Question de : Mme Christiane Taubira
Guyane (1^re circonscription) - Socialiste

Mme Christiane Taubira-Delannon demande à M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie de lui préciser dans quelles conditions il entend garantir une égalité d'accès et une continuité éducative de l'enseignement des trois langues et cultures régionales de Guyane dans le cadre d'un projet académique triennal. Depuis l'officialisation de cet enseignement en 1986, des projets pédagogiques sont réalisés dans les écoles maternelles et élémentaires sans référent au niveau académique. Ils concernent surtout l'enseignement du créole. Cette langue étant de fait vernaculaire et véhiculaire, elle est seule à être intégrée au plan de formation de l'IUFM, à une place sans doute encore insuffisante. Il n'y a pour autant pas d'incompatibilité à ce qu'une place soit faite aux autres langues, quoiqu'elles soient fortement localisées. Cet enseignement repose exclusivement sur la motivation et le volontariat de l'enseignant. L'attention accordée aux initiatives prises par les personnels de l'éducation dans ce domaine varie selon l'attention que portent les autorités académiques aux langues et cultures régionales. Il serait souhaitable qu'un plan triennal pour la pratique de l'enseignement des trois langues et cultures régionales de la Guyane évalue les besoins scolaires des populations d'origine créole, amérindienne et bushi-nengue réparties sur l'ensemble du territoire, détermine les objectifs de cet enseignement, en fixe les moyens et prévoit des phases d'évaluation afin que les correctifs nécessaires puissent être apportés en cours et en fin de réalisation. Cet instrument de planification permettrait de consolider l'apprentissage à la langue et à la culture créole et favoriserait celui des cultures amérindienne et aluku. Par ailleurs, l'exigence du principe de continuité éducative invite à ce que l'on réfléchisse plus avant sur l'introduction de cet enseignement dans le second degré.