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Question de :
M. Jean-Jacques Filleul
Indre-et-Loire (2e circonscription) - Socialiste
M. Jean-Jacques Filleul appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur le besoin de reconnaître la langue des signes française comme une option de langue au baccalauréat au même titre que les langues étrangères, les langues régionales, les langues anciennes, et d'envisager la possibilité pour les élèves de la choisir comme seconde langue vivante en classe de quatrième. Contrairement aux idées reçues, tous les sourds ne maîtrisent pas la langue des signes. Connaître quelques signes, ce n'est pas maîtriser une langue. Certains ne la connaissent pas, ou alors très peu. Beaucoup ne l'ont apprise qu'à l'âge adulte. Malgré toutes ces difficultés, elle a survécu, ce qui prouve son utilité. Reconnaître la langue des signes française au baccalauréat, ce serait lui donner un cadre éducatif garant de son respect pour les générations futures. De plus, il semble absurde d'apprendre une troisième langue à transmission orale à des enfants dont le handicap est celui de la communication. Ces enfants rencontrent, déjà, beaucoup de difficultés dans l'apprentissage du français, ce qui freine leur scolarité. L'apprentissage d'une seconde langue étrangère est une perte de temps et d'énergie pour la plupart des enfants malentendants, qu'ils soient en intégration scolaire ou en écoles spécialisées, qu'ils soient oralistes ou gestualistes, quels que soient leurs niveaux scolaires. Les élèves sourds ont certainement mieux à faire qu'à concentrer leurs efforts sur les langues étrangères, en apprenant la langue naturelle des sourds, mais aussi en renforçant leur français. Chacun sait que la maîtrise de deux langues est source d'enrichissement, les adolescents sourds devraient donc pouvoir choisir la langue qui leur sera utile sur les plans psychologique, social, professionnel et culturel. Cette démarche prend en compte le respect de l'individu, de l'enfant, de la personne handicapée. Ce projet ne remet pas en cause les orientations pédagogiques des établissements spécialisés de l'enseignement primaire, mais offre une option supplémentaire aux établissements du secondaire qui auraient la possibilité de l'inclure à leurs programmes. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir faire connaître les dispositions que compte prendre le Gouvernement en la matière.
Auteur : M. Jean-Jacques Filleul
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement secondaire
Ministère interrogé : éducation nationale, recherche et technologie
Ministère répondant : éducation nationale, recherche et technologie
Dates :
Question publiée le 14 septembre 1998
Réponse publiée le 12 octobre 1998