1901 - 2001
Centenaire du Prix Nobel de la paix

Premiers États généraux
de l'action et du droit international humanitaires

Le principe de responsabilité

27 et 28 novembre 2001

Assemblée nationale
Immeuble Jacques Chaban-Delmas - Salle Victor-Hugo
101, rue de l'Université - 75007 Paris

" Frédéric Passy, un député qui voulait interdire la guerre "


Copyright : Bibliothèque de l'Assemblée nationale

Alors que nous célébrons cette année le centenaire du Prix Nobel de la Paix, celui qui en fut jugé digne aux côtés d’Henry Dunant, fondateur de la Croix rouge, demeure encore injustement oublié : Frédéric Passy, " ce député qui voulait interdire la guerre ". C’est à cet homme que l’Assemblée nationale souhaite rendre hommage, et plus encore, à travers lui, à l’ensemble d’un combat inlassablement recommencé pour " museler ", disait-il, " le monstre de la guerre".

Issu d’un milieu intellectuel bourgeois, Frédéric Passy, né le 22 mai 1822 à Paris, hérite de sa famille un sens très marqué du service de la Nation. Son oncle Hippolyte, en particulier, exerce sur lui une influence déterminante, lui qui fut l’un des maîtres de l’économie politique, avant de devenir Député et plusieurs fois ministre sous Louis-Philippe et Napoléon III.

Après de brillantes études de philosophie, de droit et d’économie, Frédéric Passy entre à la Faculté de Droit. Témoignant d’un vif intérêt pour les questions d’éducation, qu’il devait confirmer tout au long de son œuvre, il publie à l’âge de 22 ans un ouvrage, presque un pamphlet, sur la nécessité, déjà, de développer l’enseignement des sciences et des langues modernes. Il devient auditeur au Conseil d’Etat qu’il doit ensuite abandonner, sans trop de regrets, lors de la réforme de l’institution. C’est alors que sous l’influence de son oncle Hyppolite, ainsi que celle de son ami Laboulaye, il décide de se consacrer à l’étude de la théorie économique.

D’abord journaliste, puis membre à partir de 1855 de la Société des Economistes, il se fait connaître rapidement par la parution en 1857 de ses Mélanges économiques, recueil d’essais issus de ses travaux de recherche, puis par ses Leçons d’économie politique (1861). Par la suite, il acquiert une réputation de brillant universitaire en sillonnant la France avec une série de conférences entre 1860 et 1865. Emaillant ses propos d’anecdotes, d’aphorismes et de nombreuses références littéraires, il fait preuve de grandes qualités de pédagogue et poursuit sa carrière d’enseignant jusqu’à l’âge de 81 ans.

Admirateur de Richard Cobden, il devient un ardent défenseur du libre échangisme et du libéralisme économique, souhaitant " limiter le rôle de l’Etat à ce qu’il doit faire, afin de le bien faire ". Dans sa pensée, l’objet de la science économique ne doit pas être la richesse mais le travail, qui revêt pour lui une dimension essentiellement morale. Ecrivain prolixe, il s’intéresse à des sujets aussi divers que Les machines et leur influence sur le développement de l’humanité (1866), les chemins de fer, Malthus et sa doctrine (1868), L’histoire du travail (1873), mais aussi La démocratie et l’instruction (1864) et La propriété intellectuelle (1859). Il défend par ailleurs des positions résolument modernes sur le rôle des femmes et, avec Victor Hugo, l’abolition de la peine de mort. C’est pour l’ensemble de ses travaux qu’il est élu en 1877 à l’Académie des sciences morales et politiques.

C’est l’approche économique qui conduit Frédéric Passy au pacifisme. Il a d’abord cette intuition que " le monde est un réseau vivant, et pas une maille de ce réseau ne peut être atteinte sans que l’ensemble ne s’en ressente ". Commerce et paix sont synonymes pour lui, parce que le commerce développe l’harmonie entre les nations et qu’en retour la vie économique nécessite le respect de ce droit fondamental qu’est la sécurité.

