Fabrication de la liasse

Amendement n°CL23

Déposé le vendredi 3 septembre 2021
Discuté
Photo de monsieur le député Jean-Hugues Ratenon
Photo de madame la députée Clémentine Autain
Photo de monsieur le député Ugo Bernalicis
Photo de monsieur le député Éric Coquerel
Photo de monsieur le député Alexis Corbière
Photo de madame la députée Caroline Fiat
Photo de monsieur le député Bastien Lachaud
Photo de monsieur le député Michel Larive
Photo de monsieur le député Jean-Luc Mélenchon
Photo de madame la députée Danièle Obono
Photo de madame la députée Mathilde Panot
Photo de monsieur le député Loïc Prud'homme
Photo de monsieur le député Adrien Quatennens
Photo de madame la députée Muriel Ressiguier
Photo de madame la députée Sabine Rubin
Photo de monsieur le député François Ruffin
Photo de madame la députée Bénédicte Taurine

Dans un délai d’un mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport analysant le lien entre la précarité des personnes dans Outre-mer et le nombre de cas grave et de décès des suites du covid-19. Ce rapport présente une analyse détaillée pour chaque territoire d’Outre-mer concerné par l’article unique de la présente loi.

Exposé sommaire

Par cet amendement, le groupe parlementaire de la France insoumise demande un rapport présentant les conséquences de la pauvreté sur le nombre de cas graves et de décès des suite du covid-19 dans le Outre-mer.

Notre commission d'enquête sur la gestion de l'épidémie de covid 19 d'avril-mai 2019 mettait en exergue l'explosion des inégalités en raison de la pandémie et la rupture d'égalité entre les citoyens et les territoires qu'elle a exacerbé. Selon les territoires et les individus, les risques subis et les conséquences pesant sur chacun varient, faisant de cette crise un catalyseur des inégalités sociales en France, qu’elle révèle et accroît gravement. En outre-mer, les populations font face à la crise du Covid-19 de façon différente en fonction de leurs particularités. Dans les Antilles, par exemple, les populations sont vieillissantes et subissent des pluripathologies (diabète, obésité ou insuffisances respiratoires, facteurs aggravants du Covid), dues à des problèmes préexistants.

Partout, les inégalités socio-économiques et les défaillances structurelles (sous équipement sanitaire, manque d’infrastructures pour l’accès à l’eau, discontinuités territoriales, vie chère, chômage élevé, protection sociale moindre, etc.) aggravent les effets de l’épidémie, même quand elle semble relativement mieux ou bien contenue. Ces territoires ne sont pas tous au même stade de développement de l’épidémie que le reste de la France. De manière générale, nous avons constaté de grandes disparités dans les vulnérabilités face au virus, mises en évidence par les multiples auditions réalisées lors de notre commission d'enquête. Les personnes les plus vulnérables au virus recoupent les catégories de population les plus précaires.

C’est ainsi que beaucoup de malades chroniques sont victimes d’une « triple peine » dans cette crise sanitaire : la pauvreté est corrélée à une plus grande incidence d’obésité, de diabète ou d’hypertension artérielle, qui sont des causes de comorbidités en cas d’infection virale. Leurs conditions de vie les exposent davantage au virus, comme l’impossibilité de recourir au télétravail ou l’habitat insalubre, et celles-ci aggravent le risque de complication en cas de contamination. Notre groupe réclame des données précises sur la corrélation entre précarité et probabilité d'être contaminé, voire de décéder du covid-19.