obligation alimentaire
Question de :
M. Georges Colombier
Isère (7e circonscription) - Démocratie libérale et indépendants
M. Georges Colombier attire l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, à propos du recours croissant à l'article 203 du code civil au sein du monde étudiant. Il semblerait en effet que les étudiants, sur les conseils donnés parfois par les assistantes sociales du CROUS soient de plus en plus tentés de saisir le juge aux affaires familiales afin d'obtenir de leurs parents le respect de l'obligation d'éducation et d'entretien qui est la leur. Bien souvent, les familles concernées ne refusent pas de pourvoir aux besoins de leur enfant, mais souhaitent simplement exercer un droit de regard dans l'éducation de celui-ci. C'est pourquoi l'intervention du juge, à qui le code civil reconnaît un large pouvoir d'appréciation, est toujours vécue comme un véritable traumatisme privant les parents de toute autorité -, d'autant plus qu'elle les place parfois dans une situation financière difficile compte tenu des exigences de l'enfant. Il peut ainsi citer le cas d'une mère divorcée disposant de ressources très modestes, contrainte de financer le séjour de sa fille ayant souhaité étudier au Canada. Il peut également rapporter le cas d'une famille qui s'interroge sur sa capacité à faire face aux dérives d'un enfant, qui, sous prétexte du libre choix de son mode de vie, aurait adopté un comportement prodigue. L'interférence de la justice au sein de la cellule familiale génère trop souvent des cicatrices irréversibles qui pourraient être évitées si une instance de médiation préalable à la saisine du juge était rendue obligatoire. C'est pourquoi il lui demande s'il lui paraît possible, dans la perspective de la vaste réforme du droit de la famille, de préciser la portée de l'article 203 du code civil afin d'éviter, dans la mesure du possible, les gâchis affectifs familiaux que le droit juridique ne comblera jamais.
Auteur : M. Georges Colombier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Famille
Ministère interrogé : justice
Ministère répondant : justice
Dates :
Question publiée le 24 avril 2000
Réponse publiée le 31 juillet 2000