Question écrite n° 16906 :
traitements et salaires

11e Législature

Question de : M. Jean Michel
Puy-de-Dôme (6e circonscription) - Socialiste

M. Jean Michel attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie au sujet des déductions supplémentaires pour frais professionnels. Concernant les journalistes, ceux-ci bénéficient d'un abattement sur leurs revenus de 30 % avant celui de 10 % dont bénéficient toutes les autres professions. Dans le cadre de la loi de finances pour 1997 adoptée par la majorité précédente, avait été prévue la diminution progressive de ce plafond. Pour l'imposition des revenus de l'année 1997, donc pour l'impôt payé en 1998, la limite de 50 000 francs avait été fixée à 30 000 francs. Pour l'imposition des revenus de 1998 et 1999, la limite devait passer respectivement à 20 000 francs et 10 000 francs. Elle devait disparaître à partir de l'imposition des revenus de l'année 2000. Il convient de noter que, saisi du projet du budget, le Conseil d'Etat avait émis un avis défavorable au rétablissement des avantages supprimés par la loi de finances 1997. Le coût du rétablissement de la déduction supplémentaire pour frais professionnels représente, pour 1998, 350 millions de francs à la charge du budget de l'Etat. L'Assemblée nationale et le Sénat ont pourtant décidé de repousser d'un an la suppression progressive des abattements, à la demande du Gouvernement qui devait engager une concertation avec les professions concernées, afin d'aboutir à un accord avant l'automne 1998. A titre d'exemple, un journaliste ayant un revenu net imposable de 100 000 francs a payé en 1997 : 2 610 francs d'impôts. En plafonnant l'abattement à 30 000 francs, il devrait payer sous réserve de la modification du taux également 2 610 francs, en 1998. Il n'y a donc aucune incidence. Il convient tout de même de noter qu'un contribuable normal, dans les mêmes conditions, paiera 7 789 francs, soit 5 184 francs de plus par an. Il y a atteinte au principe d'égalité devant la loi et notamment devant l'impôt, à revenu égal, certaines professions ayant une imposition largement inférieure. En second lieu, il est constant que l'assiette de l'impôt relève de la loi en vertu de l'article 34 de la Constitution. Or, la liste des professions bénéficiaires et le taux sont fixés par arrêté du ministre, non par la loi, certains avantages étant d'ailleurs accordés pas par arrêté, mais par simple lettre d'extension du ministre. Il lui demande donc où en est la concertation susvisée, si un accord avec les professions est intervenu et quelles dispositions il entend prendre afin que les professions comme les journalistes ne continuent plus à bénéficier d'avantages indus qui feraient les gros titres des médias s'ils étaient perçus par d'autres, qu'ils ne soient pas avantagés lors du calcul de leur imposition et qu'enfin une plus grande justice sociale soit instaurée, lors du vote de la loi de finances 1999.

Données clés

Auteur : M. Jean Michel

Type de question : Question écrite

Rubrique : Impôt sur le revenu

Ministère interrogé : économie

Ministère répondant : économie

Dates :
Question publiée le 13 juillet 1998
Réponse publiée le 22 février 1999

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