Question écrite n° 41753 :
journée nationale du souvenir des anciens combattants et victimes morts pour la France en Afrique du Nord

11e Législature

Question de : M. Philippe Chaulet
Guadeloupe (4e circonscription) - Rassemblement pour la République

Le lundi 19 mars 1962, à 12 heures, le cessez-le-feu est proclamé en Algérie. Porteur d'espérance, de réconciliation et de paix, il met fin à dix années de guerre, en Afrique du Nord, au lourd et tragique bilan : 30 000 soldats français tués ainsi que des dizaines de milliers de civils ; le déchirement entre deux communautés conduisant un million de personnes à abandonner leur terre natale. S'il est exact qu'à l'instar de tous les conflits, après la date du cessez-le-feu, il nous faut déplorer des morts que nous ne saurions oublier, l'Histoire retient la volonté exprimée par les Françaises et les Français lors du référendum organisé le 8 avril 1962 par le Président de la République, le général de Gaulle : 90,71 % d'entre eux approuvaient la fin de la guerre d'Algérie. Sans jugement collectif sur le caractère et le dénouement de cette guerre, dès 1963, la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie, première association d'anciens combattants de notre pays avec 350 733 adhérents en 1999, retient le 19 mars, jour anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, pour chaque année, honorer toutes ces victimes. Les sacrifices consentis par toute une génération meurtrie dans sa chair et sa conscience impliquent le respect de tous, et doivent servir la cause de la paix. M. Philippe Chaulet attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la défense, chargé des anciens combattants, sur l'opportunité de l'officialisation de la date du « 19 mars », comme Journée nationale du souvenir et du recueillement, à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie. Toutes les conditions sont désormais réunies après la publication au Journal officiel de la loi n° 99-882, reconnaissant la guerre d'Algérie et les combats en Tunisie et au Maroc, votée à l'unanimité par l'Assemblée nationale le 10 juin 1999, et le Sénat le 5 octobre 1999. Cette loi confère une légitimité incontestable au 19 mars qui rencontre une adhésion massive, tous courants politiques confondus, et s'affirme bien être la seule date commémorative en hommage aux morts civils et militaires de cette guerre, aucune autre journée ne pouvant s'y substituer. C'est la volonté exprimée par 72 % des Français lors d'une enquête d'opinion réalisée par l'IFOP, les 13 et 13 novembre 1999. 82 % des jeunes de quinze à vingt-quatre ans se prononcent pour qu'il en soit ainsi, une réalité fort encourageante quand certains s'interrogent sur l'avenir des cérémonies commémoratives.

Données clés

Auteur : M. Philippe Chaulet

Type de question : Question écrite

Rubrique : Cérémonies publiques et fêtes légales

Ministère interrogé : anciens combattants

Ministère répondant : anciens combattants

Dates :
Question publiée le 14 février 2000
Réponse publiée le 17 avril 2000

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