hépatite C
Question de :
M. Jacques Desallangre
Aisne (4e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert
M. Jacques Desallangre attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur la situation des personnes contaminées, à la suite d'une transfusion sanguine, par le virus de l'hépatite C. Selon une étude de 1997 du ministère de la santé, entre 500 000 et 650 000 personnes seraient aujourd'hui infectées par le virus de l'hépatite C. Fait plus grave : 80 % d'entre elles ignoreraient leur contamination et échapperaient à tout système de soins. Les conséquences de cette contamination sont éloquentes : la maladie prend un caractère chronique dans plus de la moitié des cas et provoque des cirrhoses et des cancers du foie. Vingt à trente ans après la contamination, le taux de mortalité serait compris entre 5 % et 20 % des cas. Jusqu'à présent, les réponses apportées par les pouvoirs publics ne satisfont pas les malades. Les associations de défense des victimes relèvent les difficultés des contaminés à se procurer leurs dossiers médicaux, dont certains datent de plus d'une dizaine d'années, afin d'apporter à la justice les preuves de la responsabilité des centres de transfusion sanguine dans leur contamination. Des témoignages font état de dossiers non retrouvés, incomplets, d'envois de pièces approximatives. Cette situation amène les malades à engager des actions en justice longues et coûteuses, dont l'issue est incertaine. Il lui demande donc s'il ne serait pas possible de recommander aux directeurs des hôpitaux d'accélérer les délais de réponse en transmettant aux malades leurs dossiers le plus rapidement possible. Par ailleurs, il souhaiterait savoir comment il compte mener la politique active de dépistage de l'hépatite C, sur laquelle il a annoncé vouloir mettre l'accent. Enfin, il aimerait savoir s'il fait partie de ses intentions de relancer la concertation afin d'aboutir à la création d'un fonds d'indemnisation des victimes de l'hépatite C, sur le modèle de celui créé pour l'indemnisation des hémophiles et transfusés contaminés par le virus du sida. Certes, les fondements juridiques d'une indemnisation des personnes contaminées par le virus de l'hépatite C sont définis par les jurisprudences du Conseil d'Etat et de la Cour de cassation, qui ont reconnu la responsabilité objective des centres de transfusion sanguine. Toutefois, les difficultés pour apporter la preuve de l'origine transfusionnelle de la contamination font que peu de victimes ont pu légitimement être indemnisées. La création d'un fonds d'indemnisation des victimes de l'hépatite C avait été envisagée par le gouvernement Juppé qui s'était rétracté.
Auteur : M. Jacques Desallangre
Type de question : Question écrite
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : santé
Dates :
Question publiée le 16 février 1998
Réponse publiée le 13 avril 1998