" Là où la puissance matérielle grandit, il faut ", dit-il, " sous peine de ne fournir au mal des armes plus terribles et plus sûres, que la puissance morale grandisse avec elle, et davantage encore". Economie, paix et politique forment ainsi les fondements d’une trilogie qui font toute la richesse et l’originalité de sa pensée.

Loin de l’image de l’intellectuel éthéré, Frédéric Passy est en effet un homme d’action. Marqué par les terribles inondations de l’année 1856, Passy se forge alors la conviction qu’au-delà des fléaux naturels, il est possible de délivrer l’homme de ces " maux artificiels " qui sont, eux, causés par l’humanité, et notamment de conduire une lutte sans relâche contre cet " ogre de la guerre qui a trop longtemps dévoré le plus pur de la substance de l’humanité ".

Se défendant d’être de ces rêveurs " qui se croient en possession d’une formule magique pour transformer le monde ", il développe une conception nuancée et pragmatique du pacifisme. Il distingue en effet celui-ci non seulement de l’antipatriotisme et de l’antimilitarisme, mais aussi de cette indifférence et de ce " fatalisme mystérieux prêché par des lâches résignés à tout, pourvu que la sécurité du jour présent leur soit laissée". Contre le pacifisme bêlant, il se refuse en effet à exclure, par principe, toute forme de guerre, mais entend bien se battre pour la circonscrire aux seuls cas où tous les autres moyens de règlement des conflits ont été épuisés et où la guerre n’apparaît plus que comme " l’ultime et cruelle extrémité ".

Malgré le contexte peu libéral du second empire, il donne une série de conférences sur la paix et participe, avec Edouard Laboulaye et Anathase Coquerel, aux travaux d’une Bibliothèque de la Paix. Il publie régulièrement des bulletins de quinzaine dans Le temps et prend l’initiative, en 1859, de créer un journal qui devait s’intituler L’Européen. Si ce projet échoue, il parvient cependant à fonder, le 21 mai 1867, la Ligue internationale et permanente de la paix, avec pour objectif de trouver les moyens pratiques de rendre la guerre rare et difficile, de réduire les armées permanentes et de promouvoir l’arbitrage. Caractérisée par des prises de positions modérées et son ouverture religieuse et politique, la Ligue tisse très tôt des liens étroits avec d’autres mouvements européens, en particulier la Peace Society de Londres, où Passy se rend plusieurs fois.

En 1867, alors qu’éclate une première crise entre la France et la Prusse à propos du Luxembourg, Frédéric Passy et " quelques hommes sans autre autorité que leurs bonnes intentions " lancent une campagne de protestation à travers toute l’Europe. Grâce à celle-ci, ainsi qu’à l’arbitrage de l’Angleterre, " l’ouragan prêt à fondre sur l’Europe se dissipe et l’horizon s’éclaircit ". Le répit sera pourtant, on le sait, de courte durée.

En 1870, le mouvement pacifiste mené par Passy a déjà acquis une certaine notoriété lorsque éclate la guerre dans un ciel que beaucoup, malgré ses avertissements, s’obstinent à croire serein. La Ligue ne manque pas à son devoir, mais sa tribune est très vite réduite au silence. C’est alors qu’avec une farouche détermination, Passy ainsi que plusieurs membres de la Ligue envoient des protestations aux deux souverains de Prusse et de France :

N’accroissez pas ces monceaux de morts et ces torrents de sang. L’honneur vous en fait une loi. L’humanité, la religion, l’amour de votre patrie et sa véritable grandeur ne vous le commandent pas moins ".

Ils tentent une démarche personnelle auprès du roi de Prusse mais se heurtent au refus du Quai d’Orsay. Et jusqu’au 8 octobre 1870, alors que Paris est assiégé, Passy envoie une ultime lettre au roi de Prusse dans laquelle, " au nom du sang répandu et des larmes qui coulent des deux côtés du Rhin ", il le supplie d’arrêter le conflit.

