Togo
Question de :
M. Noël Mamère
Gironde (3e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert
M. Noël Mamère attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation qui prévaut en République togolaise après les élections présidentielles du 21 juin. Après l'auto-dissolution de la commission électorale nationale, le ministère togolais de l'intérieur vient de déclarer unilatéralement M. Gnassingbé Eyadéma réélu Président du Togo. Dans une déclaration publiée à Lomé, la mission d'observation internationale de l'Union européenne affirme qu'elle « ne peut considérer conforme la procédure suivie pour le calcul des résultats annoncés ». L'opposition togolaise et, singulièrement, l'Union des forces de changement de M. Gilchrist Olympio ????? cette « mascarade ». Après la visite officielle en France du Président Gnassingbé Eyadéma, en mars dernier, les opposants au régime actuel craignaient que la réélection du Président en place n'ait été « décidée à Paris ». Les partis d'opposition redoutaient également que le déroulement du scrutin ne soit faussé par des listes électorales peu fiables, la non-distribution de cartes à tous les électeurs et des intimidations préalables au vote. Peu de jours après son retour en France, le général Eyadéma n'avait-il pas organisé dans son pays des manoeuvres militaires internationales dont le thème était le maintien de l'ordre après une contestation violente des résultats d'une élection ? Leurs craintes semblent, hélas, avoir été fondées. Plus généralement, les démocrates togolais s'étonnent que la France ait déroulé le tapis rouge de la République pour un dirigeant dont les méthodes antidémocratiques et violentes sont régulièrement dénoncées par Amnesty International, le département d'Etat américain ou des gouvernements européens. Seule la France est, jusqu'à présent, restée singulièrement muette sur ces violations répétées. Il lui demande si, compte tenu de cette réélection contestée et des liens privilégiés qui nous lient au Togo et des attentes légitimes du peuple togolais, la France ne devrait pas clarifier sa position vis-à-vis du régime Eyadéma. Notre Pays ne devrait-il pas, soit officialiser son soutien en approuvant clairement la réélection de M. Gnassingbé Eyadéma, soit condamner fermement un régime qui, une nouvelle fois, a démontré qu'il n'était pas démocratique.
Auteur : M. Noël Mamère
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Dates :
Question publiée le 29 juin 1998
Réponse publiée le 3 août 1998