Algerie
Question de :
M. Le Déaut Jean-Yves
- SOC
M. Jean-Yves Le Deaut interroge M. le ministre des affaires etrangeres sur la situation particulierement preoccupante et tragique que connaissent depuis plusieurs mois nos compatriotes francais vivant en Algerie. L'assassinat, le 22 mars dernier, d'un pere et de son fils dans la banlieue d'Alger porte a trente-deux - dont huit Francais - le nombre d'etrangers assassines en Algerie au cours des dernieres semaines. Face a ces drames, le ministere des affaires etrangeres, semble-t-il, conseille a nos ressortissants dont la presence n'est pas indispensable en Algerie de rentrer en metropole. Si certains Francais peuvent retrouver accueil et reconfort aupres de parents ou d'amis, nombre d'entre eux, rentrant en France sans logement et sans travail, doivent s'adresser au centre d'entraide aux Francais rapatries de la Seine-Saint-Denis et a ses antennes de province, qui, d'apres des temoignages, sont d'ores et deja satures. Il souhaite savoir de quels moyens dispose le CEFR pour venir en aide decemment a ces Francais souvent demunis, alors que les rapatriements - deja plusieurs milliers de personnes - ne cessent de s'accelerer. Combien de Francais ont-ils deja transite par le CEFR et quel sort a pu leur etre reserve ? Pour tous ceux-la, il demande que des mesures complementaires a celles deja prises (RMI, bourses pour enfants en primaire...) soient mises en place : pecule a l'arrivee, prise en charge des frais de demenagement et deblocage aupres des prefectures d'un contingent de logements. Pour ceux qui possedent des entreprises, des biens et des avoirs en Algerie et qui doivent se replier sur la France, il espere que le Gouvernement francais obtiendra de son partenaire algerien une garantie pour leur protection et, pour ceux qui sont contraints de les abandonner, que des mesures d'indemnisation soient envisagees. Au demeurant, certaines categories de Francais ne peuvent partir, qu'il s'agisse d'epouses d'Algeriens ou de binationaux. Il resterait actuellement quelque 17 000 Francais en Algerie et sans doute 50 000 binationaux non immatricules. Quelles sont les dispositions prises pour assurer leur securite ? Quelle cooperation est menee dans ce but avec les autorites algeriennes ? Ne lui semble-t-il pas inacceptable que, depuis novembre dernier, ceux qui effectuent des demarches pour obtenir la nationalite francaise n'aient plus acces aux services installes dans le consulat et doivent aujourd'hui effectuer leurs demandes par voie postale ? N'est-il pas paradoxal que dans une periode aussi douloureuse les effectifs des consulats d'Alger et d'Oran aient diminue de maniere drastique alors qu'il faudrait au contraire pouvoir accueillir tous ceux qui connaissent l'anxiete et l'insecurite ? Il lui demande s'il n'est pas possible d'engager pour ces taches des personnels contractuels volontaires residant toujours en Algerie. Il souhaiterait enfin souligner le danger qu'il y a, a plus ou moins long terme, a abandonner des amis algeriens francophiles, des intellectuels, les eleves non francais des etablissements d'enseignement. Quelle est la politique des visas suivie en dernier lieu pour assurer a nos amis algeriens menaces un depart rapide vers la France ?
Auteur : M. Le Déaut Jean-Yves
Type de question : Question écrite
Rubrique : Francais de l'etranger
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 27 juin 1994
Dates :
Question publiée le 18 avril 1994
Réponse publiée le 4 juillet 1994