Malgré ses éloquentes adjurations, le conflit éclate, et, " pour ne pas demeurer inactif ", il décide de poursuivre, malgré tout, les travaux ouverts par le concours de la Ligue pour un ouvrage sur le Crime de Guerre. Il s’efforce alors, écrit-il, de remplir, " en les appuyant l’un sur l’autre, [ses] devoirs de patriote et d’homme de paix ". De cette période troublée, il conserve des correspondances et articles qu’il réunit dans un ouvrage intitulé Ma campagne de 1870, et qui lui vaut alors d’être dénoncé comme " un héros de gueule ".

Au lendemain de la défaite, dans un climat de revanche et de patriotisme exacerbés, Passy ne peut maintenir en l’état la Ligue avec son titre et ses statuts. Loin de renoncer, il fonde dès 1872 la Société Française des Amis de la Paix préconisant l’arbitrage comme moyen de règlement des différends internationaux. Dans son manifeste, il lance " à ceux qui, à tout propos et hors propos, persistent à parler de revanche, il est temps, il n’est que temps de répondre : économie et régénération. Nous maintenons la revendication incessante du droit contre la force, mais nous n’amnistions pas, nous n’oublions pas". C’est dans cet esprit, dont elle ne devait jamais se départir, que la Ligue, rebaptisée Société Française pour l’arbitrage entre les nations, allait reprendre l’activité interrompue des pacifistes français.

Encouragé par sa renommée, Passy décide alors de prolonger son combat dans l’arène politique. Bien que ses attaches familiales soient orléanistes, il salue la République avec joie, témoignant à nouveau de la liberté de ses engagements. Elu Député de la Seine de 1881 à 1889, Frédéric Passy se veut un homme profondément attaché à sa liberté de pensée :

" Je supplie surtout mes amis de ne m’enrôler ni en politique, ni en science, ni en religion, ni dans aucun parti, secte ou école. Je suis dans la liberté de mon faible jugement et je ne hais rien tant que cette étroitesse d’esprit et cette sécheresse d’âme qui nous empêchent de travailler ensemble ".

Il s’illustre alors à la tribune de l’hémicycle de l’Assemblée nationale. C’est un orateur éloquent, plein de verve et d’enthousiasme, qui intervient principalement sur les questions économiques et financières, comme la suppression de la loi restrictive du taux d’intérêt ou encore les tarifs Méline qui " mettent en danger la liberté du commerce, et détruisent l’harmonie entre les nations ". Il brocarde également la politique coloniale menée par Jules Ferry qu’il juge " dévastatrice, ruineuse, et meurtrière " ainsi que l’esclavage, et défend plusieurs mesures sociales en faveur des travailleurs.

Sa générosité essuie le mépris et souvent les sarcasmes de ses contemporains. Il continue de promouvoir le principe des traités d’arbitrage, " c’est-à-dire de la reconnaissance de cette grande vérité que nul ne peut être à la fois juge et partie ". Enhardi par le succès du règlement amiable du conflit de l’Alabama en 1872, et plus encore, par le succès de Randal Cremer qui fait voter à la Chambre des Communes une résolution en faveur de l’arbitrage entre les Etats-Unis et le Royaume Uni, il dépose une série de textes à la Chambre des Députés.

Si le projet d’arbitrage permanent avec les Etats-Unis échoue, il parvient néanmoins à réunir 44 signatures sur sa proposition de résolution visant à améliorer le droit international.

Ces initiatives n’empêchent malheureusement pas la guerre des Boers ou le conflit russo-japonais, mais elles permettent, en 1886, de retarder la guerre gréco-turque de quelques années, de régler à l’amiable le différend qui opposait l’Argentine et le Chili et d’aboutir au désarmement des deux pays.

C’est à partir de 1889 que s’affirme pleinement l’autorité du mouvement pacifiste. Participant à chaque congrès international de la Paix, Frédéric Passy préside celui de Paris en 1889, date à laquelle l’engagement est pris de le réunir chaque année. De Chicago à Turin, " les représentants des diverses phalanges de l’armée pacifiste se réunissent pour affirmer leur persévérance et manifester l’autorité grandissante de leur influence ".

