programmes
Question de :
M. Claude Evin
Loire-Atlantique (8e circonscription) - Socialiste
M. Claude Evin attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur le besoin d'une reconnaissance de la langue des signes française comme option de langue au baccalauréat, au même titre que les langues étrangères, les langues anciennes, les langues régionales, et la possibilité de la choisir comme seconde langue vivante en classe de quatrième. Depuis 1991, un texte de loi a rendu officiel le choix entre une éducation basée sur le français et une éducation bilingue, mais, aujourd'hui encore, beaucoup d'établissements scolaires spécialisés n'offrent pas, ou peu, la possibilité d'apprendre la langue des signes. Il est également important de souligner que plus de 95 % des enfants sourds ont des parents entendants, de ce fait l'apprentissage de la langue des signes en dehors du système éducatif se révèle difficile. Contrairement aux idées reçues, tous les sourds ne maîtrisent pas la langue des signes. Connaître quelques signes, ce n'est pas maîtriser une langue. Certains ne la connaissent pas ou alors très peu, beaucoup ne l'ont apprise qu'à l'âge adulte. D'autre part, il peut sembler absurde d'apprendre une troisième langue à transmission orale à des enfants dont le handicap est celui de la communication. Ces enfants rencontrent déjà des difficultés dans l'apprentissage du français. L'apprentissage d'une seconde langue étrangère peut donc apparaître comme une perte de temps et d'énergie pour la plupart des enfants malentendants, qu'ils soient en intégration scolaire ou en écoles spécialisées, qu'ils soient oralistes ou gestualistes, quel que soit leur niveau scolaire. Chacun sait que la maîtrise de deux langues est source d'enrichissement, les adolescents sourds devraient donc pouvoir choisir la langue qui leur sera utile sur le plan psychologique, social, professionnel et culturel. Sachant que ce projet ne remet pas en cause les orientations pédagogiques des établissements spécialisés de l'enseignement primaire mais offre une option supplémentaire aux établissements du secondaire qui auraient la possibilité de l'inclure à leurs programmes, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les intentions du Gouvernement en ce domaine.
Auteur : M. Claude Evin
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement secondaire
Ministère interrogé : éducation nationale, recherche et technologie
Ministère répondant : éducation nationale, recherche et technologie
Dates :
Question publiée le 13 juillet 1998
Réponse publiée le 14 septembre 1998