Question écrite n° 42800 :
défense et usage

11e Législature

Question de : M. Alain Juppé
Gironde (2e circonscription) - Rassemblement pour la République

M. Alain Juppé appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la question de l'emploi de notre langue dans le domaine de la recherche. Une circulaire de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris, en date du 6 janvier 2000, enjoint aux professeurs et chercheurs de cet établissement de communiquer dorénavant leurs articles en anglais et précise : « Les articles en français ne seront plus retenus. » On peut difficilement contester la nécessité d'un moyen de communication commun à la communauté scientifique internationale ; chacun est bien conscient que l'anglais occupe actuellement ce rôle de lingua franca ; il n'échappe à personne, enfin, que les chercheurs français doivent souvent publier dans cette langue s'ils veulent être lus, cités et voir leurs travaux référencés, et qu'ils se prêtent généralement à cette obligation sans états d'âme. Mais il n'est pas acceptable que cet utilitarisme conduise, avec la complicité d'organismes publics ou à cause de leur démission, à l'exclusion complète du français des secteurs de la recherche et de la technologie. Au-delà de l'incident évoqué, c'est la légitimité de notre langue à rendre compte de la totalité de l'activité, de la pensée et de la création qui est remise en cause. C'est pourquoi il lui est demandé, aux trois titres de son département ministériel, si le Gouvernement est prêt à se résoudre à un emploi strictement vernaculaire de notre langue ou s'il entend lutter, et comment, contre cette dérive.

Données clés

Auteur : M. Alain Juppé

Type de question : Question écrite

Rubrique : Langue française

Ministère interrogé : éducation nationale, recherche et technologie

Ministère répondant : santé et handicapés

Dates :
Question publiée le 6 mars 2000
Réponse publiée le 31 juillet 2000

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