Question écrite n° 34562 :
fonctionnement

11e Législature

Question de : M. Pierre Hellier
Sarthe (1re circonscription) - Démocratie libérale et indépendants

M. Pierre Hellier souhaite faire part à Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, de ses préoccupations quant à la situation de la maison d'arrêt du Mans. Il déplore tout d'abord que le projet de construction d'une nouvelle maison d'arrêt semble, une fois de plus, reporté aux calendes grecques, alors même que les conditions de vie des détenus y sont intolérables, ainsi que l'avait d'ailleurs dénoncé l'ancien aumônier de cet établissement, et que les conditions de travail des surveillants s'avèrent difficiles. Qui plus est, il apparaît que l'Etat ne semble pas en mesure d'assurer un fonctionnement normal, compte tenu de la surpopulation carcérale, puisque, à l'occasion de sa venue récente en Sarthe, le responsable national d'un syndicat des agents pénitentiaires précisait que 10 postes à la maison d'arrêt du Mans restaient non pourvus. Les propos récemment repris par la presse et émanant du ministère de la justice laissent entendre que des emplois-jeunes pourraient être créés par le Gouvernement pour renforcer le personnel pénitentiaire. Une telle mesure, si elle venait à se confirmer, ne manquerait pas de susciter un certain nombre de questions. Tout d'abord, lors de la création des emplois-jeunes, des consignes avaient été données pour que ces emplois correspondent à des créations de postes répondant à des besoins nouveaux, et que les jeunes recrues ne soient pas là pour remplacer, à moindre coût, un salarié partant à la retraite ou en longue maladie. Telle ne serait donc pas le cas en l'espèce si l'administration se contentait de pourvoir des postes de surveillants de prison, vacants, par des emplois-jeunes. De plus, une telle mesure peut nous interpeller quant à l'absence de réelle formation de ces jeunes, qui seraient plongés dans un milieu ô combien difficile. Enfin, nous avons déjà pu constater dans d'autres domaines que le recrutement de jeunes pour des contrats emplois-jeunes s'avérait difficile, en particulier au sein de la police nationale, et certains policiers ont eux-mêmes déploré que l'administration, faute de candidats en nombre suffisant, ne se montre pas trop regardante à l'égard de la moralité ou du passé de certaines recrues. Il y a donc tout à craindre d'être confronté au même problème pour le recrutement d'emplois-jeunes en milieu pénitentiaire. Aussi, il lui demande donc de bien vouloir préciser, d'une part, si toutes les dispositions seront prises pour que ces emplois-jeunes en milieu carcéral ne soient pas affectés à des missions de surveillance des détenus et, d'autre part, d'indiquer si des recrutements de fonctionnaires seront effectués pour pourvoir les nombreux postes d'agents pénitentiaires actuellement vacants, à la maison d'arrêt du Mans, en attendant la construction d'un nouvel établissement que les élus, le personnel, les détenus et leurs familles souhaiteraient voir rapidement aboutir.

Données clés

Auteur : M. Pierre Hellier

Type de question : Question écrite

Rubrique : Système pénitentiaire

Ministère interrogé : justice

Ministère répondant : justice

Dates :
Question publiée le 13 septembre 1999
Réponse publiée le 6 mars 2000

partager