C’est dans ce contexte qu’est créée, en 1889, l’Union Interparlementaire pour la Paix (UIP). Sous l’impulsion de Randal Cremer, secrétaire général de l’International Arbitration League, Passy, déjà surnommé " l’apôtre de la paix ", organise une première réunion anglo-française, puis envoie un appel à tous les membres pacifistes des Parlements d’Europe afin d’examiner, d’un point de vue pratique, les questions de désarmement et d’arbitrage. La première réunion constitutive a lieu, sous sa présidence, à Paris, les 29 et 30 juin 1889, et rassemble plus d’une centaine de parlementaires de huit pays dont les Etats-Unis. Rebaptisée à plusieurs reprises, l’UIP est restée depuis lors ce foyer de la concertation à l’échelle mondiale et comprend aujourd’hui 139 pays auxquels s’ajoutent cinq membres associés.

A travers ces organisations, ainsi que l’Institut de droit international qu’il a contribué à créer, il promeut activement l’adoption d’un droit des gens nouveau organisant au-dessus des parties une juridiction supérieure. Et comment ne pas voir aujourd’hui dans l’Organisation des Nations unies, autre chose que le prolongement naturel de la pensée féconde de ces pacifistes du début du siècle ?

Passy est pourtant bien conscient des limites de son action : les progrès sont en effet insuffisants, mais " comment nier " dit-il " que la tendance générale du monde civilisé ne soit de s’en approcher chaque jour "? S’agissant de la Cour de la Haye, il a en effet cet espoir, alors insensé, mais bel et bien confirmé aujourd’hui, de penser qu’une fois l’organe créé, il créera, tôt ou tard la fonction.

Son activité débordante ainsi que la constance de son engagement, " dont la modération même " dit-il " atteste l’énergie ", lui valent de recevoir, en 1901, le premier Prix Nobel de la Paix, qu’il partage avec Henri Dunant, le fondateur de la Croix Rouge. Presque aveugle, il continue d’enseigner, dicte articles et notes, et livre en 1909, dans Pour la Paix, une rétrospective très personnelle du combat pacifiste, avant de s’éteindre à l’âge de 90 ans.

ANNEXE I : Bibliographie sommaire de Frédéric Passy

Mélanges économiques (1857)

De la propriété intellectuelle (1859)

Leçons d’économie politique (1861)

La démocratie et l’instruction (1864)

Les machines et leur influence sur le progrès social (1866)

Malthus et sa doctrine (1868)

L’industrie humaine (1868)

L’histoire du travail (1873)

De la réforme du droit des gens, Frédérick Seebohm ; introduction de Frédéric Passy (1873)

Le petit poucet du XIXème siècle : Georges Stephenson et la naissance des chemins de fer (1895)

Vérités et Paradoxes

Les causeries d’un grand–père (1905)

Une exhumation : un cours libre sous le second empire (1900)

Entre mère et fille

Pour les jeunes gens, Pour les jeunes filles, cours d’éducation sentimentale (1907)

Sophismes et truismes

Par-dessus la haie

L’idée de Dieu et la liberté (1888)

Pages et Discours (1901)

Historique du mouvement de la Paix (1904)

Pour la Paix : notes et documents (1909)

ANNEXE II : Citations

Une exhumation. Un cours libre sous le second empire (1900)

" Il s’agit de savoir, non si nous aurons la démocratie ou l’aristocratie, mais si nous aurons une démocratie tyrannique et grossière ou une démocratie éclairée et libérale".

Pages et Discours (1901)

" Se tuer à quelque chose, oui, il n’y a que cela qui fasse vivre, si vivre est autre chose que végéter comme la plante. C’est aussi la seule façon se survivre, sinon dans la mémoire égarée des hommes, du moins, par quelque prolongement heureux ou quelque postérité féconde de ses actes ".

