Question écrite n° 20285 :
sécurité sanitaire

11e Législature

Question de : M. Jean-Paul Bret
Rhône (6e circonscription) - Socialiste

M. Jean-Paul Bret appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur la panne d'électricité survenue à l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon dans la nuit du vendredi 25 au samedi 26 septembre 1998. Cet incident, qui s'est produit dans l'un des plus grands centres hospitaliers de France, a conduit les personnels de garde à évacuer en urgence les malades et tout particulièrement les vingt-six patients accueillis en service de soins intensifs. Une panne comme celle-ci aurait pu passer inaperçue si d'autres systèmes de production d'électricité avaient pris le relais des circuits défectueux n'entraînant aucun dommage pour les malades. Ces systèmes n'ont malheureusement pas fonctionné, ce qui laisse supposer que la conception générale du dispositif de sécurité était aléatoire. Mais ce qui choque fondamentalement dans cette histoire qui depuis a tourné au drame, ce n'est pas tant l'incident technique que la manière dont on en a parlé. « Les patients retrouvent leur lit », a-t-on dit d'abord. Puis les chiffres sont tombés. Deux morts. Cinq morts. Six morts. Dix morts. Comme pour s'exonérer de toute responsabilité, la direction de l'hôpital Edouard-Herriot a qualifié ces décès de « morts prévisibles ». Dans les jours qui ont suivi, une enquête judiciaire a été ouverte. Et, dans ce cadre-là, le parquet de Lyon a ordonné huit autopsies. Quand ce même centre hospitalier, une semaine avant l'accident, communiquait à merveille sur une première médicale, une greffe de la main, il y a de quoi s'interroger sur sa capacité à s'exprimer et sur ce que l'on pourrait appeler le bon usage des médias. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il compte prendre pour que dans cette affaire soient établies causes et responsabilité, pour qu'un accident comme celui-ci ne se reproduise pas et pour garantir aux Français le droit à l'information dans un domaine scientifique comme la médecine qui ne tolère ni l'à-peu-près, ni le non-dit et encore moins le mensonge.

Données clés

Auteur : M. Jean-Paul Bret

Type de question : Question écrite

Rubrique : Établissements de santé

Ministère interrogé : santé

Ministère répondant : santé et action sociale

Dates :
Question publiée le 19 octobre 1998
Réponse publiée le 25 janvier 1999

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