Question écrite n° 32587 :
DOM : Guyane

11e Législature
Question signalée le 22 novembre 1999

Question de : Mme Christiane Taubira
Guyane (1re circonscription) - Socialiste

Mme Christiane Taubira-Delannon attire l'attention de Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité sur le traitement du chômage outre-mer et sur les moyens du service public de l'emploi dans ces régions. Les nouveaux dispositifs proposés tels que les emplois jeunes ou encore les récentes mesures contenues dans la loi relative à la lutte contre les exclusions ne semblent pas avoir eu, pour l'instant, d'effets de renversement de la tendance à la hausse des taux d'inactivité enregistrés outre-mer. Il persiste dans ces sociétés de forts taux de chômage : 21,4 % en Guyane, 28,7 % en Guadeloupe, 29,5 % en Martinique. A la Réunion ce taux atteint 36,5 %. En Guyane, les personnes à la recherche d'un emploi sont généralement peu qualifiées puisque 87,5 % de cette population a un niveau égal ou inférieur au niveau V (correspondant au niveau CAP et BEP) parmi elle, 50 % ont le niveau VI (c'est-à-dire le niveau troisième). En proportion forte, ils sont aussi plus sensibles au chômage de longue durée et ont des besoins d'encadrement social plus resserrés. En Guyane, 42 agents de l'ANPE répartis sur trois sites doivent répondre aux attentes de plus de 13 000 demandeurs d'emploi avec un ratio d'un agent pour 317 chômeurs. Les représentants du personnel ont fait part à la direction générale de l'ANPE de leur souhait de voir ce taux ramené à un agent pour 200 chômeurs. La situation est comparable ou aggravée dans les autres régions de l'outre-mer. Un agent pour 288 chômeurs environ en Guadeloupe, 323 à la Martinique. Et à la Réunion, chaque agent prend en charge 377 chômeurs. L'insuffisance des moyens budgétaires et en personnel du service public de l'emploi relevée par Bernard Brunhes dans son Eurothérapies de l'emploi paru en février 1999 est frappante. Il souligne la situation défavorable de la France par rapport à ses partenaires européens où il y a un agent du service public de l'emploi pour 166 chômeurs. Il existe par ailleurs, en France même, certaines régions dont la situation économique et sociale justifie pleinement des ratios supérieurs à la moyenne nationale. C'est notamment le cas de la Corse. Elle lui demande ce qui s'opposerait à ce que, dans le cadre des débats d'orientations budgétaires en cours, le Gouvernement adopte des mesures de cohérence avec ses priorités sur l'emploi et la justice sociale, et mette en place rapidement des moyens supplémentaires pour le traitement du chômage en Guyane et dans les autres régions, territoires et collectivités outre-mer où il apparaît qu'un accroissement diligent des effectifs de l'ANPE serait de nature à assurer une meilleure qualité des prestations nécessaires aux personnes privées d'emploi.

Données clés

Auteur : Mme Christiane Taubira

Type de question : Question écrite

Rubrique : Outre-mer

Ministère interrogé : emploi et solidarité

Ministère répondant : emploi et solidarité

Signalement : Question signalée au Gouvernement le 22 novembre 1999

Dates :
Question publiée le 12 juillet 1999
Réponse publiée le 29 novembre 1999

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