" Il faut instruire les hommes, et les femmes aussi, puisqu’on s’est enfin avisé un peu tard, que les femmes pourraient bien avoir une intelligence à cultiver aussi bien que les hommes ".

La vie économique. Questions essentielles (1901)

" Ce sont les diverses formes et périodes de développement qui, dans les chapitres qui vont suivre, seront successivement étudiées, de façon irrégulière et fantaisiste, peut-être, mais, avec un sincère désir, et non sans quelque espérance, de contribuer, en éclairant les problèmes vitaux de notre société, à l’amélioration matérielle, intellectuelle et morale de notre pauvre humanité. "

" Le travail est donc une obligation, à la fois matérielle et morale ; c’est un exercice méritoire, quoique nécessaire de notre liberté. (…) C’est l’oisiveté, mère de tous les vices, à commencer par l’ennui, ce grand " hameçon du diable ", qui dégrade et pervertit ; c’est elle qui dévore au lieu de nourrir ".

" (…) les imbéciles et les peureux qui ne se sont jamais demandé ce que peut exciter de réflexions amères, dans les âmes ulcérées, le contraste de la misère des uns, et de l’abondance des autres ; oui, envie et révolte provoquées trop souvent ".

" La paix est la première condition de la vie et du développement [économique], la paix qui n’est pas la mort mais le travail régulier et fécond de la vie ".

" Ne déchirons pas nos drapeaux, unissons les ou plutôt en les conservant et en les honorant, car ils sont en effet des emblèmes sacrés, emblèmes de nos souffrances, de nos joies, de nos malheurs, de nos gloires ; formons de leurs couleurs réconciliées un faisceau commun d’espérance, de confiance mutuelle et de grandeur partagée ".

" Il faut d’abord aimer notre patrie, parce que c’est elle que nous devons le plus, et parce qu’en la faisant, par notre labeur, grande, riche, éclairée et juste nous travaillons le plus sûrement au développement de la famille universelle ".

" J’aime les grands espoirs, et les vastes projets, les modestes efforts et les humbles succès ".

" L’épargne est la transmission de la vie. C’est le flambeau sacré qu’il est interdit d’éteindre. (…) Tout homme qui épargne est un bienfaiteur de l’humanité ".

" Nous sommes sur la superficie de la terre autant de fils de soie qui lient ensemble les nations et les ramènent à la paix par la nécessité du commerce ".

" Sans un progrès moral, égal et même supérieur, le progrès matériel est vain, s’il n’est pas funeste ".

Historique du mouvement de la Paix (1904)

" Il y a des hommes qui croient pouvoir aimer leur patrie sans haïr la patrie des autres, qui dans tout homme voient un frère, dans toute nation, un corps sacré de l’humanité ".

" Recherchons l’éternelle bénédiction du genre humain plutôt que l’éphémère éclat de notre élévation ".

" Il n’y a plus de sourds dont les oreilles, volontairement ou non, sont assez fermées pour ne pas entendre le cri de l’humanité contre la guerre ".

" Et quand plus tard, [cet effort] rencontre la faveur populaire, quand de toutes parts, la moisson lève et resplendit au soleil, c’est qu’elle a été préparée par cette lente et obscure incubation. Aujourd’hui la bienfaisante semence a levé ".

" L’ogre de la guerre a trop longtemps dévoré le plus pur de la substance de l’humanité ".

" Au nom de la paix elle-même, au nom de l’horreur que doit soulever dans tous les cœurs l’emploi de la force, il est - hélas ! - trop nécessaire encore, après avoir épuisé tous les moyens d’éviter cette cruelle extrémité, d’opposer la force qui résiste à la force qui opère la mal. "

" Il convient de se demander si c’est bien à la guerre qu’il convient d’en appeler à la guerre, si c’est la voie que la prudence conseille, et celle que l’honneur recommande, la plus digne de la France, la plus réellement patriotique en même temps que la plus humaine ".

" Nous avons à nous relever, à refaire le corps de la patrie, en un mot, à refaire son âme mais nous n’amnistions pas, nous n’oublions pas".