Accueil > Archives de la XIe législature > Discours de M. Raymond Forni, Président de l'Assemblée nationale

Déjeuner offert en l'honneur du Président de la Knesset, M. Avraham Burg,
et du Président du Conseil législatif palestinien, M. Ahmed Qurei,
à l'Hôtel de Lassay le mercredi 23 janvier 2002

Discours de M. Raymond Forni,

Président de l'Assemblée nationale

Messieurs les Présidents,

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs, chers amis,

Je tiens tout d'abord à exprimer tout le plaisir mais aussi et surtout l'émotion que nous ressentons tous ici aujourd'hui, à la présidence de l'Assemblée nationale, parlementaires ou simples citoyens, en accueillant les Présidents des Parlements israélien et palestinien.

Messieurs les Présidents, le simple fait que vous soyez là, réunis autour d'une même table est, à mes yeux, l'expression la plus simple et la plus forte de l'utilité des Parlements dans le rapprochement entre les peuples. Nous qui sommes parlementaires, savons ce que nous avons en commun. Nous partageons les idéaux et les valeurs fondatrices de nos Institutions, qui sont ceux de la liberté, des droits de l'homme, de la solidarité, de la tolérance et de la résolution pacifique des conflits.

Il m'a déjà été donné l'occasion, depuis que j'assume les responsabilités de Président de l'Assemblée nationale, de recevoir de nombreuses délégations étrangères.

Jamais je n'ai eu le sentiment, comme aujourd'hui, du caractère non seulement utile mais indispensable - sinon vital - d'une telle rencontre.

Nos trois Assemblées ont su, depuis des années, nouer et cultiver des liens de plus en plus étroits, fondés sur l'amitié, le respect mutuel et le sentiment d'une grande proximité.

Qu'il me soit permis, Messieurs les Présidents, de rendre hommage à votre engagement et à votre apport personnel dans le rapprochement entre nos Parlements ; vous qui n'avez cessé de placer les relations avec notre pays au coeur de l'action internationale de vos Assemblées, pour en faire un modèle de relations interparlementaires.

Les parlementaires des groupes d'amitiés mais aussi les fonctionnaires se rencontrent régulièrement pour échanger leurs expériences et diversifier notre coopération bilatérale. A cet égard, je tiens à rendre hommage, à Colette Avital et à Marouan Bargouti, à Martine David et à Didier Mathus, qui sont d'inlassables ambassadeurs au service de l'amitié et du rapprochement entre les peuples israélien, palestinien et français.

Messieurs les Présidents,

Nous sommes d'autant plus conscients du caractère symbolique de votre visite conjointe qu'elle intervient dans un contexte d'une extrême gravité.

Depuis maintenant seize mois, la violence a de nouveau embrasé les relations israélo-palestiniennes. Et la violence appelle la violence, chaque fois plus terrible, alors que les appels au calme de la communauté internationale demeurent sans effet. L'absence de perspective politique encourage la poursuite de la confrontation et fait le jeu des extrémistes.

Le découragement est précisément ce que recherchent ceux qui, dans les deux camps, s'opposent à la paix. Mais nous ne nous résignerons pas à voir les peuples israélien et palestinien continuer à s'affronter. C'est pourquoi j'ai souhaité vous réunir afin de réfléchir ensemble aux moyens de renouer le dialogue et de rétablir un processus de paix qui avait, au cours des dernières années, permis de si grandes avancées.

Il est hautement symbolique qu'en dépit du contexte actuel, malgré la souffrance, malgré l'indignation et malgré l'inquiétude, vous ayez accepté de venir ensemble discuter à l'Assemblée nationale.

Soyez assurés que tous les députés, de la majorité comme de l'opposition, apprécient votre démarche à sa juste mesure. Elle est le signe de votre détermination commune à faire triompher la paix sur la haine. Il nous faut saisir l'occasion de cette visite officielle conjointe pour faire la preuve que tout est encore possible, que le dialogue peut encore se substituer à la violence.

C'est dans cet esprit, Messieurs les Présidents, que nous sommes heureux de vous recevoir aujourd'hui, réunis avec la seule ambition de servir la paix et le rapprochement des peuples israélien et palestinien. Nous devons continuer à mettre toute notre intelligence, tous nos efforts et tout notre coeur au service de cette paix et de ceux qui luttent avec conviction pour la préserver.

Confiant dans notre volonté commune d'y parvenir, je vous invite, Mesdames et Messieurs, à vous lever en l'honneur de M. Avraham Burg, Président de la Knesset, et de M. Ahmed Qurei, Président du Conseil législatif palestinien, et ainsi célébrer l'amitié des peuples israélien, palestinien et français.