Question écrite n° 37649 :
toxicomanie

11e Législature

Question de : M. Jack Lang
Loir-et-Cher (1re circonscription) - Socialiste

M. Jack Lang attire l'attention de Mme la secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur les préoccupations de l'Association nationale des intervenants en toxicomanie (ANIT) à propos de la recherche dans ce domaine. En effet, bien que le problème des toxicomanies soit au coeur des préoccupations de bon nombre de nos concitoyens et qu'il frappe un nombre croissant de personnes, la politique active de recherche est sélective. Dans notre pays, en dehors des travaux souvent remarquables de recherche clinique (psychopathologie, psychatrie) ou plus récemment de chercheurs en sciences sociales, l'essentiel des apports se sont concentrés dans deux domaines : l'épidémiologie (en particulier grâce à l'INSERM) et la neurobiologie où les équipes françaises sont particulièrement reconnues. La recherche médicale, quant à elle, ne semblait guère s'être intéressée aux toxicomanes jusqu'à l'arrivée du SIDA. Ces dernières années, des travaux ont été réalisés sur l'épidémiologie du SIDA ou des hépatites chez les toxicomanes, sur l'impact des traitements de substitution en matière de réduction des risques, sur l'évolution des pratiques à risques chez les toxicomanes. Toutefois, l'ANIT souhaiterait que ces travaux puissent être prolongés par d'autres études. La question des toxicomanies apparaît aux chercheurs comme étant trop vaste et multifactorielle pour qu'ils puissent l'aborder globalement avec les outils spécifiques de leur champ. Le fait que nul aujourd'hui, neurobiologiste, épidémiologiste, médecin, psychologue, chercheur en sciences sociales, ne puisse prétendre appréhender à lui seul le phénomène « toxicomanie » est sans doute un progrès, répondant mieux à la complexité du réel, mais à la condition que cela ne stérilise pas toute volonté de recherche. C'est pourquoi, celle-ci doit être impulsée et soutenue en favorisant notamment les échanges entre chercheurs de différentes disciplines, d'une part, et entre chercheurs et cliniciens, d'autre part. L'ANIT propose de travailler, en relation avec l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) et la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), à la mise en place d'un lieu d'impulsion d'actions nouvelles, de coordination et d'échanges pluridisciplinaires qui seul permettrait réellement de faire avancer la recherche. Aussi, il lui demande de bien vouloir lui faire connaître la proposition du Gouvernement à ce sujet.

Données clés

Auteur : M. Jack Lang

Type de question : Question écrite

Rubrique : Drogue

Ministère interrogé : santé et action sociale

Ministère répondant : santé et action sociale

Dates :
Question publiée le 22 novembre 1999
Réponse publiée le 28 février 2000

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