Question écrite n° 39227 :
procédure civile

11e Législature

Question de : M. Jean-Marie Aubron
Moselle (8e circonscription) - Socialiste

M. Jean-Marie Aubron attire l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur un grave dysfonctionnement dans la procédure de redressement judiciaire civil que permet le régime local d'Alsace-Moselle. En effet, cette procédure offre la possibilité à des particuliers endettés de demander au tribunal de grande instance un plan d'apurement du passif étalé sur une période souvent importante. C'est pourquoi, de nombreuses personnes, endettées du fait notamment de la perte de leurs emplois, n'hésitent pas à en demander le bénéfice. Néanmoins, si cette procédure permet dans de nombreux cas de régler des situations difficiles, elle engendre cependant des conséquences très graves pour les débiteurs quand la somme à recouvrer se révèle très modeste. En effet, l'article 2 du décret du 27 décembre 1985 édicte que l'administrateur judiciaire perçoit un droit fixe de 15 000 francs (auxquels s'ajoute la TVA et divers frais annexes) pour toute procédure de redressement pour laquelle il est désigné. Ainsi, des personnes aux revenus modestes, bénéficiant par ailleurs de l'aide juridictionnelle et ignorantes de ce droit forfaitaire exclu de l'aide, se trouvent contraintes par les mandataires, sous la menace d'une liquidation judiciaire après résolution du plan, de devoir acquitter dans les délais les plus brefs des frais d'honoraires parfois de la même importance que la dette en question. De fait, cette situation conduit souvent à une « braderie » pure et simple de leur patrimoine immobilier, à savoir leur domicile, et ceci à la plus grande joie de certains « initiés » ou bien avisés... C'est pourquoi, il serait urgent que dans le cadre de la lutte contre les mécanismes conduisant à l'exclusion, une réforme des textes distinguant les procédures collectives civiles concernant les particuliers des autres procédures collectives puissent intervenir. De même, une modification des dispositions de la loi sur l'aide juridictionnelle permettant une prise en charge par l'Etat des honoraires des mandataires moyennant une indemnité réduite pourrait être engagée. Il lui demande de bien vouloir lui faire connaître son avis à ce sujet.

Données clés

Auteur : M. Jean-Marie Aubron

Type de question : Question écrite

Rubrique : Justice

Ministère interrogé : justice

Ministère répondant : justice

Dates :
Question publiée le 27 décembre 1999
Réponse publiée le 22 mai 2000

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