DOM : Guyane
Question de :
M. Léon Bertrand
Guyane (2e circonscription) - Rassemblement pour la République
M. Léon Bertrand appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le problème qui oppose l'Etablissement public d'aménagement en Guyane (EPAG) à France Télécom. En 1993, des terrains domaniaux d'une superficie de 100 hectares situés dans les communes de Cayenne (lieu-dit Trou Biran) et de Matoury (lieu-dit Larivot) ont été transférés à titre gratuit par l'Etat à l'Etablissement public France Télécom. Celui-ci occupe partiellement environ 7 hectares à Cayenne et 5 hectares à Matoury. L'EPAG, qui est chargé, en milieu urbain, de fournir des terrains viabilisés aux promoteurs de logements sociaux ainsi qu'aux collectivités locales pour leurs équipements publics, souhaite acquérir les terrains non utilisés pour la réalisation à court terme de 2 000 logements et un lycée professionnel. Les négociations en cours entre ces deux établissements publics pour la cession desdits terrains, non viabilisés, butent sur le prix. France Télécom propose de vendre ce patrimoine à la valeur vénale actuelle estimée par le service des domaines, ce qui représente un coût d'environ 150 MF, c'est-à-dire une charge insupportable pour les collectivités locales de Guyane. Or, il faut rappeler que le transfert à titre gratuit de ces terrains par l'Etat à cette entreprise publique ne se justifiait pas par des besoins d'ordre technique, les paraboles ayant remplacé les champs d'antennes. De plus, en application de l'article L. 53 du code du domaine de l'Etat, la partie non utilisée aurait du être remise au service des domaines. Enfin, il s'agit de terrains stratégiques pour le développement urbain de « l'île de Cayenne » et cela dans un contexte de grave pénurie de logements sociaux. Cependant, l'EPAG, conscient de la nécessité de protéger le droit des actionnaires d'une société mais aussi soucieux de l'intérêt de la collectivité, demande un allégement des conditions financières de la transaction qui pourrait contenir le prix à la valeur comptable. Il apparaît en effet choquant qu'un établissement public, dont l'Etat détient la majorité des parts, réalise une plus-value foncière sur un bien acquis gratuitement sans tenir compte des enjeux sociaux locaux. Il lui demande en conséquence s'il envisage d'intervenir dans cette affaire pour qu'une solution amiable compatible avec le nécessaire respect de l'intérêt général soit trouvée.
Auteur : M. Léon Bertrand
Type de question : Question écrite
Rubrique : Outre-mer
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 6 mars 2000
Réponse publiée le 10 juillet 2000