- Texte visé : Projet de loi de finances pour 2021, n° 3360
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
I. – À l’alinéa 163, substituer aux mots :
« de la date prévue au A du V »
les mots :
« du 1er janvier 2021 »
II. - En conséquence, à l’alinéa 169, supprimer les mots :
« et inférieures ou égales à 225 grammes par kilomètre »
III. - En conséquence, rédiger ainsi le tableau de l’alinéa 170 :
«
Emissions de dioxyde de carbone (en grammes par kilomètres) – normes WLTP | Tarif 2021 (en euros) |
Inférieur à 123 | 0
|
123
| 50 |
124
| 143 |
125
| 236 |
126
| 329 |
127
| 422 |
128
| 515 |
129 | 609 |
130
| 702 |
131
| 795 |
132
| 888 |
133
| 981 |
134
| 1074 |
135
| 1172 |
136 | 1276 |
137
| 1386 |
138
| 1504 |
139
| 1629 |
140
| 1761 |
141
| 1901 |
142
| 2049 |
143
| 2205 |
144
| 2370 |
145
| 2544 |
146
| 2726 |
147
| 2918 |
148 | 3119 |
149
| 3331 |
150
| 3552 |
151
| 3784 |
152
| 4026 |
153
| 4279 |
154
| 4542 |
155
| 4818 |
156
| 5105 |
157
| 5404 |
158
| 5715 |
159
| 6039 |
160
| 6375 |
161
| 6724 |
162
| 7086 |
163
| 7462 |
164
| 7851 |
165
| 8254 |
166
| 8671 |
167
| 9103 |
168
| 9550 |
169
| 10011 |
170
| 10488 |
171
| 10980 |
172
| 11488 |
173
| 12012 |
174
| 12552 |
175
| 13109 |
176
| 13682 |
177
| 14273 |
178
| 14881 |
179
| 15506 |
180
| 16149 |
181
| 16810 |
182
| 17490 |
183
| 18188 |
184
| 18905 |
185
| 19641 |
Supérieur à 185
| + 736 par gramme supplémentaire |
. »
IV. - En conséquence, supprimer les alinéas 172 et 187 à 195.
Cet amendement du groupe Socialistes et Apparentés vise à augmenter le barème du malus automobile assis sur les émissions de CO2.
Pour l’année 2021, le projet de loi de finances pour 2021 abaisse le seuil de déclenchement du malus automobile de 138 gCO2/km à 131 gCO2/km, et relève le plafond du malus automobile de 20.000 euros à 40.000 euros.
Pour l’année 2022 et les années suivantes, le projet de loi de finances pour 2021 abaisse le seuil de déclenchement du malus automobile de 131 gCO2/km à 123 gCO2/km, et relève le plafond du malus automobile de 40.000 à 50.000 euros.
Cette trajectoire ne propose qu’un renforcement timide du malus automobile : elle ignore, pour 2021 comme pour 2022, le barème proposé par la Convention citoyenne pour le climat, ainsi que sa proposition de déplafonner le malus automobile.
Cet amendement répond d’abord à la proposition SD – C1.2 de la Convention citoyenne pour le climat, que le projet de loi de finances pour 2021 ne reprend pas, contrairement à l’engagement pris par le Président de la République.
Il répond ensuite à la nécessité de saisir l’opportunité de la relance et du soutien offert à la filière automobile pour orienter le secteur vers des véhicules peu émetteurs et légers, compatibles avec l’ambition écologique du gouvernement et d’écarter le risque d’une relance opérée au détriment de la transition écologique.
En l’état, la fiscalité automobile, assise sur les émissions de CO2, n’est plus incitative. Dans ce contexte, la fiscalité automobile demande notamment à être renforcée pour gagner en efficacité.
L’augmentation du barème du malus automobile assis sur les émissions de CO2 est motivée par le double constat de son inefficacité et de son incohérence avec le signal envoyé aux constructeurs par la réglementation européenne. D’une part, le barème n’a plus d’effet incitatif : entre 2016 et 2019, les émissions moyennes homologuées des véhicules neufs n’ont pas diminué, alors même que le seuil de déclenchement du malus automobile était abaissé sur la même période de 130 à 110 gCO2/km (procédure d’homologation NEDC) et que le marché des véhicules électriques continuait de progresser. D’autre part, le seuil de déclenchement et le montant du malus qui y est associé ne ciblent encore qu’une part réduite des ventes de voitures neuves : en 2019, 90% des ventes françaises de voitures neuves n’étaient soumises à aucun malus, ou à un malus trop peu incitatif, d’un montant inférieur à 500 euros. Par ailleurs, le seuil de déclenchement se situait, en 2019, au-dessus du niveau moyen des émissions des véhicules vendus (110 gCO2/km) : en l’état, le malus automobile n’encourage pas la baisse des émissions, qui restent largement supérieures au seuil (95 gCO2/km) imposé, depuis cette année, aux constructeurs automobiles européens.
Le renforcement du barème du malus automobile est complémentaire de la création d’une fiscalité assise sur le poids des véhicules. Ces deux mesures sont nécessaires pour restaurer l’efficacité des outils français de décarbonation du parc automobile.
Cet amendement a été proposé par le WWF.