire du Conseil d'État. Ce dernier propose dans son rapport quarante mesures destinées à enrichir, à ouvrir et à mieux gérer les archives.

La circulaire du Premier ministre du 2 octobre 1997 relative à l'accès aux archives publiques de la période 1940-1945 annonce la préparation d'un projet de loi à partir des propositions du rapport Braibant.

La réduction des délais d'accès aux archives et l'élargissement des catégories de documents communicables vont entraîner de nouveaux besoins en termes d'accueil du public et de valorisation.

Les crédits pour dépenses ordinaires dédiés aux archives (hors dépenses de personnel et de fonctionnement) connaissent une augmentation de 7,58 % à 16,25 millions de francs.

En revanche, il faut constater une forte baisse des autorisations de programme entre 1998 à 1999 : elle s'élève en effet à près de 137,2 millions de francs. Elle a pour origine le fait que les crédits ouverts en 1998 comprenaient notamment une dotation non reconductible destinée aux travaux relatifs au Centre de la mémoire contemporaine de Reims pour un montant de 144 millions de francs. Ce projet duquel s'est retiré le ministère de la Défense fait l'objet d'une mission de réflexion confiée au directeur des archives de France, afin d'adapter, le cas échéant, le projet aux besoins et aux moyens du ministère.

Hors crédits non reconductibles, la direction des archives bénéficiera d'une dotation en autorisations de programme de 33,5 millions de francs, en augmentation de 25 % par rapport à 1998 (26,7 millions de francs). Ces crédits seront destinés à financer, pour 3,5 millions de francs (chapitre 56-91, article 10), les travaux au Centre d'archives nationales, et, pour 30 millions de francs (chapitre 66-91, article 10), les travaux dans les centres d'archives départementales et municipales.

Ainsi, le Centre d'accueil et de recherche des archives nationales (CARAN) à Paris fera l'objet d'aménagements importants tandis que plusieurs services départementaux et municipaux seront modernisés (Sarthe, Oise, Aude, Lyon).

En outre, l'État participera avec la région Basse-Normandie à l'installation, en liaison avec l'Institut de la mémoire de l'édition contemporaine, un service d'archives spécialisé dans les fonds d'éditeurs situé dans les locaux de l'abbaye d'Ardenne, près de Caen (5,2 millions de francs d'autorisations de programme sur le chapitre 66-91, article 10). Enfin, l'État renforcera ses concours aux opérations des sauvegarde des collections et de numérisation, ainsi qu'aux actions de diffusion en direction des publics scolaires.

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EXAMEN EN COMMISSION

Dans sa séance du 13 octobre 1998, la commission des Finances, de l'Économie générale et du Plan a examiné, sur le rapport de M. Raymond Douyère, rapporteur spécial, les crédits de la Culture.

M. Raymond Douyère, rapporteur spécial, a souligné que les crédits du ministère de la Culture atteindraient, en 1999, 15,67 milliards de francs, soit une croissance de 3,5 %, alors même que le budget de l'État n'augmenterait que de 2,2 %. Il a déclaré qu'il s'agissait là d'un effort important, compte tenu notamment de l'important redressement que le budget de la Culture avait déjà connu l'an passé. Il a ajouté qu'à structure constante du budget de l'État, le budget de la Culture représenterait 0,97 % des charges nettes de l'État en 1999 au lieu de 0,95 % en 1998.

Il a ensuite indiqué que l'année 1999 constituerait la deuxième année de reconquête des crédits de la Culture axée sur la réorganisation du service public, le soutien à l'acte culturel et à la consolidation de la politique du patrimoine, en précisant que les 525 millions de francs de mesures nouvelles permettraient, notamment, de mettre en oeuvre le plan de démocratisation des pratiques culturelles, annoncé en février 1998 par la ministre de la Culture, l'effort portant plus particulièrement sur le spectacle vivant avec 110 millions de francs de mesures nouvelles. Il a fait remarquer que le rattrapage intervenu sur les crédits du patrimoine en 1998 serait consolidé en 1999 et qu'une priorité serait accordée au patrimoine industriel. Il a ajouté que l'importante réforme de structures, qui s'était traduite en 1998 par la création d'une direction unique de l'architecture et du patrimoine et d'une direction transversale de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles, s'appliquerait pleinement en 1999. Puis il a précisé que l'État mènerait un effort particulier pour réduire sa dette en crédits de paiement à l'égard des collectivités locales, puisque plus de 260 millions de francs y seraient consacrés, et que le rééquilibrage des dépenses culturelles entre Paris et la province serait poursuivi.

S'agissant des établissements publics, il a insisté sur le fait que les Grands Travaux, hormis le Grand Louvre, étaient achevés et qu'il convenait désormais de mesurer le coût de fonctionnement des grandes institutions " en vitesse de croisière ", en particulier pour la Bibliothèque nationale de France. Enfin, il s'est félicité des efforts entrepris pour réduire la précarité de l'emploi dans le domaine de la culture.

