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1827 - 1832
De l’acquisition du palais Bourbon
à la reconstruction de l’hémicycle

Si les moindres circonstances peuvent influer sur les plus grands événements, à plus forte raison, le lieu où l’on doit assembler les représentants d’une nation n’est pas indifférent*

* Réflexion sur le lieu le plus convenable
pour la tenue des états généraux – 25 août 1788

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Secrétariat général de l'Assemblée nationale


L'Antiquité grecque, qui inventa la démocratie, nous a aussi légué le théâtre, entendu à la fois comme le spectacle joué et le lieu où il s'exécute. La forme de l'hémicycle, dès l'origine, s'est le mieux prêtée à cette double exigence : voir et être vu, entendre et être entendu.

Le député, à l'Assemblée nationale, est à la fois acteur et spectateur, sous le regard du public. Selon le système représentatif, il est conduit à se montrer physiquement, incarnant ainsi la souveraineté du peuple ; en tant que parlementaire, il lui appartient de s'exprimer à haute et intelligible voix, pour délibérer les affaires de la Nation.

Responsable désormais du bon déroulement de la pièce dont le texte n'est jamais écrit à l'avance, je mesure mieux, depuis le fauteuil présidentiel, à quel point le génie du lieu importe à la qualité et à la conception même du travail législatif. Les proportions données par l'architecte de Joly à la salle des séances, demeurées intactes, le décor où les symboles abondent, sont autant de repères et de sources d'inspiration : installé au « perchoir », me voilà encadré, et comme gardé, par les statues de Pradier, la Liberté à ma droite, l'Ordre public à ma gauche, qu'il appartient tous deux au législateur de garantir et de conserver. Portant le regard vers la frise ornant la voûte, j'aperçois les visages tutélaires de Solon, de Lycurgue ou de Charlemagne, tels que les imaginèrent Adam et Gosse. A quoi ces figures, et bien d'autres, n'obligent-elles pas !

A l'été 1827, le siège du pouvoir législatif est devenu définitivement la propriété de la Nation. Les documents rassemblés montrent précisément dans quelles conditions, tout comme ils illustrent la campagne de reconstruction, achevée pour l'essentiel en 1832, qui nous a laissé un édifice aux fondations solides, à l'aspect à peu près inchangé. Ainsi ce que la Restauration avait entrepris, la Monarchie de juillet, qui l'avait renversée, l'a achevé, tout en renforçant les droits de la représentation nationale : bel exemple de progrès dans la continuité. Plus tard, la République s'est arrimée à cette enceinte, expression du suffrage universel. C'est que, à travers les régimes successifs, depuis les grandes voix du passé dont résonnent encore nos murs jusqu'aux débats d'aujourd'hui, l'enjeu, au Palais Bourbon, reste le même : il s'agit de la France, de la prospérité de son peuple au-dedans, du rayonnement de son esprit au-dehors.



Introduction (au format pdf : 104 Ko)

L'acquisition

(au format pdf : 380 Ko)
La reconstruction (au format pdf : 660 Ko)
Les trois salons (au format pdf : 600 Ko)

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L'ensemble des textes du livret sans les illustrations (au format Word : 147 Ko)