Question écrite n° 16173 :
DOM : Guyane

11e Législature

Question de : Mme Christiane Taubira
Guyane (1re circonscription) - Socialiste

Mme Christiane Taubira-Delannon attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les nécessités de la formation initiale des maîtres aux trois langues et cultures régionales en Guyane. L'enseignement des langes régionales dispensé par deux cent trente-quatre enseignants volontaires à plus de six mille élèves concerne principalement le créole. Ce dynamisme qu'il faut encore encourager résulte d'un double mouvement. Une prise de conscience au niveau local aboutissant à l'introduction du créole à l'école en tant que langue pour ancrer le service public de l'éducation dans son environnement, faciliter la relation entre le maître et l'élève et améliorer les performances d'une part. Une réglementation précisant les objectifs et la méthodologie de l'enseignement des langues et cultures régionales intervenant trente ans après la loi n° 51-46 du 11 janvier 1951 qui, faisant preuve d'ouverture d'esprit, donne la possibilité de mettre en place cet enseignement d'autre part. Actuellement, l'Académie de Guyane est confrontée à de nouveaux défis et choix pédagogiques pour répondre aux besoins spécifiques de populations en âge de scolarisation de plus en plus nombreuses et de langues maternelles amérindienne et aluku. Les expériences d'enseignement de ces langues et cultures régionales sont rares et irrégulières. Dans le même temps, des enseignements non spécifiques sont dispensés par des enseignants qui ne sont pas sensibilisés et formés à ces cultures. A la méconnaissance de ces cultures par les enseignants correspond un fort taux d'élèves étrangers à la culture développée par l'école, signalé au RASED (réseau d'aide spécialisé aux élèves en difficulté) pour des problèmes de troubles du comportement et de la conduite. Dans le plan de formation de l'IUFM, la langue créole est actuellement prise en compte. Elle lui demande de lui préciser s'il entend intégrer dans la formation initiale dispensée par l'IUFM une consolidation du créole et l'introduction de modules correspondants de langues et cultures régionales.

Données clés

Auteur : Mme Christiane Taubira

Type de question : Question écrite

Rubrique : Outre-mer

Ministère interrogé : éducation nationale, recherche et technologie

Ministère répondant : éducation nationale, recherche et technologie

Dates :
Question publiée le 29 juin 1998
Réponse publiée le 7 février 2000

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