En conclusion, il a annoncé qu'il se proposait de dresser, dans le courant de 1999, dans le cadre de rapports d'information, un premier bilan de grands établissements culturels tels que l'Opéra national de Paris ou la Bibliothèque nationale de France.

M. Jean-Pierre Balligand s'est déclaré préoccupé par le manque de lisibilité de l'action et des choix effectués par les directions régionales des affaires culturelles (DRAC), ainsi que par l'absence de critères clairement définis dans l'attribution des subventions.

M. Thierry Carcenac a estimé que l'effort important, affiché dans le projet de budget pour 1999, en faveur du remboursement de la dette de l'État en crédits de paiement contractée auprès des collectivités locales ne se traduisait pas de la même façon sur l'ensemble du territoire, et que certaines régions, telles que la région Midi-Pyrénées, voyaient certains projets ne trouver aucun financement de l'État.

S'associant aux propos tenus par M. Jean-Pierre Balligand sur les actions des DRAC, M. Jean-Pierre Kucheida s'est inquiété de la répartition par département des crédits déconcentrés de ces directions, citant l'exemple du Nord qui semblait attirer plus de 90 % des crédits de la DRAC de la région Nord-Pas-de-Calais, et s'est étonné de la force de résistance dont faisaient preuve certains directeurs régionaux des affaires culturelles à l'égard de l'installation de complexes cinématographiques importants dans les centres-villes. Il s'est, en outre, prononcée en faveur d'une modulation des subventions accordée par les DRAC en fonction de la richesse relative des communes.

M. Pierre Forgues a demandé au Rapporteur spécial quelle était la part des crédits de la Culture destinée à soutenir l'action culturelle des régions et l'a également interrogé sur les moyens supplémentaires qui seraient éventuellement débloqués à l'appui des futurs contrats de plan État-régions pour la période 2000-2006.

Après les réponses du Rapporteur spécial, la Commission a adopté une observation tendant à majorer de 30 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 1999 les crédits destinés à financer les spectacles vivants.

Puis la Commission a adopté, sur la proposition du Rapporteur spécial, les crédits de la Culture, et vous demande d'émettre un vote favorable à leur adoption.

OBSERVATION ADOPTÉE PAR LA COMMISSION

La commission des Finances, de l'Économie générale et du Plan demande que les crédits destinés à financer les spectacles vivants soient majorés de 30 millions de francs dans le projet de loi de finances 1999.

1 ) Ces fonds de concours correspondent à la participation des collectivités locales à la rémunération de vacataires dans les services d'archives départementales, à la contribution au recrutement de vacataires de la Caisse nationale des monuments historiques et des sites, à diverses participations au recrutement de personnels pour effectuer des actions d'animation dans les musées, à la contribution de l'Union européenne et celle d'organismes extra européens à la réalisation d'études dans le domaine culturel, aux recettes des ventes des publications, à la contribution des collectivités et des particuliers aux dépenses d'entretien des monuments historiques, à la participation des propriétaires à la restauration des monuments historiques et au versement des compagnies d'assurance pour le paiement des indemnités de dommages subis dans les bâtiments et à la contribution des collectivités territoriales aux travaux dans les musées régionaux et de construction et de restauration des orgues non classés appartenant à l'État.

2 ) Solde des mesures acquises négatives et des mesures nouvelles positives.

3 1) " Des agents contractuels peuvent être recrutés (...) lorsqu'il n'existe pas de corps de fonctionnaires susceptibles d'assurer les fonctions correspondantes. (...) Les agents ainsi recrutés sont engagés par des contrats d'une durée maximale de trois ans qui ne peuvent être renouvelés que par reconduction expresse. "

4 2) ouvertes au-delà de trois mois d'activité.

5 1) réponse aux questions des assemblées sur le budget 1998.

6 2) effectifs au 1er janvier de chaque année.

7 1) Cour des comptes, Rapport public, 1997, page 106.

8 ) Cour des comptes, Rapport public, 1997, page 101.

9 1) 148 représentations en 1995, 312 en 1996, 343 en 1997 et 421 pour la saison 1998/1999, dont 186 représentations lyriques et 164 représentations chorégraphiques.

10 1) 67,7 % en 1995, 61,9 % en 1996, 64,5 % en 1997, 61,7 % prévus en 1998 et 62 % prévus pour 1999.

11 1) M. Hugues Gall, Rapport d'étape sur le fonctionnement de l'Opéra national de Paris et ses perspectives jusqu'en 2000, avril 1997.

12 1) Cour des comptes, Rapport public, 1997, pages 112-113.

13 ) Créé par un décret n° 98-387 en date du 19 mai 1998, cet établissement s'est substitué à l'Agence foncière et technique de la région parisienne et à l'Établissement public du Grand Louvre.

14 ) Par exemple, la bibliothèque municipale de Limoges, la bibliothèque Sainte-Geneviève pour son fonds finno-scandinave, ou encore la Fondation nationale des sciences politiques, le Muséum d'histoire naturelle pour la zoologie et l'écologie, le Commissariat à l'énergie atomique ou encore l'Institut nationale de la recherche agronomique ou la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg pour la région Alsace

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