centre des hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes
Question de :
M. Michel Voisin
Ain (4e circonscription) - Union pour la démocratie française-Alliance
M. Michel Voisin appelle l'attention de M. le Premier ministre sur la préoccupation du Centre des hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes (CHEAM). Il tient à lui faire part de l'intense émotion ressentie par les quelque deux mille anciens auditeurs de ce prestigieux centre de formation, sur lequel pèse, aujourd'hui, la pire des menaces, celle de sa fermeture. Si tel devait être le cas, ce serait faire fi des innombrables services que cette institution a rendus, et rend encore, à la France, tant l'enseignement qui y est dispensé a permis et permet à notre pays de rayonner dans le monde. Alors que le ministère de la défense et le Parlement, notamment à travers le rapport de notre collègue Bernard Grasset sur l'avenir des relations entre la nation et ses armées, s'efforcent de renforcer les liens entre militaires et civils après la suspension de la forme militaire du service national, il paraît pour le moins étonnant d'imaginer que l'un des lieux privilégié d'échange entre la communauté militaire et la composante civile de la nation puisse être appelé à disparaître. Est-il nécessaire de rappeler que, depuis plus de soixante ans, et ce sous l'égide de plusieurs Premiers ministres successifs, le Centre des hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes s'est attaché à sensibiliser fonctionnaires, salariés du privé, chefs d'entreprise et militaires aux réalités africaines et asiatiques, conférant ainsi à notre pays une expertise inégalée dans le domaine de la coopération civile et militaire avec les pays du sud. Les menaces qui frappent aujourd'hui le CHEAM surgissent après la réforme de la coopération, qui constituait un point fort de la politique étrangère de la France. Il y a tout lieu de se demander si une éventuelle disparition du centre de la rue du Four ne s'inscrirait pas dans une réorientation d'ensemble de la politique du Gouvernement visant à délaisser les relations nord-sud et à abandonner peu à peu ce qui a fait depuis les indépendances la grandeur de l'action internationale de notre pays. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer quel est, à ce jour, l'avenir du Centre des hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes et quelles peuvent être les raisons qui l'ont conduit à envisager son éventuelle fermeture.
Auteur : M. Michel Voisin
Type de question : Question écrite
Rubrique : Recherche
Ministère interrogé : Premier Ministre
Ministère répondant : Premier Ministre
Dates :
Question publiée le 22 mai 2000
Réponse publiée le 3 juillet 2000