Question de : M. Jacques Bascou
Aude (2^e circonscription) - Socialiste

M. Jacques Bascou attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur le récent rapport Roques qui établit en particulier une classification des drogues selon leur dangerosité. L'alcool, et donc le vin, est classé dans la même catégorie (1re catégorie) que les drogues dures comme la cocaïne et l'héroïne, les drogues dites « douces » étant classés dans la 3e. Sans entrer dans le débat de la dépénalisation et sans contester les éléments biomédicaux de ce rapport, les professionnels viticoles et avec eux les parlementaires audois s'étonnent que ne soit jamais faite la distinction entre consommation d'alcool, et notamment de vin, et consommation abusive, que soit affirmé que l'alcool est un produit « conduisant à un comportement de consommation abusive et une dépendance psychique » alors que le lien entre consommation et automaticité de consommation abusive a été infirmé scientifiquement. Ne sont également pas pris en compte les effets positifs pour la santé d'une consommation modérée de vin, révélés ces dernières années par plusieurs études médicales. Si la consommation d'alcool peut être dangereuse, encore faut-il en déterminer le niveau, le type de boissons incriminées, les circonstances et l'environnement social dans lesquels elle s'effectue. Comment en effet pourrait-on expliquer que les mortalités prématurées liées à l'abus d'alcool sont moindres dans les régions productrices de vin comme le montrent les études réalisées par les organismes de recherche publique ? Il lui demande donc, en conséquence, s'il compte s'appuyer sur les conclusions du rapport Roques pour définir la politique de lutte contre l'alcoolisme du gouvernement, et s'il est dans ses intentions d'accélérer la publication du rapport d'évaluation de la loi n° 91-32 du 10 janvier 1991, relative à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme, attendu depuis plusieurs années, afin d'en mesurer l'efficacité.