chèques
Question de :
Mme Christine Boutin
Yvelines (10e circonscription) - Union pour la démocratie française-Alliance
Mme Christine Boutin appelle l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur l'impact de la passation à l'euro concernant l'utilisation des moyens de paiement, et notamment le chèque. Contrairement à la loi et à la jurisprudence constante en la matière, les banques ont unilatéralement décrété sans le moindre fondement légal, de considérer le « chèque muté » comme « non autorisé » et que l'usager qui s'en servirait serait très lourdement frappé de frais bancaires de toute sorte pour l'en dissuader et le pénaliser. Le chèque muté consiste, aujourd'hui, à biffer la mention « bon pour francs » existant sur une formule préimprimée, délivrée par la banque à son client, pour en mentionner en son lieu et place - en chiffres et en toutes lettres - un montant libellé dans une autre devise, comme le dollar, la livre sterling ou le yen, de manière parfaitement légale. Demain, il sera « interdit », de par la seule volonté monopolistique des banques, au titulaire d'un compte, au porteur d'un carnet de chèques de faire figurer sur les formules délivrées des francs français si c'est un chéquier en euros, et de euros si c'est un chéquier en francs français ! Cette disposition totalement illégale est arbitraire : combien même le souci ou l'argumentaire avancé par les banques serait de dire que cette « interdiction unilatérale » est décrétée pour soi-disant « éviter des erreurs » dans le traitement du chèque muté, ces obligations restent à charge de la banque et non à charge de l'usager. Or il est admis en droit et de fait qu'un chèque muté peut être librement rédigé par un porteur de formules de chèques. Cette pratique est parfaitement légitime et non soumise à cet « embargo », décrété uniquement par les banques sans la moindre concertation, dans le but unique de mieux protéger le compte d'exploitation de leurs unités techniques chargées du traitement et du façonnage des formules émises. C'est pourquoi, elle voudrait connaître la position de Mme le ministre et garde des sceaux sur cette disposition qui touche, au moment du basculement en 1999 de la France dans l'euro, tout Français titulaire d'un compte bancaire.
Auteur : Mme Christine Boutin
Type de question : Question écrite
Rubrique : Moyens de paiement
Ministère interrogé : justice
Ministère répondant : justice
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 22 février 1999
Dates :
Question publiée le 23 novembre 1998
Réponse publiée le 1er mars 1999