maladies mentales
Question de :
M. Jean Espilondo
Pyrénées-Atlantiques (5e circonscription) - Socialiste
M. Jean Espilondo appelle l'attention de Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'application de certaines dispositions de la loi n° 90-527 du 27 juin 1990 relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux et à leurs conditions d'hospitalisation. A une précédente question (n° 20977 du 2 novembre 1998) portant plus précisément sur l'application de l'article L. 337 du code de la santé publique, sa réponse (publiée au JO du 1er février 1999) prévoyait que « si le malade refuse une telle obligation, le secteur psychiatrique concerné est en droit de procéder à la réintégration du patient dans l'établissement, cette réhospitalisation mettant fin, par voie de conséquence, à la sortie d'essai ». Ainsi, deux voies semblent ouvertes pour remédier à la situation actuelle : la levée de l'hospitalisation et donc la radiation ; la réhospitalisation et donc la réintégration. Mais l'ordre chronologique d'application de ces dispositions en change complètement la finalité au point de créer des situations aux antipodes de celles recherchées. En effet, la réintégration offre dans un premier temps la possibilité de soins et laisse en quelque sorte « la porte ouverte », le cas échéant, à une radiation ultérieure. Au contraire, la radiation hâtive change le statut du malade qui, même abandonné sans soins, ne peut plus juridiquement être rappelé par l'hôpital pour y être réintégré et soigné. Or, la tendance actuelle est justement de radier d'abord même si cette pratique n'est pas sans rappeler le « délaissement d'une personne hors d'état de se protéger » puni par le code pénal. L'alternative laissée est donc lourde de conséquences et d'une singulière gravité dès lors qu'elle met en péril la santé d'une personne au nom d'une loi faite pour la protéger. L'article L. 333 prévoyant l'intervention d'un tiers pour l'hospitalisation d'un malade dont les « troubles rendent impossible le consentement », il lui demande si elle ne pourrait pas étudier la possibilité de son élargissement en posant comme principe juridique que le tiers dont il s'agit devra être consulté préalablement à toute modification du statut du malade auquel il se rattache, qu'il s'agisse de sa radiation ou de sa réintégration.
Auteur : M. Jean Espilondo
Type de question : Question écrite
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : emploi et solidarité
Ministère répondant : emploi et solidarité
Dates :
Question publiée le 10 avril 2000
Réponse publiée le 31 juillet 2000