Question écrite n° 17710 :
programmes

11e Législature

Question de : M. Jean-François Chossy
Loire (7e circonscription) - Union pour la démocratie française-Alliance

M. Jean-François Chossy appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur le besoin d'une reconnaissance de la langue des signes françaises comme option de langue au baccalauréat, au même titre que les langues régionales, les langues étrangères, les langues anciennes, et la possibilité pour les élèves de la choisir comme seconde langue vivante en classe de quatrième. La langue des signes a rencontré de nombreuses difficultés pour se transmettre. Elle a été tenue à l'écart pendant plus d'un siècle du système éducatif (congrès de Milan). Depuis 1991, un texte de loi a rendu officiel le choix entre une éducation basée sur le français et une éducation bilingue, mais aujourd'hui encore beaucoup d'établissements scolaires spécialisés n'offrent pas, ou peu, la possibilité d'apprendre la langue des signes. Il est également important de souligner que plus de 95 % des enfants sourds sont issus de parents entendants et que, de ce fait, l'apprentissage de la langue de signes est difficile en dehors du système éducatif. Aussi, contrairement aux idées reçues, tous les sourds ne maîtrisent pas la langue des signes. Connaître quelques signes, ce n'est pas maîtriser une langue. Certains ne la connaissent pas, ou alors très peu. Beaucoup ne l'ont apprise qu'à l'âge adulte. Malgré toutes ces difficultés, elle a survécu, ce qui prouve son utilité. Sa reconnaissance au baccalauréat lui donnerait un cadre éducatif garant de son respect pour les générations. De plus, il semble absurde d'apprendre une troisième langue à transmission orale à des enfants dont le handicap est celui de la communication et qui, pour un grand nombre, rencontrent déjà beaucoup de difficultés dans l'apprentissage du français. Dans ce cas, l'apprentissage d'une seconde langue étrangère est une perte de temps et d'énergie. Chacun sait que la maîtrise de deux langues est source d'enrichissement, les adolescents sourds devraient donc pouvoir choisir la langue qui leur sera utile sur le plan psychologique, social, culturel et professionnel. Cette démarche prend en compte le respect de l'individu, de l'enfant de la personne handicapée. Ce projet ne remet pas en cause les orientations pédagogiques des établissements spécialisés de l'enseignement primaire, mais offre une option supplémentaire aux établissements du secondaire qu'ils auraient la possibilité d'inclure à leurs programmes. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir faire connaître les dispositions que compte prendre le Gouvernement en la matière.

Données clés

Auteur : M. Jean-François Chossy

Type de question : Question écrite

Rubrique : Enseignement secondaire

Ministère interrogé : éducation nationale, recherche et technologie

Ministère répondant : éducation nationale, recherche et technologie

Dates :
Question publiée le 27 juillet 1998
Réponse publiée le 14 septembre 1998

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