programmes
Question de :
M. Dominique Dord
Savoie (1re circonscription) - Démocratie libérale et indépendants
M. Dominique Dord attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur le besoin d'une reconnaissance de la langue des signes française comme option de langue au baccalauréat, au même titre que les langues étrangères, les langues régionales, les langues anciennes, et la possibilité pour les élèves de la choisir comme seconde langue vivante en classe de quatrième. Pour expliquer les difficultés qu'a recontrées la langue des signes pour se transmettre, il faut rappeler qu'elle a subi plus d'un siècle de censure dans le système éducatif. (Congrès de Milan de 1880). Enfin depuis 1991, un texte de loi a rendu officiel le choix entre une éducation basée sur le français et une éducation bilingue, mais aujourd'hui encore beaucoup d'établissements scolaires spécialisés n'offrent pas, ou peu, la possibilité d'apprendre la langue des signes. Il est également important de souligner que plus de 95% des enfants sourds sont issus de parents entendant et que, de ce fait, l'apprentissage de la langue des signes est difficile en dehors du système éducatif. Ainsi contrairement aux idées reçues, tous les sourds ne maîtrisent pas la langue des signes. Connaître quelques signes, ce n'est pas maîtriser une langue. Certains ne la connaissent pas, ou alors très peu. Beaucoup ne l'ont apprise qu'à l'âge adulte. Malgré toutes ces difficultés, elle a survécu, ce qui prouve son utilité. Reconnaître la langue des signes française au baccalauréat, ce serait lui donner un cadre éducatif garant de son respect pour les générations futures. De plus il semble absurde d'apprendre une troisième langue à transmission orale à des enfants dont le handicap est celui de la communication. Ces enfants rencontrent déjà beaucoup de difficultés dans l'apprentissage du français, ce qui freine leur scolarité. L'apprentissage d'une seconde langue étrangère est une perte de temps et d'énergie pour la plupart des enfants malentendants, qu'ils soient en intégration scolaire ou en écoles spécialisées, qu'ils soient oralistes ou gestualistes, quels que soient leurs niveaux scolaires. Les élèves sourds ont certainement mieux à faire qu'a concentrer leurs efforts sur les langues étrangères, en apprenant la langue naturelle des sourds, mais aussi en renforçant leur français. Chacun sait que la maîtrise de deux langues est source d'enrichissement, les adolescents sourds devraient donc pouvoir choisir la langue qui leur sera utile sur la plan psychologique, social, professionnel et culturel. Cette démarche prend en compte le respect de l'individu, de l'enfant, de la personne handicapée. Ce projet ne remet pas en cause les orientations pédagoqiques des établissements spécilalisés de l'enseignement primaire, mais offre une option supplémentaire aux établissements du secondaire qui auraient la possibilité de l'inclure à leurs programmes.
Auteur : M. Dominique Dord
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement secondaire
Ministère interrogé : éducation nationale, recherche et technologie
Ministère répondant : éducation nationale, recherche et technologie
Dates :
Question publiée le 27 juillet 1998
Réponse publiée le 14 septembre 1998