Question de : M. Pierre Hellier
Sarthe (1^re circonscription) - Démocratie libérale et indépendants

La sécurité reste indiscutablement l'une des grandes priorités des Français qui souhaitent, tout à fait légitimement, pouvoir circuler sans crainte d'agression physique et sans se demander s'ils retrouveront leur domicile intact ou saccagé à leur retour. Désormais, pour rassurer la population sur l'efficacité des services de police, mais également pour satisfaire les élus qui ne souhaitent pas entendre dire que leur ville est le théâtre de violences urbaines et de délinquance, on nous communique par voie de presse des chiffres encourageants concernant la baisse de la criminalité. Pour autant, nos concitoyens, notamment en zone urbaine, constatent sur le terrain que la situation est loin d'être satisfaisante et qu'au contraire, le sentiment d'insécurité s'accroît au rythme des actes de vandalisme et de violence. L'exemple de la ville du Mans est, à ce sujet, assez éloquent. Ville de 150 000 habitants, traditionnellement calme et dotée d'un commissariat qui, tous services confondus, repésente environ 300 personnes, le Mans connaît une recrudescence des actes de violence, principalement en centre ville et surtout entre 21 heures et 5 heures du matin. Ces dernières semaines, des agressions très violentes et purement gratuites ont marqué les esprits des Sarthois. Or, pendant cette période nocturne, les forces de l'ordre ne disposent, pour une ville dont la superficie est supérieure à celle de Lyon, que d'une quinzaine de fonctionnaires de police répartis en deux équipages de brigade anticriminelle et trois patrouilles de policiers en uniforme. Ces fonctionnaires, malgré leur compétence, leur dévouement et leur désir d'accomplir au mieux leur mission ne peuvent être présents en permanence dans les quartiers difficiles et de nombreuses contraintes administratives, y compris la nuit, les rendent alors inopérants sur le terrain. Aussi, s'il ne saurait être question de minimiser certaines infractions, il semble utile de préciser que le sentiment d'insécurité dont se plaignent nos concitoyens, est généré avant tout par la violence, le vandalisme commis par quelques bandes, celles-là même que l'on nous présente comme de simples sauvageons coupables d'actes d'incivilité. M. Pierre Hellier attire donc l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur ce problème grave en lui demandant de lui faire savoir si le Gouvernement entend réaliser un effort considérable pour doter en hommes et en matériels les commissariats de police qui ont besoin de ces moyens supplémentaires. De telles mesures, atendues par les policiers et réclamées par nos concitoyens, tendraient à renforcer la sécurité et permettraient d'éviter, comme cela s'est déroulé au Mans voici une quinzaine de jours, que, sous la menace d'une dizaine de voyous venus réclamer vertement la libération de deux des leurs, appréhendés pour avoir agressé avec une violence inouïe un couple en plein centre ville du Mans, les forces de l'ordre n'obtempèrent et relâchent ces individus, pour éviter tout affrontement dans les locaux mêmes de la police.